Au Togo, Komi Medzessiwo Nyaledome se distingue par sa trajectoire plus ou moins particulière. Titulaire d'une licence en Histoire, le jeune entrepreneur est aujourd’hui un aviculteur à succès. Découverte.

A Zanguéra (Golfe 5) dans la banlieue de la capitale, deux fermes distantes de 500 mètres l'un de l'autre détonnent dans le décor. A l’intérieur, plusieurs milliers de tête de poules, toutes couvées avec le même amour par un homme : Komi Medzessiwo Nyaledome.

Trois poules et un coq

Si la fibre avicole découle d’une tradition familiale, c’était loin d’être gagné, deux décennies plus tôt. L'odyssée avicole de Nyaledome débute en effet en 2005, dans la foulée de l'obtention d’un baccalauréat scientifique. Le jeune entrepreneur se lance dans un parcours académique supérieur à l’Université de Lomé, tout en gardant dans un coin de la tête, l’ambition de monter un projet. : « Pendant que je poursuivais mes études à l'Université de Lomé, je me passionnais pour cette activité avicole », confie-t-il.

Quelques années plus tard, sa Licence en poche, l’idée prend forme, lorsqu’il saisit une opportunité offerte aux jeunes diplômés sans emploi. Il postule et à sa sélection, bénéficie d'une formation en aviculture et en gestion de micro-entreprises à l'INFA de Tové.

"Nous étions alors sous l'illusion que l'emploi viendrait de l'extérieur. Cependant, la réalité, telle qu'exposée par nos formateurs, nous a rapidement rattrapés. Ils nous ont fait comprendre que nous devions être les artisans de notre propre destin, créateurs d'opportunités non seulement pour nous-mêmes mais également pour autrui", se souvient-il.

Il initie alors son projet avec une modeste installation comprenant trois poules et un coq à Wonyomé (Golfe 5), qui connaîtra une croissance rapide et fructueuse.

Il se consacre alors pleinement à l'aménagement et à l'entretien de son modeste élevage, observant une reproduction aviaire remarquable. « À ma propre surprise, des clientes me sollicitaient pour l'achat de poules et d’œufs. Peu à peu, j’ai assisté à une augmentation significative du chiffre d'affaires lié à mes ventes », précise-t-il. 

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Dans la foulée, un concours est organisé à l'issue de la formation, visant à récompenser les projets d'entreprise les plus prometteurs. Nyaledome y participe, présentant un ambitieux projet de développement dans le secteur avicole. L’initiative retient l'attention du jury et fait mouche : un financement initial d'un million de FCFA pour amorcer la phase de lancement, et consolider le début prometteur de son aventure entrepreneuriale. “L’élevage constitue ma mission dans cette vie”, déclarera-t-il, convaincu désormais d’avoir trouvé sa voie.  

De poulets locaux, il en arrive aux pondeuses plus rentables, selon le marché togolais. Là encore, le  succès ne s’est pas fait attendre. Il raconte : “Le 25 décembre 2012, j’ai officiellement lancé la première vague de mon poulailler”. 2 ans plus tard, le nombre augmente.  Sa société "Mon nid d’Oiseau", avec ses 300 pondeuses, obtient de beaux résultats, mais reste confronté à des défis techniques et financiers.

Il bénéficie alors du soutien de son père, lui-même connaisseur du milieu, qui lui apporte terrain, expertise et aide financière.

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Le FAIEJ, ou le tournant décisif

En 2016, l'entreprise de Nyaledome connaît un tournant décisif, grâce au Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAEIJ). Grâce un appui technique essentiel, et surtout une enveloppe bancaire de 2,5 millions FCFA, l’entrepreneur consolide l'expansion de son activité entrepreneuriale.

Grâce à ces ressources, Nyaledome réussit à augmenter de manière significative son cheptel avicole, passant de 600 volailles à un impressionnant total de 3 000 têtes de divers âges à la fin 2019. C’est l’envol. "Mon nid d’Oiseau", revendique alors un effectif de 13 employés, et un chiffre d’affaires de 5 millions de FCFA.

Mais le coup de pouce du mécanisme gouvernemental ne s’arrête pas là, puisque la jeune structure continue de bénéficier du réseau,  de l'accompagnement technique et professionnel offert par le Fonds, jusqu'au remboursement total de son crédit.

Le FAIEJ m’a permis d’entrer en contact avec les entrepreneurs dans la même chaîne de valeurs que mon activité, que ce soit les producteurs de soja, de soja, etc.”, précise-t-il.

