Après une pluie qui a duré toute la matinée, le soleil réapparaît à Adidogomé, une banlieue de Lomé. Au bruit de la sonnette apparaît un jeune homme tout souriant. « Qu’est ce qui va se passer aujourd’hui » ? murmure-t-il, l’air dubitatif. C’est la deuxième fois que Blessing Sessi accorde une interview à un média pour parler de ses réalisations. 

Du haut de ses 19 ans, Blessing Sessi bricole sa dernière trouvaille, une imprimante 2D dans le garage de son père qu’il a transformé en atelier. À ses côtés, une trottinette électrique fabriquée de toutes pièces avec du matériel issu de la récupération. Comme pour se démarquer des autres trottinettes et personnaliser son chef-d'œuvre, il lui a apporté une touche spéciale. A l'aide d'une application qu'il a développée lui-même, il peut allumer et bloquer son engin à distance via son téléphone, afin d’être à l'abri des voleurs. Pour se faciliter la tâche, il a doté sa machine d’un boîtier verrouillable avec son smartphone où il cache certains de ses objets. Un système lui permet d'éclairer à volonté sa trottinette, aux couleurs de son choix. 

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Les premiers balbutiements 

La fabrication de cet engin ne date pas d’aujourd’hui. Les débuts remontent au collège. En effet, l'autodidacte a décidé de trouver une solution à ses heures de marche pour se rendre facilement à l'école.  « Le fait de beaucoup marcher m’a rendu finalement paresseux. J’ai donc eu l’idée de concevoir un engin qui me faciliterait le déplacement. N’ayant pas les moyens pour m’acheter une trottinette, j’ai décidé de la fabriquer moi-même », déclare Blessing Sessi. 

En 2018, alors qu’il était en classe de troisième, il commence à mettre ses idées sur papier. Ne disposant pas de matériaux nécessaires, le jeune togolais va réfléchir à comment matérialiser son idée et opte pour le recyclage. Petit à petit, il arrive à rassembler les outils et les éléments nécessaires à son puzzle. Ce qui va d’ailleurs le conduire à choisir de poursuivre ses études au Lycée technique d’Adidogomé après l’obtention de son BEPC (Brevet d'études du premier cycle). Mais il va rester sur sa faim. « A l’école, c’est purement de la théorie. On nous apprend juste les calculs. C’est vrai que le cours sur la construction mécanique m’a un peu aidé, mais les autres, pas vraiment. Même le cours sur l’électronique, comme ce n’est pas numérique, ça ne m’a pas servi. Ce sont les recherches sur internet qui m’ont poussé à concevoir ma trottinette électrique ». 

Ce n’est qu’en 2020, en classe de première que sa fabrication commencera à prendre corps. Il a profité des vacances pour monter le prototype. 

Bricolage, recyclage, programmation

Blessing Sessi conçoit le cadre de sa trottinette électrique avec des métaux et utilise du bois pour fabriquer certains coffres. Dans un premier temps, il matérialise son moteur avec celui d’une perceuse ou d’une tronçonneuse, avant de se procurer un moteur approprié au port de Lomé, après plusieurs mois de recherches et de difficultés. Les freins, les phares, le tableau de bord etc. sont bricolés par lui-même. Selon lui, 80% de sa trottinette est issue du recyclage.  

Si le jeune Sessi a conçu au départ sa trottinette juste pour se déplacer, il va plus tard en améliorer le design. « Actuellement, j’essaie d’ajouter de la programmation pour le parfaire. Je l’ai bien équipé pour le rendre intéressant et me faciliter la tâche. Tout est programmé via téléphone », soutient-il.  Pour l’instant, l’outil lui permet juste de circuler dans un espace restreint à cause de sa faible autonomie. « Par manque de moyens, je n’ai pas encore une batterie d’une grande capacité. Donc je l’utilise juste pour me balader dans le quartier, aller faire les courses, à l'école… Je ne vais pas encore très loin avec. Ça pourrait aller plus loin. Dès que j’ai les moyens, j’augmenterai son autonomie », explique-t-il. 

S’il a grillé certains appareils dans la fabrication de cette trottinette, le Togolais ne regrette rien de son parcours. Au contraire, cette expérience l’a boosté mentalement et lui a permis de découvrir certaines techniques qui lui permettent de se perfectionner davantage.  

