(Togo First) - Au Togo, l’État serre la vis sur le secteur du courtage en assurances pour améliorer sa régulation. Un séminaire national de formation s’est ainsi ouvert, mardi 24 juin 2025, sous l’impulsion de la Direction Nationale des Assurances du Ministère de l'Economie et des Finances, avec pour objectif, la professionnalisation accrue du secteur.
Cette rencontre marque une ambition de réformer structurellement le marché de l’intermédiation, perçu comme un pilier encore fragile, mais stratégique, du système financier togolais.
Régulation
Le gouvernement met désormais l’accent sur la rigueur réglementaire. Par exemple, il est désormais requis que tout agrément de dirigeant d’une société de courtage soit conditionné à une enquête de moralité. Cette exigence, introduite en 2024, vise à restaurer la confiance et garantir l’intégrité des acteurs.
Des défis persistants
Au-delà des ambitions, plusieurs défis demeurent. L’un des plus alarmants est un encours de primes impayées dépassant 2,5 milliards FCFA en 2024 ; une situation qui menace la solvabilité des compagnies, fragilise la chaîne de valeur, et érode la crédibilité du secteur.
Pour Koffi Elom Masé, directeur des Assurances, « les intermédiaires doivent être des garants de confiance, de transparence, et de rigueur ».
Or, les contrôles ont révélé des failles, comme des irrégularités dans les états réglementaires, des lacunes de gouvernance, ou encore une mauvaise interprétation des normes CIMA qui régissent le secteur.
Face à ces constats, le secteur est appelé à se réorganiser. Le Conseil des Assureurs du Togo (CAT) rappelle néanmoins une progression encourageante : de 62 milliards FCFA en 2019 à 98 milliards en 2024. Cette croissance de 57 % souligne le potentiel du marché, à condition de renforcer les fondamentaux de gouvernance et de professionnalisme.
Ayi Renaud Dossavi