La première édition de la Semaine de l’innovation des jeunes (Togo Youth innovation week) a été lancée hier mardi 13 décembre à Lomé. Parrainée par le ministère du Développement à la base, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes, cette semaine qui se tient du 27 au 30 décembre 2022 à la Maison des Jeunes d'Amandahomé est placée sous le thème : « l’innovation au cœur d’une économie forte, inclusive et prospère ».
Pendant quatre jours, la science, la recherche, l’innovation et l’entrepreneuriat seront célébrés à travers plusieurs activités. L’objectif est de promouvoir l’innovation des Togolais dans différents domaines et de les soutenir pour leur permettre de développer leurs prototypes ou idées de projet. Au programme, un concours, une exposition des innovations, des discussions, des ateliers, des forums…
Pour le directeur de cabinet du ministère du développement à la base, Yawotse Vovor, cette semaine participe à la « vision de voir la jeunesse togolaise proposer des solutions fiables et concrètes pour contribuer aux efforts déployés, dans l’édification d’un Togo hub de transformation digitale et de l’innovation, comme l’ambitionne la feuille de route gouvernementale 2020-2025 ».
Le logo de la Semaine de l’innovation des jeunes a également été dévoilé. Symbolisé par des couleurs du drapeau national, notamment le vert, le jaune et le rouge, ce logo démontre la capacité de la jeunesse togolaise à innover.
Lancement du concours « 228 innov »
Le concours « 228 innov » également lancé pour l’occasion est destiné aux startups innovantes, aux entrepreneurs et inventeurs. Les projets en lice seront étudiés par un jury composé d’experts et d’acteurs de l’innovation et de l’entrepreneuriat.
Les candidats doivent être des Togolais âgés de 18 à 40 ans, être une start-up ou une entreprise de moins de 8 ans et dont le siège se trouve au Togo, avoir un projet innovant, un produit/service ou solution innovante, déjà matérialisé ou non. Trois projets seront primés et un prix « coup de cœur » décerné.
Les candidatures peuvent être soumises en ligne.
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Nous sommes le 20 mars 2020. Marqué par la difficulté qu'ont les citoyens pour se rappeler les codes USSD des opérateurs de téléphonie mobile qui deviennent de plus en plus nombreux, Marie-Trésor Agbolossou, patron de Gant (Génie africain des nouvelles technologies) Sarl et son équipe décident d’alléger ce calvaire. Ils créent PocketServices.
Deux ans après, l’application fait leur fierté. De cent utilisateurs au départ, elle enregistre aujourd'hui 20 000 dont 11 000 utilisateurs actifs, l'équipe pense déjà au cadeau de Noël de cette année : lancer le 24 décembre prochain, la nouvelle version de l’application, avec de nouvelles fonctionnalités.
Des transactions en un clic
Si beaucoup s’intéressent à cet outil innovant, c’est peut-être parce qu’il y a quelques mois, les opérateurs comme Togocom ont ajouté à leurs nombreux codes USSD qui existaient déjà, de nouvelles syntaxes. Ce qui complique davantage la vie aux abonnés.
PocketServices est un outil qui simplifie l'utilisation des codes USSD, notamment le transfert d'argent, le paiement marchand, des factures, la souscription aux forfaits, etc. Le client peut faire par exemple des abonnements Canal + ou Canal Box, payer ses factures d’eau et d'électricité…
« Quand vous prenez les réseaux mobiles de Togocom et de Moov et que vous voulez faire les forfaits, on oublie souvent les codes USSD. Quelqu’un qui revient de l’étranger par exemple, il oublie facilement le code et ne sait pas comment faire ses transactions. Tout est résumé dans l’application pour vous ».
En effet, l’appli tout en un prend en charge les deux opérateurs mobiles du Togo (Moov Africa & Togocom) simultanément, sans configuration supplémentaire avec une option de détection automatique du réseau souhaité pour les transactions.
Comme son nom l’indique, Pocket Services n’est pas qu’un simple gérant de code USSD. Elle servira bientôt d’assistant pour vous aider à avoir le bon réflexe au bon moment, notamment les numéros d’urgence, les pharmacies de garde…Désormais, il est possible pour vous d’oublier tous les codes USSD de vos opérateurs téléphoniques, mais d’effectuer quand même vos opérations sans difficultés. « Des fois, nous avons beaucoup d'applications dans nos téléphones qui ne nous servent pas à grand-chose, mais quand tu as PocketServices, tu as une très grande valeur », se réjouit le directeur général de l’entreprise Gant.
