(Togo First) - Au Togo, les travaux de protection côtière sur le segment Gbodjomé - Agbodrafo - Goumoukopé devraient entrer dans leur phase active le 20 octobre 2025.
D’un coût total de plus de 33 milliards FCFA (soit 51 millions d’euros), ils s’inscrivent dans le cadre du Programme d’investissement pour la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ResIP-Togo), financé sur ce segment par l’Agence Française de Développement (AFD), Invest International, et accompagné par la Banque mondiale.
« Tout est prêt pour le démarrage effectif des travaux, prévu autour du 20 octobre », a confié à Togo First, Eusébio A. César, ingénieur civil côtier senior du projet WACA.
Travaux et objectifs
Les travaux sont menés par le néerlandais Boskalis International BV, déjà intervenu sur des chantiers similaires l’an dernier.
Sous le contrôle du groupement Inros Lackner/Antea, ils s’étaleront sur 18 mois, de juin 2025 à novembre 2026, selon les détails partagés par le WACA ResIP.
Il s’agira concrètement de construire 22 épis de protection, dont 20 entre Gbodjomé et Agbodrafo et 2 à Goumoukopé.
Chaque épi mesurera entre 65 et 75 mètres et sera complété par un rechargement de sable estimé à 35 000 m³ par casier, soit un total d’environ 730 000 m³, prélevé en haute mer à dix kilomètres des côtes.
« Ces ouvrages vont stabiliser la côte et permettre aux populations de vivre sans la peur que la mer vienne les chasser », selon Adou Rahimi Alimi Assimiou, coordonnateur national du projet WACA-Togo.
L’opération comprend également le comblement de 450 000 m³ de sable dans les bras lagunaires morts d’Aného, ainsi que la replantation de dix hectares de cocotiers afin de stabiliser le littoral et limiter l’avancée de la mer.
Mesures sociales et environnementales
Au-delà des travaux d’infrastructure, le projet accorde une importance particulière à sa dimension humaine.
Avant le lancement, 296 personnes affectées ont été indemnisées.
Le chantier génère aussi de l’emploi local : « Le projet a déjà créé 112 emplois, dont 89 relèvent de la main-d’œuvre locale », selon Loukman Nadjari, spécialiste en sauvegarde sociale sur le projet.
Les populations riveraines ont été sensibilisées aux perturbations temporaires liées à la circulation et aux nuisances sonores.
L’objectif affiché est d’assurer zéro accident, zéro incident sur le chantier pendant toute la durée des travaux.
Répondre durablement à l’érosion
Selon les ingénieurs du projet, ces ouvrages permettront de stabiliser durablement le littoral, pour une période d’au moins 30 ans, en limitant la progression de l’érosion et en protégeant les habitations, hôtels et infrastructures déjà menacés.
Le succès de cette phase devrait, à terme, ouvrir la voie à l’extension du dispositif vers Kpémé et Aného, où la mer continue de gagner du terrain.
Rappelons que des travaux précédents dans le cadre du projet WACA ont concerné la construction et la réhabilitation de 14 épis sur le tronçon Agbodrafo–Sanvee Condji, ainsi que la mise en place d’un brise-lame, le rechargement de casiers et l’aménagement du chenal de Gbaga à Aného, déjà réalisés par Boskalis BV.
Ayi Renaud Dossavi