Togo First

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Au Togo, les autorités publiques renforcent leur arsenal de prévention contre les flux financiers illicites dans l’immobilier. Depuis lundi 14 avril 2025, un atelier de formation réunit acteurs publics, professionnels de l’immobilier et partenaires internationaux autour des risques spécifiques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.

Organisée par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), la rencontre s’inscrit dans le cadre du projet régional CD 4AML/CTF (Capacity Development for Anti-Money Laundering and Counter-Terrorist Financing), visant à renforcer la conformité du secteur immobilier. Ce dernier est identifié comme une filière sensible, en raison de l’opacité de certaines transactions, du recours fréquent aux paiements en espèces et à des intermédiaires peu réglementés.

Selon Dr Komla Edoh, représentant le ministère de l’Urbanisme à ces travaux, il s’agit d’un « impératif moral et économique ». Le gouvernement entend ainsi sécuriser le secteur, en instaurant des mécanismes de traçabilité et de vigilance pour chaque transaction. Une orientation saluée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) et le Syndicat national des agents de l’immobilier du Togo (SYNAITO), qui soulignent le besoin de rétablir la confiance dans un secteur clé pour l’investissement domestique et la croissance.

Avec plus de 60 % des opérations foncières encore informelles, le défi est immense pour le pays. Ceci étant, c’est également perçu comme un impératif pour aller vers un secteur immobilier plus transparent et conforme aux standards internationaux.

L’Exposition universelle d’Osaka, ouverte au public depuis le dimanche 13 avril 2025, a débuté avec la participation du Togo. Afin de faire de cet événement planétaire une vitrine de son identité culturelle et de son potentiel économique, le Togo a inauguré son pavillon qui va accueillir les visiteurs et abriter une série d’activités de promotion durant ce rendez-vous commercial.

Jusqu’au 13 octobre prochain, le pays occupera ce pavillon conçu comme un espace immersif pour offrir aux visiteurs, un aperçu de la diversité culturelle et naturelle du pays. Les organisateurs y proposent un parcours articulé autour de l’artisanat, de la biodiversité, des traditions royales et des paysages emblématiques du Togo. 

Cet espace sera ainsi, le cadre d’exposition qui met en avant les transformations économiques du pays en cours. Le Togo cherche ainsi à mettre en valeur les progrès réalisés dans plusieurs secteurs structurants.

Dans le domaine des infrastructures, le développement de plateformes logistiques figure parmi les axes majeurs de communication, de même que les avancées dans le numérique, l’agriculture durable et les énergies renouvelables. 

La participation à l’exposition universelle s’inscrit dans une stratégie de diplomatie économique portée par l’État togolais, qui multiplie les initiatives de promotion à l’égard d’investisseurs étrangers et de nouveaux partenaires techniques. Dans cette dynamique, un moment clé de la présence togolaise à Osaka est prévu pour le 19 août 2025, journée qui sera consacrée au pays. Cette rencontre devrait offrir au Togo l’occasion de consolider ses ambitions économiques et culturelles, dans un contexte de compétition régionale croissante.

Esaïe Edoh

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Au Togo, 25 startups ont été présélectionnées pour la phase finale du programme de formation numérique “D-CLIC, formez-vous au numérique avec l'OIF”. Ces entités ont été sélectionnées parmi plus de 100 candidatures et seront réunies à Lomé, du 21 au 26 avril, pour une semaine d’expositions et de présentations, dans le cadre de ce programme initié par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et opérationnalisé au Togo par l’incubateur CUBE.

Au final, 10 lauréats seront retenus pour intégrer un programme d’accompagnement renforcé, au sein du hub UniPod-Togo, logé à l’Université de Lomé.

Ces jeunes pousses, issues de toutes les régions du pays, se positionnent sur des niches variées de l’écosystème tech togolais (santé numérique, agro-business, e-commerce, éducation, IA, cosmétique ou encore stylisme).

Parmi les projets présélectionnés, on compte notamment Koulmed, facilitant l’accès aux soins à domicile, Deremapack, concepteur d’emballages biodégradables, ou encore ThinkFlow, assistant d’étude basé sur l’IA, qui démontrent l’émergence de solutions locales à fort potentiel de marché.

