Togo First

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Ecobank Togo a officiellement lancé, le vendredi 8 mars 2025, une version améliorée de son programme Ellever, dédié à l’accompagnement des femmes entrepreneures et dirigeantes.

Lancé à la faveur de la Journée Internationale des Droits de la Femme, le programme vise à renforcer l’inclusion financière et à favoriser l’essor des entreprises dirigées par des femmes.

Désormais, Ellever s’adresse non seulement aux entrepreneures, mais aussi aux femmes occupant des postes de leadership ou salariées, avec un accent particulier sur les jeunes entrepreneures. Le programme inclut également les entreprises détenues majoritairement par des femmes ou comptant une forte présence féminine dans leurs instances de direction.

Lors du lancement, la ministre togolaise du Commerce, Rose Kayi Mivedor, a salué cette initiative en rappelant que les microentreprises dirigées par des femmes au Togo génèrent plus de bénéfices que celles tenues par des hommes, selon une étude de la Banque mondiale. Elle a également mis en avant les efforts du gouvernement à travers des programmes comme le PAIFFV (Projet d’Appui à l’Inclusion Financière des Femmes Vulnérables), destiné à renforcer l’inclusion financière des femmes vulnérables.

De son côté, Eusèbe Afoutou, Directeur général par intérim d’Ecobank Togo, a souligné que le programme répondait aux défis majeurs de l’entrepreneuriat féminin, notamment l’accès au financement et les stéréotypes de genre.

Notons que dans le cadre de ce programme, Ecobank a précédemment débloqué quelque 2 milliards FCFA au profit de l’Association des Revendeuses de Pagne du Togo, en plus de ses mécanismes de financement déjà en place.

Ayi Renaud Dossavi

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Près de 100 opérateurs économiques togolais de divers secteurs sont attendus en Chine du 13 au 24 mars 2025, pour une mission d’exploration des opportunités d'affaires. Organisée par la Chambre de commerce et d'industrie du Togo (CCI-Togo) en partenariat avec l'Association Culture d'entreprise de Hebei, cette initiative devrait renforcer les liens économiques entre les deux pays.

Concrètement, au cours de la mission, les participants auront l'occasion de découvrir plusieurs secteurs stratégiques, notamment l'industrie mécanique, le génie civil, la construction, l'agriculture, l'élevage, l'automobile et l'emballage. Ils visiteront également des usines spécialisées dans la production de tuyaux et canalisations, de carreaux de céramique, de câbles électriques ainsi que des unités de fabrication de machines agricoles et de pièces détachées pour automobiles.

Selon Bekley Esso-Byou, commissaire chargé du secteur industrie à la CCI-Togo, cette mission représente une opportunité importante pour les entreprises togolaises d’établir des partenariats solides avec des acteurs chinois dans des domaines clés. Il a réaffirmé l'engagement de la CCI-Togo à soutenir les entrepreneurs nationaux dans leur expansion à l'international, en organisant régulièrement des missions visant à renforcer leur compétitivité.

Cette démarche est en accord avec un mémorandum d'entente signé entre la CCI-Togo et l'Association Culture d'entreprise de Hebei, avec pour ambition de dynamiser les échanges économiques entre le Togo et la Chine.

Esaïe Edoh

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Au Togo, la seconde phase du Programme National de Développement du secteur de l’Eau (PND Eau) se prépare, avec le soutien financier de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et de l’Agence Française de Développement (AFD). Une rencontre entre ces institutions et les autorités togolaises s’est tenue la semaine dernière pour définir la stratégie d’investissement de cette nouvelle phase.

Alors que la première phase s’achève le 31 décembre 2025, la nouvelle concerne principalement les centres urbains de la région des Savanes ainsi que des centres semi-urbains situés dans les régions de la Kara et des Plateaux. Elle prévoit des interventions dans cinq centres urbains des Savanes, notamment à Dapaong, Cinkassé, Tandjouaré, Mandouri et Gando, ainsi que dans sept centres semi-urbains répartis entre la Kara et les Plateaux, incluant Korbongou, Gandi, Kabou, Soudou-Tchalimdè, Amou-Oblo, Glei et Wahala.

