Togo First

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Le président togolais Faure Gnassingbé est pressenti pour devenir le nouveau médiateur de l’Union africaine (UA) dans la crise persistante entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

La proposition, formulée par le président angolais João Lourenço, président en exercice de l’UA, a en effet été entérinée par le Bureau de l’Assemblée lors d’une réunion virtuelle le 5 avril 2025.
Après avoir annoncé son retrait en tant que médiateur, comme l’indique un communiqué officiel de l’UA, le chef de l’État angolais a ensuite proposé la nomination de Faure Gnassingbé, après avoir obtenu une réponse favorable du président togolais, sous réserve d’une validation formelle par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement.

Feu vert de Lomé
La diplomatie togolaise a rapidement réagi à cette annonce. « Nous remercions le Bureau de l’Assemblée de l’Union africaine, et particulièrement le président Lourenço de l’Angola pour sa proposition, et confirmons la disponibilité du président Faure Gnassingbé à œuvrer pour la paix, la réconciliation et la stabilité dans l’Est de la RDC », a déclaré Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, via le réseau social X (anciennement Twitter).

Pour le Togo, ce rôle de médiation représente non seulement une nouvelle mission diplomatique d’envergure, mais aussi une consolidation supplémentaire de son statut géopolitique. Dans un contexte marqué par les tensions régionales mais aussi par l’émergence de nouvelles alliances panafricaines, Lomé, qui s’est déjà illustré dans le contexte des tensions au Sahel avec la sortie des pays de l’AES de la CEDEAO, renforcerait sa position comme carrefour diplomatique, logistique et stratégique en Afrique de l’Ouest.

Ceci étant, si cette posture du Togo pourrait créer des retombées tangibles en matière de coopération bilatérale et de sécurité frontalière, c’est aussi un défi de taille dans le délicat contexte des tensions entre le Rwanda et la RDC, où l’on note déjà la médiation discrète d’un puissant acteur extra-africain comme le Qatar.

Ayi Renaud Dossavi

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Au confluent de plusieurs secteurs qu’elle alimente avec le savoir scientifique, la recherche et des compétences professionnelles, l’éducation togolaise est en pleine mutation, à l’effet de devenir un véritable levier de développement économique. Pendant longtemps tancé même par les 1ères autorités, de fabriquer des chômeurs, en cause une inadéquation décriée entre la formation et l’emploi, le secteur éducatif et de la formation est appelé à se réinventer afin de répondre aux besoins des entreprises et aux défis de l’entrepreneuriat ainsi que de l’auto-emploi, impossibles à soustraire de l’équation de la professionnalisation, de nos jours. Le changement de paradigme passera par des réformes. A plusieurs niveaux. Et avec l’accompagnement des partenaires et bailleurs de fonds.

 

Le défi d’inclusion de l’éducation à l’épreuve des réalités sociales

Obligatoire de 6 à 15 ans, l’accès à l’éducation de base n’est pas universel à ce jour au Togo. De nombreux enfants, ayant l’âge officiel pour un niveau d’enseignement donné, ne fréquentent toutefois pas l’école. Les disparités dans l’accès à l’éducation se vivent à divers niveaux et en fonction de certains critères. Globalement, indiquent les statistiques officielles, le taux de non-scolarisation est de 8 % au primaire ; il augmente à 12 % au secondaire du premier cycle. Et, en raison de redoublements, de grossesses non désirées et de décrochages au cours de la scolarité, ce taux atteint 29 % au secondaire du deuxième cycle.

 

Tous azimuts, les facteurs d’inégalités dans l’accès à l’éducation

Les facteurs discriminants dans l’accès à l’éducation au Togo peuvent souvent varier en fonction du genre, de la pauvreté ou de la richesse des parents, du caractère urbain ou rural du milieu où vivent les enfants.

