Togo : ce qu’il faut retenir de la semaine de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens

Santé
lundi, 24 novembre 2025 12:04
Togo : ce qu’il faut retenir de la semaine de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens

(Togo First) - La Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (RAM) s’est tenue jusqu’au samedi 22 juin 2025 à Lomé, où a été organisé un colloque scientifique. Chercheurs, médecins, biologistes, pharmaciens et acteurs institutionnels ont échangé sur les enjeux sanitaires et économiques liés à la progression de la RAM au Togo.

A l’ouverture de la semaine, une session de formation dédiée aux professionnels des médias a eu lieu le 18 novembre par le Laboratoire BIOLOIM/FSS-UL, avec l’appui de la Fondation Afrique Développement International (FADI). ll s’agissait notamment de renforcer la capacité des communicateurs à relayer des messages fiables sur la RAM, dans un contexte où le mauvais usage des antimicrobiens nourrit la désinformation. 

Le Pr Mounerou Salou, point focal RAM au Togo, a rappelé que « la résistance aux antimicrobiens est une véritable pandémie silencieuse, parce que les bactéries résistantes se déplacent facilement d’un continent à l’autre ». Il a insisté sur l’importance de la « juste prescription », qui impose de respecter doses, durée et indications.

Les experts rappellent du reste l’importance de l’approche One Health, qui considère ensemble la santé humaine, animale et environnementale pour mieux prévenir l’émergence et la circulation des bactéries résistantes.

Ainsi, la dimension économique et environnementale a également été soulignée. L’usage excessif d’antibiotiques en santé animale crée des bactéries multi-résistantes entraînant des pertes pour les éleveurs et un affaiblissement de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Pour certains participants, cette prise de conscience est nouvelle. « L’utilisation excessive des antibiotiques conduit certains microbes à développer une résistance… cela entraîne des problèmes que nous n’aurions jamais imaginés », confie-t-on.

La RAM au Togo

Les discussions scientifiques de la semaine ont mis en avant les données nationales, notamment celles issues de la surveillance du VIH. En 2023, 6,3 % des patients nouvellement diagnostiqués présentaient déjà des mutations résistantes, et 17,8 % des mutations associées à une résistance potentielle aux inhibiteurs de l’intégrase (une catégorie importante de médicaments qui servent à empêcher le virus de s’installer dans les cellules), illustrant une dynamique plus large de RAM au Togo.

Pour les responsables sanitaires, ces indicateurs montrent l’urgence d’investir dans les laboratoires, la surveillance microbiologique et l’encadrement des prescriptions.

La mobilisation des médias est présentée comme un levier essentiel pour accompagner ce changement. « Les journalistes et les communicateurs jouent un rôle déterminant dans la sensibilisation utile », a rappelé la FADI, qui parraine l’initiative. 

À l’issue de la semaine, les spécialistes appellent à une réponse collective afin de freiner l’impact futur de la RAM sur les coûts de santé, la productivité économique et la sécurité sanitaire des ménages.

Ayi Renaud Dossavi

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