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Soutenu par de multiples partenaires (PNUD, GIZ, ANVT, ISMB-Kara, IYBA Seed, etc.), le programme s’inscrit dans la stratégie nationale de développement du digital et de promotion de l’emploi jeune.

Les investisseurs et bailleurs intéressés sont, du reste, invités à s’inscrire en ligne pour accompagner ces futurs champions de l’économie numérique togolaise. Le rendez-vous est donné le 26 avril à l’Université de Lomé pour la grande finale.

Ayi Renaud Dossavi

La première phase du 5ᵉ Recensement national agricole (RNA-5) a recensé 677 692 ménages agricoles sur l’ensemble du territoire, avec 85 % concentrés en zone rurale. Fait notable, 78 % des exploitants cultivent sans garantie foncière, ce qui constitue une fragilité structurelle persistante. Par ailleurs, 57 % des ménages cultivent des superficies égales ou inférieures à deux hectares, et seule une minorité (6,24 %) utilise des tracteurs.

Ces données font partie des résultats préliminaires qui ont été présentés la semaine dernière aux autorités locales dans plusieurs préfectures, dont celles des Lacs et d’Agoé-Nyivé, couvertes notamment par l’Agence togolaise de presse (ATOP).

Mené par le ministère de l’Agriculture, le recensement doit fournir au pays d’Afrique de l’Ouest un système d’information statistique fiable pour une meilleure orientation des politiques agricoles.

Le gouvernement y voit un outil de planification stratégique, en lien avec la feuille de route 2025 et les enjeux de sécurité alimentaire, de genre et de résilience climatique.

Très faible mécanisation et irrigation

Parmi les autres informations déjà disponibles, l’agriculture reste dominée par la traction animale (33 %) et une pratique de l’irrigation encore faible (4 %), principalement manuelle.

Pour les experts, ces chiffres confirment d’ores et déjà l’urgence d’une modernisation ciblée, notamment via la mécanisation et la sécurisation foncière.

Dans le détail de l’élevage, les volailles dominent (50 %), loin devant les bovins (7 %) et les caprins (21 %).

La seconde phase du recensement, amorcée le 7 avril, se concentre sur les productions vivrières, l’élevage, la pêche et l’arboriculture. Cette étape permettra pour sa part de disposer d’un panorama plus complet en vue de répondre aux besoins d’investissement agricole et structurer les chaînes de valeur rurales.

Ayi Renaud Dossavi

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Le Togo a remis, début avril à Abidjan, son Instrument d’Acceptation de l’Accord 2020 à l’Organisation interafricaine du café (OIAC). Ce qui officialise son adhésion formelle à ce texte adopté par les États membres de l’organisation pour encadrer et renforcer la coopération dans le secteur caféier sur le continent. Le pays avait déjà marqué son accord de principe en mai 2023, mais la remise de ce document vient désormais lier juridiquement Lomé aux dispositions de l’accord.

L’Instrument d’Acceptation constitue une étape juridique indispensable dans le processus d’adhésion. Le Togo reconnaît et accepte de se conformer aux termes de l’accord qui vise à encourager une gouvernance collective et durable du café africain. À l’occasion de la cérémonie organisée dans la capitale économique ivoirienne, le Secrétaire général de l’OIAC, Solomon Rutega, a salué cette démarche togolaise qu’il a présentée comme un engagement ferme en faveur de la souveraineté économique africaine autour de ses ressources agricoles.

Le responsable a souligné l’importance du rôle du Togo, dont l’implication récente dans les discussions multilatérales autour de la filière café est perçue comme un signe de volonté politique visant à valoriser les productions agricoles. 

Cette adhésion s’inscrit dans une dynamique que Enselme Gouthon, Secrétaire général du Comité de coordination pour les filières café et cacao (CCFCC), qualifie de stratégique pour la filière café. En effet, le gouvernement s'est fixé pour objectif d’atteindre une production annuelle de 50 000 tonnes à l’horizon 2030, soit près du double des volumes actuels. Le pays s’appuie sur une progression notable enregistrée au cours de la dernière décennie : de 10 950 tonnes en 2013, la production togolaise a atteint 27 336 tonnes en 2023.

Esaïe Edoh

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La désignation du président togolais Faure Gnassingbé par l’Union africaine (UA) pour succéder à son homologue angolais Joao Lourenço en tant que médiateur dans le conflit qui déchire l’Est de la République démocratique du Congo est désormais officialisée. L’organisation a confirmé cette nomination dans un communiqué publié ce week-end, entérinant ainsi une transition annoncée depuis plusieurs semaines, après le retrait de l’Angolais de cette mission en mars dernier.