Le « Genre » est loin d’être négligeable dans l’appréciation des inégalités dans l’accès à l’éducation, quel que soit le niveau scolaire. Globalement, les taux de non-scolarisation sont plus élevés chez les filles que chez les garçons, à tous les niveaux. Si l’écart entre filles et garçons reste ténu au primaire, il atteint des proportions plus élevées, au collège et quelque peu préoccupantes au lycée. En effet, bien que l’Etat reconnaisse le droit à l’éducation des enfants, les pesanteurs socioculturelles ont fini par façonner l’imaginaire collectif ici ou là……qu’« une fille à l’école, ça n’aboutira à rien », qu’elle est faite pour rester à la maison, à la cuisine ou aller au champ. Mais pas que.

A partir du secondaire, l’écart devient plus important et le taux de non-scolarisation des filles, deux fois supérieur à celui des garçons. 40 % contre 20 %. Ceci, du fait des décrochages scolaires, des grossesses non désirées, entre autres.

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Les conditions de pauvreté ou de richesse des parents sont également assez déterminantes dans l’accès ou non des enfants aux établissements scolaires. Si l’Etat reconnaît le droit à l’éducation de tous les enfants togolais, les conditions modestes ou vulnérables de certains parents peuvent parfois compromettre l’effectivité de ce droit.

De fait, les parents vulnérables éprouvent davantage de peine à scolariser leurs enfants, et sont plus enclins à les amener au champ, afin qu’ils contribuent à la production du nécessaire vital pour la famille, grâce à leur force de travail. L'écart entre les enfants issus de familles riches est toutefois moins prononcé au secondaire, où les taux de scolarisation sont globalement plus faibles.

Un autre facteur majeur explicatif des inégalités dans l’accès à l'éducation est la localisation géographique. Les enfants issus et résidant en milieu rural enregistrent des taux de non-scolarisation bien plus élevés à tous les niveaux. Très généralement, dans les milieux ruraux, ils devront parcourir des kilomètres avant de trouver un établissement scolaire, posant un problème d’insuffisances d’infrastructures scolaires, et ne rien pouvoir manger à l’école, faute de moyens.

Ceci étant, le droit à l’éducation peut parfois ressembler à un luxe que ne peuvent s’offrir certains enfants, soit du fait de leur genre dans un contexte d’omniprésence des idées reçues et pesanteurs socioculturelles, de leur cadre de vie ou localisation géographique (milieu urbain ou rural), ou des conditions de vie de leurs parents. Le gouvernement togolais, soucieux non seulement de démocratiser l’accès à l’éducation au profit des enfants togolais mais aussi de mettre l’éducation togolaise en adéquation avec les exigences de l’emploi, opte alors pour des réformes chirurgicales, sur fond d’augmentation continue des ressources budgétaires au profit du secteur éducatif.

 

Le big bang

Les réformes, voulues holistiques par le gouvernement et déterminantes pour faire de l’éducation et celui de la formation, un moteur de développement, ont été mises en mouvement, notamment par le  Professeur Dodzi Kokoroko, ministre des enseignements primaire et secondaire. L’une des réformes majeures, c’est la gratuité des frais de scolarité.

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Gratuité

 

Au Préscolaire et au Primaire publics

Depuis 2008 plus exactement, le gouvernement togolais a instauré la gratuité de l’enseignement préscolaire et primaire public, supprimant du coup ou réduisant au minimum, les barrières financières à l’éducation pour les familles. Une mesure qui a sans doute eu une résonance particulière dans les zones rurales où la vulnérabilité des familles est plus prégnante.

Deux ou trois ans plus tard, des résultats notables ont été enregistrés. Particulièrement, sur l’éducation des filles longtemps perçues comme des variables d’ajustement. De 87,4% en 2010-2011, le taux de scolarisation a bondi à 126,7% en 2013-2014. A l’horizon 2030, le défi est de parvenir à la parité Filles-Garçons à l’école, à tous les niveaux d’enseignement, apprend-on.

