Au Togo, le nouveau marché de la ville de Sokodé, situé à 350 km au nord de Lomé, a été officiellement inauguré en fin de semaine dernière par le président Faure Gnassingbé. Cette infrastructure commerciale, qui vise à redynamiser les activités économiques de la région centrale, a nécessité un investissement de 2 milliards FCFA.
Financé conjointement par le gouvernement togolais et l’Allemagne, via la coopération allemande au développement (KfW), le complexe commercial s’étend sur une superficie importante et offre diverses installations modernes. Le bâtiment principal, d'une emprise de 2025 m2 et composé de deux niveaux, comprend 36 boutiques et 508 espaces de vente.
Le projet s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la décentralisation (PAD), qui vise à renforcer les infrastructures locales et à promouvoir le développement économique des régions. Il a également pour objectif de soutenir l’entrepreneuriat féminin et d’encourager l’autonomisation économique des femmes, qui constituent une part importante des acteurs économiques de la région.
Dans le cadre du PAD, plusieurs infrastructures similaires ont été réalisées, notamment les marchés modernes de Kpalimé et de Tsévié. D’autres projets sont en cours, tels que la construction de marchés modernes à Aného et Sotouboua,.
Esaïe Edoh
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Engagée dans la défense des droits des populations depuis sa création en 1999, l’Association Togolaise des Consommateurs (ATC) occupe un peu plus le devant de la scène ces dernières années, dans un contexte marqué davantage par des enjeux économiques, sociaux et sociétaux. Dans une interview accordée à Togo First, le responsable de la commission santé et environnement de l’organisation, Léon Agboka, détaille les actions et plaidoyers menés, et se projette sur les chantiers stratégiques de l’ATC pour la nouvelle année.
Togo First (T.F) : On entend parler de l'Association togolaise des consommateurs. Qu'est-ce exactement ? Quelles sont réellement vos missions ?
Léon Agboka (L.A) : L'Association togolaise des consommateurs (ATC) est une organisation qui œuvre sur le terrain pour défendre les droits et les intérêts des consommateurs. Lorsqu'une augmentation des prix survient, l'association engage des discussions avec les autorités afin de plaider pour une réduction des coûts en faveur des consommateurs. Nous portons également une attention particulière aux devoirs et responsabilités qui incombent à ces derniers. En effet, il est important de rappeler que si les droits des consommateurs sont essentiels, leurs obligations le sont tout autant. Par exemple, dans le domaine de l'électricité, après avoir bénéficié du service, chaque consommateur a le devoir de régler sa facture, ce qui constitue une responsabilité fondamentale.
T.F : Pourriez-vous revenir sur les mesures prises par le gouvernement ces derniers mois, telles que la réduction ou le plafonnement des prix des denrées alimentaires, la régulation du secteur des transports et la baisse des prix des produits pétroliers ? Comment percevez-vous ces actions pour les consommateurs togolais ?
L.A : Nous saluons ces mesures qui arrivent à point nommé. Cependant, il est important de reconnaître que la vie chère au Togo a pris une ampleur considérable. À l'ATC, nous espérons que d'autres mesures viendront compléter celles qui ont déjà été mises en place.
T.F: Lorsque vous parlez de mesures supplémentaires, de quoi s'agit-il concrètement ? Quelles sont les dispositions ou ajustements supplémentaires que le gouvernement doit mettre en œuvre ?
L.A : Il est important de renforcer le pouvoir d'achat des citoyens. Cela pourrait passer par une réduction des tarifs douaniers, ce qui permettrait de baisser les prix sur le marché. Une mesure comme l'attribution des 60.000 FCFA aux travailleurs du secteur privé aussi serait très bien accueillie par les Togolais. Cela soulagerait directement de nombreuses familles. Dans les jours à venir, il serait également avantageux de prendre des dispositions pour renforcer l'accès à des produits de première nécessité à des prix abordables.
