La start-up togolaise Kaba Delivery, active sur le marché depuis 2018 et spécialisée dans les services de livraison au dernier kilomètre, a franchi une nouvelle étape de son développement. Elle vient d’annoncer l'extension de ses activités au Bénin, ce qui marque un tournant dans son objectif de couvrir davantage de pays d'Afrique de l'Ouest.
Désormais, Togolais et Béninois pourront bénéficier d'un service de livraison transfrontalier, facilitant l'expédition de colis entre les deux pays. Concrètement, via cette extension, la Startup offre aux particuliers ainsi qu'aux commerçants un gain de temps substantiel en matière de logistique en assurant l’acheminement des marchandises rapidement, que ce soit pour des envois personnels ou des livraisons professionnelles.
Cette initiative s’inscrit dans une logique de renforcement des liens économiques et commerciaux entre les deux pays, en répondant à une demande croissante de solutions de transport fiables et accessibles, assure-t-on.
Fondée par Ruphin Tiou Tagba Aliti, la start-up a réussi à se faire une place sur le marché togolais, en établissant des partenariats avec plus de 200 restaurants, qui offrent une variété de plats, allant des spécialités africaines aux mets internationaux.
Outre la nourriture, la jeune pousse propose la livraison d’autres colis. Ce large éventail d'options permet à l’entreprise de toucher une clientèle diversifiée, soucieuse de la qualité et de la variété des plats proposés.
Avec son implantation au Bénin, Kaba Delivery entend renforcer sa position sur le marché de la logistique en Afrique de l'Ouest. La start-up envisage également de lever des fonds pour soutenir sa croissance et poursuivre son expansion vers d’autres pays de la région avec la Côte d’Ivoire comme prochaine destination.
Esaïe Edoh
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Le Togo se dote d’un nouveau mécanisme de financement destiné aux jeunes et femmes entrepreneures. Dénommé Projet d’Accompagnement des Jeunes hommes et femmes entrepreneurs sur les chaînes de valeurs créatrices d’emplois (PAJEC), il a été officiellement lancé le lundi 24 février 2025 à Lomé par la ministre du développement à la base, de l’inclusion financière, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, Mazamesso Assih.
Doté d’une enveloppe de 28 milliards FCFA, ce programme est conçu pour favoriser une croissance plus inclusive et offrir des opportunités d’emplois décents. Il est financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et l’État togolais.
La mise en œuvre du programme est confiée à l’Agence de développement des très petites, petites et moyennes entreprises (ADTME) pour une durée de cinq ans. Il sera déployé dans les cinq régions économiques du pays avec une approche basée sur les chaînes de valeurs dans des secteurs clés comme l’agrobusiness, le transport et la logistique.
Le programme ciblera les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) engagées dans la production de biens et services marchands. Celles-ci bénéficieront de services financiers notamment des préfinancements et post-financements.
Pour la ministre Mazamesso Assih, le PAJEC devrait répondre aux défis majeurs qui entravent l’essor des jeunes entrepreneurs, notamment en matière d’accès aux financements et aux marchés. « Le gouvernement est conscient des défis auxquels les jeunes sont confrontés. Nous savons que l’accès au financement, au marché et aux compétences est essentiel pour la réussite de leurs projets. C’est pourquoi, à travers le PAJEC, nous mobiliserons des partenariats avec le secteur privé, des institutions financières et des organisations internationales pour leur offrir un soutien efficace et durable », a souligné l’officielle.
À l’horizon 2028, le projet ambitionne de réduire la pauvreté, le sous-emploi et la précarité professionnelle des jeunes et des femmes. Il est prévu l’insertion de 9230 TPME dans des chaînes de valeurs, assortie d’un accompagnement spécifique pour favoriser leur développement et leur consolidation.
L’initiative s’ajoute à plusieurs autres mécanismes en faveur de la jeunesse togolaise comme la mise en place du Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ) ou encore l'Agence nationale de promotion et de garantie de financement des PME/PMI (ANPGF).
Esaïe Edoh
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Au Togo, entre 2006 et 2024, plus de 17 milliards FCFA ont été octroyés aux petites et moyennes entreprises (PME) au 31 décembre 2024, avec la facilitation de l’Agence nationale de promotion et de garantie de financement des PME/PMI (ANPGF). Ces chiffres ont été publiés récemment par cette structure qui joue un rôle central dans l’accès aux financements pour les entreprises.