Pêle-mêle, les effectifs ont enregistré des hausses exponentielles. Alors qu’au préscolaire, l’effectif était de 86 680 sur la période 2012-2013, il a atteint 155 739 en 2017-2018, soit un taux de progression de 12%. Le primaire public qui voyait son effectif établi à 1 054 549 en 2007-2008, a connu une évolution, culminant à 1 413 600 en 2014-2015 et à 1 548 876 en 2017-2018. Au primaire, le taux brut a ainsi bondi de 98% à 126,8%.

 

Au Secondaire (1er et 2ème cycles : collèges et lycées publics)

Cette mesure de gratuité des frais de scolarité sera complétée par la réduction des frais de scolarité pour les filles du premier cycle du secondaire (collège). L’initiative vise à supprimer ou le verrou financier à l’éducation, pour encourager les familles à maintenir leurs filles à l’école. Et ainsi, promouvoir l’accès équitable à l’éducation et lutter contre les inégalités de genre. Concrètement, les frais d’inscription et cotisations scolaires obligatoires dans les collèges publics sont pris en charge par l’État pour les filles.

Plus tard, le gouvernement procédera à l’extension de la mesure de gratuité des frais de scolarité à tous les élèves des collèges et lycées publics (filles et garçons) à partir de l’année scolaire 2021-2022. L’annoncée a été officialisée le 21 août 2021, dans le cadre des efforts des autorités togolaises visant à atténuer l’impact de la COVID-19 et favoriser l’accès à l’éducation. Depuis, elle a été reconduite chaque année, avec comme corollaire, un taux de scolarisation au primaire franchissant la barre des 95 %, contre environ 88 % auparavant. En parallèle, des efforts sont faits pour garantir la qualité de l’enseignement malgré l’augmentation du nombre d’élèves inscrits.

 

Les Cantines Scolaires pour retenir les élèves à l’école

Ce programme vise à offrir des repas scolaires réguliers aux enfants des communautés les plus pauvres, favorisant ainsi leur fréquentation et leur maintien à l’école, en particulier dans les zones les plus vulnérables. L’objectif du Togo à travers ce programme est d’atteindre 300 000 écoliers bénéficiaires des cantines scolaires au plus tard cette année, avec la volonté d’élargir et de pérenniser l’approvisionnement en repas scolaires.

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Selon le ministère de l’éducation, les cantines scolaires ont permis d’augmenter de 10 % l’effectif scolaire dans les écoles bénéficiaires, contre seulement 7 % dans celles qui n’en bénéficient pas.

 

Tolérance zéro contre les violences sexuelles et les auteurs de grossesses

Afin de donner toute leur portée politique, scientifique et économique à leur choix de mobiliser leurs ressources pour un accès de tous à l’éducation, les autorités, face au frein que représentent les grossesses en milieu scolaire, ont renforcé l’arsenal législatif par l’interdiction du mariage des enfants, l’interdiction et la répression de violences à caractère sexuel. De fait, les violences à caractère sexuel sont un facteur entraînant la déperdition scolaire des jeunes filles. Et les statistiques sont alarmantes. Jusqu’à 2474 cas de grossesses recensés au titre de l’année scolaire 2022-2023. Que de débauche d’énergies, de ressources, que de gâchis…

Pour enrayer le phénomène ou tout au moins le réduire au minimum, a été adoptée une loi sur la protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel. Une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 5 ans et une amende pouvant culminer à 5 millions FCFA si une grossesse résulte de cet acte de violence sur l’apprenant, âgé de 16 ans ou plus.

En parallèle, des initiatives sont en cours pour lutter contre les mariages précoces. Des campagnes de sensibilisation sont menées à l’endroit des communautés ou des parents et même des élèves.

 

Davantage de ressources budgétaires pour poursuivre les grands chantiers

Le Togo a régulièrement augmenté la part du budget allouée à l’éducation primaire et secondaire entre 2020 et 2024. En 2024, une dotation de 191 milliards de francs CFA était prévue, contre 123 milliards en 2020, soit près de 12 % du budget national. Cette augmentation représente une hausse de 52 % de l’enveloppe dédiée à l’éducation depuis 2020. En 2025, le ministère des enseignements primaire et secondaire (183 milliards FCFA) est toujours en tête de liste des ministères aux plus gros budgets, bien qu’enregistrant une baisse en variation annuelle.