Lors de cette mission, les représentants de la BEI ont évalué les orientations stratégiques du projet et l'état d’avancement de la première phase afin d’ajuster leur appui financier. Démarrée en juin 2020, la première phase a mobilisé un financement de 40 millions d’euros, soit environ 26 milliards FCFA.

Elle couvre 30 centres du périmètre d’exploitation de la TdE dans des localités telles que Kpémé, Djagblé, Vogan, Tabligbo, Kévé, Élavagnon, Amou, Tohoun, Amlamé, Anié, Danyi, Atakpamé, Agou, Kpalimé, Adjengré, Sotouboua, Sokodé, Tchamba, Kara, Niamtougou, Kanté, Kabou, Kétao, Pagouda, Pya, Bassar, Bafilo, Kouka, Mango, Dapaong et Tandjouaré.

Notons que l’objectif global du PND Eau est d’étendre et de moderniser les infrastructures de mobilisation, de production et de distribution d’eau potable, que ce soit en milieu urbain ou semi-urbain, tout en garantissant un modèle financier viable pour les parties prenantes. Il entend aussi établir un cadre contractuel associant des partenaires privés à la gestion des mini-adductions d’eau potable, fournir des études détaillées et des plans directeurs pour les principaux centres urbains du pays, et améliorer la performance opérationnelle de la TdE.

Esaïe Edoh

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Au Togo, le Sénat, la deuxième chambre du parlement, est désormais au complet et fonctionnel, avec 61 membres dont 41 membres élus suite aux sénatoriales, et 20 nommés par le président de la république.

Par partis politiques, suite aux sénatoriales, vient en tête le parti UNIR (34 sénateurs), le parti BATIR (2 sénateurs), puis les parties UFC (1 sénateur), CLE (1 sénateur), LTA (1 sénateur) et ADDI (sénateur), ainsi qu’un indépendant.

Le parti UNIR vient largement en tête, avec une écrasante majorité au Sénat togolais pour plus de 80% des sièges, selon les résultats officiels de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Liste complète du Sénat :

Elus :

Agoè-Nyivé :

  1. KPODO Adjowa (UNIR)
  2. BANYBAH Afiwavi Enyonam Vicenzia (BATIR)

Avé :

  1. ATSOU Ayawo (BATIR)

Bas-Mono :

  1. AFANGBEDJI Komlanvi Sédoufia (UFC)

Golfe :

  1. OLYMPIO Adeblewo Kossi (Indépendant "Les Deux Bisons")
  2. KOSSI Agbeboume (CLE)

Lacs :

  1. AQUEREBURU Alexis John Koffi Darwin (UNIR)

Vo :

  1. ALOGNON Anani Akoete (UNIR)

Yoto :

  1. AGBABLI Koffi (LTA)

Zio :

  1. GOMADO Kwami (UNIR)

Agou :

  1. PANIAH Kofi Agbenoxevi (UNIR)

Akebou :

  1. BLAMCK Koffi Leeye (UNIR)

Amou :

  1. MALLY Komlan (UNIR)

Anié :

  1. OGOUHOUNDE Kokou (UNIR)

Danyi :

  1. AGBEFLE Koffi Ganyo (ADDI)

Est-Mono :

  1. AGO BAZAA Bawbady (UNIR)

Haho :

  1. ADADJI Koffi Efanam (UNIR)

Kloto :

  1. ATUTONU Amah (UNIR)

Kpélé :

  1. APETSIANYI Agbobli Eli Déla (UNIR)

Moyen-Mono :

  1. SOSSOU Viwoto Sewonou Yaovi (UNIR)

Ogou :

  1. OTIMI Kossiwa Nemonha (UNIR)

Wawa :

  1. SESSENOU Kwadjo Fiatuwo (UNIR)

Blitta :

  1. GNAHOUAME Atchou (UNIR)

Mo :

  1. MAGNETINE Assindah (UNIR)

Sotouboua :

  1. AMELETE Bawoumondom (UNIR)

Tchamba:

  1. DRAMANI Dama (UNIR)

Tchaoudjo :

