(Togo First) - Face à la recrudescence des crises humanitaires et climatiques en Afrique de l’Ouest, Lomé accueille cette semaine (du 1er au 3 juillet 2025) le 1er Forum du Réseau Habitat d’Urgence Francophone (RHUF).
La rencontre, à l’initiative de l’École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU), avec l’appui de partenaires comme la Croix-Rouge et le HCR, vise à repenser les modèles d’habitat temporaire dans l’espace francophone.
Ces travaux réunissent notamment des experts, chercheurs, urbanistes et décideurs politiques, avec pour finalité de concevoir des solutions d’habitat d’urgence plus sûres, durables et adaptées aux réalités locales. Ceci, dans un contexte où certaines zones du continent enregistrent jusqu’à 38 % de leur population déplacée en cas de catastrophe ou de conflit.
Pour Dr Malam Boukar Awa Krou, directeur général de l’EAMAU, il s’agit de « sortir d’une logique de solutions temporaires pour construire un cadre durable de réponse », en s’appuyant sur les cultures endogènes et les innovations locales.
Depuis un précédent forum tenu au Kenya, l’Afrique francophone rattrape son retard avec cette première édition, marquée par une forte pression sur les financements, une sous-médiatisation des enjeux et un besoin urgent de structuration du secteur. Les discussions portent ainsi sur les mécanismes de financement, la transition entre urgence et stabilité, et les liens entre monde académique et pratique humanitaire.
À l’ouverture des travaux, Kanka-Malik Natchaba, ministre en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Togo, et incidemment Vice-président du Conseil d’administration de l’EAMAU, a indiqué que ce forum favorisera la consolidation du réseau pour permettre à l’avenir des échanges de bonnes pratiques et d’expériences sur des thématiques essentielles telles que l’habitat humanitaire, le changement climatique, les déplacements des populations, l’expansion urbaine et la croissance démographique.
« Ce forum constituera pour nous une occasion unique de renforcer la collaboration entre les différents acteurs et de développer des solutions innovantes et durables », indique-t-on.