Décoration, accessoires, mode…, au Togo, CATIFAT relooke les déchets aux motifs africains

Gouvernance économique
samedi, 14 octobre 2023 05:00
Décoration, accessoires, mode…, au Togo, CATIFAT relooke les déchets aux motifs africains

(Togo First) - Au Togo, le recyclage des déchets a le vent en poupe depuis quelques années, sous l’impulsion de plusieurs structures et acteurs, soucieux de la préservation de l’environnement. A Lomé, CATIFAT, une jeune entreprise sociale, a fait le pari de la restauration des déchets domestiques en objets utilitaires couleurs et tons africains. Découverte.  

Nous avons le désir de garder notre environnement propre, mais nos déchets sont très nombreux et variés. La question n’est donc pas de jeter les ordures en un endroit spécifié mais plutôt de leur donner une seconde vie. Si les déchets pouvaient être utilisés autrement, il n'y aurait pas d’ordures et donc notre environnement garderait toujours son état de propreté”, explique d’entrée, Eugénie d’Almeida, la responsable de la start-up. 

En 2018, cette “maniaque de la propreté”, sociologue de formation, décide de monter sa structure, afin de résoudre le problème des déchets, devenus de plus en plus nombreux dans son environnement. 

Le processus qu’elle imprime dans un coin de son local, nécessite surtout une matière première à collecter : des déchets domestiques solides tels que les canettes, les boîtes de conserve, les cartons et les rouleaux de papier hygiénique, provenant de ménages ou achetés auprès de structures spécialisées dans la collecte des déchets. 

Une fois amassés, ces matériaux sont ensuite soumis à un nettoyage approfondi, à une désinfection rigoureuse et à un processus de transformation manuelle. Là, les déchets sont façonnés en des produits variés, en fonction de leurs formes, états d’origine, résistance, ou durabilité. Ainsi, apparaissent tour à tour des accessoires de mode (sacs, chaussures, barrettes,…), des outils professionnels (blocs-notes, agendas…), ou des objets de décoration intérieure (cadres, luminaires…). 

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J’ai choisi de me spécialiser dans le recyclage des objets tels que les canettes, les calendriers, les rouleaux de papier hygiénique, les boîtes de conserve de tomates et sardines, parce que beaucoup de structures opèrent déjà dans le recyclage des déchets classiques”, explique-t-elle.

Une fois façonnés, les nouveaux produits devront passer par l’étape décoration. A ce stade, la jeune promotrice, qui a entre-temps suivi une formation de fabrication d’accessoires en pagnes, fait appel à des motifs africains. 

L’ambition, assure-t-elle, est de leur conférer une nouvelle vie et une utilité renouvelée.

Si les débuts sont compliqués, peu à peu, la mayonnaise prend et la clientèle, diversifiée (des entreprises, des particuliers, ou encore des enfants), prend rapidement goût. 

CATIFAT prend alors le pari de se rendre plus visible, et lance ses produits sur les réseaux sociaux et lors des manifestations foraines. 

La dernière vitrine d’exposition de nos produits a été le Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA) en Côte d’Ivoire, où nous avons présenté nos articles qui ont suscité de l’intérêt.

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Un engagement social 

Si elle s’efforce de se construire une réputation sur le marché, CATIFAT est plutôt bien enracinée dans les questions d’engagement social.

Depuis plusieurs années, la sociologue met en œuvre via sa structure, un programme d’accompagnement baptisé ‘Sitsope’ pour les jeunes filles, mères, orphelines ou en situation de vulnérabilité dans leur insertion professionnelle. L’objectif, explique-t-elle, est de “servir de refuge”. D’ailleurs, révèle Eugénie, 50% de toutes les recettes y sont consacrées. 

L’initiative, encouragée notamment par le ministère de la culture, permet également à ces jeunes filles d’envisager de nouvelles perspectives, avec des formations aux métiers de l’audiovisuel ou du cinéma, des arts plastiques et des arts de la scène, en dehors des domaines classiques de formation, tels que le recyclage ou la pâtisserie. 

Pour l’instant, Eugénie d’Almeida n’aspire qu’à un idéal : “construire une marque solide autour des produits et les distribuer dans toute l'Afrique, voire au-delà du continent”. 

Cette expansion permettra d'élargir le programme social et de soutenir davantage de jeunes femmes et de mères en difficulté dans diverses régions”, conclut-elle. 

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