Robert Dussey a rapporté l’information le dimanche 13 avril 2025 sur le réseau social X, anciennement Twitter. 

L’Union africaine entend ainsi relancer un processus diplomatique enlisé, dans une région des Grands Lacs marquée par des tensions persistantes, des affrontements armés, et une situation humanitaire critique.

La nomination de Faure Gnassingbé intervient dans un contexte de défiance croissante entre Kinshasa et Kigali, sur fond d’avancées militaires du mouvement rebelle M23, que la RDC accuse d’être soutenu activement par le Rwanda, ce que ce dernier dément.

Ces derniers mois, le M23 a renforcé son emprise sur plusieurs localités stratégiques, y compris dans les environs de Goma et Bukavu, au terme d’opérations éclair ayant mis en échec les forces congolaises. 

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À ce jour, les efforts diplomatiques se sont multipliés sans succès probant. Fin mars, des représentants du gouvernement congolais et du M23 ont tenu des pourparlers à Doha, sous l’égide du Qatar, dans une tentative d’ouverture du dialogue. Ces discussions ont été précédées par une rencontre bilatérale dans la capitale qatarie entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame.

En confiant cette responsabilité au président togolais, l’Union africaine mise sur l’expérience d’un dirigeant rompu aux exercices de médiation. En effet, ces dernières années, Faure Gnassingbé s’est imposé comme un acteur discret mais actif dans la résolution de plusieurs crises politiques en Afrique de l’Ouest, notamment en jouant un rôle dans les négociations au Mali, au Niger ou encore au Burkina Faso, dans un contexte de bras de fer entre ces pays et la CEDEAO. 

La tâche s’annonce toutefois complexe. Outre les affrontements militaires, le conflit dans l’Est de la RDC se nourrit d’une multitude de facteurs comme des rivalités ethniques, des enjeux économiques liés à l’exploitation minière, les ingérences étrangères et la défiance envers les institutions congolaises. 

Esaïe Edoh

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Le Trésor public togolais a levé, ce vendredi 11 février 2024, 22 milliards FCFA à l’occasion d’une émission de Bons assimilables du Trésor (BAT) sur le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). Ce montant dépasse de deux milliards la somme initialement recherchée par les autorités togolaises, qui s’élevait à 20 milliards FCFA via des Bons assimilables du Trésor (BAT). 

Selon les données publiées par l’agence Umoa-Titres, 22 investisseurs ont répondu à l’appel du Togo. Ils ont proposé une enveloppe globale de 71,4 milliards de francs CFA, ce qui représente un taux de couverture de 357,33 %. 

Le Trésor a retenu 22 milliards FCFA, soit 110 % du montant initialement mis en adjudication. En détail, le Togo a levé 4,75 milliards FCFA sur les BAT de maturité de 182 jours et 17,25 milliards FCFA sur les Bons de 364 jours, tout à des taux d'intérêts multiples.

Avec 22 milliards FCFA mobilisés, le pays atteint 29 % de l’objectif fixé pour la période du 2è trimestre de l’année, soit 75 milliards FCFA. Par ailleurs, les ressources déjà mobilisées depuis le début de l’année atteignent 143,5 milliards FCFA, sur un objectif annuel fixé à 332 milliards.

Esaïe Edoh

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L’Office togolais des recettes (OTR) a bouclé l’année 2024 sur une mobilisation record de 1098 milliards FCFA auprès des contribuables, atteignant ainsi un peu plus de 98 % des objectifs fixés dans la loi de finances rectificative qui tablait sur 1113 milliards FCFA. Comment l'administration fiscale a-t-elle réussi à réaliser cette mobilisation ?

D’après les données du rapport d’exécution du budget de l’État à fin décembre 2024, consultées par Togo First, les impôts sur les revenus, les bénéfices et les gains en capital ont représenté une part substantielle de la collecte, avec 279 milliards FCFA. Les impôts et taxes intérieurs sur les biens et services se sont, eux, établis à 525 milliards FCFA.