T.F : Quelles ont été les actions de plaidoyer de l'ATC que le gouvernement a récemment prises en compte ?
L.A : D’abord, il faut noter que le plaidoyer est au cœur de notre mission. Nous nous réjouissons que certaines de nos propositions aient récemment été prises en compte par le gouvernement. Cela témoigne d’une écoute attentive des autorités, qui prennent le temps d’analyser les conditions avant de prendre des mesures. Ces actions montrent à suffisance que l'exécutif tient compte de nos sollicitations et de celles des consommateurs. En témoignent les récentes mesures qui visent à améliorer le pouvoir d'achat et à réguler certains secteurs clés.
Il est important de renforcer le pouvoir d'achat des citoyens. Cela pourrait passer par une réduction des tarifs douaniers, ce qui permettrait de baisser les prix sur le marché.
T.F : Malgré les avancées, il y a toujours, certains produits qui restent hors de portée des consommateurs. Quelles sont les prochaines actions ou plaidoyers que vous prévoyez pour inverser cette tendance ?
L.A : Pour inverser cette tendance, la première stratégie, c’est la dénonciation. En effet, il existe encore des commerçants malhonnêtes qui, dans le but de maximiser leurs profits, pratiquent la spéculation et la surenchère sur certains produits. Nous appelons à un renforcement des contrôles effectués par les inspecteurs du ministère du commerce et de la santé. En fin d’année, nous avons constaté une intensification des efforts pour surveiller les marchés, et nous saluons cette initiative. De notre côté, nous restons constamment présents sur le terrain. Des descentes sont régulièrement faites dans les marchés pour vérifier la qualité des produits et leur conformité avec les normes en vigueur.
T.F : Quelles sont les actions concrètes de l'ATC sur le terrain pour dénoncer la vente de produits non conformes ou périmés ?
L.A : Le rôle principal de l'ATC est avant tout, la sensibilisation. Notre mission consiste à attirer l'attention des consommateurs sur les effets et les dangers associés à cette problématique. Nous sommes souvent sur le terrain, notamment pendant certaines campagnes, où nous organisons des émissions. Nous diffusons des programmes à la radio et à la télévision, et nous utilisons des outils de démonstration adaptés. Nous intervenons également dans les écoles, où nous réalisons des ateliers interactifs avec les élèves pour leur apprendre à reconnaître les risques et adopter les bonnes pratiques. Dans les supermarchés, nous veillons à inspecter les étalages pour vérifier la conformité des produits. Les entreprises font également appel à notre expertise pour des évaluations ou des conseils spécialisés
T.F : Le gouvernement a mis en place un numéro vert, le 8585, pour dénoncer des anomalies dans le secteur du commerce. Pouvez-vous nous dire comment ce dispositif fonctionne actuellement ? Avez-vous reçu des retours ou des feedbacks de la part des consommateurs concernant leur expérience avec ce mécanisme ?
L.A : C’est le ministère du commerce qui a instauré ce numéro vert. Il y a souvent des plaintes, mais peu de démarches concrètes. Beaucoup de gens préfèrent se lamenter plutôt que de dénoncer activement les problèmes. Notre rôle est donc de sensibiliser et d'encourager les consommateurs à signaler les problèmes qu'ils rencontrent. La dénonciation est essentielle, car elle permet aux autorités de prendre des mesures pour résoudre les problèmes rapidement. Nous mettons un accent particulier sur l’importance de la confidentialité. Lorsque nous recevons un signalement, nous contactons la personne concernée pour obtenir davantage d'informations, comme l'adresse du problème. Ensuite, une équipe d’inspecteurs se rend sur place pour évaluer la situation. En cas de plainte, le ministère du commerce, en collaboration avec celui de la santé, intervient pour résoudre le problème. Toutefois, il est important de préciser que notre rôle ne consiste pas à détruire directement les produits suspects. Ce sont les agents des ministères compétents qui se chargent de cette tâche.
