A seulement quelque deux mois des élections locales prévues le jeudi 10 juillet 2025, les acteurs politiques togolais suggèrent des ajustements.
C’était à la faveur de la dernière réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), qui a tenu sa 21e session hier, mardi 26 mai, permettant de faire un état des lieux du processus électoral en cours et de recueillir les propositions des partis politiques.
Renouveler la CENI
Les parties prenantes ont abordé notamment la question du renouvellement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), toujours en suspens. « Nous interpellons le président de l’Assemblée nationale pour qu’il initie ce renouvellement, qui tarde à venir », a lancé Me Tchassona Traoré, président du CPC.
Autre sujet de préoccupation : le récent décret du 21 mai 2025 qui modifie le nombre de délégués dans les commissions électorales locales. Certains partis estiment que ce changement, intervenu en pleine phase préparatoire, complexifie les opérations de terrain. Plusieurs participants ont plaidé pour une suspension ou un retour au cadre de 2019, voire un report du scrutin si le décret est maintenu.
Dans cette même veine, les acteurs ont de nouveau suggéré de repousser la date limite de dépôt des candidatures, fixée au jeudi 29 mai (jour férié pour l’Ascension), afin de garantir une participation équitable.
En marge de ces échanges, Hodabalo Awaté, ministre chargé de l’Administration territoriale, s’est engagé à transmettre l’ensemble des recommandations au président du Conseil, tout en laissant entrevoir de possibles ajustements dans les jours à venir.
Le groupe EDF, à travers sa filiale EDF Renewables, a récemment obtenu un prêt senior de 10 millions de dollars de Mirova, société de gestion affiliée à Natixis Investment Managers et spécialisée dans l’investissement durable.
Cette facilité va lui permettre de renforcer sa plateforme EDF Energy For All, dédiée aux solutions solaires hors réseau en Afrique, notamment au Togo.
En effet, grâce à ces ressources, issues du fonds Mirova Gigaton, EDF poursuivra son déploiement dans des pays africains comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Afrique du Sud, et le Togo, via sa co-entreprise Bboxx EDF Togo. Ce partenariat vise à étendre l’accès à des kits solaires domestiques, pompes à eau et systèmes agricoles solaires dans les zones rurales non connectées aux réseaux traditionnels.
« Grâce à ce soutien, nous pourrons fournir une électricité décarbonée à 5 millions de personnes d’ici à 2030 », a indiqué Xavier Rouland, directeur des projets off-grid chez EDF Renewables.
Ce soutien intervient alors que plus de 80 % des personnes sans électricité dans le monde vivent en Afrique subsaharienne. Le solaire hors réseau s’impose comme une solution clé. Selon la Banque mondiale, ce modèle représente déjà 55 % des nouvelles connexions entre 2020 et 2022, et nécessitera 21 milliards USD d’investissements cumulés à l’horizon 2030 pour atteindre son plein potentiel.
Au Togo, Bboxx-EDF a notamment déployé le projet d’électrification rurale Cizo, et n’est pas le seul acteur du solaire au Togo. Le pays a récemment lancé plusieurs projets dans le développement de l’énergie solaire, réseau et hors réseau. Il a ainsi obtenu 26,5 millions d’euros de la BAD pour une centrale solaire photovoltaïque de 62 MWc à Sokodé. Par ailleurs, il y a quelques semaines, le groupe chinois TBEA lançait les travaux de construction d’une autre centrale solaire à Dapaong, au nord du pays.
Ayi Renaud Dossavi
Au Togo, la délivrance des permis miniers pour la prospection et la recherche de substances minérales est temporairement suspendue. Un arrêté émanant du ministère des Mines et des Ressources énergétiques a été publié récemment à cet effet.
Selon la note ministérielle consultée par Togo First, cette mesure constitue une « pause stratégique » en prélude à une réforme en profondeur du Code minier. « Il s’agit d’une pause stratégique, le temps de doter notre pays d’un cadre juridique plus adapté, plus rigoureux, et tourné vers la durabilité, la transparence et l’inclusion », indique le ministère.