L’outil est disponible gratuitement sur les plateformes de téléchargement d'applications comme Play store. Après l’installation, les utilisateurs ont accès à une page d’accueil où ils découvrent facilement les services proposés, en fonction de leurs besoins, puis le tour est joué.
Comme particularité, après téléchargement, PocketServices ne nécessite pas une connexion internet avant utilisation.
« Ce qui est avantageux, notre application prend en compte les deux réseaux mobiles. Lorsque tu accèdes à l'appli, tu verras une icône transaction et dès que tu cliques dessus, tu verras envoi, retrait, annulation. Ce qui est aussi intéressant, c’est qu’au lieu de taper le contact de la personne, tu as accès automatiquement à ton répertoire et tu choisis le contact à qui tu veux envoyer l’argent », explique Marie-Trésor Agbolossou.
Faire de Gant Sarl, une entreprise exceptionnelle
Créée le 18 mars 2018, la startup propose plusieurs services comme le réseau télécom et informatique, logiciel de gestion d’entreprise, l’administration de base de données, la conception de site web, l'électricité-bâtiment et industrielle, la maintenance et l’installation de groupes électrogènes, de machines électriques, l’installation des panneaux solaires et la sécurité incendie. L’entreprise revendique un chiffre d’affaires de dix millions FCFA par an.
Marie-Trésor Agbolossou, smart mais discret
Alors qu’il vient d’avoir 30 ans cette année à la tête de Gant Sarl, le jeune DG ne fait pas partie de cette génération qui attend de vieillir avant d’impacter sa communauté. Avec son master en finance banque, l'ancien étudiant de l’IAEC (Institut africain d'administration et d'études commerciales) n’a pas lésiné sur les moyens. Pour le très discret jeune entrepreneur, pour réussir, il faut s’entourer des bonnes personnes. Et les têtes pensantes, Marie-Trésor les a avec lui. Avec une jeune équipe de dix salariés talentueux, les idées pour venir en aide à la population ne manquent pas dans cette entreprise qui veut tutoyer les géants du monde.
Gant Sarl sollicite l’appui de l’Etat à travers l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) pour que toute la population adopte cette application.
La rédaction
Créée au Togo depuis 2004 par Amma Kumahor , Helss est une entreprise spécialisée dans les BTP, l’import-export et d’autres activités. Forte de plusieurs années d’expériences et pour aider la population dans la construction d’appartements, l’entrepreneure a initié cette année, le projet « Royal Estate ».
Au Togo, beaucoup de personnes font face aux difficultés liées à la double vente des terrains. La construction d’appartements devient de plus en plus un casse-tête. C’est pour aider les Togolais à disposer de leurs propres appartements sans difficultés qu’Amma Kumahor a initié le projet. L’initiative s’inscrit dans la dynamique du gouvernement de faciliter l’accès aux logements à la population. Le projet consiste à construire des appartements et à promouvoir l’immobilier.
Bâtis sur un espace de 2 400 m2 avec un titre de propriété, les appartements sont situés à Apessito à une trentaine de kilomètres de Lomé, la capitale. L'initiative est composée d'appartements de luxe sécurisés de types F3 et F4. Et pour permettre aux propriétaires de bénéficier du confort nécessaire, les logements sont dotés de tuyaux de gaz selon les normes internationales, mais aussi de supermarché, de restaurant, d’espace de loisirs, de pharmacie, de crèche, d’infirmerie, de salles de sports, de parkings… Objectif, faciliter la vie aux habitants.
Des appartements pour tous
« Tout le monde peut bénéficier de ce projet, surtout les Togolais de la diaspora qui sont souvent confrontés à des difficultés, dont des doubles ventes de terrain lorsqu’ils veulent construire leurs maisons au pays. Parfois même quand ils envoient de l'argent à leurs familles ici pour qu’on leur construise des maisons, ils ne voient jamais les constructions. D’autres fois, l’argent qu’ils donnent n’équivaut pas aux ouvrages réalisés », explique a femme entrepreneure
Les coûts des appartements varient de 50 millions à 65 millions FCFA à payer cash ou sur une période de 15 ans à 20 ans. Selon la patronne de l’entreprise Helss, plusieurs clients frappent déjà à la porte et plus d’une cinquantaine ont déjà réservé leurs appartements. L’initiative est réalisée en partenariat avec différentes institutions financières de la place.