Ces ressources, mobilisées auprès des institutions bancaires, ont bénéficié à environ 1400 PME issues de divers secteurs d’activité. L’ANPGF, dans le cadre de sa mission principale, a agi comme un intermédiaire pour garantir ces financements, en réduisant les risques pour les banques et en assouplissant les conditions de garantie imposées aux entrepreneurs.
Les fonds ont été attribués par différents mécanismes, parmi lesquels la garantie de concours bancaire, un dispositif par lequel l’agence s’engage par signature à couvrir une partie des risques encourus par les établissements financiers. Cet instrument a permis de lever certaines barrières qui freinent l’accès des entreprises au crédit.
Un autre canal utilisé est le financement via les institutions financières (VIF). Ce service, développé en collaboration avec des banques et des systèmes financiers décentralisés (SFD), offre aux entreprises, des solutions adaptées à leurs besoins spécifiques. L’ANPGF a également recours au prêt participatif, permettant aux PME ayant besoin d’un appui financier à long terme d’obtenir les ressources nécessaires.
Au-delà des financements, l’agence s’investit également dans le renforcement des capacités des entrepreneurs. Chaque année, environ 3000 porteurs de projets bénéficient de ses sessions de formations et conseils. Ces initiatives visent à répondre aux défis rencontrés par les entreprises en phase de création ou d’expansion et à favoriser l’émergence d’un tissu entrepreneurial plus robuste, indique-t-on.
Placée sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Finances, l’ANPGF s’impose comme un acteur clé de la stratégie nationale de promotion des PME. A ce titre, elle travaille de façon permanente avec plus de 2500 PME.
Esaïe Edoh
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Au Togo, les candidatures sont ouvertes pour le programme "Investment Readiness", qui vise à former les startups en matière de levée de fonds.
L’initiative, promue par le ministère de l’Économie Numérique et de la Transformation Digitale, a pour objectif de préparer les startups locales à mieux structurer leurs projets et à attirer des financements.
Appuyé notamment par l’Union européenne, ce programme offrira aux participants, sur une durée de six mois, des formations pratiques, un coaching personnalisé et des échanges avec des experts.
? Appel à manifestation
— Agence Togo Digital (@digitalgouvtg) January 15, 2025
Préparez votre startup à lever des fonds avec succès ? ! Participez au programme "Investment Readiness" !
En tant qu'entrepreneur, il est important d'avoir une stratégie de financement claire dès la création de votre startup.
Rejoignez le programme… pic.twitter.com/8PsuLWjyt4
Il s’agira, à terme, d’élaborer des stratégies de financement adaptées au stade de développement des entreprises et de mieux naviguer dans leurs interactions avec les investisseurs.
Le programme recherche des candidatures dans le cadre des efforts du gouvernement togolais pour favoriser l’innovation technologique, en particulier dans le domaine du numérique.
Les critères de sélection des futurs bénéficiaires incluent la viabilité du business model, l’innovation, l’impact, la capacité financière, la stratégie de développement et la préparation à la levée de fonds.
Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 3 février 2025.
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En 2024, le Togo a enregistré la création de 14 919 nouvelles entreprises, marquant une légère baisse par rapport aux 15 654 dénombrées en 2023. Cette diminution correspond à une baisse de 13 %, et traduit une augmentation de 4,6 % par rapport à 2022, où 13 835 entreprises avaient été créées.
Dans le détail, les entreprises formalisées par des Togolais représentent la majorité des nouvelles créations avec 12 371 structures en 2024, contre 13 032 en 2023, démontrant une baisse de 4 %. La part des entreprises portées par des étrangers a également légèrement diminué, passant de 2622 en 2023 à 2548 en 2024, soit une baisse de 2 %.
Le point positif du bilan concerne l’augmentation du nombre d’entreprises lancées par des femmes. En 2024, ce chiffre a atteint 4 450, contre 4 297 en 2023, reflétant une progression de 3,5 %. Les femmes représentent ainsi 30 % des nouvelles structures créées au cours de l'année. En revanche, le nombre d’entreprises lancées par des hommes a baissé de 7,8 %, s’établissant à 10 469 contre 11 357 en 2023.
Cette tendance baissière survient malgré les efforts continus des autorités togolaises pour améliorer le climat des affaires. Parmi les mesures phares figurent la réduction des délais et des coûts de création d’entreprises, la digitalisation des procédures de formalisation et d'autres réformes destinées à stimuler l’entrepreneuriat.
Esaïe Edoh
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Au Togo, une nouvelle plateforme de service en ligne se positionne sur le marché pour moderniser et optimiser les pratiques dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP) et de la logistique. Dénommée « Logimat », l’application promue par une société du même nom, a officiellement lancé ses activités le samedi 30 novembre à Lomé.