 

Améliorer la qualité de l’enseignement

Dans le cadre des efforts du gouvernement pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement, cinq nouvelles Écoles normales d’instituteurs (ENI) ont été créées en 2021. Ces institutions ont été transformées en Écoles Normales de Formation des Professeurs des Écoles (ENFPE), dans le but de renforcer la qualité de la formation des enseignants. L'objectif principal de ces ENFPE est de former des enseignants qualifiés, capables de dispenser un enseignement de qualité, notamment dans les zones rurales et éloignées, où les besoins sont particulièrement importants.

Les ENFPE sont également chargées de mettre en place des formations continues pour les enseignants déjà en service, afin de les familiariser avec les dernières méthodes pédagogiques et les innovations en matière d'enseignement, telles que l'intégration des technologies numériques dans les classes.

En plus de la formation initiale, les ENFPE jouent un rôle clé dans la mise en œuvre des réformes éducatives en fournissant un personnel enseignant, mieux préparé et capable de s’adapter aux défis contemporains du système éducatif togolais.

 

Formation des enseignants et construction des salles de classe

La formation des enseignants est un axe essentiel des réformes en cours. Le recrutement de nouveaux enseignants et leur formation continue sont renforcés, avec des modules axés sur l’enseignement moderne et interactif. Ainsi, entre 2020 et 2024, plus de 22 400 enseignants ont été recrutés et formés. De nouvelles méthodologies pédagogiques ont été introduites, notamment l'utilisation des outils numériques et des approches interactives pour un apprentissage plus efficace.

En parallèle, d’importants efforts ont été consentis pour améliorer aussi bien quantitativement que qualitativement, les infrastructures scolaires. Entre 2020 et 2024, environ 5300 salles de classe ont été construites ou réhabilitées grâce au Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC).

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Cette initiative a permis d’améliorer les conditions d’apprentissage et de réduire la surcharge dans les salles de classe, notamment en milieu rural.

 

Les différentes initiatives mises en œuvre

Le Projet d’Amélioration de la Qualité de l’Éducation de Base (PAQEEB), mis en œuvre sur une période de cinq ans (2019-2024), vise à améliorer l’enseignement primaire en renforçant la formation des enseignants et en fournissant des infrastructures scolaires modernes.

Le Projet d’Amélioration de l’Accès, de la Qualité et de l’Équité de l’Éducation au Togo (PAAQET), qui s’étend sur six ans (2020-2026), met l’accent sur l’amélioration de la gouvernance éducative et la réduction des disparités régionales dans l’accès à l’éducation.

Quant au Projet d’Appui à la Réforme de l’Éducation et de la Formation (PAREC II), il est mis en œuvre sur une durée de quatre ans (2021-2025) et cible le renforcement de l’enseignement technique et professionnel pour répondre aux besoins du marché de l’emploi.

 

Pour une meilleure adéquation Formation-Emploi

Le développement de l’enseignement technique et professionnel est encouragé à travers la création d’Instituts de formation en alternance pour le développement (IFAD), qui préparent les jeunes aux besoins du marché du travail.

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En effet, les IFAD sont des établissements de formation professionnelle mis en place en réponse aux besoins du marché du travail et pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes. Ils fonctionnent selon un modèle de formation en alternance, combinant enseignement théorique et apprentissage pratique en entreprise.

 

Objectifs des IFAD

  • Former des jeunes aux métiers techniques et professionnels adaptés aux besoins du marché.
  • Favoriser l’auto-emploi et l’entrepreneuriat.
  • Réduire le chômage des jeunes en renforçant leurs compétences pratiques.
  • Contribuer au développement économique du pays par la qualification de la main-d’œuvre.