Les bonnes nouvelles continuent d’affluer, puisque dans la même année, Nyaledome se distingue en tant que troisième meilleur jeune entrepreneur dans la catégorie des très petites entreprises, à la suite d’un nouveau concours national. Rapidement, un solide dossier de financement à hauteur de 20 millions FCFA est été constitué auprès d’Ecobank, avec l’appui du FAIEJ et du Ministère en charge de la jeunesse.

Les fonds, mis à disposition deux ans plus tard, propulsent définitivement l’entreprise dans une nouvelle dimension. À l'aube de l'année 2024, la jeune pousse affichait un effectif de 17 collaborateurs, dont 7 occupant des postes permanents. Surtout, le chiffre d’affaires explose, excédant les 50 millions FCFA en 2023.

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Cap sur l’industrialisation

Fort de ces excellents résultats, Nyaledomé voit désormais plus grand. Et pour cause, les deux deux sites d’élevage, approuvés et reconnus par le ministère compétent, abritent 2000 poules pondeuses et se spécialisent dans une gamme de productions diversifiées, comprenant à la fois des poulets de chair et des œufs de consommation, mais sont maintenant trop petits, face aux besoins.

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Prévoyant, Nyalédomé a acquis au pied levé un terrain de 2 hectares à Kévé, dans la préfecture de l'Avé. Objectif, transférer progressivement au cours de l’année les activités sur le nouveau site, et agrandir les horizons.

Outre l'élevage avicole, Nyaledome planche déjà sur le maraîchage, avec la culture d'ananas et de papayes. Un cycle vertueux bien dessiné, et où les déjections de son cheptel avicole, serviront d'engrais naturels, enrichissant ainsi la fertilité des sols de ses cultures.

J’ai l’intention de passer le cap des 15.000 têtes de volailles. Ce ne sera pas difficile, si nous maintenons l’engagement et le niveau d’exigence. J’aimerais que mon parcours inspire les jeunes entrepreneurs ”, assure-t-il, avant de lancer un appel aux jeunes à rejoindre ce domaine où, “la ténacité, la force psychologique, la rigueur, et l'honnêteté”, doivent être les principales forces.  

 

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Au Togo, le paysage urbain et culturel enregistre l’avènement d’une nouvelle plateforme digitale sociale : Artybe. L’initiative, une solution 2 en 1, est l’œuvre de Laura Nouhova Kpegli, franco-togolaise au parcours marqué par la culture. Découverte.

« Artybe, c’est le souhait que j’ai toujours eu, même en étant étudiante », explique la jeune femme, titulaire entre autres d’un Master en coopération artistique internationale.

Réseau social pour créatifs

Lancée officiellement en 2023, et sélectionnée par la GIZ pour accompagner son entrée sur le marché grâce à son programme ProDigiT, Artybe est imaginé comme un réseau social spécialisé pour profils créatifs, l'objectif est, selon sa conceptrice, d’en faire le n°1 de la vente d’expériences créatives et de services culturels et sportifs en ligne depuis l'Afrique. 

Dans l'optique d'incarner cet idéal, la startup s'appuie sur deux piliers : la monétisation du savoir-faire et la transmutation des données utilisateurs en essence culturelle. “Artybe se veut une agora où convergent sport, culture et urbanité, sous la tutelle de coachs spécialisés”, détaille Laura.

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La plateforme se distingue de ses concurrents par son approche centrée sur l'humain, avec un accent particulier sur la valorisation des talents locaux”. Avec un portail web et une application mobile en cours de métamorphose grâce à la startup lyonnaise Tooap, Artyberepose sur un modèle d'affaires où les coachs dictent leurs émoluments et la startup s'octroie un pourcentage sur chaque transaction. Ainsi, les utilisateurs jouissent d'un accès aisé et sécurisé à un kaléidoscope d'activités, tissant, selon leur loisir et budget, un programme d'enseignement, d'entraînement ou d'activités sur mesure”, souligne-t-elle.

Initialement plateforme de mise en relation et de réservation d’activités sportives, urbaines et culturelles avec un coach spécialisé, la solution s’ouvre à plusieurs professions et corps de métiers

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Selon Laura, sa structure se drape d'une base d'utilisateurs et d'offreurs hétéroclite, et attire touristes et professionnels en quête de services réguliers. Les perspectives de croissance de la jeune pousse sont teintées d'ambitions qui promettent une expansion géographique d'envergure africaine.

Soutien

Accompagnée entre autres par les experts de 10 000 codeurs, la jeune startup a reçu plusieurs distinctions et participé à des conférences à l’international. Elle est notamment sélectionnée parmi les 10 projets phares de l'incubateur PAPRICAI (Tech & ICC) en 2022, élue parmi les 5 Meilleurs Médias/Outils aux Togo Digital Awards 2022, et se retrouve parmi les 10 meilleures start-ups en Intelligence Artificielle du continent au World Africa Startup Summit en 2021.

