Renforcer les capacités des jeunes artisans Togolais et leur offrir des opportunités. C’est la mission que s’est donnée la ministre du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes.

Comme une chasseuse de talents, Victoire Tomegah Dogbé multiplie les rencontres avec les jeunes entrepreneurs Togolais. Après avoir visité trois jeunes entrepreneurs la semaine dernière, ce mardi 29 mai, la ministre accompagnée de l’Ambassadeur de Chine, a mis le cap sur l’atelier d’Ayité Gaba, créateur de la marque Franco Dimélo, spécialisée dans la couture et broderie, et surtout, dans la broderie chinoise.

Faisant partie d’une cohorte de six (06) artisans ayant bénéficié d’une formation de 3 mois en Chine sur les techniques de broderie chinoise en 2017, le jeune homme qui dirige un atelier de 45 apprenants impressionne plus d’un. Avec le diplomate chinois, Victoire Tomegah Dogbé a encouragé le jeune entrepreneur Togolais, tout en réitérant son engagement à continuer à appuyer le secteur de l’artisanat à travers des initiatives comme la formation en Chine.

« Nous souhaitons qu’à l’avenir, on puisse donner plus d’opportunités à d’autres jeunes de faire cette belle expérience de la Chine, c’est-à-dire aller apprendre pour pouvoir améliorer ce qu’on sait faire », a déclaré la patronne de l’artisanat togolais.

« J’ai appris par cette belle expérience que les jeunes Togolais sont très doués dans leur travail. Ceci nous encourage à encore faire plus, surtout dans le domaine de la technologie », a assuré Liu Yuxi, Ambassadeur de Chine au Togo.

Le Diplomate n’a pas manqué de féliciter le gouvernement togolais pour les efforts qu’il fournit à l’endroit des jeunes.

Fiacre E. Kakpo

Publié dans Formation

Son rêve : bâtir une entreprise à succès continental à partir du Togo. Pour y arriver, Edeh Dona ETCHRI peut compter sur un impressionnant talent oratoire et une détermination féroce. Car à 31 ans, il a déjà une solide carrière d’entrepreneur derrière lui.

Le parcours est pour le moins atypique. Baccalauréat scientifique, études supérieures d’anglais et de gestion... Avant de découvrir il y a bientôt dix ans le monde de nouvelles technologies en autodidacte.

Il créé en 2011, EDZEPROCOM INFO, sa première entreprise avec laquelle il lance « E-orga », premier système de sécurisation de tickets, de billets et de documents au Togo. « Le E-orga est venu au secours des organisateurs de spectacle et de ceux qui travaillent dans la billetterie». Son système de sécurisation lui vaut en 2014 le prix de l’émergence professionnelle de l’Agence Nationale pour la Promotion de Garantie de Financement (ANPGF). Un système qui a été sollicité par les éliminatoires CAN MONDIAL AFRIQUE DU SUD 2013 comptant pour le match Togo-Gabon, ou encore par la 10è foire internationale de Lomé et par la plupart des grands spectacles à Lomé.

Il lance dans la foulée MIABETOGO MARKET, une plateforme de E-commerce afin d’offrir de la visibilité aux entreprises. Puis WassaSMS une plateforme de SMS marketing qui permet aux entreprises de communiquer avec leur clientèle.

Son application numérique citoyenne Doomevi destinée à favoriser la démocratie participative lui permet d’être lauréat connexions citoyennes 2016 parmi les 15 jeunes d’Afrique francophone sélectionnés par CFI Médias (Agence Française de la Coopération Média). Ce qui lui permet de renforcer ses capacités en gestion de projets numériques avec des formations à Paris, au Sénégal, au Bénin et en Côte d’ivoire au cours de l’année de 2017.

A la tête désormais de la société CLIN SARLU, Dona Edeh ETCHRI a créé «e-agribusiness », une application destinée à « révolutionner le secteur agricole au Togo en prenant en compte les populations à la base ».

Il s’agit en réalité d’une plateforme de mise en relation des acteurs du secteur agricole. Elle permet aux agriculteurs (y compris les plus vulnérables) vivant dans les zones les plus reculées et ne disposant ni d'Internet, ni de smartphones, de trouver de nouveaux débouchés pour leurs productions sur les marchés locaux, régionaux et internationaux. Et d’autre part il met à la disposition des acheteurs des informations pertinentes pour faciliter leurs achats.

Le même système permet de recevoir des conseils d’experts sur les nouvelles méthodes culturales et la météo par SMS pour éviter les risques liés aux aléas climatiques lors de l'étape de production.

