À Lomé, quatre pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Togo, Guinée, Sénégal et République démocratique du Congo) planchent depuis mardi 8 juillet 2025 sur un projet agrivoltaïque visant à allier production agricole et exploitation de l’énergie solaire sur les mêmes surfaces.
Les travaux de Lomé marquent le lancement de l’étude régionale préliminaire dudit projet, soutenu par l’Union européenne (UE).
« Ce projet offre un double gain pour les agriculteurs : préserver l’usage des terres tout en accédant à une source d’énergie durable », a souligné Yaou Mery, directrice de l’Environnement au Togo.
Pour Dr Ali Kanzari, expert en énergies renouvelables, l’approche multisectorielle vise à définir, dans chaque pays, les zones prioritaires d’implantation.
Durant deux jours, les acteurs des secteurs agricole, énergétique et environnemental cartographient les usages économiques des zones ciblées. Cette approche participative permettra d’identifier les terres arables pouvant accueillir simultanément cultures et panneaux photovoltaïques, afin d’optimiser les rendements agricoles tout en répondant aux besoins énergétiques croissants.
À terme, le projet agrivoltaïque sera déployé dans les 4 pays cités plus haut.
Au Togo, le projet de centrale solaire photovoltaïque de Sokodé d’une capacité annoncée de 62 MW, porté par Meridiam et EDF, sera appuyé par l’Assurance pour le Développement du Commerce et de l’Investissement en Afrique (ATIDI).
Grâce à sa Facilité Régionale de Soutien à la Liquidité (RLSF), l’institution panafricaine va garantir jusqu’à six mois de recettes, réduisant ainsi les risques de défaut de paiement liés au contrat de vente d’électricité à la CEET, selon un communiqué de presse publié le 7 juillet 2025 à Nairobi (Kenya).
We are proud to announce that #ATIDI, through its Regional Liquidity Support Facility (#RLSF), has approved a payment guarantee for the Sokodé Solar Project, #Togo’s second grid-connected solar power plant and the first RLSF-backed project in #WestAfrica. The payment guarantee… pic.twitter.com/F5chZ7qXNt
— ATIDI - African Trade & Investment Dev. Insurance (@ATI_ACA) July 8, 2025
Il s'agit du premier projet soutenu par la RLSF au Togo et du tout premier en Afrique de l’Ouest.
Le projet bénéficie également de financements de la BAD et de Proparco, pour une infrastructure appelée à desservir à terme quelque 700 000 Togolais.
« Ce projet marque une nouvelle étape importante pour ATIDI, et élargit notre présence en Afrique de l’ouest tout en soutenant l’ambition du Togo d’assurer un accès universel à l’énergie à l’horizon 2030. Le Projet d’énergie solaire photovoltaïque de Sokodé s’inscrit parfaitement dans notre mission de réduire les risques liés aux investissements dans les énergies renouvelables et d’accélérer la transition énergétique du continent », selon Manuel Moses, Directeur général d’ATIDI.
L’énergie produite sera injectée dans le réseau national via une ligne dédiée de 11 km, financée par l’État. L’initiative s’inscrit pleinement dans la stratégie togolaise d’accès universel à l’électricité d’ici à 2030 et d’un mix énergétique à 50 % renouvelable.
Notons qu’ATIDI est également partenaire avec la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), basée à Lomé, et assure ainsi l’ensemble des prêts que l’institution de développement sous-régionale offre à des entreprises dans cinq pays d'Afrique de l'Ouest, dont le Togo. Un partenariat conclu à cet effet l’an dernier couvre 100 millions d'euros de ces prêts, contre le risque que les emprunteurs ne puissent pas rembourser.
Ayi Renaud Dossavi
Le Togo a réaffirmé mardi son ambition de se positionner comme un acteur central de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) en Afrique. Pour la deuxième année consécutive, Lomé accueille depuis ce 08 juillet 2025, la Grande Rencontre des Compliance et Risk Officers (GRCRO), qui réunit plus de 600 professionnels de la conformité, régulateurs, auditeurs, banquiers et représentants de la société civile, venus de 42 pays.