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— Ministère des Mines et des Ressources Énergétiques (@mineenergie_tg) May 23, 2025
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Cette décision s’inscrit dans la dynamique des réformes institutionnelles engagées sous la Ve République, instaurée à la suite de l’adoption de la nouvelle Constitution le 6 mai 2024. Une relecture du Code minier est déjà en cours et devrait aboutir à une mise à jour du texte, dans l’optique d’un encadrement plus strict et plus adapté de l’exploitation des ressources naturelles. Le ministère évoque à ce propos « un pas de plus vers un secteur minier plus responsable et plus équitable ».
Conformément à l’arrêté, la suspension concerne l’ensemble des substances minérales sur tout le territoire national, à l’exception des matériaux de construction et des minéraux industriels, exclus du champ d’application.
Le Code minier en vigueur, adopté en 1996 et amendé en 2003, est jugé inadapté aux standards internationaux actuels. « Il apparaît obsolète face aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques contemporains », relèvent les autorités.
Esaïe Edoh
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Le Togo veut mettre à jour sa stratégie digitale. Le ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale (MENTD) entame en effet la révision de sa stratégie nationale « Togo Digital » pour la période 2025-2030.
Un appel à manifestation d’intérêt vient d’être lancé à cet effet, pour recruter un cabinet ou un consultant qualifié chargé de cette mission stratégique. Ce dernier devra notamment dresser le bilan de la stratégie en cours, redéfinir les axes prioritaires, en accord avec les nouvelles réalités socio-économiques et technologiques, puis élaborer un plan d’action budgétisé.
L’accent sera mis sur l’innovation, l’inclusion numérique et la création de valeurs locales, avec pour horizon une économie plus résiliente et compétitive.
Cette mise à jour s’inscrit dans le cadre du Projet d’Accélération Numérique du Togo (PANT), soutenu par l’Association Internationale de Développement (IDA), du Groupe de la Banque mondiale.
Le consultant retenu disposera de trois mois pour livrer la nouvelle feuille de route numérique du pays. Les manifestations d’intérêt sont attendues au plus tard le 17 juin 2025.
Consulter l’appel complet.
Ayi Renaud Dossavi
Le Port autonome de Lomé vise de nouvelles évolutions pour améliorer sa compétitivité logistique. En fin de semaine dernière, l’Office Togolais des Recettes (OTR) et l’Union Professionnelle des Agréés en Douane du Togo (UPRAD-Togo) ont tenu une séance de travail, en vue de fluidifier davantage les opérations de dédouanement et renforcer la collaboration public-privé.
Les échanges entre ces deux acteurs ont porté notamment sur l’optimisation des procédures, la simplification des formalités et l’accélération de la digitalisation ; ceci dans un contexte où le Port ambitionne de consolider sa position de hub sous-régional, face à une compétition croissante.
Les deux parties sont d’ores et déjà convenues de maintenir un dialogue technique soutenu, afin d’identifier et lever les goulots d’étranglement logistiques.
Ces discussions s’inscrivent du reste dans le sillage des réformes engagées ces dernières années, telles que l’introduction du système informatique Sydonia World, ou encore l’automatisation de la gestion des risques. Des avancées qui ont déjà permis de réduire les délais de dédouanement et d’améliorer la transparence.
En 2023, les exportations de produits agricoles du Togo ont atteint 152,9 milliards FCFA, enregistrant une progression modérée de 2,5 % par rapport à 2022, selon des données officielles de la BCEAO, consultées par Togo First.
Pour le pays, cette année est marquée par des dynamiques contrastées entre les différentes filières.
Dans le détail, le cacao s’est affirmé comme le moteur principal de cette performance annuelle. Les recettes générées par les exportations de fèves brunes ont bondi de 54,7 %, atteignant 16,7 milliards FCFA, grâce à une augmentation significative des volumes exportés (+55,5 %), passant de 8357 à près de 13 000 tonnes.
Cette performance intervient malgré un léger recul du prix moyen de cession (-0,5 %) pour la période, notamment sur fond de hausse des collectes.
