Romuald Wadagni : « J’exhorte la Boad à se focaliser sur des projets axés sur les transferts de compétence et la R&D »

Energies
jeudi, 15 novembre 2018 08:33
Romuald Wadagni : « J’exhorte la Boad à se focaliser sur des projets axés sur les transferts de compétence et la R&D »

(Togo First) - En matière de financement des énergies renouvelables, la Boad et les Etats de l’Uemoa doivent mettre l’accent sur les projets qui accordent une importance aux transferts de compétence et à la recherche et développement. C’est le clair du message délivré par l’argentier béninois, Romuald Wadagni, Président du Conseil des ministres de l’Uemoa, ce mercredi 14 novembre, à l’occasion de l’ouverture, à Lomé, des festivités marquant les 45 ans de la Banque sous-régionale de développement.

« Je voudrais exhorter la Boad à mettre l’accent sur des projets qui accordent une importance à des contenus locaux, le local content. », a-t-il déclaré, avant d’inciter les « différents Etats à veiller à ce que les projets qui seront financés par la Boad accordent une importance aux transferts de compétence et à la recherche et développement ».

Pour celui qui tient les rênes de la finance béninoise depuis avril 2016, ce sont des projets qui font la part belle aux transferts de compétences en matière de maintenance des équipements et installations, qui permettront la durabilité à moindre coût des unités de production et de distribution.

L’Uemoa doit se lancer dans la recherche et développement pour bénéficier des retombées

Selon Romuald Wadagni, le secteur des énergies renouvelables évolue encore plus vite que dans les nouvelles technologies.

« En 2016 quand nous sommes arrivés, nous avons eu beaucoup d’échanges sur l’énergie photovoltaïque au gouvernement. Plusieurs experts disaient encore de ce type d’énergie propre qu’elle était assez intermittente et susceptible de déstabiliser notre réseau en période de basse production. Moins de trois ans plus tard, cette question est quasiment résolue parce qu’il y a des capacités de stockage et de maîtrise totale de l’énergie photovoltaïque quand elle est injectée dans le réseau ».

S’agissant du coût, jugé prohibitif il y a encore quelques années, l’ancien de Deloitte, semble très optimiste. « Dans son dernier rapport, l’agence internationale pour les énergies renouvelables, a indiqué que depuis 2010, le coût de l’énergie photovoltaïque a été abaissé de 73% et que d’ici 2020, il pourrait baisser encore de moitié. », se réjouit Wadagni.

Aussi, évoque-t-il la nécessité pour les pays de l’Uemoa de privilégier et d’investir dans la recherche et développement, seul gage pour une maîtrise quasi-totale sur toute la chaîne, de la production à la consommation finale. Et de prévenir : « Nous avons le soleil, la matière première. Si nous ne faisons pas attention et que nous laissons ceux qui n’ont pas le soleil être les acteurs de la recherche et développement, nous aurons du mal à bénéficier des retombées. Puisque c’est celui qui fait la recherche et développement qui maîtrise la commercialisation de l’énergie sur le marché. Nous devons donc mettre l’accent sur les projets axés sur la recherche et développement.»

Cap sur les instruments innovants pour augmenter la capacité de mobilisation à des conditions accommodantes

Tout en félicitant le top management de la banque pour les résultats encourageants obtenus ces 5 dernières années, celui qui préside depuis juillet le Conseil des ministres de l’Uemoa dévoile quelques défis à relever sur le prochain quinquennat, suivi de recommandations.

Selon le ministre béninois de l’économie et des finances, pour les cinq années à venir, la Boad devra améliorer d’un cran ses notations investment grade – qualité moyenne inférieure (Baa1 pour Moody’s et BBB pour Fitch), afin d’augmenter sa capacité à mobiliser plus de financements à des conditions accommodantes.

Il recommande à l’institution basée à Lomé des mécanismes de financements innovants telles que les lignes de crédits disponibles auprès de la Banque mondiale, notamment les crédits régionaux IDA pour mobiliser auprès des institutions internationales, des financements à long terme à des coûts inférieurs à 2%, évoquant le cas du Bénin. Le pays vient de bénéficier de son tout premier prêt commercial international d’un montant de 260 millions euros, une maturité de douze ans et une marge de moins de 3,5 %, en utilisant les lignes IDA de la Banque mondiale qui bénéficie du triple A, a indiqué le Béninois.

Fiacre E. Kakpo

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] t o g o f i r s t . c o m

Please publish modules in offcanvas position.