T.F : Qu’arrive-t-il lorsque ces produits ne sont pas détruits immédiatement ?
L.A : Les produits incriminés sont stockés dans un entrepôt dédié avant d’être détruits, conformément aux procédures spécifiques. Le serment des agents du ministère du commerce et de la santé est mis en jeu dans ce processus. Il serait inacceptable que des produits de mauvaise qualité circulent encore sur le marché.
T.F : Quels risques encourent les commerçants qui se permettent de vendre des produits périmés aux consommateurs ?
L.A : Ces pratiques sont très graves et punies par la loi. Les commerçants qui effacent ou modifient les dates de péremption, ou qui vendent des produits périmés, sont soumis au code pénal. En fonction de la gravité de l'infraction, ils peuvent être condamnés à des amendes, voire à des peines de prison. Ces actions représentent également un danger pour la santé publique, ce qui renforce la nécessité de sanctions sévères.
T.F : Que doivent faire les consommateurs lorsqu'ils constatent un problème avec un produit, comme une date de péremption modifiée ou une boîte de conserve bombée ?
L.A : Il est essentiel de dénoncer immédiatement de tels produits. Les consommateurs doivent signaler ces cas aux autorités compétentes pour permettre l’intervention rapide et le retrait des produits du marché. Par ailleurs, les consommateurs doivent éviter d’acheter des produits avec des boîtes bombées ou déformées, car cela indique souvent un problème avec le contenu.
Les consommateurs doivent éviter d’acheter des produits avec des boîtes bombées ou déformées, car cela indique souvent un problème avec le contenu.
T.F : En dehors de la saisie des produits, quelles autres sanctions sont appliquées aux commerçants malhonnêtes ?
L.A : Outre la saisie des produits non conformes, les commerçants malhonnêtes peuvent être interdits de vendre des marchandises et sont passibles de sanctions légales. Ces sanctions peuvent aller jusqu'à une peine d'emprisonnement en cas de récidive ou d’infraction grave. Le cadre légal en place, notamment le code pénal et les règlements commerciaux, est appliqué pour protéger les consommateurs.
T.F : ATC et LCT sont des entités qui se croisent souvent dans la défense des consommateurs. Quelle est la différence et comment se passe la collaboration avec les différents organismes militants ?
L.A : Ces organisations, bien que travaillant sur des axes parfois différents, partagent un même objectif : la protection des consommateurs. Alors que certaines se concentrent davantage sur la dénonciation des abus, d'autres privilégient des approches plus éducatives ou informatives. L’ATC se distingue par son approche axée sur la négociation. Nous n’intervenons pas sur des questions politiques, mais nous nous concentrons exclusivement sur la défense des consommateurs. Nous agissons pour résoudre des problèmes concrets en veillant à ce que les produits respectent les normes de qualité.
Notre rôle à l'ATC reste donc axé sur la négociation, visant à garantir des pratiques commerciales justes et une meilleure qualité des produits. L'ATC collabore également avec la Ligue Togolaise des Consommateurs (LCT) sur des actions communes.
Parmi nos actions immédiates, nous nous penchons sur la production des eaux minérales, un secteur où certains producteurs ne respectent pas toujours les normes de sécurité.
T.F : En matière de régulation, l'ARCEP a montré ces dernières années une réelle capacité à intervenir et à sanctionner certains opérateurs. Êtes-vous en collaboration avec l'ARCEP et quel est l'état actuel de cette coopération ?
L.A : Nous collaborons activement avec l'ARCEP. L’ATC et la LCT organisent des tournées tous les six mois dans tout le pays. Ces déplacements permettent de vérifier la couverture du réseau et de résoudre d’éventuels problèmes avec les opérateurs. Si des conflits sont détectés, nous orientons les actions et apportons des solutions concrètes en collaboration avec l'ARCEP et les opérateurs. Une visite a eu lieu récemment, suivie de réunions pour traiter les problèmes identifiés.