  1. CISSE Alilou Sam-Dja (UNIR)

Assoli :

  1. BAH-TRAORE Baba Dogo (UNIR)

Bassar :

  1. DJATO Tassounti (UNIR)

Binah :

  1. DIOGO Koudjolou (UNIR)

Dankpèn :

  1. YAGNINIM Bitokotipou (UNIR)

Doufelgou :

  1. AYASSOR Adji Oteth (UNIR)

Kéran :

  1. NASSOU Alouadjou Katou (UNIR)

Kozah :

  1. WALLA EDJAIDE Pehena Paganao (UNIR)

Cinkassé :

  1. KANKPE-KOMBATH Gnitiguine Boule (UNIR)

Kpendjal :

  1. SAMBIANI Yentema Augustin (UNIR)

Kpendjal Ouest :

  1. BOLALE Gnoate (UNIR)

Oti :

  1. DE POUKN Mantode (UNIR)

Oti Sud :

  1. LAMBONI Mindi (UNIR)

Tandjouaré :

  1. BARNABO Nampoukime (UNIR)

Tone :

  1. BARQUE Barry Moussa (UNIR)

Sénateurs nommés :

  1.   ABOUGNIMA K. Molgah
  2.   AKOUETE Yaovi Beliki
  3.   ALIPUI Sénanu Koku
  4.   AZIABLE Koami N’kunu
  5.   BALOUKI-LEGUEZIM Bernadette
  6.   BATIKRANA Kpenta épouse BALAKA
  7.   BOURAÏMA Inoussa
  8.   DANGBUIE Afi Xolali Pascaline
  9.   DJIDONOU Akpénè
  10.   JOHNSON Togbé Ampah
  11.   KABOUA Essokoyo Abass
  12.   KAGBARA Uleija Y. M. Innocent
  13.   KOFFIGOH Kokou Joseph
  14.   KOLANI Lardja
  15.   KOUVAHEY Amoko Holadem
  16.   KPEGBA Kafui
  17.   LAMBONI-KABISSA Issoyotou
  18.   SANKAREDJA Moni épouse SINANDJA
  19.   SANT’ANNA Edwige Clara Ayawovi veuve AYAYI-ATAYI
  20.   TCHASSONA Traoré Mouhamed

Ayi Renaud Dossavi

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La Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCI-Togo) a amorcé la mise en place de ses représentations régionales consulaires. Cette nouvelle étape dans sa stratégie de décentralisation a débuté le 6 mars à Kpalimé, dans la préfecture de Kloto, où la première antenne a été officiellement activée. 

Ce processus vise à rapprocher l’institution des réalités économiques locales en instaurant des relais capables de faciliter l’interaction entre les acteurs économiques et les pouvoirs publics. De fait, ces nouvelles représentations qui seront mises en place après celle de Kpalimé, ont pour vocation de porter la voix de la CCI-Togo au niveau régional.

Leur mission s’articule autour de la supervision et de la coordination des initiatives locales en lien avec les objectifs de la chambre. Elles devront ainsi veiller à l’application des orientations stratégiques définies par l’instance nationale, tout en s’adaptant aux spécificités économiques de chaque région.

Dans un contexte marqué par la nécessité d’une meilleure intégration des acteurs économiques locaux, ces représentations auront pour rôle également de sensibiliser et d’inciter les opérateurs à adhérer à la CCI-Togo. Cette approche, selon le président de l’institution, José Symenouh, va contribuer à renforcer les synergies entre les entrepreneurs et les autorités locales, dans une logique de concertation et de développement harmonisé.

Chaque représentation régionale, une fois mise en place, devra élaborer un plan d’action spécifique destiné à accroître la visibilité de la CCI-Togo et à élargir son réseau d’adhérents. 

L’ouverture de l’antenne de Kpalimé constitue ainsi une première étape dans ce chantier de décentralisation, qui devrait se poursuivre dans les autres régions du pays.