 

En ce sens, le gouvernement togolais a ouvert dans des secteurs clés :

  1. IFAD Aquaculture (Elavagnon) pour former en pisciculture et en gestion des exploitations aquacoles.
  2. IFAD Élevage (Barkoissi) : dédié à la formation en élevage, notamment la production de volailles et de bovins.
  3. IFAD Bâtiment (Lomé) pour les métiers du bâtiment (maçonnerie, plomberie, électricité, etc.).
  4. D’autres IFAD comme l’IFAD Logistique (Adétikopé) spécialisé dans la logistique et le transport, sont prévus pour couvrir d’autres secteurs.

 

Enseignement supérieur : des refontes, des curricula et des diplômes harmonisés

Dans l’enseignement supérieur, des universités et instituts technologiques sont en expansion, avec un accent mis sur les sciences, la technologie et l’innovation pour mieux adapter les diplômés aux besoins de l’économie nationale. Dans le domaine des sciences et de la technologie, la célèbre Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs (ENSI) et le Centre d’Informatique et de Calcul (CIC) ont été fusionnés pour donner naissance à l’Ecole Polytechnique de Lomé (EPL).

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Parmi les réformes majeures, l’instauration des examens nationaux pour les diplômes universitaires constitue une avancée significative. Ces évaluations visent à harmoniser les standards de qualification, garantir la reconnaissance des diplômes sur le marché du travail et améliorer la compétitivité des diplômés togolais à l’échelle internationale. Au niveau de l’Université de Lomé et de celle de Kara, a été instaurée la mobilité étudiante sur fond d’harmonisation de plusieurs aspects de leurs cursus respectifs : l'unification des syllabus et des maquettes des formations pour garantir une cohérence pédagogique entre les deux établissements.

Par ailleurs, des investissements sont réalisés dans les infrastructures universitaires avec la construction de nouveaux amphithéâtres, laboratoires et bibliothèques pour répondre à la demande croissante des étudiants.

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Les efforts entrepris pour réformer l’éducation au Togo sont significatifs et porteurs d’espoir. Avec une meilleure formation des enseignants, des infrastructures modernisées et une politique d’accès inclusif, le pays se donne les moyens de faire de l’éducation un véritable moteur de développement. L’implication continue des partenaires techniques et financiers comme l’UNICEF, Plan International et autres, reste essentielle pour garantir le succès de ces réformes et assurer un avenir meilleur aux générations futures.

En tout état de cause, le secteur de l’éducation et de la formation est un secteur en pleine mutation, essentiellement caractérisé par des investissements records et des réformes en continu visant à améliorer l'accès et la qualité de l’éducation, même s’il demeure confronté à des défis structurels.

Séna Akoda

Le Togo révise à la baisse son objectif d’accès à l’eau potable. Initialement fixé à 85 % d’ici à fin 2025, le taux de couverture nationale visé est réajusté à 72 %, soit une réduction de 13 points de pourcentage. Cette révision est rapportée dans le Budget du citoyen publié récemment par le ministère de l’économie et des finances.

Le pays a pourtant enregistré une légère progression à la clôture de l’année 2024 avec un taux de couverture de 70 %, contre 69 % en 2023. Selon le document officiel consulté par Togo First, le taux de desserte en milieu rural devrait atteindre 79 % en 2025, contre 76,51 % l’année précédente. En milieu semi-urbain, il devrait passer de 60 % à 63 %, tandis qu’en zone urbaine, la couverture progresserait de 72 % à 79 %.

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs projets qui sont déjà en cours devraient être poursuivis. Ainsi, l’exécutif prévoit la construction de 388 forages équipés de pompes à motricité humaine (PMH) dans les régions de la Kara et des Savanes, pour un coût estimé à 3 milliards FCFA. À cela s’ajoute l’installation de 205 postes d’eau autonomes (PEA), nécessitant un investissement d’environ 4 milliards FCFA.

Si des détails n’ont pas été fournis concernant cette révision à la baisse, l’objectif d’une couverture universelle d’ici à 2030, demeure en ligne de mire. Dans cette veine, pour l’année 2025, le gouvernement entend poursuivre ses efforts avec un budget prévisionnel de 19 milliards FCFA, inscrit dans la loi de finances en cours d’exécution.

