Abdoulaye Yaya, Président de la Cour Suprême, appelle les juges à améliorer l’image de la justice

Justice
vendredi, 27 août 2021 10:44
Abdoulaye Yaya, Président de la Cour Suprême, appelle les juges à améliorer l’image de la justice

(Togo First) - 08 mois après sa prise de fonction en tant que Président de la Cour Suprême du Togo, Abdoulaye Yaya, successeur de Gamatho Akakpovi admis à la retraite, dresse un véritable réquisitoire contre certaines pratiques de la justice togolaise, orchestrées par des juges, en complicité avec certains auxiliaires de justice et appelle ceux-ci à les cesser, dans l’intérêt de l’institution judiciaire.

Face à des gens de médias ce jeudi 26 août 2021 dans la salle d’audience de l’institution judiciaire qu’il préside, Abdoulaye Yaya a dépeint des dysfonctionnements qui, selon lui, « annihilent tout effort » de modernisation de la justice dont les rapports avec les justiciables se caractérisent par l’effroi, le doute et le discrédit.

De fait, précise-t-il, de ce qu’il « a vu, observé, et même entendu », les justiciables pour qui la justice devrait constituer le dernier rempart contre toute forme d’injustice, ont peur de saisir l’institution, doutent de l’engagement voire de la volonté des juges de dire le droit, en âme et conscience et, en arrivent à discréditer l’institution réputée corruptible à loisir.

D’après le constat dressé, la lenteur excessive, l’accroissement des contentieux, le dilatoire des parties, l’indélicatesse de certains magistrats et consorts, la mauvaise gestion des dossiers, le fait de vider des dossiers en catimini, la pratique consistant à rançonner les justiciables qui recherchent la grosse des décisions rendues, sont les principaux vices que traine la justice togolaise.

Si le mal est assez profond d’après le Président de la Cour Suprême, il y a lieu tout de même de préciser, insiste-t-il, que ces dysfonctionnements ne sont pas entretenus par tous les juges. « Ce que je vais dénoncer, c’est une minorité qui fait mal son travail » et participe à l’insécurité judiciaire.

Le phénomène est plus prégnant dans les dossiers fonciers, reconnaît le Président qui déplore en outre, l’affairisme qui prend le pas sur la vocation et le caractère sacerdotal de la mission de dire le droit.

Séna Akoda

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