Concrètement, cette plateforme digitale facilite l’accès à une gamme diversifiée de services. Elle permet aux entreprises et aux particuliers de réaliser des achats de matériels de quincaillerie en ligne et de louer des engins lourds pour leurs projets de construction.
Géolocalisation et intelligence artificielle
Pour se démarquer, Logimat intègre des technologies de géolocalisation avancées et d'intelligence artificielle, permettant une gestion optimisée des livraisons et une meilleure planification des trajets. Grâce à ces outils, les utilisateurs peuvent suivre en temps réel la localisation de leurs équipements ou marchandises, ce qui garantit des livraisons plus rapides et plus fiables. L’intelligence artificielle joue également un rôle clé dans la recommandation de produits et services adaptés aux besoins spécifiques de chaque utilisateur, améliorant ainsi l’expérience client.
« En créant Logimat, notre objectif est de faciliter la vie des utilisateurs tout en modernisant les pratiques dans les secteurs clés du BTP et de la logistique. Avec l’application, nous souhaitons accompagner la digitalisation de ces secteurs et contribuer à la croissance économique locale en facilitant les échanges et en créant de nouvelles opportunités pour les acteurs du marché », a indiqué le CEO de Logimat, Kadjaka Dissima-Winiga.
Cette nouvelle initiative vient s’ajouter à d’autres dans le BTP, comme l’application Edolé Africa, permettant ainsi de diversifier les solutions numériques mises à la disposition de la population.
La société Africa Global Logistics (AGL), anciennement Bolloré Transport & Logistics, et désormais détenue par l’armateur italo-suisse MSC, vient de lancer à Abidjan son programme “Accelerate”, destiné à soutenir les startups en phase de croissance ou d’amorçage, dans le secteur de la logistique en Afrique.
Parmi les six bénéficiaires de la première cohorte, on retrouve Eazy Chain, une startup de logistique basée à Lomé, promue par Wilfried Dabire. En collaboration avec d'autres jeunes entreprises africaines, dont PAPS et ALAL du Sénégal, APPLOAD du Mozambique, ainsi que TAMBOUR et ALIA de la Côte d’Ivoire, Eazy Chain aura l'opportunité de rencontrer des mentors, d'explorer des solutions logistiques de pointe, et de participer à des sprints de projets pour tester et ajuster ses solutions.
Le programme se déroule au centre d’innovation Yiri d’AGL, à Abidjan, et s'étend sur six mois, incluant des diagnostics, des projets pilotes et un suivi détaillé pour garantir une montée en puissance rapide des startups.
« Grâce au programme [Accelerate], nous bénéficierons des ressources stratégiques et de l’accompagnement de haut niveau d'AGL pour concrétiser cette vision et transformer durablement le secteur maritime africain », a confié à Togo First le promoteur d’Eazy Chain.
Selon Asta-Rosa Cissé, Directrice Régionale d’AGL Côte d’Ivoire-Burkina Faso, ce programme contribuera à accélérer l’essor des jeunes entreprises en Afrique et soutenir leur impact sur la transformation numérique du secteur logistique.
Profiter du climat des affaires togolais
Eazy Chain, qui opère au niveau national à travers “Togo Cargo”, espère tirer profit de cette opportunité pour se positionner sur le marché africain et au-delà. “Nous avons choisi de poser nos valises au Togo en raison de la facilité pour faire des affaires, de la sécurité, et de la position stratégique de Lomé en tant que hub régional,” ajoute-t-on du côté d’Eazy Chain.
« Notre projet phare est le lancement d’un service de navire collecteur, conçu pour transformer le transport maritime dans la région. Ce service reliera le port en eau profonde de Lomé au port de Praia, au Cap-Vert, avec des escales dans des ports stratégiques de la région. Il permettra de connecter efficacement les ports secondaires aux hubs principaux, réduisant ainsi les coûts logistiques, les délais de transit, et les ruptures de charge. »
Pour le jeune promoteur, l’objectif est durant ces six mois, de s’appuyer sur l’expertise d’AGL (acteur majeur présent dans 47 pays en Afrique), notamment en consignation de navires, gestion portuaire dans les ports d’escale, et en transit de marchandises, pour améliorer ses services et être plus compétitif sur le marché sous-régional.
Ayi Renaud Dossavi
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Le Togo, à l'instar des autres pays de l’UEMOA, a entamé le 1er octobre la célébration du mois du consommer local, qui s’étendra jusqu’au 31 octobre. À cette occasion, la ministre du Commerce, de l’artisanat et de la consommation locale, Rose Kayi Mivedor, a appelé ses concitoyens à favoriser la consommation de produits locaux, notamment durant cette période.