La principale difficulté rencontrée par Blessing Sessi dans cette aventure est liée au moteur. « Ma première difficulté a été la transmission du moteur à la roue. Je fabrique moi-même les pignons, les plateaux avec les chaînes de vélo et d’autres pièces mais ça n’a pas vraiment marché. J’ai fait péter plein de trucs. Mais Dieu merci, je n’ai pas eu trop de difficultés au niveau de l’électronique. Je maîtrise mieux ce domaine », reconnaît-il. 

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De la chambre à coucher au garage

Au collège, Blessing stockait déjà certaines machines dans sa chambre à coucher. Avec le temps, ces objets ont fini par occuper assez d’espace. Après avoir constaté la condition dans laquelle il vivait, son père bibliothécaire qui n’appréciait pas son comportement, finit par lui aménager son garage pour lui permettre d’avoir suffisamment d’espaces. Ceci ne l’empêche pas de toujours bricoler dans sa propre pièce. 

Cette passion pour l’électronique et le bricolage remonte en classe de CE2 alors qu’il réussissait pour la première fois à alimenter un baffle avec une pile. Fan de l’acteur américain Tony Stark, Blessing économise son argent de poche pour s’acheter le matériel nécessaire pour ses premières réalisations, avant de bénéficier de certains appuis de sa famille.  

Avec des moyens limités pour se payer la connexion internet et ses instruments de travail, le jeune est parfois limité. « Il y a plein de choses que je peux fabriquer. Mais le manque de financement limite mes projets, il faut vraiment attendre un bon moment pour trouver les moyens avant de se lancer dans d’autres projets. Je souhaiterais aussi décrocher une bourse pour me perfectionner », estime-t-il. 

Actuellement, Blessing Sessi fabrique une machine qui va lui permettre de réduire les corvées de la cuisine. Ventilateur, enceinte bluetooth, amplificateur de réseau mobile, ring light etc…il n’est pas encore au bout de ses créations. Celui pour qui le bricolage est comme un jeu d’enfant, est souvent sollicité pour fabriquer des accessoires ou réparer des objets.  

Le moyen de transport de Blessing n’attire pour l’instant que quelques regards lors de ses déplacements. Mais le jeune ambitionne de créer plus tard, une entreprise pour fabriquer d’autres objets pouvant faciliter la vie aux citoyens, en attendant son admission à l’École nationale supérieure d’ingénieurs (ENSI) de Lomé.

Le groupe bancaire panafricain, Ecobank, a dévoilé le jeudi 13 octobre 2022, la liste des 6 finalistes de la 5è édition du concours “Ecobank Fintech Challenge Fellowship sur laquelle figure la start-up togolaise DizzitUp.

L'entreprise togolaise spécialisée dans la distribution d’équipements  d’énergie solaire devra se mesurer aux 5 autres candidats finalistes venus de l’Afrique du Sud, du Nigéria, de la République Démocratique du Congo et du Sénégal, après une première sélection « très serrée entre plus de 700 fintechs provenant de 59 pays », selon l’acteur bancaire basé à Lomé.

La cagnotte mise en jeu lors pour la grande finale prévue le 28 octobre 2022 au Centre Panafricain de Ecobank à Lomé, c’est 50 000 $, soit environ 33 millions FCFA. Selon les informations, tous les finalistes, grâce au sponsoring d’Arise, vont bénéficier du programme de mentorat Fintech de Ecobank.

D’après Gavin Tipper, PDG d’Arise, « les fintechs jouent un rôle central dans la création des solutions numériques innovantes qui améliorent l’expérience client, apportent des propositions de valeur et réduisent les coûts ».

Pour le compte de cette édition, Ecobank annonce avoir enregistré près du double des candidatures de 2018. « Nous sommes passés d’environ 412 candidatures en 2018 à plus de 700 en 2022. Cela démontre un changement de paradigme certain au sein du continent africain, avec le désir des Africains de transformer l’innovation technologique en un véritable levier de développement socio-économique », a déclaré Tomisin Fashina, directeur des opérations et de la technologie du Groupe Ecobank.

En rappel, le programme Ecobank Fintech Challenge vise à identifier des fintechs innovantes prêtes à se développer, et auxquelles le groupe bancaire panafricain facilite l’accès à son réseau de 33 marchés africains.

Esaïe Edoh

Au Togo, le ministère du développement à la base, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes et celui de la communication et des médias s’associent pour la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes togolais. Ils ont signé le mardi 20 septembre 2022, une convention de partenariat relative à la promotion médiatique des bénéficiaires des mécanismes gouvernementaux d’appui aux jeunes entrepreneurs.

