Le fonds de capital-investissement Adiwale Fund I vient de réaliser une prise de participation dans le capital de Jus Délice, une entreprise togolaise spécialisée dans la transformation d’ananas bio. L’annonce a été faite ce jeudi 6 février 2025 via un communiqué de presse du fonds. La même source précise la sortie du fonds Moringa de l’actionnariat de la pépite togolaise.
Ce fonds de capital-investissement spécialisé dans les projets d’agroforesterie en Afrique subsaharienne et en Amérique latine, avait grâce à un deal portant sur 2,6 millions € (1,7 milliard FCFA), fait son entrée au capital de Jus Délice. Une opération visant à permettre non seulement la production du jus d'ananas togolais "pur jus", qualité premium, pour le marché européen des jus de fruit naturels et sains, mais aussi la construction de l’unité de transformation de jus.
S’agissant de la prise de participation d’Adiwale Fund I dont le montant reste confidentiel, elle devrait permettre au fleuron de l’industrie agroalimentaire togolaise de renforcer ses capacités de production (transformation de 8 tonnes d'ananas par jour) avec l'installation d'une nouvelle ligne, afin de répondre à la demande croissante de ses produits en Europe et en Amérique du Nord.
Les investissements d’Adiwale Fund I permettront également de renforcer le management de Jus Délice et de pérenniser ses certifications qualité et environnementales. Une exigence pour satisfaire les marchés internationaux.
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Pour Gustav Bakoundah, président de Jus Délice, l'entrée d’Adiwale Fund dans l’actionnariat de son entreprise va concourir à valoriser l’expertise togolaise et stimuler la filière agricole du pays. Pour sa part, Jean-Marc Savi de Tové, directeur associé d’Adiwale Partners, souligne qu’il est important de soutenir la croissance dans le secteur manufacturier en Afrique de l’Ouest, en particulier dans l’agriculture.
Vissého Gnassounou, également directeur associé d’Adiwale Partners, indique, pour sa part que: « cette transaction démontre que les entreprises locales bien soutenues peuvent valablement compétir sur le marché mondial grâce à la qualité de leurs produits ».
L’impact de cet investissement va au-delà de la production industrielle. Il vise à renforcer les normes de gestion et à assurer un développement durable, avec des bénéfices directs pour les cultivateurs d’ananas. Ce projet s’inscrit dans la stratégie d’Adiwale Fund I, qui soutient les entreprises africaines en quête de croissance sur des marchés mondiaux, indique-t-on.
Cette prise de participation intervient quelques semaines après l’annonce par le Fonds et Africa Capital Works (ACW) d’un investissement de 15 milliards FCFA au profit de Enko Education, qui gère un réseau d’écoles internationales dans une dizaine de pays africains, dont le lycée Cours Lumière du Togo.
Esaïe Edoh
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Au Togo, le Conseil National du Patronat (CNP-Togo), en partenariat avec le Centre International de Formation de l’Organisation Internationale du Travail (CIF-OIT), a ouvert cette semaine (le lundi 3 février 2025) à Lomé, la première session de formation des formateurs sur la sécurité et la santé au travail.
Cette formation de quatre semaines alternera des sessions en présentiel et des modules en ligne, afin de s’adapter aux besoins spécifiques de chaque entreprise. Les participants seront notamment formés à l’identification, la prévention et la gestion des risques professionnels.
Lors de la session inaugurale de cette initiative visant à améliorer la sécurité et la santé au travail dans le pays, Coami Sedolo Tamegnon, président du CNP-Togo, a souligné son importance pour transformer les pratiques professionnelles au sein des entreprises togolaises. Selon lui, il ne s’agit pas seulement d’améliorer les conditions de travail, mais aussi d’instaurer une culture de prévention, garantissant ainsi la sécurité et le bien-être de tous les travailleurs.
À terme, cette initiative doit permettre aux entreprises de réduire les accidents, minimiser les coûts liés aux arrêts de travail et renforcer la satisfaction des employés.
