Zoom sur CinetPay, la fintech qui veut devenir leader de solutions d’e-paiement en Afrique francophone

TIC
vendredi, 29 octobre 2021 17:00
Zoom sur  CinetPay, la fintech qui veut devenir leader de solutions d’e-paiement en Afrique francophone

(Togo First) - En Afrique francophone, encaisser des paiements en ligne, qu’ils soient locaux ou internationaux, ne devrait plus constituer un casse-tête. C’est le leitmotiv porté par la fintech ivoirienne CinetPay, qui a jeté son dévolu sur le Togo depuis mi-2020. En pleine expansion, la startup pour laquelle la Covid-19 constitue une opportunité, ne cache pas sa principale ambition, celle de devenir le premier agrégateur de solutions de paiements électroniques dans les pays de son implantation. Togo First a rencontré l’équipe basée au Togo. Interview avec Laure Gbone, responsable marketing.  

Togo First : CinetPay, qu’est-ce que c’est ?

Laure Gbone : CinetPay est une fintech africaine qui met à disposition des entreprises et des administrations publiques, une plateforme de paiements en ligne. Ceci, à travers des solutions d’encaissement et de transfert d’argent via mobile money ou cartes bancaires. La structure est présente dans neuf pays d’Afrique francophone : Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, Cameroun, Burkina Faso, Guinée Conakry, Congo, le Bénin et Togo.

T.F : Comment est née la fintech ? 

L.G : CinetPay est née d’un besoin quotidien détecté par deux entrepreneurs (Idriss Monthe et Daniel Dindji, ndlr). Ces derniers, déjà promoteurs d’un site de vente en ligne (CINETCORE, ndlr), se sont retrouvés à plusieurs reprises, confrontés à des difficultés d’encaissements de paiements électroniques, surtout en ce qui concerne des entreprises en Afrique francophone. 

Cherchant à surmonter cette difficulté, ils ont été incités à lancer en 2016, une plateforme d’acceptation de paiements en ligne via le mobile money, cartes bancaires et autres portefeuilles de paiement électronique. Ces solutions sont adaptées pour permettre à leurs clients d’acheter leurs biens ou services sans se déplacer, alors qu’il y a plus de 500 millions d’Africains qui disposent d’un compte mobile money actif.

T.F : Comment fonctionne la plateforme ? 

L.G : Le processus est plutôt simple. Il suffit, pour la société, entreprise ou prestataire de services, de se rendre sur le site de la fintech et de créer un compte marchand. Cette dernière devra, bien entendu, justifier son existence légale et officielle par les documents qui sont requis sur la plateforme. Une fois le compte activé, le prestataire de services reçoit des API* pour les différents types de paiements. 

Ndlr : *L’acronyme API (Application Programming Interface)  désigne un protocole qui facilite la création et l'intégration de logiciels d'applications. 

Cette seule intégration sur la plateforme de CinetPay donne accès à une trentaine de moyens de paiements disponibles (Tmoney, Flooz, Visa, Mastercard, MTN, Yup, etc…). Ce qui fait qu'un client basé en Côte d’Ivoire par exemple, peut facilement payer grâce à des services de Mobile Money disponibles dans son pays, vers le compte marchand d’une entreprise au Togo.  Le paiement sera confirmé et le reçu, imprimable. 

Dans le sens inverse, toutes les sociétés intégrées sur la plateforme pourront encaisser les paiements venant de n’importe quel pays, sans limite. Un tableau de bord intégré permet de suivre toutes les transactions de façon hebdomadaire, évitant ainsi les trous de caisse, ou les risques de malversations dans les paiements. Ce qui peut être très pratique en ce temps de pandémie où la tendance est à la digitalisation de tous les secteurs.

T.F : Quelles sont les conditions pour intégrer votre plateforme ?

L.G : Être avant tout une entreprise formelle avec des documents, comme la carte CFE au Togo, qui prouvent l’existence de l’entité et de ses activités. Avoir un site internet est également un atout pour l’intégration rapide de la solution. Pour les sociétés qui ont des points de vente, Cinetpay dispose de Terminaux de Paiements Electroniques (TPE) auxquels elles peuvent avoir aussi accès. 

T.F : Vous avez débarqué à Lomé il y a un peu plus d’un an, en Juin 2020. Pourquoi le  Togo ? 

L.G : Le choix du Togo répond à notre stratégie d’expansion qui est pour le moment uniquement axée sur les pays francophones, de la sous-région et du continent. 

Nous avons remarqué que dans les pays anglophones, il y a beaucoup de fintechs similaires, ce qui n’est pas le cas en Afrique francophone. Cinetpay a démarré en Côte d’Ivoire et s’est progressivement étendue dans huit pays, dont deux d’Afrique centrale. La vision est d’être le premier agrégateur de solution de paiements dans 15 pays d’Afrique francophone. 

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T.F : Vous avez lancé en août dernier au Togo, une solution digitale de paiement de scolarités. De quoi s’agit-il concrètement ?

L.G : Il s’agit d’une plateforme destinée aux écoles, et qui a pour but de faciliter les paiements aux élèves et étudiants et les encaissements aux fondateurs d’établissements. 

L’idée est d’apporter une solution à un problème quotidien : l’étudiant qui est obligé de faire la queue pour payer sa scolarité, ou le parent résidant à l’étranger qui préfère généralement effectuer un virement. 

Avec cette plateforme, les inscriptions et les scolarités sont payées plus facilement. Ce qui permet aux responsables d’écoles d’avoir une traçabilité des paiements, et de programmer des notifications de rappel, à l’approche des échéances. 

La solution a déjà eu des échos dans les autres pays où CinetPay exerce ses activités, mais au Togo, les promoteurs d’écoles semblent encore frileux et préfèrent les encaissements physiques. Il faudra certainement une campagne d’éducation et de sensibilisation aux nouvelles méthodes de paiements. 

Néanmoins, à travers nos démarches, un engouement naît de la part de certaines écoles et nous espérons qu’elles l’adopteront très bientôt.  

T.F : Plus globalement, comment se comporte le marché togolais vis-à-vis de CinetPay?

L.G : Nous avons dans notre portefeuille, des sociétés d’e-commerce et des sociétés de BTP. En ce qui concerne le marché, la culture de l’e-paiement n’est pas encore fortement implantée dans la société, même si de plus en plus de sociétés font payer leurs factures et services via le mobile money. Mais avec une bonne communication et une sensibilisation renforcée quant à la fiabilité et la sécurité autour, les habitudes devraient changer.  

CinetPay dispose d’un certificat qui prouve que toutes les transactions effectuées à travers le site sont sécurisées. Il s’agit de la certification PCIDSS, délivrée par un organisme américain de sécurité.

T.F : En attendant de devenir le premier agrégateur dans les 15 pays francophones du continent, combien de clients revendiquez-vous à ce jour ? 

L.G : Plus de 5 500 marchands en tout, nous font confiance. 4,5 milliards FCFA ont été échangés à travers notre plateforme depuis son lancement, avec une moyenne de 600 000 transactions par mois. Avec les prochains pays dans le viseur, nous comptons bien évidemment faire mieux. 

Octave Bruce & Klétus Situ

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