Au Togo, l’Agence nationale de gestion de l’environnement (ANGE) a lancé, mardi 29 avril 2025, le Projet qualité de l’air au Togo (PQAT), qui vise à mesurer, analyser et améliorer la qualité de l’air dans les grandes agglomérations du pays, à commencer par la capitale.
Lancé dans un contexte d'extension croissante de l'espace urbain, le PQAT cible les principales sources de pollution atmosphérique : usage du bois de chauffe, industrialisation non maîtrisée, brûlage à ciel ouvert des déchets.
« Ce projet vient pour déployer des stations de mesure, afin que nous sachions à quelles menaces nous sommes confrontés quotidiennement », explique Lantam Djeri Wake, coordinateur du PQAT.
Trois phases structurent l’intervention : la mise en place de capteurs, l’analyse et la diffusion des données, puis l’incitation à adopter des modes de consommation plus durables.
Le PQAT est doté d’un budget estimé à 4 milliards FCFA et prévu pour durer cinq ans.
Ayi Renaud Dossavi
Nommé en septembre 2023 à la tête du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie coutumière, Hodabalo Awaté incarne la continuité d’une tradition togolaise consistant à confier à des profils militaires, des fonctions stratégiques au sein de l’appareil étatique. Officier supérieur des Forces armées togolaises (FAT), il est né le 10 décembre 1961 à Lomé, dans la préfecture du Golfe. Formé à l’École des officiers de Bouaké, en Côte d’Ivoire, entre 1984 et 1987, il a poursuivi son perfectionnement militaire en Allemagne de l’Ouest, au sein des troupes aéroportées, jusqu’en 1989.
À partir de 2003, sa trajectoire prend une tournure plus administrative. Nommé préfet de l’Oti, dans le nord du pays, il reste en poste pendant douze ans, avant d’être transféré à la préfecture du Golfe, qu’il dirige entre 2016 et 2018. Cette double expérience territoriale, au nord et au sud du pays, renforce sa connaissance des dynamiques locales et des équilibres coutumiers, au cœur de ses nouvelles fonctions ministérielles.
Depuis janvier 2024, Guy Mipamb Nahm-Tchougli est ministre de la Justice et de la Législation, Garde des sceaux. Professeur de droit public à l’Université de Lomé, il siégeait auparavant à la Cour constitutionnelle du Togo, après un passage à la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) dont il fut membre. Juriste reconnu, son profil combine une expérience universitaire et institutionnelle, dans un contexte où le pays amorce une transformation en profondeur de son système judiciaire.
Sa nomination intervient à un moment où le Togo poursuit la modernisation de son appareil judiciaire. Son expertise doctrinale et sa connaissance des rouages institutionnels sont perçues comme des atouts pour consolider l’indépendance de la justice, tout en adaptant l’action judiciaire aux attentes croissantes de la société togolaise.
Au Togo, les autorités entendent restaurer 1,4 million d’hectares de forêts dégradées dans la région Centrale, dans le cadre de la 2è phase du projet Forests4Future (F4F), lancée officiellement à Lomé la semaine dernière. Soutenue financièrement par le Luxembourg et l’Allemagne, cette initiative vise à redonner vie à des terres fortement dégradées, notamment dans les préfectures de Tchamba, Tchaoudjo, Sotouboua ainsi que dans le bassin du fleuve Mono. Elle comprend également des interventions à l’échelle nationale.
D’une durée de cinq ans, le programme prévoit l’organisation de campagnes de reboisement à grande échelle. L’objectif est de restaurer la couverture forestière tout en favorisant la résilience des communautés locales face aux effets du changement climatique.
Alors que cette nouvelle phase du projet s'inscrit dans la continuité de la première, son appui technique sera assuré par la coopération allemande à travers la GIZ (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit). Dans cette seconde phase, les interventions visent à renforcer les capacités des communautés à travers la mise en place de plans de développement locaux et l’appui à des filières génératrices de revenus comme celles du miel, du karité ou encore du néré.
J'ai procédé ce matin au lancement de la 2e phase du projet #Forests4Future.
