Togo : Faure Gnassingbé ouvre la conférence de l’Union Africaine sur la dette à Lomé

Gouvernance économique
lundi, 12 mai 2025 14:18
Togo :  Faure Gnassingbé ouvre la conférence de l’Union Africaine sur la dette à Lomé

(Togo First) - Le Togo accueille depuis ce lundi 12 mai 2025, la première Conférence de l’Union africaine sur la dette publique, avec pour objectif de penser collectivement une nouvelle architecture africaine de la dette. L’ouverture de ce sommet d’envergure a été marquée par les interventions de plusieurs chefs d’État, dont Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil togolais, Hakainde Hichilema, Président de la République de Zambie, et John Dramani Mahama, ancien Président de la République du Ghana.

Dans son discours d’ouverture, Faure Gnassingbé a posé les fondements d’un plaidoyer africain exigeant mais lucide. « Cette conférence est une conférence sur la dette, bien sûr, mais c’est surtout une conférence sur notre avenir », a-t-il déclaré, dénonçant les cadres d’analyse actuels, « obsolètes et contre-productifs », qui enferment les pays africains dans une logique d’austérité au détriment de leur transformation.

Le chef de l’exécutif togolais a notamment appelé à substituer à la logique de surveillance une logique de confiance. « Nous avons besoin d’une nouvelle doctrine où la dette devient un outil de développement, et non une camisole budgétaire », a-t-il insisté, soulignant que la soutenabilité de la dette doit désormais intégrer les impératifs de sécurité, d’adaptation climatique et de développement humain. 

Faisant un clin d'œil aux partenaires occidentaux, le Président du conseil relèvera : « Financer l'Afrique, c'est investir dans la stabilité globale. Il est dans l'intérêt de l'Europe et même du monde entier d'aider l'Afrique à se financer. Il ne s'agit pas de charité, mais de responsabilité partagée. ». 

« La dette doit servir le peuple. Ceci veut dire renforcer la supervision parlementaire sur l'utilisation de la dette et promouvoir des systèmes ouverts. », a pour sa part, rappelé John Dramani Mahama, président de la République du Ghana. En ajoutant que les prêts doivent être arrimés aux projets à haut impact qui ont un retour sur investissement pour les populations, avec une Afrique qui doit avoir une “position commune, une voie commune”, sur la question. 

Aux côtés des chefs d’Etat, le ministre togolais de l’Économie, Essowè Georges Barcola, a relevé que le choix de Lomé pour ce sommet répondait à la stabilité politique du pays, à son engagement régional et à la reconnaissance de son rôle diplomatique. Pour ce dernier, « la dette africaine ne peut être lue uniquement à travers des ratios », plaidant pour une lecture plus fine et contextualisée des réalités économiques des États africains.

Étaient également présents à l’ouverture : Dr Patrick Ndzana Olomo, Directeur par intérim du Développement économique, de l’Intégration et du Commerce à la Commission de l’Union africaine (CUA), Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Moses Vilakazi, Commissaire par intérim pour le Développement économique, le Commerce, le Tourisme, l’Industrie et les Mines, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires, partenaires techniques et autorités togolaises.

Les travaux de Lomé, soutenus par la Commission de l’Union africaine et la CEA, visent à déboucher sur une “Déclaration de Lomé” qui pourrait poser les bases d’une nouvelle gouvernance africaine de la dette.

Ayi Renaud Dossavi

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