(Togo First) - Au premier trimestre 2025, le secteur togolais de la microfinance affiche une dynamique contrastée. Selon les données régionales partagées par la BCEAO, l’encours des dépôts collectés par les systèmes financiers décentralisés (SFD) a progressé de 22,9 milliards FCFA (+5,5%), pour atteindre environ 436 milliards FCFA.
En glissement annuel, la hausse ressort à près de 9%, portée par la confiance des ménages et groupements dans ces institutions qui captent une part croissante de l’épargne nationale. La structure des dépôts reste dominée par les dépôts à vue (57,3%), tandis que les dépôts à terme représentent 22,5%. Le montant moyen par client est estimé à 129 898 FCFA, en hausse de 1,4% par rapport à fin décembre, traduisant une progression plus rapide de l’épargne que du nombre de clients.
En revanche, l’encours des crédits octroyés par les SFD togolais s’est contracté de 20 milliards FCFA (-5,2%), s’alignant sur une tendance baissière observée dans l’ensemble de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). Cette baisse s’accompagne d’une détérioration du portefeuille de prêts, avec un taux brut de créances en souffrance proche de 10%, bien au-dessus de la norme prudentielle fixée à 3%.
Notons qu’au trimestre précédent, les encours de crédits des institutions de microfinance au Togo s’élevaient à 395,6 milliards FCFA. Le pays s’était alors distingué par une croissance plus forte que celle du Sénégal (+4,4%), de la Côte d’Ivoire (+4,8%), du Burkina Faso (+3,1%) et du Bénin (+2,5%).
Pour les acteurs du secteur, ce décalage interroge : l’appétit croissant pour l’épargne contraste avec un accès plus restreint au crédit, alors que les microcrédits restent un levier financier essentiel pour les ménages et les petites entreprises.
Au Togo, le secteur de la microfinance regroupe environ 70 établissements, dominés notamment par la FUCEC.
Ayi Renaud Dossavi