Une délégation de haut niveau de la Banque mondiale en déplacement à Lomé dans le cadre de l’atelier régional « Africa LEADS », sur l’évaluation de l’impact des projets de développement en Afrique de l’Ouest et du Centre, a été reçue le mardi 6 mai par Faure Gnassingbé, président du Conseil du Togo. Cette rencontre est essentiellement axée sur les relations entre le pays et l’institution de Bretton Woods qui connaissent une intensification, nourrie par des perspectives de coopération renouvelées.
La délégation de la Banque mondiale comptait Ousmane Diagana, responsable Afrique de l’Ouest et du Centre, Indermit Gill, premier Vice-président et économiste en chef, ainsi qu’Ethiopis Tafara, Vice-président de la Société financière internationale (IFC) pour le continent africain. Au cœur des discussions, les grandes orientations économiques du Togo et les conditions d’un partenariat approfondi avec la Banque.
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Faure Gnassingbé a présenté aux représentants de l'institution financière de Bretton Woods les lignes directrices de la stratégie togolaise pour accélérer la croissance. Celle-ci repose sur trois piliers : l’attraction des investissements privés nationaux et étrangers, la réforme de l’administration publique en vue d’une plus grande efficacité, et la consolidation des investissements publics, en particulier dans les secteurs sociaux tels que la santé et l’éducation.
Le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé a reçu ce 6 mai 2025 une importante délégation de la Banque mondiale composée de trois vice-présidents de l’institution.https://t.co/m0lsWWvivP pic.twitter.com/xpNwDR3hm0
— Présidence du Conseil du Togo (@presidencecstg) May 6, 2025
Au sortir de l’entretien, Indermit Gill a salué les orientations du gouvernement togolais, qu’il juge « remarquables » dans un environnement économique mondial marqué par une forte volatilité. « Le contexte global économique est très incertain mais je suis ressorti de cette audience très optimiste, car nous avons discuté des possibilités pour le Togo d’avoir une économie qui croît au-delà de 6 ou 7 % », a déclaré l’économiste en chef de la Banque mondiale.
Les discussions ont également porté sur l’alignement des interventions de la Banque mondiale sur les priorités stratégiques définies par l’exécutif togolais. Dans cette perspective, la Société financière internationale, branche du groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a réitéré son engagement à accroître son soutien au pays ouest africain, notamment dans les domaines de l’agriculture, du numérique, du financement des PME, ainsi que dans les infrastructures de transport et de logistique.
« Nous allons renforcer nos actions dans les secteurs de chaînes de valeur agricole, du numérique, du financement des PME et du transport et de la logistique. Nous avons des perspectives pour le pays et je suis très content de l’audience », a précisé Ethiopis Tafara.
Esaïe Edoh
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La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) depuis sa création en 1976, a approuvé un volume cumulé de 1037,5 milliards FCFA au titre de ses financements en faveur du Togo à fin décembre 2024. Ce bilan a été présenté par l’institution financière le 27 avril 2025, lors de la célébration du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays.
Ces investissements, selon la banque basée à Lomé, illustrent l’ancrage durable de l’institution sous-régionale auprès de cet État côtier, membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En effet, ces financements destinés au Togo ont permis, au fil des années, de soutenir des initiatives dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’énergie, l’environnement, les infrastructures routières ou encore l’immobilier public.
Bonne fête de l’Indépendance au peuple togolais ! ??
— Banque Ouest Africaine de Développement (@BOAD_official) April 27, 2025
Au 31/12/2024, les financements cumulés de la BOAD au Togo depuis 1976 atteignent 1 037,5 milliards FCFA, témoignant de notre engagement durable aux côtés du pays. pic.twitter.com/ZSZM719EUz
Ces engagements s'inscrivent dans le cadre du plan de développement de la BOAD visant à soutenir une croissance durable dans l'ensemble de ses pays membres. C’est dans la même dynamique qu’en début d’année 2025, dans le cadre du plan stratégique 2021-2025 connu sous le nom de « Djoliba », le Togo a obtenu un financement de 40 milliards FCFA de la Banque Ouest-Africaine pour faire face aux dépenses urgentes dans le secteur énergétique, ce qui devrait inclure des factures d’électricité impayées. Aussi le pays a-t-il bénéficié d’un financement de 20 milliards FCFA, pour la construction et l’exploitation de la cité ministérielle de Lomé, un projet porté par la Société de Construction de la Cité Ministérielle (SOCOCIM SAU).