T.F : Quels sont vos chantiers stratégiques pour cette année ?
L.A : Nos priorités pour cette année se concentrent sur la sécurité des consommateurs et l'amélioration des pratiques dans des secteurs clés. Parmi nos actions immédiates, nous nous penchons sur la production des eaux minérales, un secteur où certains producteurs ne respectent pas toujours les normes de sécurité. Les conditions de production sont souvent inappropriées, ce qui est préoccupant. De même, les abattoirs clandestins représentent un autre défi majeur, avec des pratiques dangereuses comme l'utilisation de pneus pour brûler les carcasses.
Pour mieux aborder ces enjeux, nous avons établi un plan d'action qui sera mis en œuvre tout au long de l’année. Notre approche est de traiter ces défis de manière systématique tout en évaluant continuellement nos avancées pour ajuster nos efforts et mener à bien nos initiatives.
Interview réalisée par Fiacre Kakpo et Gautier Agbekodovi
Le manuel de gestion de la forêt sacrée d’Awatsé, située dans la commune Bas-Mono 1, a été validé lors d’un atelier tenu la semaine dernière (le 15 janvier) à Afagnan. Ce document établit un cadre précis pour la restauration et la conservation des écosystèmes locaux, pour un coût estimé à 108,6 millions FCFA.
Organisé autour de quatre axes prioritaires protection, restauration, développement communautaire, et mobilisation des ressources le document ambitionne de préserver ce patrimoine écologique et culturel tout en améliorant les conditions de vie des populations locales. La vision affichée pour 2035 est de faire de cette forêt un levier pour l’accroissement de la couverture forestière nationale.
Dans le cadre des travaux, le colonel Abalo Piwalinébè, expert en gestion des ressources naturelles cité par l'ATOP, a souligné l’importance d’une planification rigoureuse pour garantir la durabilité de cette initiative. La collaboration entre les acteurs locaux, les institutions publiques et les bailleurs internationaux illustre une approche inclusive pour préserver ce trésor naturel et en faire un moteur de développement durable pour la région.
Porté par la communauté de Mathalè avec l’appui technique du CDAC (Centre de développement des actions communautaires), dans le cadre du projet R4C-TOGO, ce projet est financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et de l’Office de développement et d’exploitation des forêts (ODEF).
Ayi Renaud Dossavi
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Au Togo, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a fixé, depuis le 16 janvier 2025, de nouveaux plafonds tarifaires pour les prestations de gros sur le marché togolais. Ces offres de gros désignent les prestations fournies par un exploitant de réseaux de communications électroniques à un autre exploitant de réseaux ou fournisseur de services.
Ainsi, la nouvelle mesure revoit significativement à la baisse les coûts précédents. En détail, le prix plafond de location mensuelle de la fibre optique noire chute de 75 FCFA à 30 FCFA le mètre linéaire, soit une réduction de 60 %.
La mesure fait suite à un audit des coûts des opérateurs TOGOCOM et MOOV AFRICA TOGO, et entraîne une baisse significative des tarifs de gros. Il s’agit notamment de rendre l’accès aux infrastructures de transmission nationale et internationale plus abordable pour les opérateurs et les fournisseurs d’accès Internet.
Pour le gendarme des télécoms, cette initiative répond à un double objectif : stimuler le déploiement du haut débit dans les régions de l’intérieur du pays et garantir une concurrence accrue sur le marché de détail. Cette dynamique devrait également entraîner une baisse des prix pour les consommateurs finaux.
Parallèlement, un arrêté d’août 2022, portant sur le partage des infrastructures passives, vient compléter ces efforts. L’objectif global est de bâtir un marché ouvert, concurrentiel et transparent, tout en soutenant les réformes numériques du gouvernement.
Dans la foulée, l’Autorité « invite les opérateurs concernés à un respect immédiat et scrupuleux de cette décision tout en exhortant tous les opérateurs fixes et mobiles présents sur le marché à œuvrer pour accélérer la couverture des services haut-débit », selon le communiqué.
