(Togo First) - Au Togo, les indicateurs de santé du secteur bancaire envoient des signaux contrastés. Après plusieurs mois d'amélioration, les créances en souffrance (les prêts dont les remboursements sont en retard ou incertains) ont légèrement augmenté en juillet 2025, atteignant 181,4 milliards FCFA contre 168,8 milliards en juin, selon le bulletin mensuel de la BCEAO publié en août.
Cette hausse mensuelle de 7,5 %, bien que notable, doit être replacée dans une perspective annuelle plus favorable. Sur un an, les créances brutes en souffrance, qui représentent le montant total des prêts en retard avant déduction des provisions, reculent de 3 %, passant de 187 milliards FCFA en juillet 2024 à 181,4 milliards FCFA en juillet 2025. Le taux de dégradation du portefeuille (la part des prêts non remboursés dans le total des crédits accordés) suit la même tendance, à 7,6 % en juillet 2025, contre 8,0 % un an plus tôt, malgré une remontée depuis juin (6,7 %).
Les créances nettes en souffrance passent de 64,1 à 78,3 milliards FCFA entre juin et juillet, soit une progression mensuelle de 18%. La hausse reste cependant modérée, comparé à juillet 2024 (77 milliards FCFA). Dans le même temps, les réserves financières des banques pour faire face aux potentiels défauts de paiement ont reculé de 62,0 % à 56,8 %, ce qui traduirait une légère baisse de prudence dans la gestion du risque.
Ces évolutions traduisent un possible ajustement conjoncturel plutôt qu’un retournement durable. Les prochaines données sur ce secteur permettront de vérifier si cette hausse reste temporaire ou annonce un affaiblissement plus marqué de la qualité du portefeuille de crédit (ensemble des prêts accordés, performants ou non) dans le système bancaire togolais.
Ayi Renaud Dossavi