La BOAD, fondée par accord le 14 novembre 1973 et opérationnelle depuis 1976, est devenue au fil des décennies un levier financier central pour les États de l’UMOA dans leur quête de croissance durable. Son mandat s’est progressivement élargi pour intégrer les exigences contemporaines en matière de résilience climatique, d’inclusion sociale et de gouvernance des investissements publics.
Esaïe Edoh
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Le Togo dispose désormais d’un Géoportail national. Les autorités publiques viennent de lancer, ce mardi 6 mai 2025, cette plateforme de cartographie interactive, qui offre un accès sans précédent à plus de 800 couches de données géospatiales couvrant 15 secteurs stratégiques : de la santé à l’agriculture, en passant par les infrastructures, l’éducation ou encore l’environnement.
Développé sous l’égide du ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, le portail agrège des données issues de 23 ministères et 550 unités administratives, représentant près de 1,2 million d’actifs recensés. Il s’appuie sur une double interface : une plateforme sécurisée pour les institutions publiques (geoportail.gouv.tg, désormais officiellement lancée) et une autre, Geodata.gouv.tg, lancée en décembre dernier, ouverte aux citoyens, chercheurs, entreprises et partenaires techniques.
« La donnée géographique est aujourd’hui un levier de gouvernance, de transparence et de performance publique », a souligné Cina Lawson, ministre chargée de la Transformation digitale, lors du lancement, en présence d’un parterre de ministres, hauts fonctionnaires, directeurs centraux, chefs d’entreprises technologiques, partenaires techniques et financiers, chercheurs et étudiants.
« Ce géoportail donne accès à des cartes précises et actualisées de notre territoire, incluant les infrastructures publiques, les réseaux, les ressources naturelles. », précise également la ministre, en présentant les ambitions de la plateforme.
Pour Kafui Ekouhoho, Directrice de l’Agence Togo Digital, bras opérationnel du ministère de tutelle, cette avancée est le fruit du recensement des infrastructures sociales et économiques entamé depuis 2021. « La seconde phase, axée sur la mise à jour, est en cours. Ce portail vise à appuyer la planification, l’investissement et la recherche. »
Au-delà de la visualisation de données, l’objectif affiché par les acteurs publics est de structurer la gouvernance de la donnée, de faciliter la prise de décisions publiques, et de positionner le pays d’Afrique de l’Ouest comme pionnier régional dans le domaine des données ouvertes.
Ayi Renaud Dossavi
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Au Togo, les activités marquant la dixième édition de la Journée du patrimoine mondial africain ont été lancées lundi 5 mai dans la localité de Nadoba, chef-lieu de la commune Kéran 3 (au nord du pays). Cette célébration met un accent particulier sur les enjeux liés à la préservation du site culturel de Koutammakou, inscrit depuis 2004 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Organisée par l’École du patrimoine africain (EPA), en collaboration avec le Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest et le Centre du patrimoine mondial (CPM), cette édition bénéficie d’un appui financier du gouvernement norvégien. L’objectif affiché est double : renforcer la sensibilisation des populations locales à l’importance de la conservation du site et améliorer la gestion des risques liés à sa dégradation.
Ainsi, durant quatre jours, ateliers de formation, discussions techniques et activités de terrain se succéderont, avec notamment des exercices pratiques de restauration de “takienta” (les habitations en terre typiques des Batammariba) dont l’architecture est l’un des principaux motifs d’inscription de Koutammakou sur la liste du patrimoine mondial. Ces constructions, à la fois symboliques et fonctionnelles, témoignent d’un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération.
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Le programme prévoit aussi une session de formation autour du plan de gestion des risques à laquelle sont conviés les représentants des communautés voisines du Bénin, dans une approche transfrontalière de la sauvegarde.