Ayi Renaud Dossavi
Trois communes togolaises, Lacs 1, Agoè-Nyivé 1 et Agoè-Nyivé 2, viennent de bénéficier d’une nouvelle assistance technique de la Corée du Sud. Le vendredi 17 janvier 2024, ces municipalités ont reçu chacune, un camion destiné à la collecte des ordures ménagères, à Lomé.
Ce don, d’un montant estimé à 373 500 dollars (soit environ 237 millions FCFA), s’inscrit dans le cadre d’un programme de coopération qui vise à renforcer les capacités des collectivités locales togolaises. Il intervient après la mise à disposition par le pays asiatique, plus tôt en 2024, d’un important lot d’équipements informatiques destiné aux mêmes communes.
L’objectif affiché est d’améliorer les services d’enlèvement des déchets et de salubrité publique dans ces localités. De fait, ces nouveaux camions devraient permettre d’accroître l’efficacité des opérations de gestion des ordures ménagères, un enjeu pour ces municipalités confrontées à une urbanisation croissante.
Ce geste, indique-t-on, traduit la dynamique positive qui marque les relations entre Lomé et Séoul, dans plusieurs secteurs stratégiques. En mars 2023, les deux pays avaient réaffirmé leur volonté de coopérer dans des domaines tels que l’agriculture, la santé, l’éducation, les énergies renouvelables ou encore les technologies de l’information et de la communication.
Dans ce contexte, lors du premier Sommet Afrique-Corée, organisé en juin 2024 à Séoul, le président Faure Essozimna Gnassingbé avait multiplié les rencontres avec des acteurs économiques et financiers sud-coréens et mis en lumière les opportunités d’investissement au Togo.
Esaïe Edoh
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Le Togo s’apprête à conclure sa deuxième opération de levée de fonds sur le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), le vendredi 24 janvier prochain. Le Trésor public togolais vient de lancer dans cette perspective, une émission simultanée d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT) et de Bons Assimilables du Trésor (BAT) pour mobiliser 20 milliards FCFA.
Dans le détail, 10 milliards FCFA devraient être levés via des BAT d’une valeur nominale de 1 million FCFA, avec une maturité de 364 jours et des taux d’intérêt multiples. Le pays ambitionne de collecter les 10 milliards restants au moyen d’OAT d’un nominal de 10 000 FCFA, étalées sur trois ans et assorties d’un taux d’intérêt de 6,25 %.
Les fonds collectés lors de cette émission seront affectés au financement du budget 2025, dont les prévisions s’élèvent à 2 397 milliards FCFA, équilibrant ressources et charges. Pour l’année en cours, le Togo prévoit de mobiliser un total de 332 milliards FCFA sur le marché financier régional.
Déjà, le pays a réussi à lever sur ce marché, 22 milliards FCFA lors de sa première opération de l’année 2025.
Esaïe Edoh
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Les relations entre le Togo et le Rwanda devraient franchir une nouvelle étape, à en croire les déclarations des dirigeants des deux pays ce week-end. C’était lors de la visite de Faure Gnassingbé à Kigali, où il a rencontré son homologue Paul Kagamé.
Les deux chefs d’État ont annoncé leur intention de renforcer les liens dans des secteurs stratégiques tels que le numérique, l’agriculture, le commerce, les investissements, le financement vert et l’énergie. Ces engagements s'inscrivent dans la continuité des échanges entamés en août 2024 à Kigali, lors de l’investiture de Paul Kagamé. À cette occasion, Faure Gnassingbé avait souligné l'importance de diversifier le partenariat bilatéral, tout en explorant les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Au terme de ma visite de travail à #Kigali, je remercie chaleureusement mon homologue et frère, le Président @PaulKagame, pour la qualité de l’accueil réservé à ma délégation et à moi-même. pic.twitter.com/gAT3pf84ki
— Faure Essozimna GNASSINGBÉ (@FEGnassingbe) January 19, 2025
Les relations entre Lomé et Kigali, aujourd’hui décrites par les deux dirigeants comme excellentes, se sont notamment traduites par un accord conclu en 2018 sur la libéralisation des services aériens. Cet accord permet à Rwandair, la compagnie nationale rwandaise, et à Asky Airline, basée à Lomé, d’opérer des vols directs entre les deux capitales sans restriction de fréquence dans le but de renforcer leur interconnexion et de stimuler les échanges économiques.