Les initiateurs inscrivent également ce programme dans la stratégie nationale de développement économique inclusif du gouvernement togolais, en particulier en mettant l’accent sur le dialogue social et la mise en place d’un environnement professionnel conforme aux standards internationaux.
L’Office togolais des recettes (OTR) a ouvert une période de demandes pour bénéficier de la réduction de 50 % des droits de douane liquidés sur le gasoil destiné aux industries. Cette période qui s’étend jusqu’au 25 février 2025, doit permettre à l’administration fiscale de s’assurer que les entreprises concernées remplissent les conditions prévues par la loi de finances de l’exercice en cours et d’établir la liste des bénéficiaires ainsi que les volumes annuels de carburant pouvant être accordés à ces derniers.
Selon une note officielle de l’administration consultée par Togo First, les sociétés souhaitant bénéficier de cette réduction devront justifier de leur statut d’entreprise extractive ou manufacturière, disposer d’une implantation régulière sur le territoire togolais et prouver l’usage de machines et d’engins mobiles nécessitant ce type de carburant. L’existence d’un réservoir exclusivement dédié au stockage du gasoil sera également exigée, tout comme la déclaration d’une consommation annuelle prévisionnelle.
Pour les autorités, cette mesure de réduction s’inscrit dans la volonté de soutenir l’industrialisation du pays, à travers des initiatives comme la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA). Elle vise également à alléger la charge des entreprises manufacturières et extractives dans un contexte de pression sur les coûts de production.
Afin de garantir la traçabilité du gasoil bénéficiant de cette exonération partielle, celui-ci devra être mélangé à des colorants et des agents traceurs dès son entrée sur le territoire. Ce contrôle sera assuré par le ministère chargé du Commerce. Par conséquent, toute tentative de fraude ou de non-respect des règles établies exposera les contrevenants aux sanctions prévues par le Code des douanes et les textes réglementaires en vigueur.
Esaïe Edoh
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A l’instar de Londres, Hong Kong, Paris, la capitale togolaise Lomé se rêve en une place privilégiée d’arbitrage et de règlement des litiges maritimes et financiers. L’organisation dans cette capitale de la Première édition de « The Power of Lomé Arbitration Week », événement majeur destiné à promouvoir les Modes alternatifs de règlement des différends maritimes et financiers (MARD)qui se tiendra jusqu’au 8 février 2025, participe de cette idée, de l’avis de Me Martial Akakpo, Secrétaire permanent du Centre International d’Arbitrage et de Médiation (CIAM). C’était mercredi 05 février 2025, au cours de la cérémonie inaugurale de ce colloque à l’hôtel 2 février.
Cette ambition trouve son bien-fondé dans la position géographique stratégique de Lomé, qui dispose du seul port en eaux profondes dans la sous-région et le conforte dans sa vocation assumée de devenir un hub logistique de référence. De par sa position stratégique pour le développement et l’exploitation des infrastructures maritimes et financières utiles à la sous-région, le Port de Lomé accueille les navires de dernière génération.
Le développement des activités maritimes dans le Golfe de Guinée notamment les questions d’exploitation et gestion de navires, de navigation, de transport de marchandises, réparation, commission, logistique, vente, charte-partie, assurance etc, entraîne alors la naissance de conflits, litiges ou différends qui se règlent depuis très longtemps, précise-t-on, par la médiation et l’arbitrage, modes de règlement par excellence en cette matière. Dans un contexte où les Africains sont souvent concernés par les litiges résultant des affaires maritimes et financières, il est nécessaire, explique-t-on, de « domestiquer » dans la capitale togolaise, l’arbitrage maritime, plus précisément en faisant de Lomé, une place privilégiée de règlement des différends dans les domaines maritime et financier.
