Togo : avec plus d’un demi-milliard FCFA, WACA renforce l’ANPC et l’ANAMET en équipements d’alerte précoce

Sécurité
jeudi, 25 septembre 2025 03:02
Togo : avec plus d’un demi-milliard FCFA, WACA renforce l’ANPC et l’ANAMET en équipements d’alerte précoce

(Togo First) - À environ 50 km au sud-est de la capitale togolaise se situe Aného, cité tricentenaire, elle-même deux fois capitale du pays ouest-africain. Au-delà de son littoral, la ville historique, chef-lieu de la Commune des Lacs 1, abrite une installation particulière qui suscite attraction, à bien des égards : une station météorologique marine : l’un des équipements offerts à l’Agence nationale de météorologie (ANAMET) par le projet WACA, dans sa volonté de contribuer au renforcement du système d’alerte précoce au Togo.

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C’est ici, dans la salle Patrice Ayayi Ayivi, que l’unité de gestion du projet WACA et des professionnels des médias ont pris leurs quartiers le 29 août 2025, dans le cadre de l’animation de la 31ᵉ émission de la Radio du Littoral, autour du thème : « Contribution du projet WACA dans le renforcement du système d’alerte précoce au Togo ».

De fait, WACA Togo, fidèle à sa mission, avait offert avant cette émission des équipements modernes évalués à plus de 500 millions FCFA à l’Agence nationale de la protection civile (ANPC) et à l’ANAMET, afin de renforcer le système d’alerte précoce et les capacités opérationnelles de ces deux agences clés, à raison de 196 millions FCFA et 315 millions FCFA respectivement. Tout ceci dans un contexte de montée préoccupante des eaux dans les Savanes, à travers le bassin de la rivière de Sansargou, où les stations météorologiques indiquent un dépassement du seuil d’alerte ; des débordements qui touchent des centaines d’habitations riveraines et augmentent les risques d’inondations.

WACA Togo : de la lutte contre l’érosion côtière au renforcement du système d’alerte précoce

Programme de gestion du littoral ouest-africain dont bénéficient tous les pays victimes de l’érosion côtière afin de les appuyer dans leurs efforts pour contrer ce phénomène, WACA ResIP embrasse bien d’autres thématiques : la lutte contre les inondations, la pollution, la gestion de la biodiversité, le renforcement du système d’alerte précoce, entre autres, a détaillé d’entrée Komi Yawo, coordonnateur adjoint de WACA Togo, plantant le décor et le contexte de ce numéro de l’émission « La Radio du Littoral », centré sur la contribution du projet dans le renforcement du système d’alerte précoce. « C’est ce volet du projet qui nous regroupe aujourd’hui », a-t-il ajouté.

L’alerte précoce, indique le coordonnateur adjoint devant l’auditoire, est un mécanisme mis en place par le gouvernement pour la surveillance, la détection et la communication rapide sur les catastrophes naturelles, comme une marée haute, une inondation, une sécheresse, une vague de chaleur ou un incendie.

Le don d’équipements modernes à l’ANPC vise à outiller cette agence spécialisée dans la gestion des catastrophes naturelles, afin de faire la prévision (ensemble des mesures prises pour prédire les catastrophes, leur période et leur lieu de survenance) et la prévention.

Des propos qui seront entérinés avec force détails par le lieutenant-colonel Yoma Baka, directeur général de l’ANPC (créée en 2017 pour coordonner et mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière de protection civile. Sur toute l’étendue du territoire, elle dispose de deux directions régionales et de huit antennes dans les préfectures, compte tenu de la vulnérabilité de ces zones).

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Au nombre de ces équipements d’alerte précoce et d’intervention acquis grâce au projet Waca: des sirènes, des drones pour surveiller l’intensité des catastrophes survenues, des zodiaques pour sauver les sinistrés, des gilets de sauvetage, des talkies-walkies pour communiquer en situation d’urgence, des tablettes et autres outils, pour moderniser le système d’alerte précoce.