L’événement, organisé par l’Association togolaise des Compliance Officers (ATCO), s’inscrit dans un contexte continental marqué par la montée en puissance des exigences du Groupe d’action financière (GAFI). En juin 2025, douze États africains figuraient encore sur la liste grise de l’institution, synonyme de surveillance renforcée pour défaillances stratégiques dans les dispositifs de LBC/FT. Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, la RDC, l’Algérie ou encore l’Afrique du Sud sont directement concernés.
« L’Afrique a perdu plus de 1000 milliards de dollars en flux financiers illicites au cours des 50 dernières années », a alerté Georges Essowè Barcola, ministre togolais de l’Économie et des Finances, lors de la cérémonie d’ouverture.
Selon lui, les pertes annuelles liées aux FFI sont passées de 50 à 90 milliards de dollars en cinq ans, soit près de 4 % du PIB africain. Le Togo, a-t-il poursuivi, entend jouer pleinement sa part.
Le ministre a mis en avant le rôle central des institutions financières et des professions non financières désignées dans l’architecture togolaise de la conformité, tout en insistant sur la nécessité de renforcer les partenariats public-privé pour faire face à des réseaux criminels toujours plus sophistiqués : « L’efficacité doit être la norme du dispositif togolais, en vue du 3e cycle d’évaluation mutuelle prévu en 2030. »
Un message relayé par Kimélabalou Aba, président de la Haute autorité togolaise de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), pour qui la fonction de conformité « ne se limite plus à l’application des textes », mais constitue désormais un levier de prévention systémique et d’intégration de l’éthique dans la gouvernance publique et privée. « Le combat pour l’intégrité est exigeant, mais il est juste et nécessaire », a-t-il insisté.
Présent à Lomé, le directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), Félix Edoh Kossi Amenounvé, a rappelé les efforts entrepris par sa structure pour intégrer les exigences de conformité dans l’ensemble de ses opérations.
« Nous avons mis en place une politique anti-blanchiment, intégré les normes ESG, renforcé l’audit et la surveillance, et instauré un code de gouvernance pour les sociétés cotées. Il est essentiel que notre place financière reste crédible aux yeux des investisseurs », a-t-il expliqué.
Pour Nikada Batchoudi, président de l’ATCO, cette dynamique est appelée à s’intensifier. « Nous devons alimenter les systèmes judiciaires en signaux d’alerte, et bâtir une communauté panafricaine de la conformité. » Une feuille de route devrait être adoptée à l’issue de cette deuxième édition. L’ambition affichée : consacrer Lomé, dès juillet 2026, comme capitale africaine de la lutte contre le blanchiment.
Fiacre E. Kakpo
Au Togo, le secteur de l’éducation bénéficie d’un nouvel appui financier de la République Fédérale d’Allemagne. À travers un financement de 500 000 euros, soit environ 328 millions FCFA, l’Ambassade d’Allemagne appuie la diffusion du manuel scolaire Und jetzt WIR (en français Et nous maintenant), utilisé pour l’apprentissage de l’allemand dans l’enseignement secondaire en remplacement de « Ihr und Wir ».
Au total, 13 000 exemplaires de ce manuel ont été remis, ce mardi 8 juillet 2025 à Lomé, au ministre des Enseignements primaire et secondaire. Les ouvrages sont destinés aux établissements scolaires répartis dans l’ensemble des régions du pays.
Initialement vendus à 25 000 FCFA, le manuel sera accessible aux élèves à seulement 5000 FCFA, grâce à la subvention allemande couvrant 80 % du coût unitaire. Cette réduction vise à améliorer l’accès aux outils pédagogiques pour un plus grand nombre d’apprenants, indique-t-on.
Au Togo, l’allemand constitue la troisième langue étrangère enseignée dans les établissements scolaires, après le français et l’anglais. Cette initiative devrait ainsi permettre aux élèves d’améliorer leurs compétences linguistiques et de renforcer leur ouverture culturelle.
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« Cette cérémonie, au-delà d’un simple don de livres, symbolise une coopération toujours dynamique entre le Togo et l’Allemagne, ainsi que notre engagement commun à promouvoir une éducation inclusive et de qualité pour la jeunesse, conformément au 4e Objectif de Développement Durable (ODD4) », a souligné Akakpo Noumado, secrétaire technique permanent du Plan sectoriel de l’éducation (PSE 2020-2030).
Le manuel Und jetzt WIR met en parallèle la vie scolaire en Allemagne et en Afrique. Il invite les élèves à comparer les cultures, à identifier les similitudes et à réfléchir aux valeurs partagées entre les sociétés africaines et allemandes.