Esaïe Edoh

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Le Togo, après avoir mobilisé 121,5 milliards FCFA sur le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine au premier trimestre, envisage de lever 75 milliards supplémentaires au cours des trois prochains mois. Selon le calendrier provisoire récemment publié par l’agence UMOA-Titres, 35 milliards FCFA seront levés en avril, 25 milliards FCFA en mai et 15 milliards FCFA en juin.

Dans le détail, 60 milliards FCFA seront récoltés au moyen des Bons assimilables du Trésor (BAT) et 15 milliards FCFA via des Obligations assimilables du Trésor (OAT). Au total, six émissions sont programmées sur les BAT et deux sur les OAT.

À l’échelle de la région, les mobilisations prévisionnelles du Togo représentent environ 3 % des 2600 milliards FCFA que les huit pays de l’Union projettent de lever au cours du trimestre. La Côte d’Ivoire se distingue par une présence dominante sur le marché avec dans le viseur, 1185 milliards FCFA, soit 45 % du volume total attendu.

Les opérations annoncées du Togo s'inscrivent dans une dynamique de recours aux marchés financiers pour répondre aux besoins de financement du budget national. Pour le compte de cette année, le pays côtier table sur 332 milliards FCFA.

Esaïe Edoh

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Au Togo, les travaux de curage du chenal de Gbaga, situé entre Zébé et Agbanakin, sont réalisés à 52 % à fin mars 2025, selon les informations recueillies lors d’une visite de terrain hier jeudi 03 avril 2025. Ce projet transfrontalier, appuyé par le projet d’investissement pour le renforcement de la résilience des communautés côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ResIP), veut restaurer les fonctions économiques et écologiques de cet axe fluvial partagé entre le Togo et le Bénin.

Long de 30 km, le chenal, autrefois navigable, était devenu impraticable à cause de l’envasement et des plantes envahissantes, entravant les échanges commerciaux, la pêche et accentuant les risques d’inondation. « Le chenal de Gbaga était un poumon économique et social pour les communautés riveraines. Sa réhabilitation est stratégique pour redonner vie à cette zone », explique un responsable du projet.

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« C’est dans le cadre de la mise en œuvre du projet WACA que nous avons lancé le curage du chenal de Gbaga », précise Adou Rahim Alimi Assimiou, coordinateur du projet WACA ResIP Togo. « Les travaux visent à restaurer les fonctions du chenal en trois volets : l’enlèvement des plantes envahissantes (faucardage), le curage des sédiments, et la valorisation des résidus. »

4,77 milliards FCFA d'investissements

D’un coût total de 4,77 milliards FCFA, les travaux consistent à curer environ 55000 m³ de sédiments sur une bande de 10 mètres de large et 45 cm de profondeur. Le chantier, confié à TC Marines Zilla Group, est supervisé par le groupement INROS LACKNER/DECO.

Dans le même temps, les ingénieurs travaillent à livrer le chantier dans les délais. « Le dragage est réalisé avec des équipements modernes permettant d’extraire efficacement les sédiments sans perturber l’équilibre écologique du chenal. Nous veillons aussi à la réutilisation des matériaux extraits, notamment pour la stabilisation des berges », explique un autre cadre sur le projet.

Parallèlement, 468 m² de plantes aquatiques ont été retirées, représentant 21 000 tonnes de biomasse transformées en compost. Ce dernier, tout comme le sable extrait, sera mis à disposition des communes riveraines, générant des revenus et soutenant l’agriculture locale.

Le projet prévoit aussi le reboisement des mangroves et la reprise des activités de pêche. 