— Katari FOLI BAZI (@BaziKatari) April 24, 2025
Merci à l’Allemagne @BMZ_Bund et au Luxembourg à travers la @giz_gmbh qui appuient le #Togo pour reboiser 1,4 million d'hectares de terres dégradées à l'horizon 2030.@PresidenceTg @GouvTg @TogoOfficiel pic.twitter.com/7yYoTxuCTj
Une attention particulière sera portée à l’exploitation durable des forêts galeries, identifiées comme vecteurs de revenus potentiels dans cette région centrale particulièrement touchée par la déforestation. En mettant l’accent sur l’agroforesterie, les concepteurs du projet espèrent associer préservation de l’environnement et amélioration des conditions de vie des populations rurales.
Pour Lomé, l’initiative s’inscrit dans le respect des engagements internationaux pris en matière de restauration des paysages forestiers. Elle s’aligne également sur les orientations nationales en matière de durabilité environnementale et de lutte contre la pauvreté en milieu rural. Dans cette optique, le renforcement de la filière des produits agroforestiers doit permettre, selon les porteurs du projet, une amélioration tangible des revenus des ménages concernés par ces programmes de restauration.
Lors de la cérémonie de lancement, le chargé d’affaires de l’ambassade du Grand-Duché de Luxembourg au Bénin, Joseph Senninger, a salué l’ambition du Togo, qualifiée de « claire et forte » en matière de durabilité environnementale. Il a souligné le caractère transversal de la démarche, qui répond aux défis à la fois sociaux, économiques et écologiques auxquels le pays est confronté.
Esaïe Edoh
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Au Togo, la production de données météorologiques gagne en clarté et en coordination. Un nouveau document, validé récemment à Lomé, dresse une cartographie exhaustive des acteurs impliqués dans la collecte et la diffusion de ces informations stratégiques. C’est dans le cadre de travaux portés par l'Agence nationale de la météorologie (ANAMET), autorité technique de tutelle sur la question.
Ainsi, dans le pays, outre l’ANAMET, plusieurs entités publiques produisent des données météo, notamment l’ASECNA, les instituts agricoles comme l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA), la Coordination Togolaise des Organisations Paysannes (CTOP), l’Institut de conseil et d'appui technique (ICAT) même la préfecture maritime. Il s’agit ainsi d’améliorer la coordination dans la collecte des données, pour de meilleures prédictions.
« L’objectif est de recenser de manière exhaustive tous les producteurs de données », explique Latifou Issaou, directeur général de l’agence. Cette cartographie permettra de mieux organiser la collecte, renforcer la fiabilité des informations et faciliter leur usage, en particulier dans les secteurs agricole et maritime.
Pour le pays, ce nouvel outil s’annonce dans un contexte marqué par l’émergence des défis liés aux dérèglements climatiques, avec de nouvelles pressions dues aux inondations et aux sécheresses, notamment.
Ces travaux ont été réalisés avec le soutien du Projet de résilience des systèmes alimentaires (FSRP), financé par la Banque mondiale.
Au Togo, le gouvernement a alerté, le mardi 29 avril, sur des perturbations temporaires attendues dans l’accès à Internet et aux plateformes numériques de services publics. Cette annonce fait suite à une coupure d’électricité de grande ampleur survenue en Europe, notamment au Portugal et en Espagne, affectant plusieurs centres de données et infrastructures critiques.
Selon le communiqué officiel, les services numériques de l’administration togolaise, tout comme la connectivité globale du pays, pourraient subir des interruptions liées à cet incident. En effet, le Togo, à l’instar de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, dépend en grande partie de câbles sous-marins tels que le SAT-3, le WACS (West Africa Cable System) et l’ACE (Africa Coast to Europe), pour assurer son accès à Internet.
Ces infrastructures, qui relient le continent africain à l’Europe, disposent de points d’atterrissement stratégiques dans les pays touchés par la panne électrique, comme Lisbonne et certaines villes espagnoles. La désactivation temporaire de ces points névralgiques compromet la fluidité de la transmission des données, impactant mécaniquement les réseaux connectés de la région.