« Il est important d’étudier les langues parce qu’elles réunissent les peuples. Apprendre une langue, c’est sortir des sentiers battus, découvrir d’autres cultures et tisser des liens avec des personnes venues d’ailleurs », a déclaré l’ambassadeur d’Allemagne au Togo, Claudius Fischbach, lors de la cérémonie de remise.
Selon les autorités en charge de l’éducation, ces nouveaux manuels feront partie des outils pédagogiques utilisés dès la prochaine rentrée scolaire, prévue à la mi-septembre 2025.
Esaïe Edoh
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Au Togo, 20 localités de la région des Savanes ont été électrifiées entre septembre 2020 et juin 2025, dans le cadre de la deuxième phase du Projet d’Électrification Rurale (ProEnergie II), financé par la GIZ. Le bilan des réalisations a été présenté mi-juin par le ministère des Mines et des Ressources énergétiques.
Dans les localités concernées, des systèmes de mini-réseaux ont été installés. Également, quelque 2800 kits solaires domestiques ont été distribués aux ménages, et plusieurs centres de santé ont été raccordés à l’électricité.
Ces actions s’inscrivent dans le cadre du Programme d'urgence pour la région des Savanes (PURS), lancé par l’exécutif pour répondre aux besoins fondamentaux des populations de cette région confrontée depuis 2021 à des menaces sécuritaires.
Pour le ministre chargé de l’Énergie, Messan Eklo, ces réalisations s’inscrivent dans la dynamique impulsée par le gouvernement en faveur d’un accès équitable, fiable et durable à l’énergie. « Elles traduisent également la volonté des autorités de renforcer la résilience des communautés locales face aux défis économiques et sécuritaires », a-t-il indiqué.
Notons que le projet ProEnergie est financé à hauteur de 6 millions d’euros, soit environ 4 milliards FCFA.
Esaïe Edoh
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Au Togo, le processus électoral pour les municipales poursuit sa trajectoire, malgré des tensions et des défis. C’est ce qui ressort de la 22ᵉ séance du Cadre Permanent de Concertation (CPC), tenue le lundi 7 juillet 2025 à Lomé. Cette instance multipartite, actuellement dirigée par Me Tchassona Traoré Mouhamed, a dressé un état des lieux du contexte sociopolitique national et des préparatifs électoraux en cours.
Le conclave politique a relevé un climat marqué par la diffusion d’images controversées lors des manifestations de juin. Le président du CPC a ainsi plaidé pour une réponse rapide de l’État afin de garantir l’accès à une information fiable et en temps réel.
Sur le volet électoral, le terrain est jugé « globalement favorable », mais la mobilisation reste timide. Face aux demandes de report exprimées par certains partis politiques, Me Tchassona Traoré rappelle que ces formations avaient validé le calendrier électoral. Pour lui, modifier les règles en cours de route serait inacceptable.
Pour rappel, les campagnes électorales pour ces élections locales ont démarré le 1ᵉʳ juillet, et les élections sont prévues pour le 17 juillet 2025.
Le Togo accueille un nouveau représentant de la diplomatie indienne, S.R.H. Fahmi, désigné nouvel ambassadeur de l’Inde à Lomé. Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a reçu, la semaine dernière, les lettres de créance du nouveau diplomate. Ce dernier succède à Shri Sanjiv Tandon, premier représentant officiel de New Delhi dans le pays.
Nommé depuis janvier, le diplomate aura, entre autres, pour mission de renforcer davantage la coopération entre les deux pays.
I received HE S.R.H. Fahmi, the designated Ambassador of #India to Togo, who came to present the copies of his letter of credence.
— Robert Dussey (@rdussey) July 3, 2025
Togo reaffirms its commitment to developing a strategic and lasting partnership with India
I welcomed the enduring India-Togo partnership & expressed… pic.twitter.com/KwP32rWZ4m
Ce passage de relais intervient dans un contexte de consolidation des relations bilatérales entre Lomé et New Delhi.
En plus des échanges commerciaux, l’Inde accompagne le Togo sur plusieurs chantiers économiques, notamment dans l’industrialisation, la promotion des PME-PMI et l’électrification rurale. En 2023, la banque Exim Bank avait signé un accord de plus de 20 milliards FCFA pour électrifier 350 localités togolaises.