L’intérêt pour la solution reste fort, puisqu’en 2023, elle est retenue parmi la délégation officielle pour les Rendez-vous d'affaires de la Francophonie à Québec (Canada), pour le Viva Tech en France !

Pour Artybe, l’ambition est désormais de se faire adopter par le plus grand nombre, et apporter un plus à l’industrie culturelle togolaise et africaine.

« Il est intéressant de penser la culture de façon quotidienne, qualitative et récurrente, que ce soit en présentiel ou en ligne. Pas seulement spectaculaire et éphémère. Cette approche permet de faire se rencontrer des populations qui se rencontrent peu : créatifs et sportifs précaires et utilisateurs prêts à investir dans leur épanouissement personnel, diasporas et populations locales, jeunes et seniors », conclut Laura.

Publié dans Gestion Publique

Au cours de cette année 2023 finissante, le Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ) a mobilisé 2,68 milliards FCFA (2 687 905 380 FCFA) au profit de 1852 nouveaux projets de jeunes. L’information a été rapportée par la ministre de tutelle, Myriam Dossou-d’Almeida, chargée du développement à la base et de l’emploi des jeunes, en fin de semaine dernière à Kara, lors d’une rencontre d’échanges avec les jeunes bénéficiaires des produits du Fonds. 

La rencontre a également permis de couronner les 12 lauréats de la quatrième édition du Concours Meilleurs Jeunes Entrepreneurs (CMJE), soit deux par région, y compris le Grand Lomé. Ceux-ci ont été récompensés avec des chèques de 1 000 000 FCFA et plus.

La directrice générale du FAIEJ, Sahouda Gbadamassi-Mivedor, a exprimé à cette occasion, sa reconnaissance au gouvernement pour ses orientations et son soutien.

Les échanges se sont déroulés en présence des représentants des partenaires techniques et financiers, des directeurs et coordonnateurs des programmes de la jeunesse, ainsi que des autorités administratives, politiques et traditionnelles.

Cette rencontre, initiée autour du thème : « L'Entrepreneuriat et l'Innovation Durable », a réuni les jeunes entrepreneurs de micro et petites entreprises des cinq régions économiques du pays, avec l’appui du Centre de Ressources en Entrepreneuriat Social (CeRES).

Ayi Renaud Dossavi

Le paysage sanitaire togolais observe depuis quelques mois l’apparition d’une nouvelle structure exclusivement dédiée à la santé mentale. Officiellement ouvert en Octobre dernier, le CPASE (Centre de psychologie et d’accomplissement de soi) s’est donné une mission : aborder autrement les questions de traitement psychologique des jeunes et enfants, et devenir une référence dans le pays.

« Comme tout bon psychologue, il est de mon devoir de veiller à l’entretien de l’esprit de toute personne, surtout en ce qui concerne son bien-être émotionnel, mental et personnel », explique Eli-Kpim Adzo, devant sa trentaine d’interlocuteurs, réunis lors d’un forum d’entrepreneurs.

La jeune femme, titulaire d’un Master en Psychologie Clinique et de la Santé obtenu à l’Université de Lomé, se considère en effet comme une entrepreneure. Et pour cause, la fibre entrepreneuriale ne date pas d’hier : « Je suis passionnée par l'initiative, la création d'entreprise et le leadership. Depuis l'époque du collège, en plus de mon rêve de travailler dans le domaine de la santé, j'ai toujours nourri l'ambition de bâtir une grande structure. Quel que soit le service offert, je me voyais évoluer au sein d'une entreprise prospère, fréquentée par de nombreuses personnes pour des achats ou des services. Cependant, après mes études, faute de moyens, j'ai d'abord travaillé pour gagner de l'argent avant de me lancer dans l'entrepreneuriat », relate-t-elle.

Le chemin sera long, jalonné d’expériences diverses et d’embûches. Mais la proximité éprouvée avec les jeunes et tout petits, durant trois ans au siège de Kara de SOS Village d’Enfants contribuera sans doute à créer le déclic : « Durant cette période, j'ai commencé à économiser une partie de mon salaire, préparant ainsi le terrain pour mon projet entrepreneurial. Initialement, je pensais créer une association et avais déjà constitué une équipe et entamé les démarches administratives. J'avais réuni tous les documents nécessaires, mais j'ai finalement opté pour l'entrepreneuriat, car cela correspondait davantage à mon épanouissement personnel », ajoute-t-elle.

