(Togo First) - À Lomé, experts, autorités locales et partenaires techniques du Togo et du Bénin sont en travaux depuis lundi 29 septembre autour du projet Initiative régionale pour l'Eau et l'Environnement dans le Bassin Transfrontalier du Fleuve Mono (IREE-Mono). La rencontre de trois jours vise à jeter les bases d’une gestion concertée et durable du bassin du Mono, ressource hydrique et économique que les deux pays ont en partage.
Long de 530 km, le fleuve alimente un bassin de 24 300 km² et près de 4 millions d’habitants. Il représente une source importante pour l’agriculture, la pêche et l’énergie, mais reste exposé à des pressions croissantes : changement climatique, pollution, dégradation des terres et insécurité hydrique.
Selon l’Autorité du bassin du Mono, ces facteurs compromettent le potentiel productif du fleuve, qui irrigue directement les filières agricoles et conditionne la sécurité alimentaire régionale.
Les travaux de Lomé ont validé trois instruments : un dispositif de suivi-évaluation, un mécanisme de coordination et une Stratégie Genre 2025-2030. « L’intégration du genre n’est pas un simple ajout, mais une condition sine qua non de durabilité », a déclaré Yawo Ewoenam Zegue, Secrétaire général du ministère de l’Eau et de l’Assainissement. Cette stratégie vise à corriger les déséquilibres qui freinent la participation des femmes et des jeunes, pourtant au cœur des activités liées à l’eau et à l’agriculture.
« Le dispositif de suivi-évaluation va permettre d’améliorer la performance, de mesurer les progrès, d’identifier les faiblesses et de capitaliser les bonnes pratiques », a précisé Dadja Gnakpaou, directeur exécutif de l'Autorité du bassin du Mono (ABM). Pour lui, l’utilisation insuffisante des ressources en eau, la dégradation de l’environnement et la connaissance encore limitée des ressources disponibles constituent des problématiques centrales.
Un projet à 5 milions $
Lancé en janvier 2025, le projet IREE-Mono est financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) pour un budget total de 5 millions $ sur de 48 mois. Ceci, pour assurer une gestion intégrée et coordonnée des ressources du Bassin.
Au-delà de l’enjeu environnemental, le projet IREE-Mono doit renforcer la coopération économique entre le Togo et le Bénin, avec des retombées attendues sur la productivité agricole, la préservation des écosystèmes halieutiques et la résilience des communautés rurales. Pour les deux pays, il s’agit à terme de transformer une ressource fragile en levier de développement inclusif et durable.
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