(Togo First) - Le plan de réorganisation opérationnelle de l’Union Togolaise de Banque (UTB) prendra plus de temps que prévu. Le FMI a accordé au Togo un délai supplémentaire pour finaliser cette réforme jugée vitale.
La restructuration complète de l’Union Togolaise de Banque (UTB), inscrite dans le programme soutenu par le FMI, ne sera pas finalisée avant fin 2026. Initialement attendue cette année, l’adoption du plan de réorganisation opérationnelle de la banque publique a été repoussée à mars 2026, avec une mise en œuvre désormais prévue pour décembre de la même année. En cause : des diagnostics jugés incomplets.
L’UTB, établissement sous contrôle public représentant près de 9 % des actifs bancaires nationaux, avait bénéficié en décembre dernier d’une recapitalisation de 15,2 milliards FCFA. Cette opération visait à porter ses fonds propres au seuil réglementaire de 20 milliards FCFA, conformément aux exigences de la Commission bancaire de l’UMOA. Si cette injection de capital a permis de stabiliser provisoirement la situation prudentielle de la banque, le FMI estime que le cœur des déséquilibres structurels n’est pas encore résolu.
« L’audit initial a mis en lumière certaines failles, mais ne permet pas encore de fonder un plan crédible de redressement opérationnel », précise le rapport publié ce mois par l’institution de Bretton Woods. Trois normes prudentielles sont toujours violées par la banque, dont le ratio de solvabilité et la concentration des risques. L'encours de créances douteuses reste élevé, bien qu’en baisse (8,6 % des actifs fin 2024 contre 13,2 % un an plus tôt).
Le FMI a conditionné la suite du programme FEC à une restructuration plus ambitieuse, fondée sur des données vérifiables. Selon le Fonds, le plan attendu devra garantir l’indépendance de la gestion, restaurer la rentabilité et réduire les risques budgétaires. Il accompagne un agenda de réformes bancaires et de gouvernance publique mené par les autorités togolaises, avec notamment une clarification en cours des passifs liés à d’anciennes banques privatisées et un meilleur reporting de la dette des entreprises publiques.
« Cette prolongation de calendrier ne remet pas en cause l’engagement du gouvernement à assainir le secteur », commente une source gouvernementale. Les autorités se veulent rassurantes, insistant sur le fait que les fonds injectés dans l’UTB n’ont pas été dilapidés, mais doivent désormais produire des effets durables en matière de transformation opérationnelle.
La réforme de l’UTB s’annonce donc comme un test de crédibilité budgétaire à l’heure où le pays veut concilier soutien à l’économie, consolidation fiscale et réduction des vulnérabilités du secteur public.
Fiacre E. Kakpo