Quant aux droits et taxes perçus sur le commerce extérieur et les transactions internationales, ils ont contribué à hauteur de 250 milliards FCFA, tandis que les droits de timbre et d’enregistrement ont rapporté 18 milliards FCFA. Enfin, d’autres impôts dont ceux sur les salaires versés et sur le patrimoine ont permis de mobiliser 21 milliards FCFA.

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Ce résultat constitue un bond de 10 % par rapport à l’année 2023, durant laquelle les recettes fiscales s’étaient élevées à 990,1 milliards, déjà au-delà des prévisions initiales de 912,1 milliards. Cette progression s’explique par une série de mesures opérationnelles mises en œuvre au cours de l’année écoulée, parmi lesquelles la création d’un comité de suivi pour la mobilisation des recettes, un renforcement ciblé du contrôle fiscal et une surveillance des exonérations fiscales.

Également, l’administration fiscale a multiplié les initiatives en matière de modernisation, avec l’extension du dépôt électronique des états financiers à l’ensemble des contribuables via le Guichet Unique de Dépôt des États Financiers (GUDEF), le développement d’outils numériques comme une application mobile dédiée au paiement de la taxe sur les véhicules à moteur (TVM), et l’intensification des campagnes de sensibilisation au civisme fiscal. 

Fort de cette dynamique, l’OTR entend maintenir la trajectoire ascendante observée ces dernières années. Pour l’exercice 2025, les prévisions budgétaires visent une mobilisation de 1210 milliards de francs CFA, en hausse de 8 % par rapport à l’objectif fixé en 2024. 

Esaïe Edoh

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Au Togo, une nouvelle étape est franchie dans le processus de mise à jour des dispositions législatives relatives à la protection et à la promotion du patrimoine culturel. La commission chargée d’élaborer un avant-projet de loi vient de finaliser un document de 97 articles, désormais soumis à validation depuis le jeudi 10 avril 2025. 

Le nouveau texte redéfinit les contours juridiques de la sauvegarde des biens culturels, en précisant notamment les modalités de classification, de déclassement et les dispositifs de préservation du patrimoine immatériel. Dans un contexte où la loi de 1990 n’intégrait pas les évolutions intervenues, notamment la reconnaissance des patrimoines subaquatique et des expressions culturelles diverses, l’initiative gouvernementale entend offrir une réponse adaptée aux défis contemporains. 

Dans cet avant-projet de loi, un encadrement précis du financement des actions de promotion et de protection du patrimoine est également proposé. Il établit aussi les droits de préemption et d’expropriation, ainsi que des mesures conservatoires destinées à lutter contre l’exportation illicite de biens culturels.

Porté par le ministère de la Communication, des Médias et de la Culture, le processus bénéficie également du soutien technique et financier de l’UNESCO. Dans le cadre du projet « Musée virtuel des objets culturels volés », l’agence onusienne réaffirme son engagement en faveur du renforcement des réseaux opérationnels de lutte contre le trafic illicite en Afrique.

Esaïe Edoh

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Au Togo, WACA ResIP (Projet d’Investissement de Résilience des Zones côtières en Afrique de l’Ouest), soutenu par la Banque mondiale, va financer dix projets de recherche scientifique sur le milieu marin et côtier.
 Cet appui se fera via le ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, qui vient de lancer un appel à propositions à cet effet.

Ce soutien, destiné aux étudiants en Master ou Doctorat des universités publiques togolaises, cible des problématiques couvertes par le projet WACA, comme la biodiversité littorale, l’économie bleue, la géologie marine ou encore la gestion durable des ressources halieutiques.

Chaque projet retenu bénéficiera d’un financement sur une période de 10 mois, avec l’objectif explicite de produire des articles scientifiques publiés dans des revues indexées d’ici à septembre 2026, indique-t-on.

L’objectif est de combler le déficit de connaissances sur les écosystèmes marins. Ceci, tout en intégrant les jeunes chercheurs togolais aux dynamiques de résilience climatique et de valorisation durable du littoral.

Ce coup de pouce à la recherche locale s’inscrit dans la volonté plus large du projet WACA de bâtir une gouvernance fondée sur les données, tout en associant le monde universitaire aux réponses aux défis environnementaux. Le projet, actif au Togo depuis 2017, a déjà soutenu par ailleurs, la recherche au Togo, notamment dans le domaine océanographique.

Consulter ici l’appel à propositions de recherches 

Ayi Renaud Dossavi

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