Une autre approche de la santé mentale

Si la cartographie nationale de la santé mentale montre une forte proportion de troubles, addictions et handicaps liés à la dépression, et à l’utilisation de substances psychoactives, les « décompensations psychiques », expression utilisée par les spécialistes pour marquer la phase de rupture de l'équilibre psychologique d'une personne, sont également observées chez les enfants et les jeunes. En cause notamment, les difficultés scolaires, ou encore la perception et la gestion de l’énurésie chez ces derniers, qui peuvent affecter les comportements.

Eli-Kplim tient son cheval de bataille. Un soutien social, des consultations individuelles, un suivi personnalisé, etc…, les idées affleurent, donnant naissance au Centre. En deux mois, plus de 70 jeunes et enfants et quelques rares adultes sont ainsi pris en charge et accompagnés par la dizaine de psychologues cliniciens de la structure. Des conférences et formations de sensibilisations sur la santé mentale se multiplient, et la promotrice est régulièrement sollicitée.

Le projet, soumis lors de la troisième édition du programme ‘L’Afrik De Demain’, est retenu aux côtés de 19 autres, parmi les 275 en lice. L’initiative, portée par le magazine Ocean’s News offre entre autres aux lauréats, une exposition médiatique de même qu’un accompagnement spécifique dans des domaines clés de leur périple entrepreneurial.

Pour Eli-Kpim Adzo, « c’est le début d’une nouvelle aventure », et les aspirations sont désormais légion : « Nous visons à devenir la référence au Togo dans la prise en charge psychologique des jeunes et des enfants. Nous voulons être le premier choix des familles en quête de soutien psychologique de qualité, en nous appuyant sur notre expertise, Nous prévoyons d'établir des partenariats financiers avec des organisations nationales et internationales, nous permettant ainsi de toucher un plus grand nombre de jeunes dans leur parcours personnel et professionnel. Ces partenariats nous fourniront les ressources nécessaires pour financer des programmes de soutien, d'éducation et d'orientation, contribuant ainsi au bien-être des jeunes au Togo », énumère-t-elle.

Et ce n’est pas tout. La jeune professionnelle entend « élargir l’équipe », et en faire un centre pluridisciplinaire : « En plus de nos psychologues cliniciens, nous compterons sur des professionnels tels que des médecins et des éducateurs spécialisés. Cette approche holistique nous permettra de prendre en charge de manière globale les besoins physiques, mentaux et émotionnels des jeunes et des enfants, les aidant à atteindre leur plein potentiel », confie-t-elle.

Pour le CPASE, ce n’est que le début, et l’aventure promet d’être éprouvante. « De nombreux mythes entourent la visite chez un psychologue, tels que la stigmatisation, la croyance que seules les personnes mentalement fragiles consultent, ou encore le coût des services. Beaucoup de gens préfèrent se tourner vers d'autres alternatives, comme les pasteurs ou les charlatans, pour des problèmes psychologiques. L'un de mes principaux défis est donc de briser ces mythes et de sensibiliser le public aux avantages de la consultation psychologique », conclut celle qui, désormais, est devenue Sainte Dypne.

Octave A. Bruce  

Publié dans Santé

Au Togo, le paysage des acteurs du financement participatif enregistre depuis peu l’arrivée d’un nouvel acteur : FINTOU. La startup, portée par deux jeunes entrepreneurs locaux, se veut une alternative crédible en misant sur un point : « prendre en compte les réalités locales ». 

Mi-novembre 2023. Devant une cinquantaine de personnes invitées dans les locaux de l’incubateur gouvernemental NunyaLab à Lomé, deux jeunes développeurs, Kokou Nouvor et Fandam Tahalgbanti achèvent de dévoiler leur dernière création, la plateforme de collecte de fonds Fintou.

Le projet, qui s’inspire d’une précédente solution d’encaissement de fonds et de transferts d’argent dénommée DobbeePay, se présente comme une plateforme simplifiée de collecte en ligne.

« La balle est désormais dans votre camp. La réalisation de projets puissants est possible lorsque chaque individu contribue à la réussite commune », martèle le premier, en reprenant une célèbre phrase en guise de conclusion de sa présentation.

Cet appel à l’engagement communautaire semble en effet être la trame même de la nouvelle solution qui vient d’être lancée : « Fintou est né d’un besoin de financement pour la réalisation d’une idée d’entreprise. Dans la quête de financement nous avons découvert le Crowdfunding, un mode de financement alternatif, qui permet de mobiliser des personnes intéressées pour le financement d’un projet. Cela nous a donné l’idée de mettre en place une plateforme similaire et de tester le concept. Nous avons alors remarqué l’importance d’un tel mode de financement, qui répond à la problématique du manque de financement en Afrique, la méthode du ‘Un pour tous, et Tous pour un’ », expliquent les promoteurs, par ailleurs consultants en digitalisation.

