(Togo First) - Au Togo, les industriels du ciment affinent leur stratégie de décarbonation. Réunis à Lomé lundi 30 juin 2025, les principaux acteurs du secteur ont présenté deux leviers clés pour réduire leurs émissions de CO₂ à l’horizon 2050 : la baisse du facteur clinker et l’usage accru de combustibles alternatifs.
Selon les cimentiers du Togo, la réduction du facteur clinker constitue le principal gisement d’économie carbone. Cette approche passe par une adoption à grande échelle du ciment LC3 (Limestone Calcined Clay Cement), à base d’argile calcinée. Ce type de ciment permettrait, selon les industriels, de réduire jusqu’à 40 % les émissions de CO₂ liées à la production, sans altérer les performances techniques. L’objectif est de faire passer la teneur en clinker de 65 % actuellement à 40 % d’ici à 2050.
En parallèle, le recours à des combustibles alternatifs se veut un second levier structurant. Il s’agira notamment de substituer progressivement le charbon par des déchets agricoles ou municipaux. Cette pratique, déjà largement adoptée en Europe (avec des taux de substitution thermique atteignant jusqu’à 90 %), pourrait offrir au secteur togolais un potentiel significatif de réduction d’émissions.
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Selon les données des acteurs du secteur, en 2023, les émissions de CO₂ générées par la production de ciment destinée au marché local étaient estimées à 0,9 million de tonnes. Sans intervention, ce volume pourrait doubler pour atteindre 1,8 million de tonnes d’ici à 2050, selon les projections de l’association, en lien avec l’augmentation attendue de la demande nationale.
Dans cette optique, les cimentiers appellent à un partenariat renforcé avec les autorités publiques afin de faire évoluer le cadre réglementaire et normatif, en soutien à la transition. Dans cette dynamique, les deux axes identifiés sont ainsi inscrits dans une feuille de route déjà soumise au gouvernement.
Notons que la mise en œuvre de ces solutions s’inscrit par ailleurs dans les engagements climatiques du Togo au titre de l’Accord de Paris.
Esaïe Edoh
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