— service-public.gouv.tg (@ServicepublicTG) April 29, 2025
Face à ce risque de perturbation, les autorités togolaises affirment avoir mobilisé l’ensemble des équipes techniques afin d’assurer, dans la mesure du possible, la continuité des services numériques. Cette réaction a été saluée par plusieurs acteurs de la société civile dont Internet Society Togo, qui considère la communication gouvernementale comme un élément clé dans la gestion de ce type de crise. L’organisation estime que cette communication rapide permet de maintenir un climat de confiance auprès des citoyens, des entreprises et des différents intervenants de l’écosystème numérique national.
Dans ce contexte de vulnérabilité, Internet Society Togo appelle à la mise en place de mesures structurelles visant à diversifier les modes de connexion. Elle recommande notamment d’encourager les alternatives satellitaires, à travers des dispositifs d’octroi de licences à moindre coût, afin de renforcer la résilience du pays face aux interruptions de connectivité d’origine externe.
Il faut noter que l’incident européen a provoqué d’importants dysfonctionnements dans les pays concernés, privant pendant plusieurs heures, de nombreux habitants d’électricité, d’accès à Internet et de services de téléphonie mobile.
Esaïe Edoh
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Au Togo, les nouveaux crédits extérieurs mobilisés par l'Etat en 2024 s’élèvent à 568,9 milliards FCFA, dont 98,9 % ont été contractés auprès de partenaires multilatéraux tels que la Banque mondiale, le FMI ou la BOAD. Une orientation qui s’aligne sur la stratégie nationale consistant à s’appuyer davantage sur les partenaires multilatéraux et à privilégier les crédits concessionnels, aux conditions plus avantageuses, pour mobiliser des ressources à moindre coût.
L’analyse sectorielle fait émerger des priorités claires. Les secteurs des finances publiques, de l’énergie, et de l’économie numérique concentrent l’essentiel de ces nouveaux engagements.
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Dans le détail, 35 % des financements extérieurs obtenus en 2024 ont été alloués aux finances publiques, dans un contexte de réformes structurelles et d’opérations d’assainissement budgétaire. L’énergie capte quant à elle 23 % de ces ressources, avec pour objectif de renforcer l’accès et la stabilité du réseau électrique.
Le trio de tête est complété par l’économie numérique, qui absorbe 11 % des financements mobilisés par l’État sur la période sous revue. Cette part croissante témoigne du positionnement stratégique de ce secteur pour les autorités publiques togolaises, soucieuses d’accompagner la transformation digitale du pays. Enfin, les secteurs social, agricole, administratif et les infrastructures se partagent le reste, avec des enveloppes oscillant entre 3 % et 8 %.
Dans un contexte marqué par des tensions accrues sur les financements extérieurs, le Togo fait le choix de s’endetter pour investir dans la modernisation économique. L’objectif semble ainsi de soutenir des secteurs jugés structurants pour l’avenir, tout en préservant la soutenabilité de la trajectoire budgétaire.
Ceci étant, rappelons qu'à fin 2024, l'ensemble de la dette publique togolaise s’élevait à 4217,7 milliards FCFA, soit 69,2 % du PIB, contre 66,6 % en 2023.
Ayi Renaud Dossavi
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Une délégation de l’agglomération d’Agen (France), conduite par son président Jean Dionis, était à Lomé en fin de semaine dernière et a scellé un accord de coopération avec la commune togolaise de Golfe 1. Cette entente, inscrite dans le cadre de la coopération décentralisée entre la France et le Togo, entend dépasser les formes traditionnelles de jumelage pour s’ancrer dans une logique de partenariat opérationnel et d’innovation territoriale.
Le protocole d’accord signé entre les deux collectivités prévoit un éventail d’actions concrètes, touchant à des domaines jugés stratégiques de part et d’autre. En matière de gestion des déchets ménagers, l’agglomération d’Agen mettra à disposition de la commune de Golfe 1 deux camions-bennes ainsi que deux cent bacs à ordures. L’objectif affiché est d’améliorer significativement la collecte des déchets dans la municipalité togolaise.