Esaïe Edoh

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L’économie togolaise affiche des indicateurs au vert en ce début d’année 2025. Selon le dernier Bulletin Mensuel des Statistiques, la production industrielle reste robuste, les services et le commerce poursuivent leur progression, et l’inflation demeure maîtrisée. Mais derrière ces chiffres encourageants, quelques signaux laissent entrevoir la nécessité d’un pilotage fin des politiques économiques dans les mois à venir.

Un moteur industriel qui tourne bien

Le secteur industriel togolais continue d’afficher une belle dynamique. +10,5% en janvier 2025 pour l’indice de la production industrielle, après +11,0% en décembre 2024. Pas de quoi crier au ralentissement, mais une légère inflexion qui rappelle que la croissance doit être consolidée. Le dynamisme industriel pourrait, dans les prochaines années, être davantage porté par la PIA, qui continue d'attirer de nouveaux investissements et de renforcer l’industrialisation locale, notamment dans la transformation des matières premières agricoles.

Même tendance dans les services marchands, où le chiffre d’affaires a progressé de +3,4% en janvier. Certes, c’est moins que les +5,0% du mois précédent, mais la tendance reste positive. Côté commerce, le même phénomène : +1,2%, après +4,8% en décembre. Un ajustement post-fêtes de fin d’année ou un signal à surveiller ?

Inflation sous contrôle, confiance des entreprises intacte

Sur le front des prix, pas de tempête à l’horizon. Avec une inflation annuelle de 2,5%, le Togo reste dans la cible de 1% à 3% fixée par la BCEAO. Cette tendance s’inscrit dans un mouvement plus large de stabilisation des prix après la flambée des années précédentes : l’inflation, qui avait atteint 7,6% en 2022, a progressivement ralenti à 3,3% en 2024 et devrait s’établir à 2,3% en 2025, selon les projections des institutions financières. Un équilibre en partie lié à la baisse des prix de certains produits alimentaires importés comme le riz (-13,8%) et le sucre (-14,1%). En revanche, l’huile (+43,3%) et le lait (+26,8%) poursuivent leur flambée, un sujet qui pourrait devenir sensible pour le pouvoir d’achat.

Du côté des entreprises, le climat des affaires reste stable. L’indice est figé à 100,7, signe que les acteurs économiques ne sont ni euphoriques ni inquiets. Pour le gouvernement, c’est un signal positif, mais aussi un appel à ne pas relâcher les efforts.

Les chefs d’entreprise, eux, restent confiants en ce début d’année. L’indice du climat des affaires se maintient à 100,7, un niveau stable qui traduit un environnement économique favorable et un secteur privé qui continue d’investir et d’embaucher, malgré les contraintes conjoncturelles.

Des perspectives économiques prometteuses

Les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI) tablent sur une croissance économique de 5,3% en 2025, un niveau qui, bien que légèrement inférieur aux 5,6% enregistrés en 2023, reste solide. Cette dynamique devrait être soutenue par les investissements publics dans les infrastructures, l’essor du secteur industriel et une politique budgétaire plus rigoureuse.

Toutefois, la nécessité d’un pilotage économique prudent demeure, alors que le pays doit jongler entre maintien de la croissance, contrôle de l’inflation et gestion de la dette publique.

Fiacre E. Kakpo

L’Agence Togo Digital (ATD) va former des entrepreneurs du nord du Togo le mois prochain, dans le cadre de ses interventions en faveur de la digitalisation des Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) au Togo.

En effet, après plusieurs sessions de formation à travers le pays, la nouvelle étape se tiendra du 8 au 11 avril 2025 à Dapaong.

À Kara où la dernière session s’est achevée en février, 20 entreprises, dont 11 dirigées par des femmes, ont bénéficié du programme Tech Immersion Plus (TIP), indique-t-on du côté de la coopération allemande, qui soutient l’initiative. Il s’agissait pour ces opérateurs économiques d’intégrer des outils numériques stratégiques pour optimiser leur gestion et renforcer leur présence en ligne.

La session a permis notamment aux bénéficiaires d’acquérir des compétences sur le Business Model Canvas, la gestion comptable digitale et le marketing en ligne.

L’impact est concret, selon les participants. Ainsi, « des solutions comme WhatsApp Business et Odoo transforment la gestion quotidienne de mon entreprise », indique Kpiki Kadabi, fondatrice d’Agro Horeb, et participante à Kara.