Le mérite de la plateforme est également de disposer d’un centre d’appel en langues locales qui permet aux acteurs, la plupart étant analphabètes, d’accéder à des fonctionnalités disponibles sur le canal SMS, USSD, application mobile (play store) et le site web (www.e-agribusiness.com). A noter encore l’introduction des services tels que l’épargne, le financement agricole, l’assurance (santé, individuel accident, perte de récolte, matériel agricole) avec les institutions bancaires et d’assurance classiques.

Un projet avec lequel il remporte en mai 2016 le premier prix des applications innovantes au Togo et le premier prix du Hackathon AgriPME 2017.

A trois mois du lancement du produit, depuis le 10 mai 2017, avec seulement quelques fonctionnalités offertes (la publication, la demande de contact, les alertes sur la disponibilité des produits agricoles par SMS, la consultation des prix du marché et le service météo pour les champs) e-agribusiness compte déjà plus de 3000 utilisateurs inscrits et on peut y retrouver des annonces provenant du Togo, du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire.

Prochaine étape, porter le nombre de ses salariés de 7 à 20 pour « bien couvrir le territoire », former le plus grand nombre d’agriculteurs à l’utilisation du système et ouvrir très vite les services financiers afin d’accélérer l’inclusion technologique et financière, et ainsi contribuer à l’amélioration véritable des conditions de vie des acteurs.

L’agriculture occupe plus de 70% de la population active et contribue à hauteur de 40% au PIB du Togo, l’introduction de cette innovation contribuera à coup sûr à la faire décoller davantage.

Publié dans Agro

Jus Délice, une société togolaise au capital d’environ 15 000 € (exactement 10 millions FCFA), créée seulement en janvier 2017, vient de lever le pactole de 2,6 millions € (1,7 milliard FCFA) auprès du fonds Moringa, fonds capital-investissement spécialisé dans les projets d'agroforesterie en Afrique subsaharienne et Amérique latine.

Ce deal est le troisième de rang pour le compartiment Africain du fonds, créé notamment à l’initiative de la Compagnie Benjamin de Rothschild (CBR), et soutenu par la Banque Africaine de développement (BAD).

Grâce à ce partenariat qui marque l’entrée du fonds Moringa au capital de l’entreprise togolaise, Jus Délice va produire du pur jus d'ananas haut de gamme, pressé à partir d'ananas bio frais. Dans le viseur, ce jus d'ananas togolais "pur jus", qualité premium, cible le florissant marché européen des jus de fruit naturels et sains qui représente actuellement plus de 50% de la consommation mondiale. Et dont la croissance annuelle est estimée à environ 10%.

L'investissement de Moringa permettra entre autres la construction de l'unité de transformation de jus la plus sophistiquée au Togo. Aussi visera-t-il le développement du vaste réseau de cultivateurs utilisant les méthodes de l'agriculture biologique avec l’appui de Label d'Or, une entreprise togolaise créée en 2012, actuellement la principale exportatrice de produits Bio.

Concrètement, Jus Délice bénéficiera d’un puissant réseau de producteurs réunissant plus de 7500 agriculteurs organisés en coopératives et repartis dans les filières ananas, papayes, mangues et oléagineux.

Avec ce nouvel horizon, Jus Délice se dote des moyens pour réaliser son ambition : devenir leader de la production de jus Bio de la région comme l’explique Gustav Bakoundah, son PDG.

Une vision partagée globalement du côté des investisseurs : « Notre objectif est de faire de l'entreprise [NDLR : Jus Délice] une référence en matière de jus Bio », soutient Clément Chenost, directeur d’investissement à Moringa.

Pour rappel, chaque année, le Togo produit 600 000 tonnes d’ananas très prisés sur le marché mondial.

Fiacre E. Kakpo

Publié dans Agro

Au Togo, quand on parle d’entrepreneuriat des jeunes, ça rime avec Ismaël Tanko. Modèle à 33 ans, il représente une jeunesse togolaise résolument décidée à changer le visage de l’entrepreneuriat, qui tente de se défaire du mythe de l’élitisme.

Togo First a rencontré pour vous le jeune promoteur de Tanko Timati, la PME spécialisée dans la transformation de tomates en purée sans additifs chimiques, qui tente actuellement de lever 250 millions de FCFA, à travers une ouverture de capital pour développer ses activités. Dans cette première partie de son interview où il donne sa vision de l’agro-industrie togolaise, Ismael nous confie son histoire. Parcours d’une vie, celle de l’entrepreneur-né.

Togo First : Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui est Ismaël Tanko et qu’est-ce que c’est que Tanko Timati ?

