(Togo First) - A Rome, lors du sommet du Processus d’Aqaba tenu le mercredi 15 octobre, le Président du Conseil, Faure Gnassingbé, a présenté plusieurs pistes de réflexion pour faire face aux crises sécuritaires qui affectent le continent africain, notamment son côté ouest. Il a notamment insisté sur la responsabilité partagée, la solution africaine intégrée et la prise en compte du volet informationnel dans la lutte contre le terrorisme.
Selon le Président du Conseil togolais, la crise sécuritaire marquée par l’expansion du terrorisme depuis les foyers sahéliens vers les pays côtiers, ainsi que la reconfiguration des réseaux criminels jusqu’aux routes maritimes du golfe de Guinée, menace désormais la stabilité régionale et, à terme, la sécurité internationale. « La sécurité de l’Afrique de l’Ouest n’est plus un dossier strictement régional : elle croise nos souverainetés, nos économies et nos sociétés. Ce combat, nous devons le mener ensemble, car les groupes armés ne s’arrêtent pas aux frontières et les trafics alimentent des réseaux globaux », a-t-il déclaré.
Faure Gnassingbé a par ailleurs souligné le manque de moyens humains, technologiques et logistiques dans la sous-région, estimant que la sécurité doit être considérée comme un bien public mondial. « Il est temps d’en tirer les conséquences, y compris dans les règles d’accès aux financements. Aujourd’hui, nous ne pouvons financer notre sécurité qu’en creusant notre dette », a-t-il regretté.
Le Président du Conseil, @FEGnassingbe, a activement pris part ce 15 octobre 2025 à Rome, au sommet du Processus d’Aqaba, axé sur la crise sécuritaire en Afrique de l’Ouest.
— Présidence du Conseil du Togo (@presidencecstg) October 15, 2025
L’événement marquant le 10ᵉ anniversaire de l’initiative, était coprésidé par le Roi Abdallah II de… pic.twitter.com/RhW9I0osjb
Pour le dirigeant togolais, il est urgent de reconnaître les dépenses sécuritaires comme de véritables investissements, au même titre qu’un barrage ou une école, afin d’éviter de « pénaliser la paix au nom d’une orthodoxie court-termiste ».
Insistant sur la nécessité d’une approche globale, Faure Gnassingbé a rappelé que la lutte contre l’extrémisme ne saurait être uniquement militaire. Elle doit également intégrer les volets éducatif, social et informationnel. « On ne gagne pas une guerre des esprits uniquement avec des fusils. La bataille se joue d’abord sur le terrain de l’information. Les groupes terroristes exploitent les failles de nos systèmes physiques comme numériques. Nos réponses doivent donc être collectives et coordonnées », a-t-il précisé.
Le Président du Conseil a enfin appelé à une anticipation stratégique plutôt qu’à une gestion de crises successives. « Notre action doit passer de la réaction à l’anticipation, avec des ressources prévisibles, et non de simples appuis ponctuels. La réponse doit être aussi culturelle, sociale et éducative, car sécurité et développement sont les deux faces d’un même défi », a-t-il conclu.
En rappel, le Processus d’Aqaba est lancé en 2015 à l’initiative conjointe de la Jordanie et de l’Italie, avec pour objectif de renforcer la coopération internationale en matière de sécurité.
Esaïe Edoh
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