Une entrepreneure déterminée
Également patronne de la société « L’Unicité pour tous », Amma Kumahor pilote plusieurs autres initiatives. Pour elle, il n’est pas facile pour une femme d’entreprendre dans les BTP au Togo, mais avec beaucoup de courage et de détermination, on finit par y arriver. « Ce qui fait ma force, c’est que je suis vraiment déterminée. Je me dis à tout moment que les femmes sont aussi capables de réaliser ce que les hommes font. Je me mets certains défis et je me dis que je peux y arriver aussi », précise-t-elle.
La cheffe d’entreprise invite les jeunes entrepreneurs, surtout les femmes, à ne pas baisser les bras et à s’armer de confiance pour atteindre les objectifs qu’elles se sont fixé au départ. « Même si ça fait peur, il faut faire un effort pour l’affronter. Rien n’est facile. Surtout n’écoutez pas les on-dit, parce que ça va vous affaiblir moralement, physiquement et spirituellement », conseille-t-elle. Amma Kumahor invite aussi les jeunes entrepreneurs à être ambitieux et à se focaliser sur leur vision.
Avec pratiquement 20 ans d’expériences, la société Helss a réalisé plusieurs ouvrages au Togo. De la construction de hangars de marchés, d’écoles, d’hôpitaux au reprofilage des routes, en passant par le curage de caniveaux et la construction de maisons, la société a également construit l’annexe du stade municipal de Notsè.
L'entrepreneure des BTP ne compte pas s’arrêter sur cette première expérience de construction d’appartements clés en main. Son ambition est de multiplier cette initiative, afin de faciliter l’accès aux logements pour les Togolais.
La rédaction
Pour cette 17ème Foire Internationale de Lomé qui s’ouvre du 30 novembre au 18 décembre 2022, l’achat des tickets d’entrée est au format digital, et peut se faire notamment via TMoney et Flooz. Cette digitalisation de la billetterie sera assurée en partenariat avec la Fintech togolaise SEMOA. Un accord a été signé à cet effet, entre le Centre Togolais des Expositions et Foires de Lomé (CETEF-LOME) et la fintech, indique un communiqué en date du 21 octobre 2022, rendu public mercredi 30 novembre.
Concrètement, ce sera via la plateforme digitale de billetterie « Yem ». Dans le détail, les visiteurs peuvent payer leurs billets directement avec leurs smartphones via la plateforme digitale de billetterie de Semoa, Yem.tg , ou via son chatbot WhatsApp ( +22899050505 ).
Des terminaux de paiements électroniques devraient également être déployés lors de la foire pour ceux qui n’auront pas la possibilité d’utiliser des smartphones.
Ce n’est pas une première pour la fintech togolaise, qui a déjà accompagné des événements, au Togo et dans la sous-région, comme des matchs internationaux des Eperviers, l’équipe nationale togolaise de football.
« SEMOA est satisfait et reconnaissant. C’est le couronnement des efforts fournis depuis six ans dans la recherche de solutions pour apporter un plus dans le quotidien des populations. Nous donnerons le meilleur pour réduire autant que possible les longues queues et réduire le temps d’attente pour accéder au site de la Foire internationale de Lomé. Nous sommes fiers de relever ce challenge pour cet événement d’envergure pour l’économie nationale et sous régionale », s’est félicité Josué Pgnozi TCHAH, Responsable Produits et Acquisition Clients chez SEMOA.
De son côté, le CETEF via ce partenariat, veut notamment promouvoir le « Made in Togo », dans le sillage de la politique nationale de promotion de la consommation locale à travers le soutien à l’entrepreneuriat des jeunes au Togo.
« La plateforme de SEMOA répond bien à nos attentes. C’est pourquoi nous avons signé ce partenariat avec la fintech afin qu’elle prenne en charge la billetterie de la 17ème Foire Internationale de Lomé (FIL). », indique Comlan Nomadoli Yakpey, Secrétaire Général du Ministère du commerce, de l’industrie et de la consommation locale, provisoirement au poste de Directeur par intérim du CETEF-Lomé. “Notre ambition, c’est de trouver des solutions innovantes pour l’organisation de la Foire internationale de Lomé dont le segment de la billetterie. Notre objectif c’est d’éviter les longues queues qui fatiguent les visiteurs et en même temps de sécuriser la billetterie. Nous avions besoin d’innovation et nous savons que les attentes en termes de visites de cette foire de la relance post-covid sont grandes. Les visiteurs peuvent donc acheter leurs tickets depuis chez eux avec leur smartphone », ajoute–t-il.