Grâce à cet accord, les jeunes entrepreneurs accompagnés par les mécanismes et projets gouvernementaux tels que le Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes (FAIEJ), le Projet d’Appui à l’Employabilité et à l’Insertion des Jeunes dans les Secteurs Porteurs (PAEIJ-SP), le Centre de Ressources en Entrepreneuriat Social (CeRES) et la Coalition Nationale pour l’Emploi des Jeunes (CNEJ), vont bénéficier de tarifs « préférentiels et de créneaux horaires avantageux pour communiquer sur leurs produits et services ». En outre, « ils pourront bénéficier d’une expertise et de conseils pour la réalisation de leurs supports de communication écrite et audiovisuelle », indiquent les signataires de l’accord.

Selon les deux ministères, la signature de ce partenariat fait suite au constat selon lequel « les jeunes entrepreneurs éprouvent des difficultés à supporter les coûts élevés de la communication médiatique ».

Cette convention, selon les ministres Ayewouadan Akodah et Myriam Dossou-d’Almeida, non seulement donne un coup de pouce aux entrepreneurs mais aussi « symbolise la synergie gouvernementale au service de la mise en œuvre des politiques publiques guidées par la feuille de route gouvernementale Togo 2025 ».

Notons que plus tôt, entre 2017 et 2021, un accord similaire avait permis à près d’une centaine de jeunes entrepreneurs de faire la promotion de leurs produits et services sur les médias d’Etat, notamment la TVT, Radio Lomé, Radio Kara, Togo presse et l’Agence Togolaise de Presse (ATOP).

Esaïe Edoh 

Les porteurs de projets innovants peuvent continuer à soumettre jusqu’au 15 septembre prochain, leurs candidatures pour le compte de la première édition du concours « Moov Africa Togo Start Up Challenge », initié par l’opérateur de téléphonie mobile pour promouvoir l'entrepreneuriat au Togo.

Le promoteur de la compétition a de fait, prorogé mercredi 07 septembre, la « deadline » qui était initialement fixée au 28 août dernier. Le compte à rebours indique ainsi qu’il reste 07 jours pour enrôler sa candidature.

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Lancée officiellement le 12 août dernier, cette compétition de Moov-Afica Togo, filiale du Groupe Maroc Telecom, s'inscrit dans le cadre de la promotion de « l’entrepreneuriat moderne et innovant » ainsi que du numérique au Togo. A ce concours, des projets innovants seront soumis aux organisateurs et ceux ayant un impact positif sur les communautés, quel que soit le domaine (santé, finance, agriculture, tic, etc.) seront primés.

Une cagnotte de 11 millions FCFA est mise en jeu, avec des dotations respectives de 6, 3 et 2 millions FCFA pour les trois premiers projets sélectionnés.

En rappel, le concours se déroule en plusieurs phases à savoir le dépôt des projets, la présélection, les programmes d’accélération avec des séances de formation et d’accompagnement, et la finale nationale.

Esaïe Edoh

Semoa, la fintech panafricaine basée à Lomé, déploie pour la première fois, le Whatsapp Banking en Guinée, via Orabank. Le système s'ouvre chez la filiale guinéenne du groupe Oragroup, en application d’un accord signé en mars dernier entre la startup et le réseau bancaire présent dans 12 pays du continent.

Orabank Guinée et SEMOA ont en effet lancé le système le mois dernier (22 août 2022) à Conakry, en application d’un accord signé à Lomé le 1er mars 2022, comme indique le groupe bancaire

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Pour les opérateurs guinéens, il sera désormais possible d’accéder à des services bancaires d’Orabank comme la consultation de solde, les demandes de relevés bancaires, les virements, les transferts de mobile money depuis la plateforme développée par SEMOA. L’outil permet également de procéder soi-même à des simulations de prêts bancaires, sans passer par un gestionnaire de compte, indique la startup.

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Dans la foulée, la filiale guinéenne du groupe devient ainsi la première à lancer la commercialisation des services de WhatsApp Banking via la plateforme SEMOA.

« SEMOA est une fintech qui a fait ses preuves. (...) Le WhatsApp banking et toutes nos solutions digitales nous aideront à être dans le peloton de tête des banques en Guinée », a affirmé Jean-Louis Haba, Directeur Général Adjoint d’Orabank Guinée.

