Asky, 11 ans dans le ciel africain

Transport
mercredi, 20 janvier 2021 14:46
Asky, 11 ans dans le ciel africain

(Togo First) - Le 15 Janvier 2010, le vol commercial Lomé-Banjul marquait l’envol d’Asky Airlines dans le ciel Africain. Onze années plus tard, la success story panafricaine continue de s’écrire.

D’Air Afrique à Asky, une vision panafricaine du ciel

De la faillite puis de la disparition de la mythique Air Afrique en 2002, entre mauvaise gestion et égoïsmes nationaux, les élites africaines ont gardé une certaine amertume, mais la volonté de faire renaître une compagnie panafricaine ne s’est jamais éteinte.

C’est ainsi qu’en 2007 sous le leadership du Togolais Gervais Koffi Djondo, cofondateur de Ecobank qui présidait depuis 2005 le conseil d’administration la Société de Promotion de la Compagnie Aérienne Régionale (SPCAR) chargée par l’UEMOA et la CEDEAO de mener les études de faisabilité et la recherche de partenaires techniques et financiers, va naître Asky Airlines.

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Un Actionnariat panafricain et un partenariat stratégique avec Ethiopian Airlines 

Le capital de départ, 120 millions $, était détenu majoritairement par le groupe Ecobank, la Banque Ouest Africaine de Développement et la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC). Ce qui donna au projet une dimension sous-régionale, malgré les méfiances de certains États possédant (ou prévoyant de lancer) une compagnie nationale.

Portée par la vision panafricaine de Djondo, ainsi que dans l’objectif de maîtriser les coûts de développement et de croître plus aisément, la compagnie signe un partenariat technique avec Ethiopian Airlines dès 2009. Le leader africain de l’air prend 25% du capital, participation qu’elle portera plus tard à 40%. L’accord prévoit l’installation d’un hub en Afrique de l’Ouest, le choix sera porté sur Lomé. Cela permet également à la jeune compagnie de profiter de l’expérience du groupe éthiopien, qui “supervise” Asky, en installant au top management des administrateurs expérimentés : d’Awel Bussera à l’actuel Ahadu Simachew, en passant par Yissehak Zewoldi et Henok Teferra, comme DG de la jeune compagnie basée à Lomé. Et ce, pendant que Gervais Koffi Djondo assure la présidence du Conseil d’administration.

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Conquête de l’Afrique et du monde à partir de Lomé

A partir de Lomé, son hub, et avec le soutien du partenaire stratégique Ethiopian, la compagnie a su progressivement étendre son réseau de destinations en Afrique. Desservant au départ les capitales des pays de l’UEMOA, les vols d’Asky se sont progressivement étendus vers les capitales anglophones en même temps que vers la zone CEMAC. En Juin 2019, la compagnie a débuté ses vols hebdomadaires sur Johannesburg, profitant de l’abandon par la South African Airways des liaisons entre Cotonou, Douala et Libreville et la mégalopole sud-africaine. De Lomé à Dakar, de Banjul à Johannesburg ou de Douala vers Dakar, ce sont aujourd’hui plus de 23 capitales politiques et économiques que dessert le transporteur, avec sa flotte de 9 Boeing 737 et son Bombardier Dash 8 Q400. 

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Rentabilité et résilience face aux crises 

Dans la sphère des compagnies aériennes surtout africaine, la rentabilité est un mot rare. Pourtant, Asky réussira à équilibrer ses comptes à partir de l'exercice 2014, malgré l'épidémie d'Ebola qui avait sévèrement affecté le marché aérien ouest-africain.

L’entité, qui se rêve "Compagnie panafricaine", réussira ensuite un an plus tard, en 2015, à devenir la première compagnie ouest-africaine rentable, en dégageant des bénéfices de 2,2 milliards de F CFA, avec quelque 500 000 passagers transportés cette année-là. Déjouant la célèbre apostrophe de Richard Branson, célèbre investisseur dans les compagnies aériennes : « Devenir millionnaire, c'est facile : Commencez milliardaire puis achetez une compagnie aérienne. »

Résiliente, Asky l’aura été aussi face à la crise majeure, qu’est la pandémie de Covid19. Dans un contexte où les avions ont été cloués au sol pendant plusieurs mois, avec pour conséquence, une chute de 89% du trafic en Afrique et des pertes qui pourraient avoisiner 6 milliards $ pour les compagnies du continent, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), elle a été une des premières à annoncer la reprise progressive de ses liaisons en Août dernier au lendemain de la réouverture de l’aéroport de Lomé.

Globalement, sur ces onze années la compagnie a réussi à se positionner en tant que compagnie panafricaine et devrait continuer à croître modérément à la faveur d’une pleine reprise des activités économiques sur le continent. En attendant de toucher de plus hauts sommets, ses ailes continuent à se déployer dans le ciel africain.

Klétus Situ (stagiaire)

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