Ismaël Tanko (IT) : Ismaël Tanko est mon nom. Je suis un jeune entrepreneur. J’ai 33 ans. J’ai démarré mes activités génératrices de revenus, mes activités entrepreneuriales en 1999 avec un fonds de départ de 1000 FCFA. De fil en aiguille, d’activité en activité, en commençant par les papiers mouchoirs en passant par la photographie, la vente du jus de fruits, je suis arrivé en 2008, donc 11 ans plus tard, à créer ma première entreprise formelle qui était une entreprise de prestation de services informatiques à partir d’un crédit de 800 000 FCFA obtenu auprès de la Banque Régionale de Solidarité (BRS). Après 2008, et cette 1ère entreprise qui a plutôt très bien marché, en 2012 j’ai racheté pour 2 millions FCFA, encore sur un crédit de la BRS, l’entreprise d’un ami, qui avait un centre informatique et un cybercafé. En 2014, j’ai créé Tim Agro qui avait pour produits principaux les farines de maïs et les farines de manioc. Après Tim Agro, j’ai lancé en 2016, Tanko Timati qui s’appelait au départ Togo Timati.  

Togo First : Et comment expliquez-vous Tanko Timati?

IT : Tanko Timati est une purée de tomates naturelle, qui est sans additif, sans conservateur chimique, contrairement à tout ce que nous avons sur le marché aujourd’hui comme purée de tomates ou tomate concentrée qui ne contient que 40 à 45% de vraies tomates et qui contient plein de conservateurs chimiques. Notre purée de tomates se conserve pendant 24 mois ; elle est en bouteille et aujourd’hui nous sommes présents au Togo dans tous les supermarchés : Le Champion, dans certains supermarchés Ramco, dans tous les supermarchés Dauphine ; nous sommes présents aussi au Bénin, au Mali, au Niger et en Côte-d’Ivoire. De façon résumée, voilà qui je suis. Et ce qu’est Tanko Timati. Côté formation, j’ai fait une Maîtrise en Gestion et un Master en accompagnement à la création d’entreprise.

13992 in TogoFirst 13992 Ismal Tanko

Togo First : Comment vous est venue l’idée de lancer ce produit?

IT : L’idée de lancer Tanko Timati est partie d’un double constat ; le 1er constat est qu’en période d’abondance, en période de récolte de tomates, les paysans perdent une très grosse partie de leurs productions, ils perdent jusqu’à 30% de leurs récoltes. Il fallait trouver une solution à ce gaspillage. La 2è raison, c’est qu’à certains moments de l’année, on ne trouve pas de tomates sur le marché ; les tomates sont excessivement chères. Donc nous nous sommes dit pourquoi ne pas acheter quand c’est moins cher ; on règle le souci de marché et de débouché pour les paysans et puis on vend à un prix stable pour que les populations puissent être certaines qu’elles ne vont pas manger de la tomate à une certaine période de l’année et manger du piment pendant l’autre période.

Togo First : On a tendance à confondre Togo Timati et Tanko Timati. Où se trouve le pont?

IT : Nous sommes passés de Togo Timati à Tanko Timati pour deux (02) raisons fondamentales. La 1ère, nous sommes partis à l’Institut National de la ¨Protection Industrielle et on nous a dit que nous ne pouvions pas protéger Togo Timati parce que « Togo » est un nom usuel qui appartient à tout le monde, Timati également est un nom usuel qu’on utilise pour désigner la tomate ; donc on ne peut pas le protéger. C’est la 1ère raison. La 2ème raison, c’est que, quand nous avons commencé à envoyer les produits dans les autres pays, les gens ont commencé à demander là-bas pourquoi ce sont des produits qui viennent du Togo ; pourquoi est-ce qu’on n’en fabrique pas chez eux ? Alors nous nous sommes dit. Attention !  Il ne faut pas nous créer de la concurrence sur place. Autant prendre un produit qui ait un nom neutre, un nom qui ne dit pas l’origine du produit, pour qu’il puisse être bien écoulé surplace et qu’il n’y ait pas de concurrence.

Togo First : Vous avez eu de la facilité à décrocher le financement de la BRS…y-a-t-il eu accointance ?

IT : Non non! Il n’y a pas d’accointance. Au départ, quand la BRS est arrivée à Lomé, j’ai l’impression que l’optique dans laquelle elle s’est implantée à Lomé, c’était de pouvoir démocratiser le crédit, faciliter l’accès au crédit. A ce moment, ils ne demandaient pas de garantie en tant que telle; ils demandaient juste qu’une personne caution vienne signer pour vous et à l’époque, c’était ma maman. Ma mère avait signé pour moi et j’avais déposé juste 10% du montant que je voulais, 10% de 800 000 FCFA. Autrement dit, j’avais déposé 80 000 FCFA comme garantie financière et ma mère avait signé pour moi.