Notons que ces formations s’inscrivent dans le cadre du projet ProDigiT, cofinancé par l’Allemagne, le Luxembourg et l’Union européenne. À ce jour, plus de 120 entrepreneurs ont été formés.

Ayi Renaud Dossavi

Au Togo, l’Assemblée nationale togolaise a adopté le vendredi 7 mars 2025 les lois de règlement des exercices budgétaires 2020 et 2021, un passage obligé pour s’assurer de la transparence et de la bonne gouvernance des finances publiques. L’approbation permet de dresser un bilan détaillé de l’exécution budgétaire sur ces deux années.

Une mobilisation de recettes en hausse et des dépenses maîtrisées

Il ressort des notes du Parlement qu’en 2020, les ressources perçues par le Trésor public ont atteint 1612,6 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 96,2 % par rapport aux prévisions de 1676,8 milliards FCFA. À l’opposé, les dépenses engagées étaient de 1509,9 milliards FCFA, générant un excédent de 102,8 milliards FCFA pour cet exercice budgétaire, du fait notamment de dépenses effectives inférieures aux prévisions.

En 2021, les recettes ont progressé à 1641,2 milliards FCFA, pour un taux d’exécution de 96,4 %. Les charges exécutées se sont, pour leur part, élevées à 1613,9 milliards FCFA, contre une prévision de 1702,9 milliards FCFA, ce qui représente un excédent de 27,3 milliards FCFA.

Sur les deux années, l’excédent consolidé est ainsi de 129 milliards FCFA.

Selon Pacôme Adjourouvi, ministre des Droits de l’homme et de la Formation à la citoyenneté, présent lors des travaux parlementaires, ces résultats traduisent la rigueur dans la gestion des finances publiques et la volonté du gouvernement de renforcer la transparence budgétaire.

Il faut rappeler que ces deux années correspondent aux temps forts de la Covid-19, marquées par une contraction des activités économiques et de nombreuses mobilisations budgétaires pour faire face aux effets économiques et sociaux de la pandémie, au niveau national comme international.

Ayi Renaud Dossavi

Le secteur minier au Togo reste insuffisamment développé par rapport à tout le potentiel qu’il dégage. En 2022, il représentait 1,15 % du produit intérieur brut et 17,5 % des exportations totales du pays. Malgré son poids relativement faible dans l’économie nationale, il constitue une source importante de revenus pour l’État à travers les taxes et redevances perçues. L’exploitation repose principalement sur le phosphate, le clinker et le calcaire, mais d’autres ressources comme le manganèse, le fer, l’or et la chromite offrent des perspectives intéressantes pour l’avenir.

Quelques chiffres

Le phosphate demeure la ressource minière la plus exploitée au Togo. En 2022, 1.782.665 tonnes de phosphate ont été exportées, générant des revenus de 157,6 milliards de FCFA. Principalement destiné à l’exportation, ce minerai fait l’objet d’un projet de transformation locale en partenariat avec l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) pour la production des engrais. Le clinker, essentiel à la fabrication du ciment, est exploité par SCANTOGO et WACEM. 715.928 tonnes ont été exportées en 2022, générant 29,4 milliards de FCFA. Quant au calcaire, exploité par TOGO CARRIÈRE, il a été exporté à hauteur de 140.000 tonnes, pour une valeur de 2,57 milliards de FCFA.