En outre, « la position dominante de Lomé comme siège des institutions financières sous régionales telles que la BOAD, la BIDC, ETI, AGF, CICA-RE et sa proximité avec la bourse régionale d’Abidjan renforce la réflexion sur l’efficacité et l’adéquation des procédures arbitrales dans le cadre des litiges relevant des matières complexes que sont le droit bancaire et le droit financier », souligne-t-on. A la cérémonie inaugurale de ce colloque mercredi 05 février 2025, Mme Balkissou Alfa Hassan Sido Kado, en charge du règlement des litiges à la ZLECAf a souligné l’importance de l’intégration de l’arbitrage et de la médiation dans les mécanismes de règlement des conflits commerciaux à travers l’Afrique.
L’objectif est donc de capter une partie du règlement de ces litiges, selon Me Martial Akakpo qui relève à cet égard, un défi. Cet ambitieux projet devrait bénéficier d’un accompagnement des opérateurs maritimes et financiers ainsi que de l’Etat, appelé à créer non seulement un cadre législatif approprié mais aussi les institutions judiciaires spécialisées. Notamment une chambre spécialisée pour les recours en annulation effectués contre les sentences arbitrales.
Notons que prennent part à la 1ère édition de The Power of L.A.W, des praticiens du droit, des chefs d’entreprises, des institutions d’appui à l’investissement, des institutions financières, des partenaires au développement et des experts régionaux et internationaux.
Séna Akoda
La capitale togolaise Lomé, va vibrer au rythme des sonorités africaines et européennes à l'occasion de la troisième édition du festival de musique : "Les Afropéennes", qui se tiendra du 20 au 23 février 2025. La tenue de cet événement a été confirmée par l'équipe organisatrice sur ses réseaux sociaux en début de semaine.
Cette année, comme lors des éditions précédentes, "Les Afropéennes" vont rassembler des artistes, des professionnels et des amateurs autour d'une scène dédiée à la diversité culturelle. L'objectif est d'encourager l'inclusion et l'ouverture au monde, en particulier auprès de la jeunesse, en mettant en avant des collaborations entre artistes africains et européens.
@LesAfropeennes dévoilent l’affiche officielle de sa 3e édition ??! Fusion des influences africaines & européennes, ce visuel vibrant célèbre créativité, diversité & modernité. Rdv à #Lomé pour un festival unique ?✨
— Les Afropéennes (@LesAfropeennes) January 28, 2025
Avec @AmbUETogo,@IFTogo, Goethe Institut #TgInfos #Togo pic.twitter.com/4GxZ1GyKDw
De fait, cette édition réunira une palette d'artistes venus de divers horizons, parmi lesquels Innocent Kimpe & Praktika, Aron & The Jeri Jeri Band, Siân Pottock, Kin’Gongolo Kiniata, Vovolectro et Paki Chenzü.
Deux lieux de Lomé accueilleront les festivaliers : les 20 et 21 février, les concerts auront lieu au Magic Mirrors de l’Institut Français du Togo, tandis que les 22 et 23 février, les festivités se poursuivront au Marché de Cacavéli, à Agoè. Dans son ambition de rendre la musique accessible à tous, le festival maintient l'accès aux concerts gratuitement.
Esaïe Edoh
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Au Togo, l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) a lancé un vaste recrutement de 4710 agents d’appui pour le compte de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cette initiative vise à renforcer les effectifs en vue de “prochaines échéances électorales”.
Dans le détail, ce recrutement concerne 4500 opérateurs de saisie (OPS) et 210 formateurs/agents techniques, des postes temporaires essentiels au bon déroulement des opérations électorales.
Les formateurs et agents techniques auront pour principales tâches de préparer la logique et les modules de formation ; d’assurer la formation des opérateurs de saisie ; et accompagner et encadrer les OPS tout au long du processus.
Quant aux opérateurs de saisie (OPS), ils seront notamment chargés d’acheminer et installer les kits biométriques dans les bureaux de recensement ; de vérifier tous les documents requis pour l’inscription sur la liste électorale ; et de gérer les statuts de la révision des listes électorales et assurer leur mise à jour.
