(Togo First) - Au Togo, les banques continuent systématiquement de constituer des réserves bancaires bien au-delà du minimum exigé par la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
Un niveau de réserves très supérieur aux exigences réglementaires
Les réserves obligatoires ont pour fonction de garantir la stabilité du système bancaire en assurant un niveau minimal de liquidités, tout en permettant de réguler la capacité des établissements de crédit à octroyer des prêts à l'économie.
Ceci étant, entre janvier et septembre 2025, les banques togolaises affichent des réserves obligatoires qui ont oscillé entre 66,7 milliards et 72,6 milliards FCFA, tandis que les réserves effectivement déposées par les établissements de crédit sont restées largement supérieures; et se sont situées dans une fourchette beaucoup plus large, de 116,9 milliards à 164,9 milliards FCFA, selon les données du Bulletin mensuel des statistiques du mois d'octobre.

Cette situation traduit une préférence marquée de ces acteurs pour la liquidité bancaire, les établissements conservant un matelas de sécurité bien supérieur au seuil réglementaire.
Un repli marqué à partir d'avril
Ceci étant, après un pic de 164,9 milliards FCFA entre mi-janvier et mi-février, les réserves constituées ont chuté à 123,6 milliards en mai, puis 118,8 milliards en juin. S'en est suivi un rebond ponctuel, entre le 16 juin et le 15 juillet, à 157,6 milliards FCFA, avant un nouveau recul jusqu’à 116,9 milliards FCFA en septembre.
Cette volatilité pourrait suggérer des arbitrages entre gestion prudente des liquidités, besoins de financement de l'économie et opportunités d'investissement sur les marchés régionaux.
Le financement du secteur privé
Le maintien de réserves excédentaires importantes suggère que les banques disposent d'une marge confortable pour répondre aux besoins de retrait et de gestion des risques.
Cependant, cette stratégie réduit mécaniquement les montants mobilisables pour le financement des entreprises et des ménages, puisque les liquidités immobilisées auprès de la BCEAO ne circulent pas dans l'économie réelle.
Rappelons qu'à la fin du premier trimestre de cette année 2025, l'encours total des crédits bancaires à l'économie au Togo était de 1788,3 milliards FCFA, revenant tout de même de 5,5 % sur un an. Les données prochaines permettront de suivre l'évolution de cette contribution des acteurs bancaires à l'économie nationale.
Ayi Renaud Dossavi