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En dehors des ressources traditionnellement exploitées, le Togo dispose de gisements qui restent sous-exploités. Le manganèse, avec une réserve estimée à 13,97 millions de tonnes à Nayega, est au centre d’un partenariat du Togo avec la société britannique Keras Resources. En 2023, la gestion du projet a été confiée à la Société Togolaise de Manganèse (STM), créée par l’État togolais pour assurer l’exploitation et la valorisation de cette ressource. Le fer, la chromite et l’or sont également présents sur le territoire, mais leur exploitation se fait de manière artisanale et à petite échelle. L’exploitation artisanale de l’or représente une activité significative au Togo, notamment dans les régions des Plateaux, de la Kara et Centrale où elle emploie principalement femmes et enfants. Cependant, ce secteur souffre d’un manque de structuration et de statistiques fiables. Une partie importante des exportations d’or, estimées entre 10 et 25 tonnes par an, échappe à tout contrôle officiel en raison de la contrebande transfrontalière. En 2013, l’or représentait 24 % des exportations minières du pays, bien que le Togo n’en soit pas un grand producteur. Cette situation souligne la nécessité de mieux structurer le secteur afin d’assurer une traçabilité et une gestion durable des ressources, indiquent des experts. Le Togo dispose par ailleurs, de gisements de phosphate carboné qui font l’objet d’études pour une exploitation plus efficace.

Contribution économique du secteur

D’après le rapport ITIE 2022, les entreprises minières ont versé au total, 19 milliards de FCFA à l’État, dont 94,18 % (17,8 milliards FCFA) issus des mines et carrières. Les revenus budgétaires du secteur extractif se sont élevés à 15 milliards de FCFA, répartis entre recettes fiscales (86,73 %) et recettes non fiscales (13,27 %). La TVA constitue la principale source de revenus (29,3 %), suivie des droits et taxes douaniers (23,1 %) et de l’impôt sur les sociétés (13,9 %). Le rapport souligne l’engagement du Togo dans la lutte contre la corruption et l'amélioration de la gouvernance.

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Cependant, des défis subsistent en matière de transparence et de traçabilité des revenus. Le rapport ITIE couvrant la période sous revue a révélé un écart de 685,46 millions de FCFA non rapproché dans les paiements déclarés par les sociétés extractives, soulignant la nécessité d’un suivi plus rigoureux des recettes minières et des redevances.  Des insuffisances persistent également dans la gestion de l’industrie du phosphate par la SNPT, notamment en matière de transparence. Les états financiers audités de la SNPT ne sont pas publiés systématiquement, empêchant une surveillance rigoureuse de ses relations financières avec l’État, a relevé le rapport.

La perception des activités minières par les riverains des zones extractives

Si plusieurs années auparavant, l’extraction minière a été à l’origine de tensions palpables entre sociétés minières et riverains, en cause, des accusations de dégradation du sous-sol, sans contrepartie sensible ni prise en compte suffisante des préoccupations environnementales des seconds, la situation semble depuis quelques mois, avoir sensiblement évolué.

Selon une enquête menée par Afrobaromètre et publiée en 2024, les Togolais vivant dans les zones minières sont généralement moins critiques envers l'extraction des ressources naturelles. Bien que la majorité des citoyens (86 %) souhaite une réglementation gouvernementale plus stricte dans le secteur extractif, ils estiment également que les avantages de l'exploitation minière surpassent les inconvénients, tels que la pollution. De plus, 67 % pensent que les citoyens ordinaires ont leur mot à dire dans les décisions liées à l'exploitation des ressources naturelles, et 60 % estiment que leur communauté reçoit une part équitable des revenus générés.

Cependant, il est important de noter que l'exploitation des ressources naturelles n'apporte pas nécessairement plus d'infrastructures ou de services aux communautés riveraines.

Les défis du secteur minier togolais

L’un des principaux défis du secteur minier réside dans la valorisation locale des ressources. Actuellement, la majorité des matières premières sont exportées sous forme brute, réduisant ainsi les recettes pour l’économie nationale. Des initiatives sont mises en place pour développer la transformation locale des ressources et maximiser leur impact économique. Parmi elles, le partenariat avec l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) pour valoriser le phosphate par la production d’engrais sur place. En outre, des efforts sont déployés pour renforcer la production de ciment, en s’appuyant sur l’exploitation du clinker et du calcaire, afin de réduire la dépendance aux importations et d’accroître la valeur ajoutée du secteur minier.

Un autre défi majeur concerne la réorganisation du secteur pour professionnaliser l’exploitation des ressources, notamment l’or et les autres minerais. De fait, une bonne part des ressources générées par ces exploitations artisanales et à petite échelle échapperait au contrôle de l’Etat, créant du coup, un manque à gagner pour la caisse de l’Etat. La mise en place de mécanismes de régulation et de suivi plus stricts permettrait de mieux encadrer l'extraction.