Les candidatures sont ouvertes à tous et doivent être soumises exclusivement en ligne via le site www.anpetogo.org, avec une date limite fixée au 14 février 2025.
Notons qu’en dehors des élections sénatoriales prévues pour le 15 février 2025, il est prévu des élections municipales cette année.
Consulter l’appel de l’ANPE
Ayi Renaud Dossavi
La Société financière internationale (SFI), branche du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a conclu en fin de semaine dernière des accords d’assistance technique avec deux entreprises Yatt & Co-Togo et Label d’Or, respectivement spécialisées dans le secteur de l’énergie et l’agro-industrie. Par cet accord, l’institution entend soutenir leur croissance et faciliter leur accès au financement, indique-t-on.
Concrètement, l’institution va fournir à ces sociétés, un accompagnement technique sur mesure dans des domaines clés tels que la gestion financière et la conformité aux normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Aussi, elle va intervenir dans la facilitation de financement visant à financer des projets de croissance des deux entreprises.
D’après Josiane Kwenda, représentante régionale de la SFI (IFC, International Finance Corporation en anglais, NDLR) pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Guinée et le Togo, ces soutiens constituent également un appui à la structuration d’un tissu économique du pays qui affiche une résilience. En effet, l’initiative vise à créer des champions locaux et renforcer les capacités des entreprises locales prometteuses en Afrique de l'Ouest, conformément aux nouveaux engagements de la SFI. Elle consiste à identifier et accompagner des entreprises à fort potentiel afin d’en faire des acteurs de référence sur le marché ouest-africain.
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Les dirigeants des deux entreprises concernées, Aliou Yattassaye pour Yatt & Co et Gustav Bakoundah pour Label d’Or, se sont réjouis de la conclusion de ces accords, fruit d’un long processus de préparation. Ils estiment que cette assistance technique leur permettra de renforcer leur compétitivité et d’asseoir leur expansion sur des bases solides.
L’engagement de l’IFC au Togo ne se limite pas à ces initiatives. L’institution a déjà investi dans plusieurs secteurs, notamment la connectivité internet à travers des financements apportés à Axian pour le compte de Togocom, l’énergie avec Zener, ou encore le transport avec Gozem. Par ailleurs, l’IFC a récemment annoncé son intention de développer des solutions pour améliorer l’accès au financement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) évoluant dans le secteur agricole, un défi majeur pour l’économie togolaise.
Esaïe Edoh
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En 2024, l’opérateur Moov Africa Togo était le leader global sur l’offre Internet mobile au Togo, tandis que son rival Togocom a excellé dans le streaming vidéo et le débit descendant, selon le récent baromètre nPerf 2024.
Moov Africa Togo en tête sur la qualité globale de connexion
Déjà en tête en 2023 avec 55 172 points, Moov Africa Togo conserve sa position en 2024 avec 64 865 points, selon l’évaluation nPerf. L’opérateur affiche les meilleures performances en matière de débit montant (11,05 Mb/s), latence réduite et qualité de navigation web (53,77%).
Globalement, sur la 4G, Moov domine sur des aspects comme : les meilleures performances globales en 4G, le meilleur débit montant 4G, le meilleur temps de réponse 4G, la meilleure expérience de navigation web en 4G.
Ces résultats confirment la montée en puissance de Moov Africa Togo, bien que les performances de navigation restent sous la barre des 60%, un défi que l’opérateur devra relever pour offrir une expérience plus fluide aux utilisateurs.
Togocom (devenu Yas), excelle sur le streaming et le débit descendant
De son côté, Yas (ex Togocom) affiche une progression remarquable, atteignant 62 148 points en 2024 contre 52 763 en 2023, soit une hausse de près de 10 000 points.
L’opérateur se distingue notamment par le meilleur débit descendant (30,4 Mb/s en général et jusqu’à 38,4 Mb/s en 4G) et la meilleure expérience de streaming vidéo (82,08%).
