Vie chère : combien vont coûter les premières mesures au gouvernement ?

Gouvernance économique
jeudi, 28 avril 2022 16:54
Vie chère : combien vont coûter les premières mesures au gouvernement ?

(Togo First) - Au Togo, les mesures de soutien face à la vie chère, comme l’exonération de la TVA sur les produits de consommation importés (huile végétale, lait, farine de blé, des concentrés de tomates), et de suspension des prix des tickets de marché, des tickets, vont coûter à l’Etat environ 5 milliards FCFA sur les trois premiers mois.

Cette première estimation émane du ministre en charge du commerce, Kodjo Adedze, à la faveur d'une conférence de presse réunissant trois autres membres du gouvernement de Victoire Tomegah-Dogbé, comprenant les deux porte-parole du gouvernement, les ministres Christian Trimua, et Akodah Ayewouadan, ainsi que Kanka-Malick Natchaba, Secrétaire Général du gouvernement.

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À cette occasion, les quatre officiels sont revenus plus longuement sur les dernières mesures de soutien face à la vie chère, annoncées la veille par le Chef d'Etat togolais, Faure ganssingbé, à l’occasion de la célébration de l'indépendance nationale.

Ces mesures incluent au total, une suspension dès le mois de mai jusqu’en fin d’année, du remboursement de l'avance d'un mois sur salaire accordée aux travailleurs des secteurs public et parapublic en début d'année, une suspension du paiement des taxes de tickets de marché au cours des 3 prochains mois à compter de mai 2022, un plafonnement des prix des produits de consommation locaux et importés, et une réduction de 2 points (ou 4 points pour les plus défavorisés), du taux d'intérêt pour les crédits accordés via le Fonds national de la finance inclusive (FNFI).

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Sur le coût de ces mesures, « l’Etat interviendra sur la base des prévisions qui existent déjà. Les communes ne perdront pas de ressources », a précisé le ministre Adedze. « Ces interventions devraient coûter à l’Etat autour du milliard pour la suspension des prix du Tickets », indique Kodzo Adedze. S’agissant des « mesures en termes de plafonnement des prix des produits importés, et d'exonération de la TVA sur les trois mois, l'évaluation se situe autour de 4 milliards pour les trois mois », soit un total de près de 5 milliards FCFA sur la période.

Suivi continu de la situation

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Réagissant à une question, le Secrétaire-général Kanka-Malik Natchaba explique que si l’Etat n'exclut pas la possibilité de supprimer purement et simplement le remboursement de l’avance sur salaire accordée aux fonctionnaires et assimilés, cette option n’est toutefois pas encore sur la table. Ce choix dépendra de l’évolution de la situation socio-économique, qui « fait l'objet d'un suivi permanent de la part du gouvernement », selon lui. Le gouvernement pourrait par ailleurs, étendre cette facilité en fonction de la situation.

Pour rappel, les prix des produits alimentaires ont atteint des niveaux records au plan mondial, au premier trimestre de l’année. Dans un contexte de tensions d’approvisionnement lié à la guerre en Ukraine, les prix de produits pétroliers ont augmenté sur le territoire togolais. Ces premières hausses avaient déjà entraîné des mesures de soutien de la part du gouvernement, dont la suspension de la Taxe sur les véhicules à moteur (TVM) et le plafonnement des tarifs de transport des marchandises et personnes.

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Quel impact sur les mobilisations fiscales ? 

Ces assouplissements additionnels, qui devraient être suivis d’autres, selon les ministres, et les pressions sur le tissu socio-économique, pourraient avoir un impact sur les prévisions de mobilisations fiscales de l'Etat. En effet, l’an dernier, le pays avait réussi à lever 720 milliards FCFA, et prévoyait de renforcer sa progression sur cette lancée avec un objectif assigné à l’OTR de 814 milliards FCFA en 2022. L'ensemble des mesures d'appui prises cette année pourrait pousser l'Etat à revoir à la baisse ses prévisions, alors qu’on n’en est qu’au deuxième trimestre de l’année.

Sur ce point également, le SG du gouvernement, a confié à Togo First, que les services compétents du gouvernement feront le point de la situation en temps utile, et qu'une décision sera prise à cette occasion.

Ayi Renaud Dossavi

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