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« Le produit WhatsApp banking de SEMOA nous a beaucoup séduits. Il va nous permettre de recruter de nouveaux clients et fidéliser les anciens. Ce qui nous fait penser à d’autres projets étatiques pour faciliter des collectes de ressources », s’est réjoui Mohamed II Camara, le responsable du service digital d’Orabank Guinée, cité par un communiqué de SEMOA. 

« Nous sommes heureux de mettre à la disposition d'Oragroup notre plateforme WhatsApp Banking pour accélérer la digitalisation de ses services qui, désormais, seront plus accessibles à ses clients. C’est le signe de notre capacité à répondre aux besoins de grands groupes comme les banques partout en Afrique, avec des solutions fiables, sécurisées et disponibles 24h/24 », a indiqué pour sa part, le CEO de SEMOA, Edem Adjamago.

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Avec ce déploiement, la startup spécialisée dans les technologies financières compte désormais dans son portefeuille, six banques à vocation internationale au profit desquelles elle assure des solutions de banque digitale.

Pour le reste, le défi est pour la fintech togolaise active depuis six ans dans le secteur, c’est désormais de financer son expansion pour conquérir de nouveaux terrains. “Aujourd’hui, nous avons besoin de financer notre expansion, d’aller sur les levées de fonds, les financements en capital. Nous défendons le made in Africa. Nous voulons devenir un champion panafricain.”, ajoute le jeune CEO. 

Ayi Renaud Dossavi

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Publié dans Banque

Militante, web-activiste, entrepreneure sociale, conseillère technique de Plan International au Togo et au Bénin, patronne d’Auréole Monde, Elsa M’béna BA a plusieurs casquettes. Dans son regard, on découvre rapidement la fougue d’une féministe, prête à défendre les droits des femmes partout, advienne que pourra. Ce combat pour la cause des femmes, elle le mène aussi sur le plan de la santé. De fait, elle a créé une marque de serviettes hygiéniques réutilisables sous la marque Yannis-Lotiyé, qui signifie « double grâce ».  

Dans son atelier situé à Sagbado, une banlieue de Lomé, quelques femmes donnent des coups de pédale aux machines à coudre. C’est le soir et, indifférentes aux caprices et grimaces de leurs enfants, elles se pressent pour terminer certaines commandes. 

C’est ici que sont produites les serviettes hygiéniques réutilisables. Dans la salle, des distinctions sont accrochées au mur, dont un tableau qui rappelle l’un des prix de la francophonie du concours Forum Agora remporté en 2019, au tout début de l’initiative. L’enveloppe financière de ce prix (500 000 FCFA) a permis à la jeune entrepreneure d’acheter ses toutes premières machines à coudre. La même année, l’entreprise sociale Auréole Monde verra le jour. Alors âgée de 31 ans, Elsa M’béna ne s’est appuyée que sur ses propres expériences pour lancer ce projet. « J’avais beaucoup de difficultés lors de mes menstrues. Après une formation sur la gestion de l’hygiène menstruelle, j’ai découvert qu’il existait des alternatives plus saines. J’ai ainsi voulu moi-même les expérimenter, mais je n’en avais pas trouvé sur le marché togolais. J’ai dû les commander mais c’était hyper cher », témoigne-t-elle. Face à cette difficulté, elle décide de fabriquer ses propres protections, après avoir passé trois mois à apprendre à coudre. Une fois l’expérience réussie, elle convainc sa sœur et sa mère, d’autres femmes aussi se rallient à l'initiative.  

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Retour à une vieille tradition

En Afrique, l’utilisation des serviettes recyclables remonte à plusieurs années, mais cette pratique a laissé place aux serviettes jetables qui ne sont pas sans conséquences chez les utilisatrices. Ces conséquences, en effet, sont d’abord d'ordre sanitaire. « Les serviettes jetables que nous utilisons sont fabriquées avec des produits chimiques qui causent des maladies », explique Elsa. En dehors de la santé, l’innovation participe à la protection de l’environnement.  « Une fille ou une femme produit jusqu’à une tonne et demie de déchets liés à ses menstruations. Parmi ces déchets, on retrouve essentiellement des serviettes jetables », ajoute-t-elle. Pour couronner le tout, les serviettes recyclables permettent de faire des économies. « Une fille sur dix en moyenne manquerait les cours trois à cinq jours par mois en Afrique subsaharienne à cause de leurs menstruations. C’est l’Unesco qui l’a dit », précise-t-elle. L’entreprise s’est alors engagée dans le recyclage, à travers la récupération des chutes de tissus dans certains ateliers pour leur donner une seconde vie. 