Notons que le CETEF dispose également d'une plateforme digitale (« FOIRE TOGO 2000 »), disponible sur les plateformes de téléchargement Play Store et App Store, qui permet de consulter la liste des exposants, effectuer une visite guidée virtuelle de la foire.
Pour cette année, la foire de Lomé attend plus de 1000 exposants et 300 000 visiteurs
Ayi Renaud Dossavi
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En 2020, au début de la pandémie du coronavirus au Togo, l’artiste plasticien Gérard Tete décide de changer de technique d’art en optant pour le recyclage des chaussures usées. Ses œuvres commercialisées à la Gallery Soview à Accra (Ghana) attirent de plus en plus de clients à travers le monde.
Au plus fort de la pandémie du coronavirus et confronté aux difficultés pour se procurer les peintures et outils qu’il utilise habituellement pour ses tableaux, Gérard Tete surnommé « Tesprit », a décidé de faire les choses autrement : se servir des chaussures usées comme des tongs pour réaliser ses œuvres d’art. Ces matériaux qui traînent ça et là et polluent l'environnement constituent pour lui, une véritable mine d’or. Ses créations lui permettent de redonner une seconde vie à ces chaussures et de sensibiliser au recyclage.
Il n’y a pas de crise, il n’y a que des opportunités, dit-on. Alors que ses activités tournaient au ralenti, la faute aux moyens qui lui manquaient terriblement et aux matières premières qu’il peinait à trouver, il eut l’ingénieuse idée de se réinventer. Se réinventer, ce n’était pas à proprement parler, une option. C’était plutôt un devoir de survie pour lui. «Je peux en quelque sorte dire que c’est la crise qui m’a inspiré, parce que sans elle, je n’aurais pas vraiment eu cette idée. Pendant la pandémie, je n’avais pas de moyens et j’avais des difficultés à me procurer des outils de travail. C’est de là que m’est venue l’idée de penser à un autre médium, donc c’est la crise qui m’a amené à utiliser ces matériaux », raconte-t-il.
« Dimakpla » ou des enfants sans éducation
Les travaux de Gérard Tete sont habituellement des portraits d’enfants sans visage. Ses œuvres baptisées « Dimakpla » qui signifient en Mina « les enfants sans éducation » retracent les conditions de vie des enfants de rue. Son objectif : amener la population à tourner un regard favorable vers ces êtres souvent abandonnés à leur triste sort. Si Gérard Tete s’intéresse à ces enfants « marginaux », c’est parce que, dit-il, il a passé une bonne partie de sa vie avec eux. La différence, c’est dans le regard que l’on porte sur l’autre et la principale motivation du jeune artiste en faisant des enfants de rue, le principal sujet de ses œuvres, est d’amener les gens à porter un autre regard sur ces derniers. Et les couleurs qui s’entremêlent dans ses dessins véhiculent un message d’espoir pour ces âmes sensibles.
Cette technique de dessin, le jeune de 28 ans qui célèbre bientôt ses dix ans de carrière artistique l’a imaginée seul ; c’est ce qui fait d’ailleurs sa particularité. Vite repéré et sollicité pour participer à plusieurs expositions et festivals d’art à travers le monde, notamment au Togo, au Ghana, au Bénin, au Burkina Faso, en Italie, France et dans d’autres pays, il représentera dignement son pays et sera en même temps, l’avocat défenseur des enfants de rue, en sensibilisant partout sur les droits des enfants en général et en plaidant particulièrement leur cause. Même si ces occasions lui permettent de se faire connaître et de vendre plusieurs de ses tableaux, l’important pour lui n’est pas tant de vendre, mais de faire ce qui lui plaît. « Ce n’est pas le gain qui m’importe, c’est mon travail qui est essentiel. Tant que je suis satisfait de ce que je fais et je le suis, ça me suffit largement », précise t-il.
Un travail de fourmi
Pour réaliser ses œuvres d’art, l’artiste procède d'abord à la récupération des chaussures sur les décharges et en bordure de mer. Sa technique lui impose un travail très méticuleux et chronophage, et donc beaucoup de patience. « C’est un travail qui me prend beaucoup de temps. Je n’en produis pas assez parce que je travaille seul. Je vais d’abord chercher la matière sur les décharges. Je prends assez de temps pour réaliser ces œuvres », explique-t-il. En outre, souligne-t-il, les couleurs des chaussures ne sont pas choisies au hasard et certaines sont parfois difficiles à trouver.
