(Togo First) - Au Togo, la ville d’Aného (40 km à l’est de Lomé) réunit quinze pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre dans le cadre d’une revue technique ouverte mardi 25 novembre 2025, sur leurs projets financés par les fonds verticaux, principalement le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds mondial pour l'environnement (FEM).
L’atelier, organisé par la FAO, vise à améliorer l’accès à ces mécanismes internationaux et à renforcer l’efficacité des financements déjà engagés.
Pendant six jours, les représentants nationaux examinent leurs performances, identifient les blocages et formulent des propositions pour optimiser la gestion des financements climatiques.
Selon le docteur Zohende Henri-Noël Bouda, chargé de la Foresterie pour l’Afrique de l’Ouest, un paradoxe persiste dans la région, « Aucun pays n’a utilisé entièrement les allocations qui lui sont réservées. Les ressources existent, mais l’enjeu est de savoir aller les chercher. Notre rôle, c’est d’appuyer techniquement les États pour qu’ils mobilisent ces fonds et structurent leurs programmes. »
L’atelier se tient sous la houlette du ministère en charge de l’environnement. A cet égard, le ministre de tutelle, Prof Dodzi Kokoroko, insiste sur la complémentarité entre financements internationaux et ressources nationales.
« Les fonds verticaux n’auront d’impact que si les fonds horizontaux, qui reflètent la volonté de nos États, sont au rendez-vous. L’action climatique doit reposer sur cette articulation. », indique-t-on.
Les travaux abordent notamment la résilience des systèmes agro-pastoraux, un enjeu central dans une région où le changement climatique fragilise l’élevage et les productions rurales. Un projet régional de résilience agro-pastorale doit être validé à l’issue des échanges, avec pour objectif d’améliorer l’adaptation des communautés, des éleveurs et des exploitants agricoles.
Au Togo, la FAO pilote depuis 2020 plusieurs initiatives financées par les fonds verticaux. Ces programmes concernent la gestion durable des mangroves de la région Maritime, la restauration des forêts communautaires, la gestion des écosystèmes fragiles, mais aussi des activités génératrices de revenus pour renforcer l’adaptation climatique des ménages ruraux.
Diwa Oyetunde, chargé de programme à la FAO Togo, précise les résultats obtenus : « Nous avons touché près de 38 000 élèves à travers des actions de sensibilisation. Nous avons accompagné plus de 300 femmes dans l’élevage d’escargots, appuyé des groupements dans l’apiculture et soutenu des activités d’adaptation sur l’île d’Aného. L’objectif, c’est d’intégrer la protection de l’environnement dans les pratiques agricoles et communautaires. »
Il faut du reste relever que l’accès aux fonds verticaux demeure un défi pour les pays africains, en raison des exigences techniques, de la complexité des procédures et du manque de capacités nationales. L’atelier d’Aného veut ainsi combler cet écart, en renforçant les compétences et en favorisant une meilleure structuration des propositions de projets.
Pour la FAO, l’enjeu est central. L’accès aux financements climatiques conditionne la capacité des États de la région à répondre aux effets croissants du changement climatique sur l’agriculture, la foresterie et les ressources pastorales. L’organisation onusienne rappelle que les financements existent, mais que leur mobilisation dépend d’une meilleure coordination institutionnelle et d’une planification soutenue.
Le rapport final attendu à l’issue des travaux servira de référence pour les prochaines demandes de financement, mais aussi pour la mise en œuvre des stratégies nationales d’adaptation climatique.
Ayi Renaud Dossavi