De la terrasse à un atelier

Au départ, Elsa fabriquait les serviettes à la maison, sur sa terrasse ou dans l’atelier de sa couturière avant de bénéficier des appuis à travers les concours auxquels elle participait. En effet, il y a un an, Elsa M’béna BA a reçu le prix de la meilleure entrepreneure au concours Challenge Startupper de Total Energies. La récompense a permis à l’entreprise d’augmenter sa capacité de production, d'acquérir d’autres outils de travail et d’élargir l’espace de travail. Mais avant ce prix, elle avait remporté plusieurs distinctions dont le prix du meilleur entrepreneur leadership féminin du fonds féministe « Xoese ». Cette cagnotte d’environ 800 000 FCFA lui a permis d’équiper l’atelier.

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Auréole Monde emploie principalement les jeunes femmes en fin d’apprentissage qui manquent de moyens pour ouvrir leurs ateliers. L’objectif est de leur offrir un premier emploi pour leur permettre d’économiser, afin d’ouvrir plus tard leur propre atelier. Pendant ces vacances, l’entreprise s’ouvre à plusieurs filles qui viennent toucher du doigt cette réalité. La société accompagne aussi les victimes de violences sexuelles, sexistes ou conjugales. Pour ce faire, l’entrepreneure a mis en place un projet dénommé « survivantes anonymes » qui permet d’accompagner psychologiquement les survivantes des Violences basées sur le genre (VBG). 

L’entreprise emploie six femmes dont trois à temps partiel. Ici, les femmes ont la possibilité de venir librement au boulot avec leurs enfants. Des babysitters sont même mis à leur disposition.   

Les succès …en chiffres !

Lancée principalement avec pour socle une force de conviction, la marque Yannis-Lotiyé connaît un succès progressif auprès de la cible, les femmes.

En effet, indique la promotrice, environ 3000 femmes utilisent les serviettes Yannis-Lotiyé. Le chiffre d’affaires de l’entreprise a aussi évolué au fil des années. D’un million en 2020, il est passé à 19 millions FCFA l’année suivante, puis à 20 millions à la moitié de 2022. La grande clientèle est constituée d’associations et d’ONG qui achètent le produit et le distribuent dans les milieux ruraux. Les serviettes sont aussi commercialisées au Mali, au Burkina et au Bénin.

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Plusieurs défis restent à relever    

La startup est confrontée à différents défis liés notamment au matériel. Certains outils utilisés dans la production du produit sont importés. Conséquence, au plus fort de la crise sanitaire liée à la Covid-19 et compte tenu de la complexité des formalités douanières, les commandes n’ont pu être honorées, à temps. Elsa M’béna fait également face à une réticence des clientes, habituées aux serviettes jetables. « Une grande campagne de communication avait été faite contre les bouts de tissus traditionnels pour inciter les gens à passer aux jetables. Des publicités ont déconstruit l’utilisation du réutilisable dans la tête de la femme et planté l’usage des jetables. Aujourd’hui, nous faisons le travail en sens inverse », informe-t-elle. Pour cela, elle passe par les réseaux sociaux, spécialement TikTok et son blog pour sensibiliser et « changer les mentalités ».  

Comme perspectives, l’entreprise ambitionne de devenir une multinationale. Dans les dix prochaines années, Elsa veut faire de Yannis-Lotiyé, la marque de serviette réutilisable N°1 en Afrique. 

Mariée et mère de trois enfants dont des jumeaux, celle qui fait de la natation un loisir, a également un faible pour les voyages, la lecture et la découverte des « lieux emblématiques » d’Afrique. « J’ai la réputation d’avoir une grande gueule », reconnaît-elle. L'ancienne basketteuse professionnelle défend ardemment les droits des femmes pour une société plus égalitaire qu’elle appelle de tous ses vœux. 

La rédaction 

Depuis Lomé, Ecobank a lancé l’édition 2022 de son Fintech Challenge, doté de 50 000 $. La compétition est ouverte aux entreprises offrant des solutions dans le domaine des technologies financières, indique un communiqué émis ce jeudi 25 août 2022.

« Le Fintech Challenge offre aux jeunes entreprises et aux entreprises matures, la possibilité de s'associer à Ecobank dans 33 pays africains. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 16 septembre », indique la banque panafricaine, qui « invite les entrepreneurs du secteur de la fintech en Afrique à participer au concours. »

Outre cette enveloppe financière, les lauréats auront notamment la possibilité de lancer des produits dans tout ou partie du réseau Ecobank, ainsi qu’un accès à sa Sandbox bancaire, une plateforme sécurisée qui permet de tester ses projets.