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La nouvelle solution prévoit plusieurs produits, qui vont de la collecte de fonds aux constitutions de cagnottes, en passant par les donations.

Fintou, dénomination valise formée par la fusion de l’expression ‘Finance pour tous’, aspire à servir de rampe de financement pour une diversité de projets, notamment des initiatives sociales, culturelles, entrepreneuriales. Pour se démarquer, les promoteurs indiquent offrir aux utilisateurs, la collecte des fonds via mobile money dans plusieurs pays d'Afrique et par voie bancaire à l'échelle mondiale.

Leurs cibles, « les organisations, les acteurs culturels et les entreprises », détaille Fandam.

Modus operandi

« Tout débute par la création d’un compte », poursuit le jeune développeur. Une fois passée cette étape, l’utilisateur peut créer et lancer sa collecte de fonds (cagnotte ou compagne), via un gestionnaire accessible depuis le tableau de bord. Cette fonctionnalité débouche sur un monde d'informations : des données sur les vues et les interactions, ainsi que la liste des contributeurs, prête à être téléchargée pour une consultation.

« Les utilisateurs peuvent également connecter leurs réseaux sociaux pour étendre leur communauté, partager des actualités sur leur projet, et choisir entre un mode de campagne privé ou public selon leurs préférences », explique l’équipe projet. Enfin, une fois la campagne terminée, il est possible d'effectuer la demande de reversement des fonds collectés.

Le plafond pour la collecte de fonds (stockés auprès d’un opérateur agréé) est de 3 millions FCFA pour les comptes gratuits, élargi à 500 millions de FCFA pour l’offre Pro (avec coaching et assistance personnalisée). La tarification de l’offre Expert (sur demande), embarque la rédaction de projet, en son sein. 

« Bien évidemment, nous percevons une commission sur chaque transaction opérée », précise l’équipe, qui annonce d’ores et déjà travailler sur de nouvelles plateformes (application mobile, logiciel associatif et espace dédié aux organisations).

Si « plusieurs entrepreneurs et entités sont venus aux nouvelles », Fintou espère décoller rapidement, et s’imposer comme la référence du crowdfunding dans le pays et dans la sous-région. Pour commencer.

Publié dans TIC

Au Togo, le secteur de la santé n’a pas échappé à la vague de solutions digitales et innovantes portées depuis quelques années par des acteurs de tout bord. Depuis la mi-2023, MLA Care, un service digital pensé par de jeunes professionnels togolais de la santé, s’érige en un rempart contre les maladies cardiovasculaires ou non transmissibles devenues au fil des années, un véritable problème de santé publique.

« Surveillez vos paramètres vitaux, donnez-vous les meilleures chances de rester en vie ». C’est l’un des nombreux slogans que lance depuis plusieurs mois la MedStudents Leaders Association, la jeune organisation engagée dans la lutte contre les maladies non transmissibles. Au Togo où infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux (AVC), diabète, cancer et autres maladies chroniques respiratoires comme l’asthme, sont devenus légion, il y avait urgence, explique Kiki Wilfried Akue, l’un de ses promoteurs.

Contrairement aux autres initiatives de santé, avec MLA Care, c’est le personnel de santé qui se déplace vers le patient. Cette approche permet au patient de gagner du temps et de discuter plus longuement avec son soignant. De plus, le patient devient plus assidu du fait que le personnel de santé se déplace de lui-même. Ces différents éléments contribuent à la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à diverses maladies”, souligne le praticien.

L’entreprise propose dans ce sens une application, MLA Care, basée sur un suivi digital des paramètres vitaux tels que la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la température ou encore les paramètres anthropométriques (poids, taille, âge, périmètre ombilical) et la glycémie. Le patient y est inscrit, avec sa localisation et son numéro de téléphone, et voit ses paramètres vitaux enregistrés et actualisés après chaque visite. En cas d’anomalie, l’état du patient est représenté par un bouton qui se colore en rouge.

L'équipe, composée de 30 personnes, plus précisément des administrateurs et agents de terrain, se déplace à domicile pour effectuer ces contrôles réguliers et offrir un counseling fréquent sur un mode de vie sain. Pour les patients ayant une pathologie chronique sous-jacente, une prise médicamenteuse régulière est privilégiée.

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Briser le mur de réticence

Malgré un engouement manifeste, observé parfois sur le terrain, le projet rencontre encore des défis de taille, notamment le désistement de nombreuses personnes intéressées, notamment en raison de contraintes financières.