L’appui de WACA Togo en faveur de l’ANPC va, de fait, au-delà d’un soutien en équipements : l’organisation de la gestion des catastrophes au triple niveau communautaire, préfectoral et national mérite attention. À cet égard, l’élaboration de plans locaux de gestion des catastrophes (ou plans locaux de réduction des risques de catastrophes) au profit de cinq communes, à savoir Golfe 4, Golfe 2, Golfe 1, Lacs 1 et Lacs 3, permet de mieux organiser la gouvernance de la gestion des catastrophes au niveau local. Plus exactement, de déterminer et de cartographier les zones vulnérables en cas de pluies ainsi que les circuits d’évacuation.

Il est à noter également, souligne le DG de l’ANPC, la pose et l’installation de 31 balises communautaires et repères de crues, dispositifs de surveillance des inondations grâce au projet WACA. Ces dispositifs, avec des codes couleurs rouge, jaune et vert en fonction des cas, permettent de communiquer des messages aux populations suivant le niveau d’alerte.

En perspective, dévoile le coordonnateur adjoint de WACA, il s’agit de mettre en place un protocole d’alerte commun ; de permettre à l’agence d’émettre des messages d’urgence par radio, télévision, SMS et réseaux sociaux pour alerter en temps réel les populations des risques de catastrophes, ou en cas de survenance de danger.

Embrayant sur l’appui du projet à l’ANAMET, Komi Yawo révèle la mise en place d’un centre de contrôle et d’une station météorologique marine juste à côté de la mairie, afin de collecter les données sur les paramètres océanographiques, de les traiter et de les diffuser sous forme d’alerte à l’endroit des populations.

Au total, c’est plus précisément 511 millions FCFA qui ont été mobilisés par WACA Togo dans ses efforts visant à renforcer les dispositifs d’alerte précoce au Togo.

Quant à Palanga Matonatcho, chef de division Instruments et Méthodes d’observation à l’ANAMET, appuyant à son tour les propos du coordonnateur adjoint de WACA Togo, il salue la mise en place, grâce au projet WACA, d’un système de collecte de données météorologiques marines à Aného.

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La mise en place de ce système revêt, estime-t-il devant l’auditoire, une importance stratégique, car les données recueillies « alimentent les prévisions météorologiques, renforcent les systèmes d’alerte précoce et facilitent la gestion durable du littoral » dans un pays côtier disposant de 50 km de façade maritime et donc exposé aux aléas océanographiques et météorologiques tels que les tempêtes, la houle dangereuse, l’érosion côtière et les inondations.

Ce système se veut être un ensemble d’équipements, de moyens de communication et de structures organisationnelles qui permettent de mesurer, transmettre, traiter et diffuser les informations océanographiques et météorologiques. Il se compose, indique le cadre de l’ANAMET, d’instruments et capteurs de mesure, de supports d’observation (la station côtière ou la station météo marine d’Aného) installés sur le littoral, de systèmes de transmission des données (réseau GSM/GPRS, transmission satellite — bouées au large, navires —, réseaux radio VHF/HF pour zones maritimes locales, internet pour la centralisation et l’archivage) et enfin, de systèmes de traitement et de stockage.

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Ces derniers comportent d’une part des serveurs et bases de données météorologiques et océanographiques, tels que des logiciels de modélisation et de prévision marine, des outils SIG (systèmes d’information géographique) pour la cartographie des phénomènes ; et d’autre part des mécanismes de diffusion (bulletins météo marins — quotidiens ou horaires —, systèmes d’alerte précoce — SMS, radios communautaires, plateformes Web —, partage de données avec les organisations régionales et internationales : Organisation météorologique mondiale (OMM), CEDEAO, UEMOA).

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Ces matériels acquis grâce au projet WACA ont considérablement renforcé la capacité opérationnelle et technique de l’ANAMET. Notamment, ils ont permis dans un premier temps l’amélioration de l’observation et de la couverture géographique, à travers l’extension du réseau aux côtes alors qu’il se résumait au réseau terrestre, et à travers la collecte en temps réel des données, souligne-t-on.

En outre, ils participent au renforcement des systèmes de prévision et d’alerte précoce. « Avec ce système, nous avons une meilleure anticipation des alertes climatiques et une bonne transmission des alertes aux autorités », assure Palanga Matonatcho.

De fait, avec la mobilisation de ces outils techniques et informatiques, le traitement et le stockage des données sont beaucoup plus efficaces, renforçant la sécurité des populations et donc leur résilience. Tout ceci, avec des incidences positives sur la production agricole et la pêche, représentant un appui indéniable au secteur socio-économique.

S.A

 

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