Cependant, la qualité de la navigation reste un point faible, avec un taux de 51,50%, inférieur à celui de Moov Africa Togo.
Des défis à relever
Si les performances globales des opérateurs s’améliorent d’année en année, les résultats du baromètre révèlent encore des marges de progression, notamment en qualité de navigation web, qui reste en dessous des attentes pour les deux opérateurs.
Des progrès sur ce segment sont d’autant plus importants que cette offre constitue aujourd’hui le principal moteur de l’adoption des services de téléphonie mobile au Togo, pour un marché qui prend de plus en plus d’ampleur. Au premier semestre 2024, le secteur des télécommunications au Togo totalisait un chiffre d'affaires global de 127,7 milliards FCFA, en hausse de 11% par rapport à la même période en 2023.
Ayi Renaud Dossavi
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche signe un virage brutal dans la politique étrangère américaine. Depuis le 21 janvier 2025, le président républicain a ordonné une suspension de 90 jours de l’aide internationale, le temps d’évaluer son "efficacité" et son "alignement sur les intérêts américains". Une pause qui pourrait bien se transformer en coup de rabot massif sur les financements destinés à l’Afrique, alors qu’en 2023, le continent avait capté 17,4 milliards de dollars d’aides américaines, soit le quart de l’aide extérieure globale des États-Unis.
Si certains pays devraient être durement touchés, le Togo pourrait également faire les frais de cette suspension, mais de façon limitée. Car à l’échelle africaine, Lomé demeure un bénéficiaire modeste des financements de Washington. Contrairement à des pays comme l’Éthiopie, le Nigeria ou ceux du Sahel, qui perçoivent entre 200 millions et 1 milliard de dollars par an, le Togo affiche des montants bien plus réduits.
En 2023, dernière année où les données complètes sont disponibles, les nouveaux engagements américains ont atteint 86 millions de dollars, un record depuis au moins 2001. Mais derrière cette apparente progression, seuls 29 millions de dollars ont été réellement décaissés, symptomatique d’un décalage important entre les promesses et les financements effectifs, en raison notamment des forts engagements financiers des États-Unis au Togo ces dernières années à travers le programme MCC et d’autres initiatives dans le domaine alimentaire.
Avec de tels montants, le Togo se classe au 38ᵉ rang des pays africains bénéficiaires de l’aide américaine en termes de décaissements, et 29ᵉ en termes d’engagements. Une position déjà fragile, qui pourrait encore se détériorer alors que Donald Trump entend réduire drastiquement l’influence de l’USAID, principale agence de développement des États-Unis, qui, en 2023, avait décaissé la plus grosse enveloppe pour le Togo (10 millions de dollars), avant d’atteindre 12 millions de dollars en 2024. Selon les données partielles de 2024, les différentes agences américaines – USAID, le département d’État et le département de l’Agriculture – avaient déjà déboursé au moins 28 millions de dollars pour divers projets au Togo.
Santé : le VIH/SIDA en ligne de mire
C’est l’un des premiers secteurs qui devraient être impactés. Depuis deux décennies, les États-Unis sont le principal bailleur de fonds de la lutte contre le VIH/SIDA en Afrique via le President’s Emergency Plan for AIDS Relief (PEPFAR). En 2023, ce programme avait mobilisé 3,2 milliards de dollars sur le continent et permis de sauver la vie de 25 millions de personnes depuis sa création en 2003.
Au Togo, le PEPFAR a décaissé 9,2 millions de dollars en 2023 et 6,2 millions en 2024, pour financer l’accès aux antirétroviraux pour plus de 300 000 patients, le maintien des services VIH pour 46 000 individus pendant la pandémie de COVID-19, les campagnes de dépistage et le développement des infrastructures de soins. En 2023, l'Initiative du Président des États-Unis contre le Paludisme (PMI) avait annoncé son tout premier financement pour le Togo, avec un investissement de 12 millions de dollars pour la première année du programme.
La suspension des fonds menace directement l’accès aux traitements pour des centaines de milliers de malades et risque d’entraîner une recrudescence de l’épidémie.