Par ailleurs, le Togo s’est inspiré de l’Autorité fiscale du Rwanda (RRA) pour mettre en place l’Office Togolais des Recettes (OTR), qui joue un rôle important dans la mobilisation des ressources pour financer le budget national depuis 2014.
Esaïe Edoh
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L’objectif est de stabiliser ces deux banques fragiles, qui représentent une part importante des actifs du secteur bancaire. Cependant, le FMI continue de recommander à Lomé d’envisager une privatisation après la finalisation de la restructuration de l’UTB.
Le gouvernement togolais a repris l’année dernière les immeubles abritant les sièges sociaux de l’Union togolaise de banque (UTB) et de l’ancienne Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI), devenue IB Bank, après sa privatisation en 2021, deux entités qui représentent à elles seules 20% des actifs du secteur bancaire togolais. Une opération confirmée à Togo First par le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI). Selon les informations de Togo First, le rachat du siège social de l’UTB seul aurait coûté 31 milliards de FCFA.
UTB : enfin des fonds propres positifs
L’UTB, longtemps plombée par des fonds propres en territoire négatif, a retrouvé un semblant de souffle financier grâce à cette acquisition et une injection de 12,6 milliards FCFA de capital supplémentaire. Selon un audit indépendant, l’institution s’approche désormais des normes de fonds propres imposées par la Commission bancaire de l’UEMOA. Pour autant, le chemin reste long : un plan de restructuration doit être adopté avant avril 2025, avec une mise en œuvre totale prévue pour octobre. Pendant cette période, l’UTB restera sous contrôle public avant une éventuelle privatisation.
Ce plan, qui devrait être calqué sur les résultats de l’audit externe mené dans la banque courant 2023, tentera de garantir la rentabilité et la stabilité de l’UTB, qui restera sous propriété publique jusqu’à, au moins, la fin de sa restructuration, précise-t-on. Le FMI encourage les autorités à reprendre les efforts de privatisation peu après, afin de réduire les risques fiscaux à long terme.
IB Bank : des signaux contrastés
Cédée en 2021 à l’homme d’affaires burkinabè Mahamadou Bonkoungou, IB Bank affiche des résultats contrastés. Les recettes issues de la vente de son ancien siège ont permis d’alléger la pression financière et d'améliorer ses fonds propres réglementaires, mais pas suffisamment pour garantir sa stabilité. D’ailleurs, apprend-on, un plan de réforme serait déjà sur la table, soumis à la Commission bancaire. Ledit plan prévoit une augmentation de capital via des sources privées, l'élimination des prêts liés à des parties affiliées (actionnaires notamment) et le retrait des crédits à des institutions avec des capitaux propres négatifs. Le FMI reste clair : sans un apport significatif de la part de sources privées et ces réformes, la banque continuera de faire face à des défis structurels.
Malgré tout, IB Bank semble sortir peu à peu la tête de l’eau. Après plusieurs années de pertes, elle a renoué avec les bénéfices en 2024. Ces résultats devraient se maintenir cette année, en grande partie soutenus par des reprises de provisions importantes et des engagements désormais fortement orientés vers le souverain, selon des informations obtenues par Togo First.