Une valorisation durable des ressources naturelles

Au-delà du dragage, le projet intègre une approche innovante : la transformation de la jacinthe d’eau en engrais organique. Ce compostage est réalisé sur plusieurs sites où les plantes sont broyées, séchées, puis transformées. « Avant, ces plantes nous envahissaient et empêchaient la pêche. Aujourd’hui, elles deviennent une source de revenus », témoigne Abla Donsi, riveraine d’Agbanakin, engagée dans la transformation des résidus végétaux.

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La livraison des travaux est attendue pour fin mai 2025.

La Chambre de commerce et d’industrie du Togo et le supermarché TOGOMALL ont conclu un accord de collaboration destiné à accompagner les artisans locaux qui exposent leurs produits dans cette enseigne dédiée aux productions nationales. Signé en fin de semaine dernière, ce protocole vise à renforcer les capacités des producteurs et à améliorer la commercialisation de leurs marchandises.

Dans le cadre de cette coopération, la Chambre mettra à disposition des experts chargés d’accompagner les entrepreneurs présents au sein du supermarché. Ainsi, des sessions de formation seront organisées pour les sensibiliser aux pratiques managériales adaptées à leurs structures et aux stratégies de vente les plus efficaces. L’objectif est de les équiper des outils nécessaires pour structurer leur activité et élargir leur clientèle, indique-t-on.

L’accord prévoit également un volet promotionnel, la CCI-Togo s’engageant à valoriser TOGOMALL à travers ses différents canaux de communication. En accroissant la visibilité de cette plateforme, il s’agit d’offrir aux producteurs une vitrine plus large et de maximiser leur impact sur le marché. 

La démarche s'inscrit dans une volonté de soutenir les petites entreprises togolaises et de favoriser leur développement. « En signant cet accord, la CCI-Togo, dans sa mission de contribuer au développement du pays, ambitionne de soutenir les petits producteurs à devenir les grandes entreprises de demain », a déclaré José Symenouh, président de la Chambre. 

L’institution avait déjà initié une formation à la digitalisation destinée aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), ainsi qu’un accompagnement en faveur des producteurs de riz. 

Esaïe Edoh

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Au Togo, un nouvel acteur se positionne en matière de promotion des femmes dans le secteur de la tech. Il s’agit de Togolaises In Science (TIS), un club d’affaires dédié aux femmes actives dans les STEM (Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques). Lancé officiellement à l’hôtel Onomo, le samedi 29 mars 2025, le réseau veut réduire l’écart du genre dans les secteurs scientifiques et technologiques, tout en valorisant l’expertise féminine, tant au Togo que dans la diaspora.

TIS, fondé par Djamila Kerim, réunit déjà plus d’une centaine de membres : chercheuses, ingénieures, actuaires, expertes en cybersécurité ou encore entrepreneures, toutes engagées pour briser les stéréotypes. Le club veut devenir une plateforme d’échanges, de mentorat et de formation, en s’appuyant sur un réseau de 100 mentors d’ici fin 2025. À l’horizon 2030, il vise à former 1000 femmes aux compétences numériques et à augmenter de 20 % la proportion de femmes togolaises dans les STEM.

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L'évènement a du reste été ponctué par un panel sur les freins à lever pour inspirer les futures générations. Premier chapitre de l’initiative panafricaine Africaines In Tech, le réseau mise sur des partenariats des acteurs comme les entreprises, ONG et institutions. 

Au Togo, ce lancement s’inscrit dans le sillage du mois de mars, marqué par la célébration et la défense des droits des femmes, une période marquée par de nombreuses activités organisées. Ceci, afin de souligner les avancées en matière de droits de la femme au Togo, et mettre l’accent sur la promotion de nouvelles avancées sur la scène publique, notamment en matière de science et de technologies.

Au Togo, les études techniques sont désormais bouclées pour le projet d’autoroute du corridor Abidjan-Lagos, un axe de plus de 1000 km traversant cinq pays d’Afrique de l’Ouest. Ceci ouvre la voie au démarrage imminent des travaux de construction.