En clair, une coupure durable de ces financements pourrait remettre en cause 20 ans de progrès dans la lutte contre le VIH/SIDA au Togo.
Éducation et alimentation scolaire : des milliers d’enfants menacés
Autre programme en suspens : McGovern-Dole, qui finance l’alimentation scolaire et l’éducation des enfants issus de milieux défavorisés. Doté de 33 millions de dollars pour le Togo en 2023, ce programme, mis en œuvre par Catholic Relief Services (CRS), devait permettre à des milliers d’écoliers togolais d’avoir accès à un repas quotidien, condition essentielle pour leur maintien à l’école. Cette année-là, le programme avait été prolongé pour cinq ans.
L'USDA, sous l’impulsion du nouveau patron du département de l’efficacité des dépenses fédérales américaines, Elon Musk, avait prévu de fournir un don de plus de 5 000 tonnes métriques de denrées alimentaires, comprenant de l'huile végétale fortifiée, des pois cassés verts, du riz enrichi, des lentilles et de la farine de maïs, ainsi que 1 219 tonnes métriques de denrées acquises régionalement, telles que de la farine de maïs enrichie, du poisson séché et des haricots.
Selon les autorités américaines, cette extension devait permettre de servir des repas quotidiens dans 202 écoles du Togo, bénéficiant ainsi à plus de 154 600 enfants togolais.
Dans un pays où l’éducation est perçue comme un levier clé de développement, l’interruption de ces financements pourrait exacerber les inégalités et compromettre les efforts de scolarisation dans les zones rurales.
D’autre part, une enveloppe de 29 millions de dollars était attendue au titre du programme « Nourriture pour le progrès », qui prévoit le don de produits agricoles américains aux pays en développement et aux démocraties émergentes engagées dans l’introduction ou le développement de la libre entreprise dans leurs économies agricoles.
Gouvernance et réformes institutionnelles : le MCC en suspens
La préparation du Togo à l’obtention d’un financement important du Millennium Challenge Corporation (MCC) était bien avancée. Le projet était censé financer des réformes administratives et économiques, notamment la digitalisation de l’administration, l’amélioration du climat des affaires et le renforcement de l’accès à l’énergie.
Mais fin 2024, les autorités togolaises avaient elles-mêmes demandé une pause dans ce programme, en raison des défis sécuritaires et de la transition politique en cours. Avec la suspension annoncée par Washington, ces financements risquent de ne pas être réactivés de sitôt, alors que les décaissements pour les études de pré-faisabilité et de préparation administrative avaient atteint 6,8 millions de dollars en 2023 et 11,2 millions en 2024, sur 13,2 millions d’engagements.
Sécurité : la coopération militaire
Si l’enveloppe consacrée à la sécurité reste modeste au Togo (591 000 dollars alloués en 2023), elle n’en demeure pas moins stratégique. Ces financements permettaient notamment de former les forces de sécurité togolaises et de renforcer la surveillance des frontières face aux menaces djihadistes venues du Sahel.
Washington a toujours été très sélectif dans l’attribution de ses financements sécuritaires, préférant se concentrer sur des pays stratégiques comme l’Égypte (1,2 milliard de dollars par an) ou le Nigeria.
Mais cette suspension pourrait affaiblir encore davantage la coopération militaire entre Lomé et Washington, à un moment où le Togo fait face à une montée de l’instabilité dans le nord du pays.
Les deux dernières années, l’aide financière américaine dans le domaine militaire au Togo s’est raréfiée (les nouveaux engagements), comparé à 2022, où 23 % des engagements américains étaient destinés à la défense et à la sécurité. Cette année-là, le Bureau de la Lutte contre le Terrorisme du Département d'État des États-Unis avait alloué pas moins de 5,8 millions de dollars pour soutenir le renforcement des capacités des forces de l'ordre togolaises sur plusieurs années.
