De 6,2% à 5,8%, le conflit en Ukraine menace la croissance togolaise en 2022 (BAD)

Economie
samedi, 28 mai 2022 11:49
De 6,2% à 5,8%, le conflit en Ukraine menace la croissance togolaise en 2022 (BAD)

(Togo First) - La croissance togolaise pourrait pâtir cette année du conflit russo-ukrainien, dans un contexte compliqué par la Covid-19 et les changements climatiques. Ceci, après l’embellie postpandémie de 2021, qui va vu la croissance passer annuellement de 1,8% à 5,3%. C’est ce que prévoient les dernières perspectives de la Banque africaine de développement (BAD), rendues publiques dans le sillage de ses assemblées générales, qui se sont tenues cette année à Accra, capitale voisine de Lomé.

Selon les projections de la BAD, la croissance nationale pourrait ainsi passer de 6,2% initialement anticipée à 5,8% cette année.

En effet, « pour 2022, les perspectives de l'économie semblaient favorables. Cependant, l'invasion de l'Ukraine par la Russie pourrait ralentir la reprise que le Togo a initiée en 2021 (6% contre 1,8% en 2020), avec une croissance du PIB attendue à 5,8% contre une prévision initiale de 6,2% début février 2022. », indique l’institution panafricaine basée à Abidjan.

A noter que la BAD était au départ, légèrement plus optimiste que le gouvernement togolais, qui anticipait une croissance à 6,1% pour cette année.

Lire aussi : Reprise post-Covid : la croissance au Togo attendue à 6,1% en 2022

Rebond de la croissance ralentie, inflation en hausse

Dans le même temps, le niveau d’inflation devrait s’envoler, pour culminer à 4,6% contre une estimation initiale de 2,4%, selon les projections. Les tensions seront particulièrement notables sur des produits d'importation comme le blé, qui occupe une place notable dans le secteur alimentaire.

« Le Togo pourrait être affecté en raison de ses relations commerciales avec la Russie et l'Ukraine. Environ 40% des importations de blé du Togo en 2020 provenaient de la Russie, ce qui suggère une forte probabilité d'un effet négatif sur la disponibilité et le prix de la céréale. », indique-t-on.

Les autres défis sont en lien avec les relations de ses partenaires en Europe, qui doivent gérer des défis d’approvisionnement en énergie (gaz) ainsi que les contrecoups des autres sanctions infligées à Moscou, ou en Asie (Chine et Inde, notamment).

« Le pays pourrait également être affecté par les effets négatifs du conflit sur les pays partenaires, tels que ceux de la zone euro et de l'Asie. », indique le rapport.

Tout ceci intervient dans le spectre de la Covid-19 et ses variants, dont les impacts économiques et sanitaires laissent encore de traces sur les circuits d’approvisionnement. C’est en particulier le cas de la Chine, dont la politique anti-covid stricte, affecte ses grands ports.

Appel à un nouveau “Novissi”

Dans un tel contexte, marqué déjà par une envolée des prix des produits de consommation et de l’énergie, l'institution dirigée par le Nigérian Adesina Akinwumi suggère notamment des mesures de soutien à la consommation, et pour relancer l’économie. C’est à l’instar du système de revenu universel par transferts monétaires Novissi, lancé par le pays en 2020 pour aider les populations face à la crise de la Covid-19.

« La prise de conscience des risques ci-dessus rendrait nécessaire l'amplification des mesures de relance telles que le programme NOVISSI afin d'alléger le poids de la flambée des prix sur les ménages déjà durement touchés par les effets de la crise sanitaire. », indique ainsi la BAD.  

Ayi Renaud Dossavi

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