La population a globalement accueilli positivement cette nouvelle approche des soins de santé. Beaucoup sont reconnaissants du fait que l’on se soucie de leur santé, bien que certains restent méfiants vis-à-vis des nouvelles technologies”, précise Wilfried Akué.

Reconnaissance à l’international

Si elle n’est pas encore adoubée sur le plan national, MLA Care se distingue déjà au-delà des frontières.

L’année dernière, l’initiative s’est vu ainsi décerner le 2ème Prix du Falling Walls, un concours international qui récompense les projets scientifiques les plus prometteurs. En outre, à Emerging Valley 2022 et Viva Tech Paris 2023, deux des plus importantes messes des solutions digitales en France et en Europe, l’application a présenté ses fonctionnalités et s’est mise en relation avec de nombreux acteurs. Enfin, la start-up a été sélectionnée pour faire partie du programme l'Afrik De Demain porté par le média Ocean's News

Grandes ambitions pour le futur

Fort de ces bonnes perspectives, MLA Care ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’équipe, composée de professionnels de santé formés par l’État togolais (médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes, techniciens supérieurs de laboratoire, entre autres), entend renforcer sa croisade pour le bien-être des populations.

D’ailleurs, le tableau de bord prévisionnel des prochaines années indique un quota de 5.000 nouveaux abonnés à inscrire, une place sur le podium des plateformes de soins de santé continentales, ou encore des ratios encourageants à atteindre dans la diminution des taux de décès ou des complications. 

MLA Care est encore à ses débuts, et il est trop tôt pour évaluer son impact sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles. Notre ambition est d’améliorer et prolonger l'espérance et la qualité de vie de la population togolaise”, conclut Wilfried Akue.

Publié dans Santé

Huit startups représentent actuellement le Togo au sommet international Tech Afrique - Europe, Emerging Valley, qui se tient depuis hier lundi 27 novembre 2023 à Marseille, en France et ce, pour deux jours. Il s'agit d'Anaxar, spécialisée dans la mobilité et le transport, Semoa, active dans les services financiers, Makifaa, une société de gestion d'images, puis Clinicaa, qui opère dans la santé, G-Avicole, Ego Transfer, Suisco, et Trankyl. Ces acteurs représentent ainsi une grande variété de domaines allant de la logistique à la santé, en passant par la finance et l'éducation.

Ces entrepreneurs y participent notamment à des panels et ont l'occasion de réseauter avec plus de 250 startups et 50 investisseurs venant de 70 pays d'Afrique et d'Europe.

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Parmi les temps forts de leur participation, une table ronde intitulée "Le Togo : Un écosystème startup prêt à décoller !" mettra en lumière le potentiel exceptionnel des acteurs togolais et leur ambition de faire du pays, un hub de l'innovation en Afrique de l'Ouest. Notons que cette participation bénéficie de l'appui de l'Agence Togo Digital (ATD) du Ministère de l'Économie Numérique et de la Transformation Digitale (MENTD), avec le soutien du projet #ProDigiT de la coopération allemande (GIZ - Togo), au Togo.

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Publié dans Formation

Le Togo vient de clôturer son Marché international de l'artisanat, événement biennal destiné à mettre en lumière les réalisations et le génie de ses acteurs. A Lomé, une galerie ouverte en plein contexte pandémique s’affirme depuis, comme l’une des principales vitrines de ce secteur qui représente près de 20% du PIB national et agrège plus d’un million de personnes. Togo First y a fait un tour.  

Niché à deux pas de l’ancien Hôtel de ville de Lomé, un lieu particulier détonne dans le paysage urbain depuis mai 2021. Murs artistiquement décorés, couleurs vives, portail d’entrée revisité en style traditionnel, et une inscription difficile à rater pour le passant : Galerie d’art Coin du Terroir, Entrée libre.

Propriété privée jadis, le lieu bâti sur deux niveaux a été depuis transformé en un temple de la célébration de la diversité artisanale et culturelle du Togo. A l’intérieur, sculptures, objets d’art et accessoires côtoient les tableaux et autres produits locaux exposés sur les étagères.

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En tout, pas moins de 1500 œuvres, englobant un spectre varié de thèmes artistiques, habitent cette galerie au croisement du rustique et du contemporain.

Mettre en lumière le savoir-faire de nos ancêtres, souvent qualifiés d'illettrés, alors qu’ils sont dotés d’une forme d’intelligence et s’adonnent à l’art de la similitude, c’est tout le sens de ce que nous faisons”, explique la maîtresses des lieux, Justine Edorh.