C’est ce qu’a laissé entendre une mission de la CEDEAO, conduite par David Nwedu, présente depuis le 2 avril au Togo, jusqu’au 10 avril 2025. L’objectif de ladite mission est d’assurer la communication et la visibilité du projet auprès des populations impactées, notamment à Noépé, Tsévié et Agoméglozou.

« Nous allons à la rencontre des communautés pour expliquer les prochaines étapes du projet et recueillir leurs préoccupations », a indiqué David Nwedu, lead sur la communication et la visibilité du projet de développement de l’autoroute du corridor Abidjan-Lagos.

Même si les dates de démarrage précises ne sont pas encore fixées, pour le Togo, le tracé débutera à Noépé (frontière avec le Ghana), pour traverser Kovié, Tsévié, Tabligbo, Afagnan, jusqu’à la rivière Mono, à la frontière béninoise. La future infrastructure, selon l’ingénieur Nodoh Wattara, sera à terme, une voie express à deux fois trois voies, avec des échangeurs et des ponts aux points stratégiques.

Pour rappel, le corridor est un projet phare du Programme de développement des infrastructures de la CEDEAO. L’actuel tracé de cet important axe routier traverse les grands centres économiques des cinq pays, notamment Abidjan, Accra, Cotonou, Lomé et Lagos. À lui seul, cet axe participe à près de 75 % des activités commerciales sous-régionales.

Ayi Renaud Dossavi

Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé prend part, depuis jeudi 3 avril à Kigali, au AI Global Summit on Africa, une rencontre qui rassemble décideurs politiques, experts technologiques et investisseurs autour de la place de l’Afrique dans l’économie de l’intelligence artificielle (IA).

Organisée par le Centre pour la Quatrième Révolution Industrielle en collaboration avec le Forum économique mondial (WEF), la rencontre se déroule sous le thème : « L’intelligence artificielle et le dividende démographique de l’Afrique ». Elle ambitionne d’explorer les leviers numériques pour transformer l’emploi, la gouvernance des données et l’entrepreneuriat sur le continent.

Pour le Togo, cette participation marque un signal fort : le pays entend faire de l’IA, un levier de transformation, selon le ministère des Finances.
 « La présence du chef de l’État à Kigali illustre l’engagement fort du Togo à anticiper l’avenir et à intégrer pleinement l’intelligence artificielle dans une démarche inclusive, responsable et tournée vers l’emploi des jeunes », indique-t-on.

Le pays, qui a déjà mis en avant des initiatives comme Novissi (programme qui a utilisé les données pour distribuer des aides ciblées durant la pandémie), multiplie en ce sens, les projets : Data Lab, Maison de l’IA, ainsi qu’une stratégie nationale en cours de finalisation.

Ce nouveau positionnement à l'international s’aligne du reste sur l’ambitions annoncée de faire du pays, un hub digital sous-régional, en s’appuyant sur l’innovation et le développement de son économie numérique.

Le Togo fait une percée en ce début d'année 2025 dans le cercle fermé des hubs technologiques africains les plus attractifs pour les investisseurs. Selon la plateforme Africa: The Big Deal, le pays d’Afrique de l’Ouest figure en effet dans le top 5 des États africains où les start-up ont capté le plus de financements.

Cette performance est rendue possible grâce à une levée de fonds de 30 millions $ réalisée par Gozem, la scale-up basée au Togo et active dans la mobilité et les services financiers.

L’un dans l’autre, cette position du Togo est d’autant plus remarquée qu’elle s’inscrit dans un contexte de recul général des financements – seulement 460 millions $ levés par l’ensemble des start-up africaines au 1er trimestre 2025, contre 486 millions $ à la même période en 2024.

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Gozem a ainsi capté 6,5 % du volume total à elle seule sur l'ensemble du continent. Sa levée de fonds, annoncée en février 2025, avec des bailleurs comme MSC Group et Al Mada Ventures, doit notamment servir à accélérer son expansion en Afrique francophone.

Dans ce classement, le Togo s’est, pour ce premier trimestre, propulsé aux côtés des géants du continent que sont le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Égypte.

Ayi Renaud Dossavi

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