Selon Gérard Tete, il est facile de deviner le rang social d’une personne à travers ses tongs. Ainsi, on peut découvrir des tongs neuves jetées dès qu’elles sont démodées ou légèrement usées. Mais aussi d’autres qui ont été plusieurs fois rafistolées par leurs propriétaires.
Pour se faire entendre, « Tesprit » passe par les réseaux sociaux, car pour lui, c’est là où tout a commencé. Le jeune artiste plasticien reçoit plusieurs demandes via son site web.
Il projette de créer plus tard un centre de formation pour recueillir les enfants de rue, les sortir de leur état de misère et les scolariser. « Les enfants de rue de mon pays constituent ma principale source d’inspiration », reconnaît-il
La rédaction
Le styliste togolais Latif Mario Kerim-Dikeni, promoteur de la marque Mario Exclusive, recevra le 16 décembre prochain à Abidjan, une distinction lors de la « Nuit des Awards de l’économie africaine 2022 ».
Le Togolais recevra précisément le « Super prix diamant africain pour la créativité dans le secteur de la couture et de la mode en Afrique de l’ouest 2022 ». Selon le jury, il est l’un « des hommes et femmes qui font honneur à l’Afrique ».
Cette distinction s'ajoute à plusieurs autres reçues par l’entrepreneur et créateur togolais qui s’est vu décerner en 2021, le Prix africain pour le développement (PADEV) du meilleur styliste africain.
Notons que la « Nuit des Awards de l’économie africaine 2022 », est une cérémonie de reconnaissance et de récompense des acteurs de différents secteurs d’activités qui contribuent au développement de l’Afrique.
Esaïe Edoh
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Fabriqués pour la première fois en 2020, les pavés écologiques font partie des produits phares de l'usine autonome en énergie que Nadine Couao-Zotti et Sévérine Kouevi-kokoh veulent bientôt mettre en place au Togo. L'objectif est de lutter contre la prolifération des déchets.
Des jeunes s’engagent de plus en plus contre la prolifération anarchique des déchets au Togo. A l’heure où le pays prend une part active à la Conférence des parties (Cop 27) en Egypte, la gestion des déchets urbains reste un casse-tête, malgré les différents projets mis en place par le gouvernement.
Les pavés écologiques « made in Togo » sont à l’étape de prototypage. Le produit est analysé par l’Université américaine Michigan Technological University. Deux essais sont déjà réalisés et validés par cette université. La première étape a consisté à vérifier le dosage du produit et la deuxième est un test d’absorption d’eau. Les pavés écologiques sont actuellement à l’étape des simulations pour savoir s’ils devront entrer uniquement dans le cadre d’une utilisation domestique ou s’ils peuvent également servir à la réalisation des voies publiques. Pour l'heure, Nadine et Sévérine croisent les doigts. Cette dernière étape va les orienter dans le choix de leur marché. Il s’agit pour le duo d’offrir aux clients des pavés de qualité, qui respectent les normes internationales.
De précieux soutiens
Dans cette aventure, elles sont accompagnées par Célestin Tsala Mbala, un Camerounais spécialisé dans le domaine, qui les aide surtout sur le plan technique. Mais aussi par Paul Cairns, un Canadien qui est le directeur technique d’Energy Generation. C’est d’ailleurs grâce à leurs deux associés que les deux jeunes femmes qui se rêvent entrepreneures à succès, sont parvenues à cette étape de leur projet.
Même si elle a déjà quelques potentiels clients, l’équipe attend de valider toutes les étapes de prototypage avant de lancer véritablement son entreprise. L’objectif est d’arriver à produire des pavés écologiques à la portée de tous les Togolais. « Nos pavés écologiques sont non seulement résistants, mais aussi légers et moins chers, comparés aux autres qui existent déjà sur le marché. Donc on fournit un produit de qualité à moindre coût, pour le rendre plus accessible », précise Nadine Couao-Zotti.
En dehors des tests qui sont réalisés à l’étranger, les associés veulent tout fabriquer localement y compris les machines qui vont alimenter l’usine en énergie et transformer les pavés, pour non seulement réduire les coûts mais aussi promouvoir la consommation locale. Pour lancer l’entreprise, la team cherche d’arrache-pied à mobiliser 7 millions FCFA.