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D’un point de vue environnemental, l’exploitation minière soulève des préoccupations. L’application de la taxe écologique, prévue depuis 2008 mais toujours inopérante, reste un enjeu majeur pour limiter l’impact des activités extractives. Par ailleurs, les autorités cherchent à renforcer les obligations des entreprises minières en matière de publication de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et de gestion des déchets.

Conscient de ces enjeux, le gouvernement a lancé plusieurs réformes pour améliorer la gouvernance du secteur minier. Entre autres, l’instauration d’un cadastre minier numérique vise à assurer une meilleure gestion des permis d’exploitation et à consolider la transparence.

Dans cette dynamique, le Projet de Développement et de Gouvernance Minière (PDGM) a été mis en œuvre de 2016 à 2021, avec un financement de 15 millions de dollars US accordé par la Banque mondiale. Ce projet visait à renforcer les capacités institutionnelles, à améliorer la traçabilité des paiements du secteur extractif et à favoriser une gestion plus efficace des ressources minières. Parmi ses principaux acquis, la mise en place d’un Système d’administration des titres miniers et de gestion de l’information (SATMGI), l’élaboration d’un guide sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) minières, ainsi que la sensibilisation des autorités locales et des acteurs du secteur aux bonnes pratiques de gouvernance et de durabilité environnementale. Le projet a également contribué à renforcer le dialogue entre les sociétés minières et les communautés riveraines, notamment à travers l’implication des autorités locales dans la gestion des conflits miniers.

En optimisant la transformation locale de ses ressources minières, avec en toile de fond une meilleure gouvernance et une exploitation plus respectueuse de l’environnement, le Togo devrait relever le défi de faire de son secteur minier, l’un des plus performants, au service de son développement.

Le vendredi 7 mars 2025, l'Association des Grandes Entreprises du Togo (AGET) a lancé la cinquième édition de son Livre Blanc, un document qui fait le point sur l’économie togolaise et propose des solutions pour renforcer sa compétitivité. 

Ce lancement, qui intervient dans un contexte mondial en mutation, met l'accent sur trois piliers essentiels : l'innovation, l’investissement et les politiques publiques. 

« Nous avons choisi comme thème spécial cette année l’innovation, l’investissement et la politique publique, car ces trois éléments sont essentiels pour réinventer notre développement et notre force économique. », selon Jonas Daou, président de l’AGET.

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Le Livre Blanc 2024, fruit d'une collaboration entre les secteurs privé et public, propose des solutions concrètes pour relever les défis économiques actuels. Il analyse 22 secteurs clés, avec 181 recommandations structurées autour de quatre axes stratégiques : modernisation des infrastructures, inclusion sociale, compétitivité des entreprises et renforcement de l’attractivité du Togo. 

En particulier, le document met en lumière des problématiques récurrentes, telles que le foncier et les coûts de l’énergie, tout en suggérant des réformes fiscales pour améliorer le climat des affaires.

Un des points d'innovation majeurs est l'introduction d’un chapitre sur l’intelligence économique. Selon Daou, il s’agit de faire du Togo un “Etat stratège”, dans sa vision de renforcer sa position sous-régionale, en optimisant l'utilisation des atouts nationaux. 

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Le gouvernement, représenté par la ministre du Commerce, Rose Kayi Mivedor, a salué cette initiative, et souligné son rôle dans la construction d'une économie plus dynamique.

 « Je tiens à saluer cette belle initiative qui est aujourd’hui devenue une tradition qui témoigne de la vitalité du dialogue public-privé et de l’engagement constant du secteur privé de continuer à jouer, aux côtés des pouvoirs publics, un rôle déterminant dans la construction d’une économie dynamique, résiliente et compétitive dans notre pays », a-t-elle indiqué.

L’AGET, avec ses 89 membres, représente un chiffre d'affaires de 1456,42 milliards FCFA, et se compose des acteurs allant des grandes banques au BTP, en passant par des acteurs du secteur de l’énergie. 

Ayi Renaud Dossavi

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