« Ecobank est convaincu que, pour transformer les services financiers en Afrique, les banques panafricaines comme Ecobank doivent soutenir et collaborer en permanence avec des fintechs et des startups innovantes. Nous invitons les meilleures fintechs d'Afrique à travailler avec nous en participant au Fintech Challenge 2022 », a déclaré Ade Ayeyemi, directeur général du groupe bancaire.

Pour participer au Fintech Challenge, les entreprises et les développeurs du secteur de la fintech originaires de l'un des 54 pays d'Afrique ainsi que les fintechs internationales axées sur l'Afrique, doivent se rendre sur le portail dédié.

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A priori, rien d’extravagant chez la discrète Sika Yakou Esther Kagbara, techno-entrepreneure et promotrice de la plateforme numérique Iya. Rien ne la bloque non plus dans son ambition de hisser cette initiative parmi les meilleures du continent. Iya a cette particularité : connecter les artisans aux clients dans un monde qui devient de plus en plus virtuel. A 29 ans, la directrice générale de Sigma Corporation, après environ 5 années passées à la tête de cette entreprise de communication 360°, a encore de l’énergie à revendre.

En congé de maternité, Sika Yakou Esther Kagbara passe discrètement au bureau, chaque fois que de besoin. Entrepreneure dans l’âme, elle ne se sépare jamais de son smartphone. Vêtue d’un Jean bleu qui se marie avec son T-shirt blanc immaculé, la jeune maman souriante et accueillante a certains rendez-vous. Tout ceci, pour développer davantage cette application qui permet d’avoir des artisans en un clic.

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Fermeté et rigueur 

Pourtant, celle qui vient d’avoir un bébé il y a juste deux semaines, ne laisse jamais ses enfants toucher son téléphone. « On se querelle souvent parce qu’aujourd’hui, les enfants s’intéressent beaucoup à la technologie. Moi je n’aime pas trop qu’ils s’accrochent au téléphone… Un enfant, c’est un enfant. Le moment venu, il aura son téléphone et sa tablette, mais pour l’instant, non. Je pense que le téléphone n’est pas un jouet ». Cette fermeté, Sika (qui signifie littéralement or en Mina) la tient de son éducation. Issue d’une famille modeste, elle n’a pas tout reçu sur un plateau d’argent.

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Après sa licence en communication des entreprises et un stage qui s’est achevé en 2016, la dynamique Sika passe par la case « chômage » pendant 2 ans. Sa passion pour la couture, métier qu'elle a appris de sa mère depuis le collège, l’a amenée à explorer davantage le monde de l’artisanat pendant ses temps morts. Mais elle ne regrette pas cette expérience : « ça m'a permis de mûrir les idées et d’avoir un projet bancable. Il fallait que je passe par là pour découvrir le monde de l’entrepreneuriat ». C’est d’ailleurs le déclic qui lui a permis de lancer la même année, Iya, conformément à son rêve d’enfance « d’apporter quelque chose de nouveau au monde et être au service de la communauté ». 

« Contre l'entrepreneuriat »   

Paradoxalement, Sika s’oppose à cette forme d'entrepreneuriat qui consiste à rédiger un business plan ou un modèle économique pour chasser les financements. Elle s’intéresse plutôt à un « entrepreneuriat prospère : mûrir son idée, bien asseoir les bases et poursuivre sa vision ».

Tout est parti d’une expérience personnelle. Comme pour beaucoup de Togolais, il est difficile de trouver facilement des artisans après un déménagement à Lomé ou dans les autres villes du pays. « Parfois, c’est de bouche à oreille qu’on arrive finalement à en trouver. Mais dans certains cas, il ne finit pas votre travail et va sur un autre chantier parce que quelqu’un d’autre l’a appelé. Ce qui ralentit votre activité. Des fois, quand je reçois un artisan, je prends le malin plaisir à essayer de le noter. En même temps, je prends son contact, quand le travail est bien fait. Ainsi, je me suis constitué un carnet de notes que les voisins ou les membres de ma famille demandaient à consulter. Lorsque les sollicitations ont augmenté, je me suis rendu effectivement compte qu’il y avait un réel souci dans ce secteur », se rappelle-t-elle. Ainsi, son carnet d’adresses a servi à créer la plateforme.  

