​​Ecobank met fin à son service de coffres-forts : une tendance mondiale qui gagne l’Afrique

Finance
jeudi, 03 juillet 2025 12:03
​​Ecobank met fin à son service de coffres-forts : une tendance mondiale qui gagne l’Afrique

(Togo First) - Ecobank met fin à son service de coffres-forts bancaires à compter du 1er août 2025. Une décision qui reflète une tendance globale du secteur, confronté à des contraintes économiques, réglementaires et à l’évolution des usages des clients.

À compter du 1er août 2025, Ecobank Togo n’offrira plus à ses clients la possibilité de louer de coffres-forts dans ses agences. Dans une note transmise à ses clients, la banque panafricaine les invite à retirer leurs effets personnels avant le 31 juillet, faute de quoi ceux-ci seront confiés à un cabinet mandaté.

L’arrêt de ce service, encore marginalement utilisé par une frange de la clientèle aisée et patrimoniale, s’inscrit dans une tendance globale de retrait de ce segment d’activité, considéré comme peu rentable, risqué juridiquement et de moins en moins en phase avec les usages.

Un service jugé coûteux et marginal

Le stockage de biens physiques dans des compartiments sécurisés, autrefois considéré comme un pilier des services bancaires aux particuliers, est progressivement abandonné par les établissements financiers. En cause : une rentabilité très faible du service, combinée à des coûts d’exploitation fixes élevés, qu’il s’agisse des dispositifs de sécurité, de l’entretien des infrastructures ou du personnel mobilisé.

À cela s’ajoutent les risques juridiques et réglementaires, notamment en matière de responsabilité en cas de vol ou de sinistre, mais aussi de conformité dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux (LBC) et le financement du terrorisme (FT). Les coffres-forts bancaires peuvent en effet être utilisés à des fins opaques, ce qui accroît la pression réglementaire sur les banques.

Un retrait amorcé au niveau international

Ecobank rejoint ainsi un mouvement déjà bien entamé dans les marchés développés. Des banques comme JP Morgan Chase, Wells Fargo, HSBC, Barclays ou Capital One ont mis fin à la location de coffres-forts dans certaines agences. En Suisse, bien que les coffres-forts bancaires restent largement répandus – avec près de 350 000 compartiments recensés dans les grandes banques – la tendance est également à la sélectivité et au désengagement progressif, avec une montée en puissance d’acteurs privés spécialisés comme Swiss Gold Safe. En Europe centrale, plusieurs banques ferment progressivement leurs services de stockage sécurisé, préférant orienter leurs clients vers des prestataires externes. En Afrique du Sud, Absa a clos ce service en septembre 2024, tandis que FNB l’avait abandonné dès 2017, après une série d’incidents sécuritaires.
 Selon une étude relayée par le Wall Street Journal, près de 20 % des banques américaines ont supprimé ce service au cours des six dernières années.

L’Afrique n’échappe pas à la transition

Le phénomène touche désormais le continent africain. Si certains établissements continuent de proposer des coffres-forts, ils sont de plus en plus concurrencés par des solutions privées, souvent plus technologiques, personnalisées et assurées. Des sociétés comme Knox, en Afrique du Sud, proposent des services haut de gamme, avec accès biométrique et couverture d’assurance sur mesure.

En parallèle, les ventes de coffres domestiques ont explosé dans plusieurs pays, notamment au Maroc, sur fond de crise de confiance et de thésaurisation post-Covid. Le mouvement est aussi favorisé par la digitalisation : les documents sensibles sont de plus en plus conservés dans des coffres numériques sécurisés.

Fiacre E. Kakpo

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