Dans une déclaration faite le 30 septembre dernier en prélude à cet événement, la ministre a relevé que l’achat de produits « Made in Togo » constituait un soutien direct aux producteurs et contribuait au développement économique du pays.
« Pour moi, consommer local, c’est une déclaration d’engagement envers le producteur, les PME-PMI, l’économie de notre pays, notre jeunesse. C’est aussi une démarche pour la préservation de l’environnement, la santé publique et notre culture. C’est un acte essentiel pour la création de richesse et d’emplois pour le pays », a déclaré l’officielle.
La ministre a également relevé que les quatre premières éditions de cette initiative ont démontré l'importance de soutenir les producteurs locaux en consommant leurs produits. « Si nous continuons de préférer les produits importés, nos entreprises locales ne pourront pas survivre », a-t-elle relevé en ajoutant que le souhait du gouvernement est de voir les entreprises locales prospérer, générant ainsi une production croissante de richesses et d’emplois au fil des ans.
Le mois du consommer local, déjà en cours, sera officiellement lancé le 10 octobre prochain à Kpalimé. L’événement sera ponctué de conférences et de panels autour du thème : « Développement du tissu industriel pour une consommation locale dynamique et durable : enjeux et défis ».
Il sera marqué essentiellement par des expositions et des ventes de produits « Made in Togo », ainsi que des visites d’entreprises et des campagnes médiatiques destinées à promouvoir les biens et services locaux.
Esaïe Edoh
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Au Togo, le Centre des expositions et foires et de Lomé (CETEF) offre un tarif préférentiel aux jeunes et femmes entrepreneurs qui ambitionnent d’exposer à la 19è Foire Internationale de Lomé (FIL). L’initiative est prise par la direction du CETEF soutenu par le ministère du commerce, de l’artisanat et de la consommation locale, pour attirer un grand nombre de jeunes et femmes à ce rendez-vous commercial.
Concrètement, le CETEF offre 50 places d’exposition dont 60% aux femmes et 40% aux jeunes entrepreneurs. Cette offre est ouverte selon un communiqué du CETEF jusqu’au 15 octobre 2024.
L’offre est similaire à la réduction des coûts de stands accordée par les autorités du pays aux entreprises locales lors de la dernière édition de la foire made in Togo qui s’est tenue du 26 juillet au 4 août 2024. Elle devrait permettre à un plus grand nombre d'acteurs économiques togolais notamment jeunes et femmes de se faire connaître et de promouvoir leurs produits et services à cette rencontre qui devrait réunir plus de 1000 exposants pour un demi-million de visiteurs.
La nouvelle édition de la foire de Lomé se tiendra du 22 novembre au 8 décembre prochains autour du thème principal « Normes et qualités des produits et services, outils de compétitivité et d’accès aux marchés connectés ». Cette foire qui se positionne comme un carrefour commercial majeur pour la sous-région, aura cette année comme invité d’honneur, le Mali.
Esaïe Edoh
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Avec 50 000 $ et un partenariat stratégique avec Ecobank, Daba Finance, dirigée par Junior Boum III, ambitionne de démocratiser l'accès aux marchés financiers en Afrique.
La start-up ivoirienne Daba Finance a remporté vendredi 27 septembre, l’édition 2024 d’Ecobank Fintech Challenge, une compétition annuelle organisée par le groupe bancaire panafricain pour récompenser l'innovation technologique dans le secteur financier. C’est à Lomé, au Togo, que se sont affrontés les 12 finalistes retenus parmi plus de 1550 candidatures venues de 70 pays.
Un carrefour de l'innovation où la jeune pousse d’Abidjan a su tirer son épingle du jeu après cinq minutes de pitch face à des concurrents venus du Kenya, du Rwanda, du Nigeria, d’Afrique du Sud, du Cameroun, du Togo, de la RDC et de la Guinée. Si la Kényane Melanin Kapital est arrivée en deuxième position, c’est YMO, une super-app dédiée à l’envoi et à la réception d'argent en Guinée, qui complète le podium. Le prix du public a, quant à lui, été décerné à la start-up togolaise MiaPay.
L’inclusion financière
Daba Finance a pour mission de « démocratiser l’investissement en Afrique », comme le présente son patron. A l’heure où de nombreuses initiatives peinent à toucher les populations locales, souvent exclues des circuits financiers traditionnels, la fintech ivoirienne propose une solution « simple et sécurisée », explique Junior Boum III, entrepreneur d'origine camerounaise et cofondateur de la start-up avec Anthony Miclet.