Mais la seconde fois, les conditions ont été durcies parce qu’ils (les responsables de la BRS) ont dit qu’il y avait certains jeunes qui ne remboursaient pas, qu’ils n’étaient pas sérieux. Donc la seconde fois, au lieu de 10% de garantie financière, ils ont exigé 20%.  J’avais donc déposé les 20% de garantie financière et quelqu’un avait signé pour moi. Et en plus, il fallait quelqu’un qui devait payer pour vous au cas où vous ne le faites pas. Aujourd’hui la BRS n’existe plus ; elle a entretemps été rachetée par Oragroup.

Togo First : Comment voyez-vous l’évolution de l’agro-industrie en Afrique subsaharienne plus particulièrement au Togo ?

IT : Je dirai que la complexité, à mon sens, de l’agro-Industrie au Togo vient du fait qu’elle nécessite beaucoup d’équipements qui coûtent cher en général et que derrière, jeunes que nous sommes, n’avons pas forcément les moyens d’acquérir ces équipements sur fonds propres ; nous n’avons pas des facilités bancaires non plus pour prendre des crédits et acquérir ces équipements ; ce qui oblige tout jeune qui veut se lancer dans l’agro-Industrie à commencer très petit ; à acheter des équipements disons artisanaux et qui ne lui permettent pas de faire ses preuves, de démontrer sur le terrain qu’il est capable de ceci, il est capable de cela ou de mettre à disposition des produits qui peuvent attirer l’attention ; qui peuvent plaire au consommateur : et ce n’est que quand il aura démontré cela qu’il pourra trouver des institutions de l’Etat ou des personnes physiques pour l’accompagner vers ce qu’on appelle vraiment l’agro-Industrie. Voilà…

(La suite de cette interview la semaine prochaine)

Propos recueillis et transcris par Fiacre E. Kakpo et Séna Akoda.

Publié dans Agro

Quand le souci de régler le problème de malnutrition chez les enfants rencontre une volonté d’entreprendre et de créer de la richesse pour soi et pour les autres, on obtient « Etablissement Binayah », spécialisé dans la production d'épices et de farines enrichies.

Sa promotrice, Bolognima Anouton Claire, qui a surfé sur des marées, a bien voulu nous parler de ses débuts, sa motivation, ses contraintes et difficultés. Même si elle relève ses succès, elle n’insiste pas moins sur ses besoins de financement dans une perspective de croissance et de production à moindres coûts. Car, c’est uniquement lorsque les coûts et le temps de production seront moindres que ses produits seront plus accessibles à la population, assure-t-elle. Lecture !

Togo First : Comment avez-vous eu l’idée de produire des farines alimentaires ?

B.A.C : J’ai constaté qu’au Togo les enfants étaient malnutris. Dans ma propre famille, nous avons eu des ennuis de santé, carence en fer, sang. J’ai donc voulu régler ce problème dans ma famille et soutenir tous  les enfants au Togo en produisant et en mettant à disposition des farines alimentaires qui puissent remonter leur système immunitaire, le fer, le sang ; être en bonne santé comme tous les enfants …

Nous composons nos farines avec les céréales qu’on peut trouver au Togo comme le mil, qui est très nourrissant et qui comporte l’acide folique. Beaucoup trouvent banale cette céréale et ignorent tous ses bienfaits. Le plus souvent, on  le retrouve au nord. Ma farine préférée, je l’appelle « Manne Farine de Moringa » qui est aussi très nourrissante qui se compose du soja, de la souche, des épinards, de Moringa et autres. C’est une farine qui est certifiée par l’ESTBA (ndlr : Ecole supérieure des Techniques et Biologie Alimentaires) et c’est très bien. Elle a un pourcentage en fer et est riche en d’autres éléments nutritifs.

12419 marchands

« Je suis très contente que les gens apprécient mes produits. »

Togo First : Que faisiez-vous avant de vous lancer dans l’auto-emploi ?

B.AC : Après l’école, j’ai eu une formation en maraîchage. En plus de cela, mon père est paysan ; je m’intéressais beaucoup à l’alimentation. En Allemagne, j’ai également fait des études en nutrition. Pour composer la farine, je sais que dans telle céréale, on peut trouver telle quantité de ceci ou cela et quand je fais la combinaison, je cherche à certifier. Une fois qu’on l’approuve, je mets cela sur le marché. J’ai jugé nécessaire d’avoir un marché complémentaire et je m’intéresse à tout ce qui est légume. Je vends les épices, ou mélange d’épices, le curcuma que je me suis mise à cultiver, l’ail, le gingembre en poudre, etc.