En tout cas, la matière première (les déchets) est disponible à foison pour alimenter l’usine. Dans le Grand Lomé par exemple, 250 000 tonnes de déchets ménagers sont produites chaque année par environ 1,5 million d’habitants. Et les déchets plastiques sont sans cesse jetés dans la rue, malgré l’interdiction par la loi, de la commercialisation et la distribution des sachets et emballages plastiques non biodégradables. Des initiatives comme le Centre d’enfouissement technique d’Aképé sont à encourager. Mis en place depuis 2018, ce centre dont la particularité est de valoriser les déchets, a déjà recueilli un million de tonnes de déchets en 2021. Mais la gestion des déchets au Togo demeure un défi énorme.
Sévérine Kouevi-Kokoh
A 22 ans, Séverine Kouevi-Kokoh poursuit actuellement son cursus en Master au Centre d'excellence régional sur les villes durables en Afrique (Cervida), à l’Université de Lomé. Après une Licence en géographie obtenue en 2021, elle décide de continuer sa carrière dans le domaine de l'environnement. Allergique aux déchets, elle ambitionne de les réduire en les transformant, afin d’en tirer le maximum de profit.
Nadine Couao-Zotti
Après sa licence en commerce international à Cotonou, Nadine a décidé de rentrer au Togo pour poursuivre ses études en management et gestion des entreprises. Elle décroche son MBA en 2021, grâce au programme Business & Energy School d'Energy Generation. Elle est également passionnée par le développement durable et s'intéresse particulièrement à l'environnement et aux énergies photovoltaïques.
De retour d’Accra en 2017 après un court séjour et marquée par la propreté de cette ville, elle décide de lutter contre les déchets à travers de petites actions « comme ne pas jeter ses déchets plastiques dont les sachets d’eau par terre ». Au fil de ses recherches, Nadine s’est rendu compte qu’il était possible de transformer ces déchets en plusieurs objets dont les pavés. A 31 ans, elle croit fortement en cette initiative. « On y croit, on va y arriver. Que le monde soit dur ou pas, la vie, c’est la guerre. On va se battre et c’est sûr qu’on va réussir », affirme-t-elle, conquérante.
En attendant le produit fini en 2023, les deux femmes associent de petits boulots pour joindre les deux bouts.
La rédaction
Le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), octroie 434 millions CFA à 35 femmes entrepreneures togolaises, en partenariat avec le Conseil National du Patronat du Togo.
En partenariat avec le Conseil National du Patronat du #Togo, @PnudTogo octroie une subvention de 434 millions CFA à 35 femmes entrepreneuses #togolaises pr booster leur productivité et aider à la transition vers le formel dans le contexte de la @zlecaf_tg @AfCFTA. @UNDPAfrica pic.twitter.com/jRXwtADaSY
— Aliou M. DIA (@aliouMdia) November 7, 2022
La dotation a fait l’objet d’une cérémonie officielle, hier lundi 7 novembre, comme l’indique Aliou Dia, le patron de l’agence onusienne au Togo. Ces ressources visent notamment à appuyer la formalisation de ces entreprises dirigées par des femmes, dans le contexte de la préparation à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Notons que cette dotation intervient quelque deux mois après que le Patronat togolais et le Système des Nations Unies, ont signé une déclaration commune d’intention pour renforcer leur partenariat. Un partenariat entre les deux acteurs qui veut non seulement s’aligner sur la feuille de route gouvernementale Togo 2025, mais aussi, accélérer les ODD d’ici 2030, et des ambitions communautaires, à l’échelle de l’Union africaine.
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Détermination, courage et sympathie font partie de son quotidien. Nadège Tchangaï est sans nul doute, l’une des jeunes filles togolaises qui prouvent que les femmes peuvent réaliser les mêmes activités que les hommes, et mieux. Sa couveuse solaire fabriquée il y a quelques années, en dit long. A travers son entreprise NET Energy, représentant les initiales de son nom, elle accompagne éleveurs, agriculteurs… pour accroître leurs productions.
Malgré une vie jonchée d’obstacles, en partie parce qu’elle est femme, Nadège Tchangaï n’a jamais baissé les bras depuis sa tendre enfance. Issue d’une famille modeste de six enfants dont trois sont passés de vie à trépas, elle se considère comme une grande sœur qui doit communiquer l’espoir non seulement à sa fratrie, mais aussi à ses parents qui nourrissent l'ambition de la voir devenir une leader.
