Togo : la dette extérieure, quatre fois moins chère que la dette intérieure

Finances publiques
mercredi, 23 juillet 2025 09:36
Togo : la dette extérieure, quatre fois moins chère que la dette intérieure

(Togo First) - Au Togo, la dette extérieure continue d’offrir des conditions de financement plus favorables que la dette intérieure. Selon les dernières données du ministère de l’Économie et des Finances, le taux d’intérêt moyen de la dette extérieure s’élevait à 1,58 % à fin 2024, contre 6,65 % pour la dette contractée sur le marché régional.

Cette différence de coût s’explique par la nature des partenaires extérieurs. Le Togo s’appuie principalement sur des bailleurs multilatéraux comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la BOAD. Ces institutions représentent près de 70 % de l’encours de la dette extérieure et proposent des prêts à long terme, à taux réduit, souvent accompagnés de périodes de grâce. Les créanciers bilatéraux, comme la France, la Chine ou l’Inde, ainsi que des fonds arabes (Koweït, Arabie Saoudite), complètent le portefeuille. Les prêts commerciaux, eux, sont plus coûteux et restent minoritaires.

Malgré cela, la dette intérieure continue de dominer. Elle représente près de 58 % de l’encours total à fin 2024. Une situation qui va à l’encontre de la stratégie d’endettement à moyen terme du pays, qui prévoit d’inverser cette tendance d’ici à fin 2025, avec un objectif de 55 % de dette extérieure.

L’une des raisons de cette dépendance au marché régional est la facilité d’accès aux financements. Le Trésor public peut mobiliser rapidement des ressources via des Bons Assimilables du Trésor (BAT), mais à de taux d’intérêt élevés. À fin juin 2025, ces titres à court terme affichaient un rendement de 8,04 %, contre environ 6 % pour les obligations à plus longue maturité. Selon le FMI, le rendement moyen des titres publics togolais est passé à 7,4 % en 2024, contre 6,1 % sur 2019–2023.

Cette structure génère une forte pression sur le refinancement : les BAT représentent encore 89 % des titres émis par le Togo, contraignant l’État à des renouvellements fréquents. Recourir davantage à la dette extérieure permettrait d’étaler les échéances, réduire les charges d’intérêt et renforcer la soutenabilité de la dette. Les partenaires semblent pleinement au rendez-vous : la Banque mondiale a validé coup sur coup ces derniers mois une enveloppe de 200 millions $ pour l’électricité, une autre de 300 millions $ pour l’agriculture, 75 millions $ dédiés à la gouvernance et à l’administration. Plusieurs projets sont encore dans le pipe alors même que le FMI supervise un projet FEC de près de 400 millions $.

Fiacre E. Kakpo

 

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