(Togo First) - Au Togo, les acteurs de la filière coton multiplient les initiatives pour redynamiser la culture dont la production reste en berne depuis plusieurs années. Ils travaillent actuellement à l’élaboration d’une feuille de route couvrant la période 2025-2030, avec pour objectif de relancer durablement la production nationale.
Depuis le mardi 28 octobre 2025, producteurs, experts et représentants des institutions du secteur sont réunis à Kara pour un atelier de réflexion initié par la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) en collaboration avec la Fédération nationale des groupements de producteurs de coton (FNGPC). Les travaux visent à définir de nouvelles stratégies pour susciter un regain d’intérêt du monde paysan pour cette culture longtemps considérée comme « l’or blanc » du pays.
Les échanges, auxquels prennent part également des experts internationaux, devraient permettre d’identifier les principaux goulots d’étranglement, d’établir un diagnostic précis de la filière et de proposer des solutions concrètes pour relancer la production. L’accent est mis sur la coordination entre les acteurs institutionnels, privés et associatifs, afin de renforcer la gouvernance de la chaîne de valeur.
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La future feuille de route servira de cadre stratégique pour la période quinquennale 2025-2030. Elle définira les actions prioritaires à mener, précisera les responsabilités de chaque acteur et mettra en place un mécanisme de suivi-évaluation. Dans cette perspective, les participants travaillent en sous-groupes sur plusieurs thématiques clés : la remobilisation des cotonculteurs, la productivité face au changement climatique, la logistique et l’égrenage, ainsi que la commercialisation et le financement du secteur.
Selon les projections avancées au cours des discussions, la mise en œuvre effective du plan devrait permettre d’atteindre, d’ici à 2030, une production annuelle comprise entre 150 000 et 200 000 tonnes de coton graine.
Cette initiative intervient dans un contexte difficile pour la filière, marquée par des performances modestes depuis la prise de contrôle de cette dernière en 2020, par le groupe singapourien Olam. Depuis lors, la production nationale peine à franchir la barre des 60 000 tonnes, à l’exception de la campagne 2023-2024 où un rebond à 67 000 tonnes a été enregistré. Pour la campagne 2024-2025, la production s’est établie à 60 403 tonnes, en baisse de 8,4 % par rapport aux prévisions initiales.
Pour la prochaine campagne 2025-2026, les cotonculteurs se fixent un objectif ambitieux de 92 500 tonnes, soit une hausse de plus de 50 % par rapport à la récolte précédente. Un défi de taille que la nouvelle feuille de route entend rendre réalisable à travers une mobilisation de tous les acteurs et un meilleur encadrement des producteurs.
Esaïe Edoh
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