Togo : la dette envers le marché régional enregistre la plus forte baisse de l’Union

Finance
lundi, 07 juillet 2025 12:55
Togo : la dette envers le marché régional enregistre la plus forte baisse de l’Union

(Togo First) - Le Togo a enregistré au premier semestre 2025 la plus forte baisse d’encours de dette publique parmi les huit États membres de l’UEMOA, selon les données publiées par l’Agence UMOA-Titres. À fin juin, l’encours togolais s’établissait à 1959,50 milliards de francs CFA, en recul de 2,90 % par rapport à son niveau de fin décembre 2024.

Ce mouvement tranche avec la tendance régionale. Sur la même période, des pays comme le Sénégal ont vu leur encours progresser de 5,71 %, tandis que le Bénin (+2,28 %) et la Côte d’Ivoire (+1,46 %) ont également accru leur stock de dette. Le Niger est le seul autre pays à afficher une décrue (-0,93 %), mais d’ampleur moindre.

Cette baisse est principalement liée à un ralentissement des nouvelles émissions combiné à une accélération des remboursements. Entre janvier et juin, le pays a levé 318,76 milliards FCFA, contre 468,75 milliards FCFA un an plus tôt, soit une baisse de 32 %. Parallèlement, les remboursements ont augmenté de 39 %, passant de 322,55 à 448,30 milliards FCFA.

Ce désendettement net de plus de 129 milliards FCFA s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de gestion de la dette, qui vise à rééquilibrer la structure du portefeuille. Actuellement, la dette intérieure représente 57,67 % de l’encours total, soit 39,89 % du PIB. À l’horizon 2025, les autorités visent une répartition plus équilibrée, avec 55 % de dette extérieure et 45 % de dette intérieure.

Cette transition permettrait non seulement d’étaler les échéances de remboursement sur des maturités plus longues, mais aussi de bénéficier de conditions financières plus souples, via des prêts concessionnels ou semi-concessionnels accordés par les partenaires techniques et financiers comme la Banque mondiale, la BOAD ou la BAD.

L’un des défis reste cependant la prédominance des titres de court terme dans le portefeuille de la dette intérieure. À fin juin, 89 % de la dette togolaise sur le marché régional sont composés de Bons Assimilables du Trésor (BAT), des titres à moins d’un an. Seuls 11 % sont constitués d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT), à plus long terme. Ce profil génère une pression de refinancement importante, dans un environnement régional où les taux d’intérêt sont à la hausse.

Une vulnérabilité que reflète clairement la courbe des taux togolaise : les rendements montent jusqu’à 8,04 % sur les titres à un an, avant de redescendre sur les maturités longues, autour de 6 % à 5,7 ou 10 ans. Une configuration atypique qui traduit à la fois la nervosité des investisseurs sur le court terme et leur appétit plus modéré – ou plus confiant – pour les placements à long terme.

Si la baisse de l’encours est perçue positivement en termes de gestion budgétaire, reste à savoir si le gouvernement parviendra à maintenir ce cap sur la seconde moitié de l’année. 

Fiacre E. Kakpo

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