Des ressources humaines à l’art

L’histoire de cette quadragénaire passionnée devait s’écrire pourtant bien loin du monde de l’art.

Née en 1974 à Accra, elle se forme en secrétariat à Lomé après ses études primaires au Ghana. S’en suivront deux décennies d’activités professionnelles durant lesquelles, elle sera tour à tour rédactrice de journal, hôtesse d’accueil dans une compagnie aérienne, assistante de direction, hôtesse de l’air, assistante administrative, puis directrice des opérations.

Si sa passion pour l’art, en particulier les masques et les bijoux en perles, ne cesse de grandir au fil de ses pérégrinations, c’est en 2019 qu’elle décide de s’y consacrer pleinement en dédiant un cadre qui servira de vitrine à la promotion de toutes les œuvres artistiques et également aux produits locaux. L’ambition, confie-t-elle, est d’ajouter une touche nouvelle à la valorisation du riche patrimoine artistique et culturel dont dispose le pays.

La réalisation de cet idéal prend deux ans, au cours desquelles l’entrepreneure multiplie les contacts, convainc, mobilise, et repense l’aménagement au sein de sa demeure.  

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Les artisans, dont les œuvres seront exposées sur la base d’une collaboration, font l’objet d’un long et minutieux processus de sélection. “L’un des engagements de la galerie est également de rendre les œuvres d’art accessibles à tous”, explique d’ailleurs la promotrice.

Reconnaissance

Deux ans après, les engagements se sont concrétisés, et la mayonnaise semble avoir pris. Dans les différentes pièces réservées à l'exposition, les sculptures côtoient les tableaux et autres objets décoratifs issus de diverses contrées du pays et du continent.

En dehors de ses murs, la galerie s’est également illustrée, en participant à une douzaine de foires au Togo, au Congo, au Burkina, ou encore en Côte d’Ivoire. Résultat, plusieurs milliers de visiteurs enregistrés depuis 2021.

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Renforcer la production locale et s’imposer à l’international

Pour Justine Edorh, il s’agit désormais de capitaliser sur ces acquis, et avancer, malgré les nombreux défis encore rencontrés. L’une des perspectives est d'ailleurs d'établir une unité de production artisanale et artistique locale, qui renforcerait la capacité de la galerie à répondre à la demande de plus en plus croissante.

Également, la promotrice entend se consacrer à la question de l'acheminement des œuvres d'art à l'international, qui occasionnent notamment des coûts de fret considérables, et empêchent le plein rayonnement de l’artisanat togolais à l’étranger.

Nous pouvons y arriver, nous avons le potentiel”, assure-t-elle.

Publié dans Gestion Publique

La Fondation Mablé Agbodan présente l’artiste togolais, Gustave Akpéhou Djonda, à l'exposition "Portraits, regards d'aujourd'hui" qui se tient du 23 au 26 novembre 2023 à Paris. Cette exposition met en lumière une collection de cent sculptures en terre cuite et rouillée, toutes représentant des têtes et des visages.

Gustave Akpéhou Djonda, artiste autodidacte originaire du Togo, est né en 1972 à Lomé. Sa collection intitulée "100 Têtes sans Visages", explore l'histoire de l'humanité, mettant en avant des visages tantôt connus, tantôt anonymes, et racontant des histoires individuelles ou collectives, parfois empreintes de souvenirs sombres tels que les mémoires des esclavages et des génocides. 

L'artiste Gustave Akpéhou DJONDA, en tant que membre de l'"école de Lomé", un mouvement d'artistes autodidactes engagés, poursuit sa mission de création artistique engagée depuis 1998. Son travail a par aileurs été exposé à travers l'Afrique et au-delà.

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Pour la fondation de la créatrice togolaise Mablé Agbodan, ce soutien à cette exposition et à l'artiste, est une contribution à la promotion des métiers d'art, du design et de l'artisanat. Elle s'inscrit dans une démarche de valorisation des ressources locales et indigènes, tout en promouvant le développement humain durable, notamment auprès des jeunes et des femmes, ainsi que des communautés à la base. 

L’initiative s'inscrit, du reste, dans la continuité des efforts, visant à améliorer les conditions de vie socioéconomique au Togo et au-delà.

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Publié dans Culture

Au Togo, malgré une popularité indéniable, l'industrie de l'arachide se heurte à une série de défis. Les consommateurs, devenus de plus en plus exigeants, aspirent à une qualité irréprochable pour les produits qu'ils acquièrent, et nombreux sont ceux qui disent avoir eu de la déception en ouvrant un pot de pâte d'arachide qui ne répondait pas à leurs attentes. C'est dans ce contexte que Yao Victorine, linguiste de formation, a décidé de relever le défi et de créer sa propre entreprise en 2021 : Arach-Togo, qui se donne pour mission de transformer le panorama de l'industrie de l'arachide, tout en offrant des produits de haute qualité, élaborés avec soin et dans le respect des normes. Lecture. 

