Le Togo en "discussions" avec le Niger, pour se fournir en Gasoil

Energies
lundi, 19 février 2024 12:51
Le Togo en "discussions" avec le Niger, pour se fournir en Gasoil

(Togo First) - Le Niger pourrait fournir du gasoil au Togo et l'aider à combler ses besoins énergétiques. En effet, des « discussions » seraient en cours entre les deux pays sur la question, selon un communiqué du ministère nigérien en charge de l'Énergie, suite à une réunion des ministres de l'énergie de plusieurs pays de la sous-région.

La rencontre a réuni le samedi 17 février 2023, une délégation des ministres en charge de l'Énergie, notamment Mila Aziable du Togo, et ses homologues du Burkina Faso, du Mali et du Niger.  Selon l'agence nigérienne de presse, citant un communiqué sanctionnant les travaux, les échanges marquent la volonté de « renforcer la coopération entre les différents pays dans le domaine de l'énergie ».

Les travaux ont abouti dans un premier temps à la signature d’un protocole d’accord entre le Niger et le Tchad, le Burkina Faso et le Mali, pour la fourniture en Gasoil. « Nous examinons les obstacles rencontrés et trouvons à chacun une solution définitive », en vue « d’accroître le volume de ces échanges et d’en assurer la pérennité pour le bien de toutes les parties », selon le ministre nigérien en charge de l’Énergie, à propos des expériences déjà en cours avec ces trois pays ainsi que le Togo.

Le potentiel nigérien

En matière d'énergie, le Niger peut, du reste, se positionner comme un important acteur dans la sous-région. En effet, le pays sahélien raffine depuis 2011 quelque 20 000 barils par jour, surtout sous forme de gasoil et d'essence, à Zinder. Douze ans plus tard, il mettra en service (en novembre 2023) un oléoduc géant en vue de la première commercialisation de son pétrole brut qui sera acheminé depuis Agadem (sud-est) jusqu'au Bénin voisin. Au-delà des hydrocarbures, les ministres réunis ont également « adopté la feuille de route » pour « la concrétisation » d'un projet solaire, "Desert to Power", appuyé par la Banque africaine de développement (BAD), avec pour ambition de fournir à terme de l'énergie à 250 millions de personnes dans les pays sahéliens.

Les futures relations AES-CEDEAO ?

Ces transactions sur le terrain énergétique au Niger, pays sous sanction de la CEDEAO, interviennent quelques semaines seulement après l'annonce par les États de l'Alliance du Sahel (Niger, Mali et Burkina Faso) de leur volonté de quitter l'Espace communautaire ouest-africain. Les échanges viennent rappeler ainsi le poids des fondamentaux géo-économiques, vis-à-vis des décisions politiques. Elles pourraient également être vues comme la volonté pour les différents acteurs impliqués de construire leurs futures relations d'échanges et de collaboration, dans un contexte AES-CEDEAO. Notons que quelques jours auparavant, une délégation ministérielle du Niger était également à Lomé, pour discuter des moyens de faciliter leurs exportations et importations, à partir et depuis le Port de Lomé, important point d'entrée et de sortie de biens et produits dans la sous-région.

Ayi Renaud Dossavi

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