(Togo First) - Au Sommet régional sur la transformation numérique tenu cette semaine (du lundi 17 au mardi 18 novembre) à Cotonou, la ministre togolaise en charge de l’Efficacité du Service public et de la Transformation numérique, Cina Lawson, a présenté les priorités du Togo en matière d’intelligence artificielle.
Son intervention a mis l’accent sur l’éducation, les infrastructures de données, la réglementation et la transformation numérique de l’administration.
La ministre a indiqué que le Togo planchait sur une innovation dans le secteur éducatif. « Nous envisageons de mettre un agent d’IA dans le système éducatif. C’est une étape importante pour préparer les écoles à l’ère de l’intelligence artificielle », indique-t-elle.
Rappelons qu’un agent IA est un logiciel capable d’exécuter des tâches de façon autonome. Il analyse notamment des données, prend des décisions simples et interagit avec l’utilisateur. Cet outil, émergeant avec les récents développements fulgurants des IA génératives, sert à assister, automatiser ou personnaliser des services dans un domaine précis.
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Ce projet s’appuie en amont sur les initiatives en matière de connectivité, notamment le déploiement en cours de la fibre optique dans onze communes du pays. De même, le raccordement des écoles et des centres de santé au haut débit sera un préalable au développement de nouveaux services numériques.
Infrastructures et solidarité sous-régionale

Les infrastructures de calcul ont également été au centre des discussions.
Pour Cina Lawson, aucun pays de la région ne peut supporter seul le coût d’un centre de données dédié à l’IA. « Aucun pays ne financera seul un centre de données pour l’IA. Nous devons nous organiser en région pour créer un cluster commun. »
L’autorité togolaise table ainsi sur une approche collective, déjà amorcée avec la mise en service du data center Tier III+ financé avec l’appui de la Banque mondiale.
« Le Togo s’est engagé à transformer numériquement tous ses ministères dans les dix-huit prochains mois. Cela produira beaucoup de données qui devront être encadrées et valorisées », selon la ministre, tout en insistant sur la nécessité d’un cadre clair pour organiser l’usage, l’accès et la mise à disposition de ces données.
Cette démarche pose la question de la réglementation régionale. « Il n’existe pas encore de norme unique pour le partage de données en Afrique de l’Ouest. Nous devons construire un cadre clair pour permettre l’innovation et la souveraineté numérique. »
Pour Cina Lawson, le partage de données et la gouvernance de l’IA doivent être harmonisés au niveau régional pour soutenir l’émergence d’un marché numérique intégré.
Les priorités mentionnées s’inscrivent dans l’esprit de la Déclaration de Cotonou, adoptée à l’issue du sommet coorganisé par la Banque mondiale. Le texte engage les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre à harmoniser la gouvernance des données, développer des capacités régionales en IA et accélérer le déploiement des services numériques essentiels, notamment dans l’éducation et l’administration.
Ayi Renaud Dossavi
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