Taille courte, discrète et taquine, la jeune dame de 24 ans est plus âgée qu’elle n’en a l’air. Elle fait fi de tout ce qu’on raconte d’elle en restant focus sur ses objectifs.
Parcours atypique
Brillante à l’école, Nadège Tchangaï a obtenu son Bac D à Kara avec une mention assez bien. Téméraire, elle aime repousser les limites pour relever des défis dans les domaines d’activités réservés par nature aux hommes, selon ce qu’on dit. Ce préjugé fait au contraire la force de cette agronome de formation qui a d’ailleurs opté pour une spécialité dite réservée aux hommes, notamment la science animale et vétérinaire et a fini par obtenir sa licence en agronomie en 2021 à l’Université de Lomé.
Couveuse solaire et hybride
Fille de vétérinaire, Nadège n’est pas devenue fabricante de couveuse solaire par hasard. Poussée par la passion de son père qu’elle observait depuis toute petite, elle a compris que l’élevage est un secteur porteur dans lequel il faut entreprendre. En mêlant innovation à sa formation, elle a crevé l'abcès auquel étaient confrontés les acteurs de ce domaine.
L'entreprise NET Energy créée l'année dernière, s'est spécialisée dans la production de poussins locaux. L'objectif pour Nadège est de promouvoir la consommation locale. En effet, les couveuses sont conçues pour pallier le délestage récurrent dans certaines localités, afin d'éviter la perte des œufs et améliorer la production. Différentes gammes, dont des couveuses hybrides sont proposées aux clients en fonction de leur envie et de leurs moyens.
L'idée de fabriquer des couveuses solaires lui est venue en 2020, alors qu'elle était en deuxième année d'agronomie. Très tôt, elle a compris qu’il fallait concevoir un dispositif pouvant alimenter en énergie solaire, les couveuses traditionnelles. Souriante et déterminée à changer le quotidien des éleveurs, elle s'associe à Frank Koudjo, un Béninois spécialisé en électronique, pour réaliser son projet.
Nadège Tchangaï, malgré ses nombreuses occupations, décide de se former en énergie solaire. L'occasion faisant le larron, son projet sera retenu par le programme « Wényonu » initié par Energy Generation. Elle bénéficie d’une formation pouvant lui permettre de maîtriser d’autres techniques en énergie solaire. Mais avant cette formation, elle réalisait déjà ses premières couveuses solaires avec l'appui de son collègue béninois. Cette expérience lui a permis de mieux assimiler la formation en énergie solaire.
Techniquement, les couveuses sont alimentées par des panneaux solaires qui alternent l'alimentation en électricité en cas de délestage.
Le processus de transformation des œufs en poussins se fait de manière continuelle et automatique sans aucune incidence sur la production. La jeune entreprise projette de produire et commercialiser des poussins locaux via ce système pour pallier le manque de volailles locales sur le marché.
“La femme aussi est capable”
En se lançant dans ce secteur dominé par les hommes, la jeune femme soutient les producteurs. "J'aime entreprendre et innover. Je me suis dit pourquoi ne pas apporter une solution aux producteurs pour leur permettre d'augmenter leur rendement", a déclaré Nadège Tchangaï. Ce n'est pas seulement le goût de l'entrepreneuriat qui l'a amenée dans ce secteur d'activité. "On dit souvent que la femme est née pour rester au foyer, s'occuper des enfants et qu'elle ne peut pas effectuer certaines activités. Je veux prouver aux gens que la femme aussi est capable…", soutient-elle.
Elle a toujours su se débrouiller depuis son adolescence pour joindre les deux bouts. “Je me bats non seulement pour relever des défis importants et prendre une revanche sur le fait que je n’ai pas pu faire les études dans des conditions confortables à cause de notre condition modeste, mais aussi à cause des jouets et autres choses que certains enfants ont eus et que moi je n’ai pas eu la chance d'avoir par manque de moyens, et ce, malgré tous les efforts et sacrifices de nos parents ", précise-t-elle.
Depuis le primaire, celle que l'on appelle affectueusement Nado a appris à épargner son argent de poche. Un principe d’éducation financière qu'elle a gardé jusqu'à présent, ce qui lui permet de mettre en œuvre certains de ses projets.
