Togo : cinq ans de résilience économique après le COVID

Gestion Publique
mardi, 16 septembre 2025 02:04
Togo : cinq ans de résilience économique après le COVID

(Togo First) - Après le choc du Covid, le Togo s’est relevé à un rythme soutenu. En 2020, l’économie avait ralenti à +2,2 %, sous l’effet de la fermeture des frontières et du coup porté au commerce international. Mais la reprise a été immédiate : +5,1 % en 2021, +6,3 % en 2022, +6,2 % en 2023 et +6,5 % en 2024.

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Un cap historique a été franchi l’an dernier : le PIB nominal a dépassé les 6 000 milliards de FCFA pour atteindre 6 458 milliards, contre 5 954 milliards en 2023. Une trajectoire qui hisse Lomé parmi les économies les plus dynamiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. « Le pays a réussi à maintenir le cap malgré les chocs exogènes», commente-t-on à Lomé.

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Cette résilience s’explique d’abord par la vigueur de la demande intérieure. Les ménages ont continué de consommer, les entreprises de produire, et l’État d’investir. Le rapport d’exécution budgétaire à fin mars 2025 confirme que les infrastructures ont été maintenues comme priorités. Le gouvernement a assumé ce choix : soutenir la croissance et consolider l’appareil productif, quitte à creuser temporairement le déficit, d’autant qu’à cela s’ajoutent désormais les défis sécuritaires. 

La feuille de route 2020-2025 a fourni le cadre de cette politique. La Plateforme industrielle d’Adétikopé s’est imposée comme un outil d’industrialisation et de logistique. Les zones agricoles planifiées ont renforcé la productivité rurale, sécurisant les filières vivrières. Le port de Lomé, déjà premier hub conteneur d’Afrique de l’Ouest, a poursuivi sa modernisation. Enfin, la digitalisation des services publics et financiers a progressé rapidement, dynamisant le secteur tertiaire. Autant de projets conçus pour élargir la base productive et rassurer les investisseurs.

Et ce n’est pas la comparaison régionale qui le dément. Dans l’UEMOA, la croissance moyenne a plafonné à 5,5 % en 2024. Le Nigeria et le Ghana, deux poids lourds voisins, ont vu leur reprise freinée par des tensions monétaires et une inflation galopante. Le Togo, lui, a réussi à contenir la hausse des prix : 2,9 % en 2023 et 2,3 % en 2024. Cette maîtrise a permis de préserver le pouvoir d’achat et de soutenir la consommation, moteur central de la reprise.

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Mais la dynamique n’est pas sans fragilité. Le FMI alerte sur le poids croissant des dépenses sécuritaires liées aux attaques au nord du pays et sur la trajectoire de la dette publique. Les besoins de financement se creusent et obligent Lomé à recourir davantage aux marchés financiers régionaux, où la concurrence entre États s’intensifie. « Le défi n’est pas tant de croître que de financer cette croissance sans compromettre la soutenabilité », estime un banquier de la place.

Pour l’heure, les investisseurs continuent de répondre présents. Le climat des affaires reste jugé attractif, et le pays capitalise sur son positionnement logistique pour attirer capitaux et sièges régionaux. 

Fiacre E. Kakpo

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