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Bilan satisfaisant 

Lancée officiellement il y a un an, la solution fait du chemin. Un financement de la Fondation Tony Elumelu a permis de développer l’application Iya qui compte aujourd'hui plus de 500 artisans dans divers domaines. Quant aux clients, ils ne cessent de s’accroître. L’entreprise dispose aussi d’une boutique en ligne pour vendre les objets d'art. Si cette année, le projet a été retenu parmi les 15 finalistes du concours Challenge Startupper de TotalEnergies, la jeune entrepreneure met les bouchées doubles pour se hisser parmi les 3 finalistes, l’année prochaine.  

Sur le plan financier, les initiateurs continuent d’investir davantage dans la startup pour en tirer le maximum de « fruits, dans un futur proche ». Avec un capital de 5 millions FCFA, la société maintient le cap.

L’un des défis majeurs que rencontre Iya est lié à son statut juridique. Le Togo ne dispose pas encore de texte sur les entreprises sociales. Mais ceci ne limite pas la startup qui veut s’étendre dans d’autres pays.  « Nous ne comptons pas nous limiter au plan national. Nous voulons dépasser les frontières, aller dans la sous-région et faire connaître Iya partout dans le monde, avoir des artisans qui épousent notre idée », explique Sika Kagbara. 

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Sur la plateforme, les artisans sont sélectionnés selon des critères bien définis. La structure les expérimente ou les confie à d'autres acteurs pour vérifier plusieurs paramètres liés surtout à leur comportement avec les clients. Après ce test, un contrat est signé avec l’artisan s’il respecte les critères. Ils sont ensuite intégrés dans une base de données. « Ce sont des artisans professionnels que nous avons sur notre plateforme…La plupart de nos clients sont satisfaits », précise-t-elle. 

La structure veut changer les habitudes de beaucoup de Togolais qui n’ont pas encore le réflexe de solliciter les services d’un artisan en ligne.   

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Aujourd’hui, en dehors de son travail, Sika consacre son temps à ses trois enfants. Son plat préféré, le fufu accompagné d’une sauce d'arachide avec de la viande de pintade, rappelle ses origines (Sola, dans la préfecture de la Binah, région de la Kara). D’une forme athlétique, elle associe à ses loisirs, la marche qu’elle pratique quotidiennement pour déstresser, mais surtout, reconnaît-elle en souriant : « comme je n’aime pas courir, au moins ça compense le footing ». 

La Rédaction

Le secteur agroalimentaire renferme une niche d’opportunités et attire de plus en plus de Togolais. Spécialisé dans l’e-commerce et dans les services web, Florent Ayekotan, patron de l’entreprise Ayekotan Group, s’est positionné sur l’élevage de poulets locaux et la production de mélanges d’épices baptisés Iletou. Son objectif, contribuer au bien-être des populations avec des produits naturels. 

Après son DUT en génie électrique en 2011, rien ne prédestinait Florent Ayekotan à entreprendre dans l’agroalimentaire. Son ambition était plutôt de créer une entreprise dans le domaine informatique. Une fois son mémoire soutenu sur la thématique de l’interaction entre un site web et un téléphone portable avec le développement d’une application mobile à partir du système Symbian, il se lance dans le commerce électronique. Trois ans plus tard, Il décroche avec ses collaborateurs, un partenariat avec la société de téléphonie mobile Moov Togo (devenue Moov Africa Togo) pour lui implémenter la solution de paiement électronique Flooz. 

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Certifié par la CNUCED 

En 2014, Florent Ayekotan participe à une rencontre à Liège, en Belgique, où il sera certifié par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) comme expert en commerce électronique. En marge de cette rencontre, il visite une boutique africaine et finit par s’intéresser à la production locale. « J’ai remarqué que beaucoup appréciaient les produits africains qui étaient vendus dans cette boutique. C’était un déclic pour moi. Il faut reconnaître aussi que dans ma famille, mes parents s’intéressent aux produits bio. Ils font eux-mêmes plusieurs recettes de grand-mère », indique l’entrepreneur. 

De retour au pays, il va lancer 3 ans plus tard, la marque Iletou Foods avec une partie des revenus générés par sa structure d’informatique. Mais passer de ce domaine à l'agroalimentaire n’a pas été chose aisée. « L’homme a horreur du changement. C’est difficile de passer d’un domaine à un autre. Mais j’ai reçu beaucoup de conseils qui m’ont permis d’entreprendre finalement dans ce secteur », souligne-t-il. 