Via une plateforme d’investissement unifiée, Daba Finance permet à ses utilisateurs – qu’ils soient particuliers ou institutions – de placer leur argent sur des marchés africains souvent perçus comme risqués et peu accessibles. Actions, obligations, fonds communs de placement : « l’éventail d’opportunités est large, et tout est conçu pour simplifier l’accès aux marchés financiers », détaille à Togo First, M. Boum III, qui a notamment travaillé au Nasdaq, au sein de la division qui fournit des données sur les investissements institutionnels.
« Aujourd'hui, nous sommes spécifiquement concentrés sur les produits de la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Cependant, pour d'autres actifs, comme le capital-risque, nous permettons d'investir dans d'autres pays. Mais pour ce qui est des marchés cotés — bourse, actions, obligations, fonds communs de placement — c'est principalement en zone UEMOA », a confié le jeune entrepreneur.
Daba Finance collabore déjà avec plusieurs sociétés de gestion et d'intermédiation (SGI) dans la zone, qui restent les seuls intermédiaires habilités à opérer directement sur la BRVM. « Nous ne les remplaçons pas, nous collaborons avec elles. Actuellement, sur le marché de la zone UEMOA, nous avons des partenariats avec cinq ou six SGI, notamment en Côte d'Ivoire et au Sénégal" » précise Boum III. BOA Capital, EDC Investment, BNI Finance, Imparxis et CGF Group figureraient parmi ces partenaires.
Mieux, selon son dirigeant, « la fintech offre aux SGI l'opportunité d'accéder à un segment d'investisseurs qu'elles ne touchent pas encore », notamment à l’international. "Il y a actuellement environ 100 000 comptes actifs sur la BRVM, répartis entre 40 SGI. Nous, nous apportons des millions d'utilisateurs potentiels, qu'ils soient aux Etats-Unis, en Europe, ou ailleurs en Afrique, qui aujourd'hui ne connaissent pas encore ces marchés », explique Boum.
Lancé en 2021, Daba Finance compte aujourd’hui plus de 25 000 utilisateurs à travers le monde, principalement aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique de l’Ouest francophone, revendiquent ses dirigeants. « Mais le potentiel est encore immense : dans la seule zone UEMOA, 200 millions de personnes n’investissent pas encore, ce qui représente un marché largement inexploité. »
Outre sa plateforme d’investissement pour particuliers et institutions, la fintech dit travailler actuellement sur de nouveaux produits, notamment des solutions d’épargne, et cherche à renforcer des partenariats avec des acteurs du secteur technologique. L’objectif est de permettre à plus d’Africains d’accéder à des opportunités financières autrefois réservées à une élite.
Pour Junior Boum III, ce n’est que le début : « Nous sommes encore loin de notre potentiel maximal. Notre ambition est de toucher des millions d’investisseurs à travers le continent et au-delà. »
L’entrepreneur avait déclaré, en janvier dernier, que dans les 5 prochaines années, son ambition est de faire de Daba « la première destination pour tout investisseur, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’un investisseur institutionnel, lorsqu’il souhaite commencer ou gérer ses investissements sur le continent africain ».
Ecobank, un tremplin
Daba Finance repart non seulement avec une enveloppe de 50 000 $, mais surtout un partenariat stratégique avec Ecobank. Présente dans 34 pays africains, la banque panafricaine offre à la start-up ivoirienne une rampe de lancement pour accélérer son expansion. « Ecobank nous apporte principalement de la distribution, facilite les paiements et met à notre disposition son vaste réseau à travers le continent », note Junior Boum III qui ajoute : « ils nous offrent également un soutien technique, si nécessaire »
Des propos appuyés par Jérémi Awori, Ceo d’Ecobank : « grâce à notre Sandbox, une plateforme API dédiée, nous leur [fintechs lauréates, Ndlr] offrons la possibilité de tester et d'affiner leurs produits, de les intégrer à notre écosystème et de les déployer non seulement à travers le continent africain, mais aussi vers la diaspora ».
La fintech ivoirienne rejoint ainsi plus de 60 fintechs qui ont intégré, depuis la création d'Ecobank Fintech Challenge en 2017, le programme Ecobank Fintech Fellowship, une initiative offrant un soutien technique et stratégique pour aider ces jeunes pousses à évoluer dans un environnement souvent complexe.
Fiacre E. Kakpo