Vu l'utilité de sa machine, des clients en raffolent. Malheureusement l’entreprise n’arrive pas pour le moment à faire une production industrielle ni à satisfaire toutes les demandes.
Le manque de financement est le principal frein auquel est confrontée Nadège sur le cheminement vers des succès plus éclatants. En effet, la fabrication des couveuses nécessite beaucoup de fonds. Même si plus d'une vingtaine de couveuses ont été déjà vendues par l'entreprise, la demande va crescendo.
Chez NET Energy, on distingue des couveuses en bois et en plastique. Il faut au moins 100 000 FCFA pour fabriquer cet appareil et le montant peut augmenter en fonction de la taille et du désir du client.
"Chaque fois, je me dis que là où les autres femmes refusent d'aller, moi je dois y aller pour voir ce qui empêche mes consœurs de faire le pas. Par exemple, avant de faire la série D, on m'avait dit que je ne pouvais pas y arriver et que les séries scientifiques étaient réservées aux garçons. Arrivée à l'université, c'était pareil. On m'a conseillé au départ de faire l'agro-éco parce que les filles s'en sortent mieux là-bas. Mais j'ai carrément refusé. D'autres me demandaient si je n'avais pas peur des animaux (sourire)", confie-t-elle.
Irrigation solaire
NET Energy est aussi spécialisée en agriculture liée à l’énergie solaire. Nadège s’est lancée dans l’irrigation solaire à cause des nombreuses difficultés que rencontrent les agriculteurs par rapport à leurs semences.
Le projet fait déjà ses preuves et est expérimenté par des maraîchers à Agbodrafo, localité située dans la région Maritime au sud du pays. Dans cette zone, la directrice générale a constaté une perte régulière de certaines cultures comme les choux, perte due à la non maîtrise de l’irrigation.
Sa solution est bien appréciée par les maraîchers de ce milieu, parce qu’elle a résolu leurs difficultés et leur permet d’augmenter leur rendement.
Lauréate du programme « L’Afrik de Demain », organisé par le magazine Océan’s News, Nadège Tchangaï souhaite que le gouvernement soutienne davantage les jeunes entrepreneurs togolais pour les aider à réaliser leurs rêves. Pour elle, il est préférable d’acheter les outils fabriqués par des Togolais pour soutenir l’économie nationale que d’en commander de l’extérieur.
La rédaction
Annoncée depuis plusieurs mois, la troisième édition du ”Mois du Consommer local” a été ouverte vendredi 14 octobre dernier à Aného (40km de Lomé).
3ème édition du « Mois du Consommer Local », le Gouvernement ambitionne de renforcer la compétitivité des Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME) togolaises.
— Ministère du Commerce - TOGO (@CommercegouvTg) October 16, 2022
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Cette célébration durant tout le mois d’octobre, avec pour but de mettre en avant le « Made-in-Togo », s’articule cette année autour du renforcement de la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME).
La campagne vise à « stimuler une production nationale de biens et services diversifiés et compétitifs, pour faciliter leur accès aux marchés local et international », selon Kodjo Adedze, ministre en charge du commerce, de l’industrie et de la consommation locale, dans le cadre de ce lancement.
Notons qu’en marge de ce lancement, deux nouvelles applications conçues par de jeunes développeurs togolais ont été dévoilées : ‘Nam Asia’, une plateforme de communication sur les prix plafonnés par le Gouvernement, et ‘Togo Gnim’, la plateforme digitalisée du Hall du consommer local, destinée à renforcer la visibilité des produits Made In Togo et offrir des possibilités d’e-commerce.
Dans le même temps, il s'annonce une stratégie nationale de promotion du Made-in-Togo, actuellement en cours d’élaboration, selon Kodjo Adedze. Son objectif est de « renforcer les capacités des acteurs de la promotion de la consommation locale, réduire les importations de certains biens, augmenter les exportations des produits finis et semi-finis afin de réduire le déficit de la balance commerciale », apprend-on.
Rappelons que le « mois du Consommer local » est une initiative de la Commission de l’Uemoa, pour encourager la transformation des produits primaires et redresser la balance commerciale des États membres de l’union par la réduction des importations.
Selon des données du ministère du commerce, les deux premières éditions du “mois du Consommer local”, ont eu des retombées bénéfiques pour les acteurs de la chaîne de la consommation locale, avec notamment une hausse de 40% du chiffre d’affaires des promoteurs interrogés dans le sillage de ces célébrations.