Ces fonds ont déjà permis de financer les premières sessions de formation d’assistance anti-terrorisme, destinées à mieux préparer les forces de sécurité à la lutte contre l’extrémisme violent.
Les ONG locales en première ligne
Coup de froid également sur le tissu associatif togolais. La suspension de l’aide américaine vient percuter de plein fouet des ONG locales, jusque-là soutenues par Washington à travers l’USAID, le Département d’État et le département de l’Agriculture. Parmi les premières victimes collatérales, Catholic Relief Services (CRS), qui pilote le programme McGovern-Dole d’alimentation scolaire. L’arrêt des financements compromet l’accès aux repas pour des milliers d’écoliers.
Même inquiétude chez la Fédération Togolaise des Personnes Handicapées (FETAPH), qui risque de voir ses actions en faveur de l’insertion des personnes vulnérables mises en péril. Ti-Mondo et WANEP-Togo, engagées dans la prévention de l’extrémisme violent à travers des systèmes d’alerte précoce et des actions de médiation, pourraient elles aussi voir leurs budgets fondre. Un coup dur alors que la menace djihadiste grandit dans le nord du pays.
Dans l’agriculture, les structures comme SCOOPS Motaog-Man et l’Association pour la Promotion de l’Agriculture Durable, qui misaient sur l’appui financier américain pour développer le maraîchage et l’agroforesterie, devront se réinventer. Quant aux formations professionnelles soutenues par CEJUS et le Groupe de réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement (GF2D), elles risquent tout simplement de passer à la trappe.
Un gel temporaire ou une rupture durable ?
À ce stade, impossible de dire si cette suspension de 90 jours sera suivie d’une reprise des financements ou d’une réduction massive des budgets.
En attendant, les secteurs de la santé, de l’éducation et de la gouvernance sont en suspens, et l’État togolais devra trouver des alternatives financières pour combler les pertes.
Moins un travail herculéen que pour certains de ses voisins, car le Togo reste l’un des pays africains qui reçoit le moins d’aide publique au développement, avec environ 41 dollars par habitant.
Les États-Unis ne figurent pas dans le Top 4 des bailleurs (APD) du pays, un classement dominé par la Banque mondiale, la France, l’Allemagne et le Fonds mondial, selon le services de données de l’USAID.
Si la suspension de l’aide américaine reste avant tout symbolique au regard du poids limité de Washington dans le financement du Togo, elle illustre bien le virage protectionniste engagé par la nouvelle administration américaine, dont les effets se feront ressentir bien au-delà des frontières togolaises.
Alors que les financements américains représentaient une part non négligeable du soutien aux initiatives sociales, la question se pose : qui prendra le relais ? Certains espèrent une main tendue des bailleurs européens, d’autres redoutent l’abandon pur et simple de programmes essentiels. Sur le terrain, le manque à gagner se traduira par des projets suspendus, des bénéficiaires oubliés et des équipes contraintes de revoir leurs ambitions à la baisse.
Fiacre E. Kakpo
Au Togo, la circulation sur la route nationale n°1 sera perturbée ce mercredi 5 et le jeudi 6 février 2025. Afin d'atténuer cette situation, le ministère chargé des transports routiers a annoncé la mise en place de déviations pour assurer la fluidité du trafic.
Les restrictions s'étendront de 5 heures à 18 heures et concerneront particulièrement la traversée de la ville de Kara. En raison de cette perturbation, les poids lourds seront contraints d'éviter cet axe et devront emprunter un itinéraire alternatif par la route nationale RN17, suivant le tracé Sokodé-Bassar-Kabou-Guérin Kouka-Katchamba-Nali-Sadori.
Le ministère explique ces mesures par l'organisation d'activités commémorant les vingt ans du décès de l'ancien président Gnassingbé Eyadéma, prévues à Kara. Cette cérémonie, qui s’inscrit dans un contexte de recueillement et d’hommages, mobilisera un important dispositif logistique et de sécurité, justifiant ainsi les restrictions de circulation.
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