Une facture salée pour l’Etat
Le coût de ces opérations pèse sur les finances publiques. Le gouvernement togolais avait réservé plus de 69 milliards FCFA (108,2 millions $) dans le budget 2024 pour remettre les deux banques sur pied. Une dépense qui devrait alourdir un déficit public déjà sous tension, selon le FMI. Le coût total de la remise en état du secteur bancaire représenterait 1,5% du PIB, selon les équipes du Fonds.
A Lomé, les autorités insistent sur la nécessité d’améliorer la gouvernance et les fondamentaux économiques pour éviter une nouvelle dégradation dans un secteur bancaire qui, bien que des progrès aient été réalisés ces dernières années, présente des fragilités. Deux petites banques, représentant 9% des actifs du secteur, ont commencé à ne pas respecter les normes prudentielles, indiquent des documents du FMI consultés par Togo First. Une des deux banques dépasse les limites sur les actifs non opérationnels, les exigences de capital et les normes de concentration des risques. L'autre violerait uniquement les normes de concentration des risques.
Fiacre E. Kakpo
Edité par M.F. Vahid Codjia
Au Togo, la Commune de Kpélé 1, située dans la région des Plateaux, a officialisé le jeudi 16 janvier 2025, à Adéta (chef-lieu de la commune), son Plan de développement communal (PDC). Ce document définit les actions de développement de la localité sur les prochaines années, lesquelles nécessitent un financement estimé à 1,3 milliard FCFA.
Le PDC de Kpélé 1 se décline en quatre grands programmes, intégrant treize projets et cinquante-sept actions spécifiques. Ces actions couvrent des domaines essentiels tels que le social, l’économie, la gouvernance locale et l’environnement.
Selon le maire de la commune, Apedoh Komla Batchey, ce plan vise à faire de Kpélé 1, un modèle en matière de paix sociale, de gouvernance exemplaire, de partenariats dynamiques, d’économie durable et d’accès équitable aux services sociaux de base. Parmi les projets annoncés figurent la construction d’infrastructures éducatives et sanitaires, ainsi que des initiatives en faveur de la préservation de l’environnement.
La validation de ce document constitue une avancée dans la réalisation des ambitions de la commune, en lien avec la feuille de route gouvernementale et les Objectifs de développement durable (ODD). « Le PDC que nous validons aujourd’hui reflète notre vision pour Kpélé 1. Il définit les actions concrètes que nous devons mener pour améliorer le bien-être de nos populations et contribuer activement à la mise en œuvre des politiques nationales », a souligné le maire lors de la cérémonie.
Esaïe Edoh
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Au Togo, les travaux de construction de la voie de contournement de Sokodé, située à environ 340 kilomètres au nord de Lomé, ont été officiellement lancés le jeudi 16 janvier 2025. La cérémonie, marquée par la présence du président Faure Gnassingbé, a donné le coup d'envoi à cet important projet pour la région.
Doté d'un budget de 24,5 milliards de francs CFA, ce projet bénéficie du soutien financier de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), qui contribue à hauteur de 82 %, soit 16 milliards de francs CFA. L'infrastructure prévue comprendra une route bitumée de 16 kilomètres, découpée en deux segments principaux : Tchalo-Kpario sur 12,7 kilomètres et Kpario-Kidèoudè sur 3,3 kilomètres.
Au-delà de l’aménagement de cette voie de contournement, des initiatives connexes sont également prévues. Parmi elles, figurent la réhabilitation de la route nationale 14, qui relie Sokodé à la frontière béninoise, ainsi que la modernisation de la route nationale 17 (Sokodé-Bassar) et des travaux visant à améliorer les performances de la route nationale 1 (Aouda-Alléhéridè).
La voie de contournement de Sokodé à terme, devrait contribuer à améliorer la fluidité de la circulation sur la route nationale 17, réduisant ainsi les engorgements récurrents dans le centre de cette agglomération. Cette infrastructure devrait renforcer également le rôle stratégique du corridor togolais en direction de l’hinterland, stimulant ainsi le commerce et le développement économique dans cette zone.
Esaïe Edoh
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