Nous mettons en valeur tout ce qu’on peut trouver au Togo. Nous faisons par exemple des confitures  avec des mangues parce qu’en saison des pluies, il y a beaucoup de gaspillages. On conserve les mangues, les tomates et tout ce qu’on peut trouver.

Togo First : Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontée au quotidien ?

B.AC : Il faut dire que nous travaillons manuellement et les choses vont très lentement. Tout de suite, on constate que c’est la fin du mois et il faut payer le personnel… on a le problème de débouchés aussi ; on a un problème de place ; il faut trouver une place appropriée. Nous avons également des problèmes d’argent. Nous voulons mettre des machines plus performantes pour mieux satisfaire la population. Parce que s’il pleut, c’est avec le séchoir solaire qu’on se débrouille mais ce n’est pas aussi grand pour satisfaire toute la population, quand même.

Togo First : A vous suivre, la demande de vos produits est si forte que vous ne parvenez pas à satisfaire les commandes, pourtant vous disiez tantôt avoir des difficultés pour trouver des marchés.

B.A.C : Oui, la demande est très forte quand bien même nous n’avons pas commencé la publicité. C’est vrai. Les gens que nous avons touchés de bouche à oreille sont si nombreux. Il faut courir au moulin pour les satisfaire. Ce n’est pas vraiment ce que nous voulons. Notre souhait, c’est d’avoir tous les produits un peu partout pour que la population elle-même puisse s’approvisionner. Je fais les foires, même internationales, mais ce n’est pas encore ça. Il faudrait mettre un accent sur la communication pour mieux booster les choses.

Togo First : Parlez-nous un peu de vos succès

B.A.C : Des succès, j’en ai eu effectivement. Nous avons commencé tout petit. Je suis très contente que les gens apprécient mes produits. Les commerciaux que j’interroge sur ce point, me font souvent le rapport selon lequel les produits sont appréciés à 100%, parfois à 90%, parfois à 80%. Mais pour être raisonnable, je peux vous assurer que mes produits sont appréciés. Ils sont naturels et ne comportent aucun mélange chimique.

Donc, la satisfaction du client est un motif de satisfaction pour moi-même. Ce n’est pas encore grand-chose mais, je suis parvenue à créer de l’emploi pour moi-même et pour d’autres personnes ; c’est déjà un succès. On a pu résoudre aussi le problème d’emballage. Effectivement, nos produits ne sont pas exposés au soleil comme au marché ; les supermarchés les acceptent quand même ; comme le « supermarché La Concorde », les dauphines, les RMS et les supermarchés comme Epiceries « Le Levant » ; « RAMCO » bientôt. Parfois, nous sommes à 50 000 FCFA par jour, 30 000 FCFA par jour et quelquefois, s’il n’y a pas le marché, 20 000 FCFA par jour. Mensuellement, nous sommes à 1 000 000 FCFA.

Togo First : Quel est votre prochain challenge ?

B.A.C : Je veux avoir des séchoirs performants ; je me bats  pour en finir avec la production manuelle. Il faut avoir des machines pour accélérer le processus de production ; c’est cela, mon rêve. Quand on passe tout le temps pour faire la production, on calcule ce temps et le produit devient un peu cher et réservé à une certaine catégorie de personnes ; or moi je veux que le produit soit accessible à toutes les bourses. Il me faudra du financement conséquent. Le PRADEB nous a financés. Mais on n’a pu avoir qu’un séchoir. Dans les années à venir, il faudrait que ma structure soit stable, c’est ça mon plus grand défi.

Togo First : Avez-vous un message pour les jeunes Togolais en quête d’emploi ?

B.A.C : C’est très passionnant d’entreprendre. Je ne dis pas que vous aurez votre succès en dormant ; il y a vraiment des nuits sans sommeil ; il faut réfléchir…, cela te pousse à être responsable car tu es devenu chef de ton entreprise. Aucun paresseux ne peut entreprendre.

Le champ est trop vaste  libre ; il y a tellement de créneaux porteurs au Togo…, dans n’importe quel domaine on peut entreprendre ; c’est à chacun de se demander qu’est-ce qu’il est capable de faire… d’ailleurs on n’a pas de concurrent. Même si nous sommes dans l’agroalimentaire où on est en concurrence avec les produits venant de l’extérieur, tout le monde a compris au Togo que les produits naturels sont préférables. Donc à chacun d’oser.

Propos recueillis par Séna Akoda

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] t o g o f i r s t . c o m

Please publish modules in offcanvas position.