À l’opposé, la filière coton a continué sa descente. En 2023, les ventes extérieures de fibre ont chuté de 32,1 % en valeur, à 19,1 milliards FCFA, selon la Banque centrale. Cette baisse résulte d’une désaffection croissante des agriculteurs togolais, qui se tournent vers des cultures jugées plus rentables comme le soja. Au total, la quantité de coton exportée a diminué de 27 %, pour s’établir à 16 511 tonnes.
Les exportations de produits alimentaires d’origine végétale, qui regroupent les oléagineux, les céréales, les farines, les fruits et légumes, ont progressé de 8,2 %, atteignant 109,1 milliards FCFA.
En comparaison, ce segment reste le plus dynamique, soutenu par la bonne tenue des exportations d’oléagineux (+9,6 %), notamment vers la CEDEAO. En revanche, les céréales et farines affichent un recul marqué de 35,7 %.
Notons que les exportations de matières premières agricoles comme les graines de coton et le bois ont, quant à elles, reculé de 26,2 %, à 2,9 milliards FCFA. L’Inde, le Burkina Faso et le Mali demeurent les principaux clients du Togo, s’agissant de ces produits.
Globalement, le pays partage ses performances entre des cultures de rente aux promesses contrastées et les cultures vivrières. De 2019 à 2023, les exportations agricoles du Togo sont passées de 110 milliards FCFA à près de 153 milliards, soit un taux de croissance annuel moyen d’environ 8,41 % sur la période, malgré des fluctuations observées certaines années.
Ayi Renaud Dossavi
En visite de travail à Kpalimé la semaine dernière (les 22 et 23 mai), Gwilym Ceri Jones, ambassadeur de l’Union européenne au Togo, a entamé un dialogue avec les autorités locales autour des défis et opportunités énergétiques.
La rencontre, inscrite dans le cadre du Plan d’action pour l’accès à l’énergie durable et au climat (PAAEDC), a mis en lumière les besoins d’électrification dans la commune de Kloto 1, tout en ouvrant la voie à de futurs partenariats dans les énergies renouvelables.
Selon le maire Winny Yawo Dogbatsè, 73,33 % des habitants ont accès à l’électricité, mais près de 20 % via des branchements précaires. L’élu local a ainsi plaidé pour une électrification plus équitable et durable, en pointant notamment la vétusté de la centrale hydroélectrique de Kpimé. Cette infrastructure, construite en 1972, est en effet aujourd’hui affectée par l’envasement et le dérèglement climatique.
Face à ce constat, les autorités locales de Kpalimé proposent notamment la réhabilitation de la centrale hydroélectrique et le développement de solutions solaires intelligentes.
À terme, l’UE pourrait jouer un rôle plus important dans la modernisation du secteur énergétique local.
Au Togo, les acteurs de la filière café-cacao ont bénéficié d’un appui en matériel végétal dans le cadre de la campagne agricole en cours. Au total, 129 000 jeunes plants de caféiers, cacaoyers et agroforestiers ont été remis aux producteurs en fin de semaine écoulée à Tové, dans la périphérie Est de Kpalimé, par l’ONG Avenir de l’Environnement (ADE), avec l’accompagnement technique et financier du Comité de coordination pour les filières café et cacao (CCFCC).
Cette mise à disposition qui s’effectue depuis quelques années déjà, s’inscrit dans la stratégie de relance et de structuration de la filière confrontée à de faibles rendements. Pour le compte de cette année, les plants seront répartis dans les huit préfectures du pays concernées par la culture du café et du cacao.
Dans le détail, 67 000 plants de cacaoyers, 30 000 de caféiers et 32 000 plants agroforestiers seront mis à la disposition des membres de la Fédération des Unions de Producteurs de Café et de Cacao du Togo (FUPROCAT), du Syndicat Indépendant des Acheteurs de Café et de Cacao du Togo (SIACCTO), ainsi que des producteurs indépendants.
L’initiative de l’ONG ADE inclut également un accompagnement technique global. Le CCFCC apporte aux producteurs un appui dans la gestion des feux de végétation et fournit des engrais adaptés pour améliorer la fertilité des sols. Des conseillers en gestion d’exploitation agricole seront également déployés afin de former les bénéficiaires aux bonnes pratiques culturales et à l’entretien des plantations.