Selon le Secrétaire général de la Commission nationale du patrimoine culturel, Cyprien Natta N’Poh, cette commémoration est l’occasion d’évaluer les avancées enregistrées dans le cadre du projet de conservation à long terme du site, financé par la Norvège depuis 2020. Il s’agit, selon lui, d’identifier les bonnes pratiques, de capitaliser sur les acquis et de corriger les insuffisances constatées au fil de la mise en œuvre.
Les manifestations prendront fin le 8 mai avec une journée scientifique organisée sur le campus universitaire de Kara. Cette dernière étape réunira chercheurs, experts du patrimoine et représentants des institutions nationales autour du thème : “Patrimoine mondial, enjeux et opportunités”, ouvrant la voie à une réflexion sur le rôle du patrimoine africain dans le développement local et l’affirmation identitaire.
Esaïe Edoh
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Au Togo, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) va mener une nouvelle enquête de satisfaction auprès des usagers des services de téléphonie mobile et d’accès à Internet. Cette campagne qui se déroulera du 19 mai au 8 juin 2025, s’inscrit dans une démarche régulière du régulateur visant à évaluer la qualité des prestations fournies par les opérateurs du secteur.
Les abonnés pourront être contactés par téléphone dans le cadre de ce sondage. L’ARCEP a d’ores et déjà commencé à prévenir les consommateurs via l’envoi de messages SMS, les informant de la possible intervention de son centre de contact. Ces appels permettront de recueillir les impressions des usagers sur la couverture, la fiabilité, la rapidité ou encore la disponibilité du service client des différents opérateurs actifs sur le territoire national.
L’enjeu, selon le régulateur, est de renforcer la transparence du marché et de favoriser une amélioration continue de la qualité des services. L’ARCEP affirme ainsi vouloir consolider une dynamique d’écoute citoyenne et de responsabilité partagée dans un secteur en constante évolution.
Notons que les précédentes enquêtes similaires ont débouché sur des recommandations ciblées à l’égard des opérateurs, voire l’engagement de procédures de sanction dans certains cas.
Esaïe Edoh
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Au Togo, le programme « D-CLIC, Formez-vous avec l’OIF », opérationnalisé par l’incubateur CUBE, s’est conclu la semaine dernière par une cérémonie de remise d’attestations aux jeunes formés.
Au total, 244 jeunes togolais ont reçu, le 29 avril 2025, leurs attestations de fin de formation dans les métiers du numérique, à l’issue d’un parcours intensif de cinq mois. Déployé à Lomé, Aného, Kara et Dapaong, le dispositif, soutenu par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et plusieurs ministères togolais, visait à doter les jeunes de compétences clés en développement web, mobile, communication digitale et marketing numérique.
La cérémonie s’est tenue à l’UniPod de l’Université de Lomé, en présence du ministre de la Formation technique, Isaac Tchiakpé, et de Thi Hoang Mai Tran, représentante régionale de l’OIF.
À l’issue d’un concours de pitch, plusieurs projets ont été présentés à différents experts, entrepreneurs et acteurs du développement du pays. Parmi eux, dix projets prometteurs ont été sélectionnés comme finalistes et devraient bénéficier d’un accompagnement. On compte notamment Koulmed (soins infirmiers à domicile), ASILI Care (produits médicinaux bio) ou encore ZaraGroup (services d’import-export).
Notons par ailleurs que l’OIF prévoit un accompagnement post-formation via un processus d’incubation, ainsi que l’ouverture de nouvelles sessions à Aného. Le gouvernement, de son côté, a rappelé son ambition de créer un cadre national de certification des formations courtes, afin d’aligner la dynamique numérique sur les besoins du marché.
Au Togo, le gouvernement appelle à la vigilance après la découverte récente d’une quantité importante de poissons morts dans le bassin de rétention d'eau de Todman, à Lomé.
Les autorités sanitaires, alertées samedi 03 mai 2025, se sont rapidement rendues sur les lieux pour procéder à l’enlèvement et à l’incinération des poissons.
Des analyses chimiques et microbiologiques sont en cours pour identifier les causes exactes de cette mortalité massive, a indiqué le ministère de la Santé.