Disponibles en boîtes de 500 grammes, 1 kg, 1.5 kg, 2.5 kg, 5kg, les produits de l’entreprise s’alignent, d’après Victorine, sur une démarche qualité et sécurité. La promotrice explique : “Chaque arachide est soumise à un tri minutieux, pour éliminer tout matériau défectueux ou inadéquat. Après la torréfaction, les arachides sont dépulpées et tamisées pour éliminer toutes les impuretés potentielles. Le broyage est effectué avec une précision scientifique avec production d’une texture parfaitement homogène. Le conditionnement s'effectue dans des conditions stériles, qui préservent la fraîcheur du produit”.

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Mais Arach-Togo ne s'arrête pas là. Pour répondre aux besoins changeants de sa clientèle et conquérir de nouveaux marchés, elle diversifie ses produits. Au-delà de la simple pâte d'arachide, l'entreprise crée des dérivés innovants, adaptés aux goûts locaux et internationaux, selon la promotrice.

Un parcours sans accompagnement initial

L'entrepreneuriat est un voyage qui commence souvent avec des ressources limitées mais un rêve infini. Dans le cas d'Arach-Togo, le chemin a été pavé de défis et d'engagements soutenus. Toutefois, après un an d'efforts inlassables, l’entreprise a bénéficié de divers programmes d'accompagnement de structures à l’instar d’Innov’up Togo, KD Group ou encore Miawodo.

En ce qui concerne l'avenir, Arach-Togo ne manque pas d'audace. À court terme, elle aspire à accroître sa capacité de production tout en renforçant sa présence sur le marché. Le plan prévoit une diversification de la gamme de produits ainsi qu'une expansion géographique visant à couvrir toutes les régions du Togo. “L'objectif ultime est de voir les produits Arach-Togo trôner fièrement dans les rayons des supermarchés, en tant que symbole incontesté de qualité”, nous confie sa promotrice.

Un engagement : l’hygiène…

Dans le secteur exigeant de l'industrie alimentaire, la qualité et la sécurité sont des impératifs non négociables”, confie Victorine. Quant à la chaîne de traitement, elle précise : “Chaque arachide entrant dans nos installations est soumise à un tri minutieux, pour l’élimination de tout matériau défectueux ou inadéquat. Après la torréfaction, les arachides sont dépulpées et tamisées pour éliminer toutes les impuretés potentielles. Le broyage est effectué avec une précision scientifique avec production d’une texture parfaitement homogène. Le conditionnement s'effectue dans des conditions stériles, qui préservent la fraîcheur du produit ”.

…et une stratégie digitale au service des clients

Outre la diversification de ses produits, Arach-Togo embrasse la transformation digitale comme un levier stratégique majeur. Dans un monde de plus en plus connecté, l'entreprise a reconnu l'importance de la présence en ligne et des services numériques pour satisfaire sa clientèle. Victorine souligne que l'entreprise a mis en place des systèmes de commande en ligne efficaces qui permettent aux clients de passer des commandes en quelques clics, et de suivre leurs livraisons en temps réel et de bénéficier d'un suivi personnalisé.

Atténuer les risques par anticipation

La gestion des risques occupe une place cruciale dans le monde des affaires, surtout pour les entreprises cherchant à maintenir leur pérennité. Arach-Togo, consciente de cet impératif, a opté pour une approche proactive visant à anticiper et à minimiser les risques potentiels. Dans ce sens, la responsable déclare :  "Nous évitons toute action susceptible d'entraîner un risque indésirable."

Face aux fluctuations du marché des matières premières, Arach-Togo a élaboré une stratégie astucieuse. Plutôt que de subir passivement les variations de prix, l'entreprise transforme ses matières premières en produits dérivés, lorsqu'elles abondent. Par ailleurs, elle arpente le chemin des partenariats et des collaborations pour affermir sa position sur l'échiquier, et où la sous-traitance est une option envisagée pour optimiser ressources et compétences.

Aussi, la réduction de la consommation des ressources, le remplacement des ressources non renouvelables, la réutilisation des matières premières pour limiter les déchets et le recyclage des emballages font partie intégrante de sa politique de développement durable. “À plus long terme, Arach-Togo envisage la création de ses propres champs d'arachides pour s’assurer un approvisionnement régulier en matières premières”, nous confie la promotrice.  

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