Contribuer au bien-être de la population  

En lançant la marque Iletou Foods, Florent Ayekotan avait un objectif principal : lutter contre les maladies causées par les bouillons cubes, ingrédients très appréciés et consommés par la population togolaise. L’entrepreneur dit avoir remarqué que de plus en plus de personnes tombaient gravement malades à cause de la mauvaise alimentation.

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Par contre, Iletou est un mélange de 9 épices. « C’est un assaisonnement de produits naturels pour faire la cuisine. Il facilite la tâche aux hôtels, aux restaurants…Tout est naturel et est fait localement, il n’y a pas de produits chimiques ajoutés ou de produits peu recommandés pour la santé », explique-t-il. D’autres gammes du produit sont aussi disponibles, notamment Iletou Gingembre, Iletou Cannelle et Iletou Piment. L’entreprise propose également des infusions de thé à ses clients, ajoute-t-il. Florent associe à cette activité, l’élevage de poulets locaux qui sont commercialisés et livrés sur commande.   

Une activité ralentie par la Covid-19

Avant la pandémie, l’entreprise arrivait à vendre plus de 200 boîtes de 150g de Iletou par mois, à raison de 1 500 FCFA la boîte et entre 30 et 50 boîtes de 600g. Mais l’activité a été ralentie par la Covid-19. Les ventes ont été considérablement réduites, déplore le promoteur de Iletou Foods. 

En outre, confie-t-il, « Ayekotan Group fait face à des défis d’ordre financier et en termes de ressources humaines ». Les produits qui sont fabriqués de façon semi-industrielle sont pour l’instant, vendus à Lomé ainsi que dans certains pays de la sous-région. On les trouve aussi en Europe et aux Etats-Unis.  

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Pour l’entrepreneur, la promotion des produits locaux a permis de démystifier la mentalité des Togolais, plus tournés vers la consommation des produits importés. « L’Etat doit faire davantage pour promouvoir le consommer local. Il peut par exemple mettre en avant certains produits togolais. Pour la santé publique, il faut éviter d’importer certains produits comme des poulets congelés », suggère Florent Ayekotan. Il encourage à la mise en place de plusieurs unités de production sur le territoire pour contribuer à la baisse des prix des produits locaux et inciter à la consommation locale.    

Dans les 12 prochains mois, Florent Ayekotan ambitionne de couvrir tout le Togo avec les produits Iletou, afin de satisfaire la demande nationale et dans les 3 prochaines années, disposer d’une structure bien implantée dans la sous-région et de machines sophistiquées. D’ici-là, l’entrepreneur continuera de gravir les échelons.

La rédaction 

Les services de livraison au dernier kilomètre connaissent du succès à travers le continent. Dans de nombreux pays africains, des entrepreneurs se lancent sur ce marché avec plus ou moins de réussite. Kaba Delivery s’est lancé sur ce segment au Togo.

Kaba Delivery est une solution numérique qui permet d’effectuer des commandes de nourritures et de se faire livrer à domicile ou à une adresse quelconque. Elle a été développée par une start-up togolaise, fondée en 2018 par Ruphin Tiou Tagba Aliti et trois de ses amis.

« Les frais de livraison de Kaba sont les plus concurrentiels du marché. Nous proposons des livraisons à partir de 500 FCFA et nous voulions que n’importe quel compatriote soit à même d’utiliser l’application et cela passe par le coût des livraisons », a indiqué Ruphin Tiou Tagba Aliti.

La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android et iOS. Les utilisateurs, après l’avoir téléchargée, doivent créer un compte. Il est également possible de devenir un livreur ou un partenaire de la start-up. Les fondateurs ont d’ailleurs lancé un crowdfunding sur Leetchi pour permettre à tout le monde d’aider la start-up dans sa progression.

Pour commander sur Kaba Delivery, il faut choisir le restaurant puis sélectionner le menu désiré. Ensuite, il faut créer et enregistrer une adresse géolocalisée de livraison puis opter pour un mode de paiement. L’utilisateur a le choix entre le paiement en ligne par divers moyens, en l’occurrence le mobile money, ou le paiement à la livraison. La commande validée, il faudra patienter pour se faire livrer à l’adresse préalablement définie.

La jeune pousse revendique un partenariat avec plus de 200 restaurants qui proposent des mets divers, africains et occidentaux, ce qui permet à tout le monde d’en avoir pour son compte. La start-up continue ainsi sa marche en avant et espère un tour de table pour soutenir sa croissance et s’étendre dans les pays voisins, indique We are tech.

Adoni Conrad Quenum

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