Eyi Zandé | Un partenariat entre Golfe 1 ?? et Agen ??⁰
— La France au Togo ???? (@FranceauTogo) April 25, 2025
La commune de Golfe 1 a chaleureusement accueilli la délégation de l’Agglomération d’Agen lors de sa mission officielle. Le point fort de cette visite ?
✍️ La signature d’une convention de partenariat axée sur :
⁰♻️ La… pic.twitter.com/JhTfSfDwXZ
D’autres volets du partenariat concernent la santé publique, les énergies renouvelables, l’échange de jeunes volontaires ou encore la formation des élus locaux. Cette diversification des axes de coopération traduit une volonté commune de structurer un cadre d’échange durable, fondé sur la réciprocité et la complémentarité. À ce titre, la mairie de Golfe 1, par la voix de son Maire, Koamy Gomado, a salué un engagement qu’il qualifie de « gagnant-gagnant ».
Les deux parties entendent en outre, favoriser le développement des entreprises de leurs territoires respectifs, en facilitant les rencontres et les synergies entre acteurs économiques. Une orientation qui reflète une évolution de la coopération décentralisée, désormais pensée comme un levier d’internationalisation des territoires et de mise en commun des ressources dans un monde interconnecté, indique-t-on.
Esaïe Edoh
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Au Togo, le gouvernement veut promouvoir davantage le consommer local, à l’occasion de la fête du 1er mai 2025.
Dans un communiqué officiel publié en date de ce mardi 29 avril, Rose Kayi Mivedor-Sambiani, ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, a en effet rappelé aux institutions publiques l’obligation de privilégier les biens et services « Made in Togo » lors des cérémonies officielles, y compris les festivités de la Journée des travailleurs.
Il s’agit ainsi de stimuler la demande intérieure, valoriser le savoir-faire togolais, soutenir la transformation locale et encourager les chaînes de valeur nationales. « Le respect de cette directive est une clé de succès pour notre politique de développement socio-économique », insiste la ministre.
L’instruction s’inscrit dans le sillage d’une circulaire de 2020 émise par la Primature, qui invite administrations, sociétés d'État et comités divers à intégrer systématiquement les produits et mets locaux dans l'organisation de leurs événements.
Aligné sur ses voisins de l’UEMOA, le Togo célèbre depuis cinq ans déjà le mois du consommer local, pour mettre en avant la production nationale, sous la houlette du ministère du Commerce.
Le Togo se dirige vers une nouvelle réglementation dans le secteur forestier. La semaine dernière, les acteurs du secteur se sont ainsi réunis (du 24 au 25 avril 2025) à Lomé pour valider l’avant-projet de loi révisé portant code forestier.
Portée par le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières (MERF), l’initiative a pour but d’aligner la réglementation nationale sur les standards internationaux de gestion durable et les exigences des accords multilatéraux auxquels le Togo est partie.
Pour le département ministériel, cette réforme s’inscrit dans le cadre de la feuille de route gouvernementale 2020-2025, précisément sa « réforme 6 » relative à la modernisation de la législation environnementale.
À l'issue des travaux, 140 articles ont été reformulés, 13 supprimés, et 33 nouveaux articles créés, portant le futur texte à 173 articles, contre 160 pour la loi précédente de 2008.
« Il s’agit d’adapter notre cadre législatif aux nouveaux paradigmes de préservation environnementale et de développement durable », a déclaré le Col. Koffi Dimizou, Secrétaire général du MERF, à l’ouverture des travaux.
Le texte validé sera désormais transmis au Secrétariat général du gouvernement pour la suite du processus législatif, jusqu'à son adoption finale par l'Assemblée nationale.
À terme, cette réforme devrait renforcer la gouvernance forestière nationale, mieux protéger les écosystèmes et soutenir les ambitions climatiques du pays.
Notons que quelques semaines plus tôt, l’Assemblée nationale avait déjà adopté une nouvelle loi portant lutte contre le changement climatique.
Ayi Renaud Dossavi
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