In fine, indique-t-on, il s’agit d’améliorer la productivité des exploitations, de renforcer la résilience des producteurs face aux changements climatiques, et de soutenir la compétitivité de la filière café-cacao togolaise sur les marchés sous-régionaux et internationaux.
Esaïe Edoh
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La Fédération togolaise de football (FTF) a adopté son budget pour l’exercice 2025, le vendredi 23 mai 2025 lors de son congrès ordinaire tenu à Aného. Celui-ci s’équilibre à 3,8 milliards FCFA, en hausse de 5,7 % par rapport à 2024 où il s’élevait à 3,6 milliards FCFA. Comparé à celui de 2023 (3,2 milliards FCFA), le budget affiche une croissance de 18 % sur deux ans.
Selon le comité exécutif de la FTF dirigé par Guy Akpovy, cette prévision permettra de consolider la dynamique de relance du football national, à travers plusieurs projets structurants. Il s'agit notamment de la poursuite des travaux de construction du Centre technique national à Gbavé, de la pose d’une pelouse synthétique au siège de la Fédération, ainsi que de la réhabilitation des sièges des ligues régionales.
La FTF a tenu son congrès ordinaire 2025 à Aného, entre bilan, perspectives et exigences statutaires
— FTF-Fédération Togolaise de Football (@FtfTogolaise) May 24, 2025
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Une part du budget sera également allouée à l’organisation des compétitions nationales dont les championnats de 1ère et 2ème divisions, les ligues régionales, les tournois de jeunes, et d’autres compétitions de football. La formation et l’encadrement des acteurs du secteur figurent aussi parmi les priorités de la Fédération.
Selon l’instance dirigeante du football, ce budget sera majoritairement financé par la Fédération internationale de football association (FIFA) à hauteur de 2,7 milliards FCFA. La Confédération africaine de football (CAF) contribuera à hauteur de 300 millions FCFA, l’État togolais apportera 270 millions FCFA, le reste devant être mobilisé auprès des sponsors et à travers les recettes générées par les compétitions.
Esaïe Edoh
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Au Togo, l’Office Togolais des Recettes (OTR) a lancé récemment une campagne nationale de géoréférencement des titres fonciers établis avant 2007. L’objectif est de sécuriser davantage le foncier national à travers un système cadastral modernisé et conforme aux standards internationaux.
Dans un communiqué consulté par Togo First, l’administration fiscale invite les détenteurs de titres fonciers non géoréférencés datant d’avant 2007 à se rapprocher des services du cadastre et de la conservation foncière, à Lomé ou dans les chefs-lieux de régions, afin d’engager les démarches de mise à jour. Coût de l’opération : 35 000 FCFA.
Vous avez un titre foncier délivré avant 2007 ?
— Office Togolais des Recettes (@otr_togo) May 25, 2025
Présentez-vous au cadastre ou à la conservation à Lomé et dans les chefs-lieux de région pour le géoréférencement.
Frais : 35 000 FCFA
Sécurisez votre bien, évitez les litiges.#OTR #TitreFoncier #Géoréférencement #CadastreTogo pic.twitter.com/R2bsttknmM
Le géoréférencement consiste à associer chaque titre foncier à des coordonnées géographiques précises, permettant de réduire les litiges, de prévenir les conflits de voisinage, et d’offrir une sécurité juridique renforcée aux propriétaires.
L’initiative s’inscrit ainsi dans la stratégie de modernisation de la gestion domaniale entreprise par l’OTR, qui repose sur la numérisation du cadastre et la centralisation des données foncières. Depuis le 1er août 2024, chaque parcelle bénéficie ainsi de l’attribution d’un Numéro Unique Parcellaire (NUP), facilitant l’identification et la traçabilité foncière à l’échelle nationale.
Ce dispositif vient compléter la mise en place du Guichet Foncier Unique (GFU), dans le but de fluidifier les procédures, renforcer la transparence et réduire les contentieux liés à la propriété foncière.
Esaïe Edoh
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