En attendant les résultats, les populations sont fermement invitées à éviter toute consommation de poissons suspects, en raison des risques sanitaires associés : vomissements, empoisonnements, coliques et autres infections d’origine alimentaire.
Ayi Renaud Dossavi
Ecobank, le groupe bancaire panafricain basé à Lomé, figure parmi les grands favoris de l’édition 2025 des African Banker Awards, avec trois nominations dans différentes catégories, pour ses activités financières sur l’ensemble du continent.
L’institution est en lice pour les titres de Banque de l’année, Banquier de l’année (avec la nomination de son directeur général Jeremy Awori), ainsi que celui de Banque des PME de l’année.
L’événement, co-organisé par African Banker et IC Events, se tiendra le 28 mai prochain à Abidjan, en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD). Il s’agit d’un rendez-vous incontournable du secteur financier africain, pour lequel plus de 200 candidatures ont été reçues dans neuf catégories.
Cette année, les African Banker Awards mettent en lumière les initiatives bancaires dans la finance verte, l’inclusion financière, la digitalisation, et l’égalité des genres ; autant de domaines dans lesquels Ecobank se positionne.
L’acteur bancaire basé à Lomé est d’ailleurs coutumier de ces distinctions, que ce soit en tant que groupe ou via ses filiales. Ainsi, l’an dernier, au Togo, la filiale nationale d’Ecobank était sacrée "Banque de l’année" pour la cinquième année consécutive lors de la cérémonie des Trophées The Banker 2024, une autre distinction, cette fois couverte par le magazine britannique The Banker.
Ayi Renaud Dossavi
A Lomé, le Togo accueille cette semaine, “Africa Leads”, une rencontre entre les acteurs des projets financés par le Groupe de la Banque mondiale en Afrique de l’Ouest et du Centre. L’objectif des travaux est de mobiliser davantage de ressources pour des projets structurants et accélérer les résultats de développement.
Organisé sous l’égide du gouvernement togolais, l’événement de trois jours réunit partenaires techniques, responsables publics et experts autour des meilleures pratiques, notamment en matière de suivi-évaluation et d’impact social.
Pour Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le développement est une responsabilité partagée.
De son côté, Kodjo Adédzé, président de l’Assemblée nationale, a réaffirmé lors du lancement que « le suivi et l’évaluation sont au cœur de la feuille de route gouvernementale 2025 ».
Les travaux portent sur des thématiques majeures : sécurité alimentaire et hydrique, mobilisation des ressources internes, éducation, énergie, et développement des compétences.
Ayi Renaud Dossavi
A fin 2024, Eximbank Chine était le principal créancier commercial du Togo, avec une part de 36,46 % dans le portefeuille de la dette commerciale, selon les données du rapport annuel sur la dette publique publiées par le ministère de l’Économie et des Finances.
Sur un encours total de dette extérieure estimé à 1785,17 milliards FCFA, la composante commerciale atteint 567,79 milliards FCFA, soit 31,81 % du portefeuille extérieur.
Outre Eximbank Chine, les principaux prêteurs incluent l’américain Cargill Financial (17,33 %), le français Société Générale (10,96 %), le japonais Bank of Tokyo-MUFG (10,83 %), ainsi qu’Eximbank Inde (7,7 %).
Cette configuration intervient dans un contexte où la dette publique togolaise représente 69,16 % du PIB, soit 4217,73 milliards FCFA, avec une maturité moyenne du portefeuille portée à 6,67 ans.
Notons, du reste, que le ministère en charge des Finances relève des risques de refinancement liés à la maturité courte de la dette intérieure, ainsi qu’une hausse du taux d’intérêt implicite (4,14 % en 2024 contre 3,79 % en 2023), principalement tirée par le renchérissement des marchés commerciaux.
À moyen terme, la soutenabilité de la dette dépendra de la capacité du pays à mobiliser des ressources concessionnelles, une stratégie annoncée depuis plusieurs mois par l’exécutif. Ceci, tout en gérant prudemment ses engagements commerciaux, notamment envers des créanciers stratégiques comme la Chine, dans un contexte international de plus en plus incertain et polarisé.
Ayi Renaud Dossavi