Entre 2020 et 2024, le Togo a consolidé sa diplomatie locale à travers 52 conventions de coopération décentralisée, dont 39 sont actuellement actives. Ces partenariats, impliquant 38 des 117 communes du pays, ont permis de mobiliser environ 1,2 milliard FCFA, selon un rapport validé la semaine dernière à Témédja (Amou 3).
Fruit d’un travail conjoint avec le programme ProDeG IV de la coopération allemande, ce rapport dresse un état des lieux complet des dynamiques partenariales entre collectivités togolaises et étrangères.
Parmi les faits marquants, on relève que 52 % des accords actifs relèvent de la coopération Sud-Sud, sur fond de diversification géographique de l’engagement local.
Le document met également en lumière plusieurs défis structurels, notamment la transparence dans la gestion des fonds, l’équipement technique des communes, et le rôle à clarifier du ministère en charge de la décentralisation.
« Nous devons renforcer la solidarité intercommunale et outiller nos communes pour mieux répondre aux attentes des citoyens », a plaidé Dadja Maganawè, gouverneur de la région des Plateaux.
Lancé en 2019, le processus de décentralisation togolais s'affirme ainsi comme un levier stratégique pour l’attractivité territoriale et l’innovation en matière de gouvernance locale.
A l’occasion de son jubilé d’or, la CEDEAO a lancé une campagne régionale d’information à destination des commerçantes transfrontalières, avec une escale à Lomé la semaine dernière, du 4 au 6 juillet 2025.
Il s’agit de renforcer l’autonomisation économique des femmes tout en favorisant l’intégration régionale par le biais du commerce informel. Ce secteur, essentiellement féminin, représente près de la moitié des échanges intra-africains, selon le Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre.
Sur les corridors reliant Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou et Lagos, les femmes sont aux avant-postes de la circulation des biens agricoles, cosmétiques ou transformés, contribuant de manière décisive à la résilience des économies locales.
À Lomé, la caravane a mobilisé des institutions nationales, des douanes, et des coopératives féminines comme WAZITOU, autour de sessions de formation pratiques : procédures douanières, droits des commerçantes, sécurité, ou encore transparence commerciale.
Notons que ces échanges s’inscrivent dans le contexte plus large de la construction d’une zone de libre-échange régionale plus inclusive. A terme, l’objectif est aussi d’outiller juridiquement et opérationnellement les commerçantes, pour qu’elles participent pleinement à la transformation structurelle de l’économie ouest-africaine.
Au Togo, deux projets visant à valoriser les écosystèmes de mangroves ont été officiellement lancés le vendredi 4 juillet 2025 à Aného. Il s’agit des initiatives intitulées « Renforcement des capacités des groupes de jeunes et de femmes travaillant dans l’exploitation des crabes et des huîtres, et appui à la gestion des tortues marines » et « Restauration des mangroves sur les berges d’Anyronkopé ».
Ces projets sont portés par l’ONG togolaise AGBO-ZEGUE (Association togolaise de conservation de la nature), avec l’appui technique et financier de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Ils s’inscrivent dans le cadre du projet national R4C-Togo (Renforcement de la résilience au changement climatique des communautés côtières du Togo), et seront mis en œuvre sur une période de douze mois dans les communes Lacs 1, Lacs 3 et Vo 1.
Le premier projet vise à renforcer les capacités des groupes de jeunes et de femmes impliqués dans l’exploitation durable des ressources naturelles du littoral, notamment les crabes et les huîtres. Il prévoit l’élaboration de deux guides techniques relatifs à l’élevage et au suivi de ces espèces dans le complexe lagunaire, en vue de structurer une chaîne de valeur autour de leur exploitation et de préserver les écosystèmes associés.
Le second projet, axé sur la restauration écologique, consistera à reboiser une superficie de cinq hectares de mangroves sur les berges d’Anyronkopé, à protéger les zones de mangroves existantes et à sensibiliser les communautés locales, notamment les leaders communautaires, à la gestion durable de ces écosystèmes sensibles au sein de la réserve du Mono.
Les deux initiatives ont pour finalité de renforcer la résilience climatique des populations riveraines, tout en contribuant à la gestion côtière intégrée, à la restauration des écosystèmes dégradés, et à l’amélioration des moyens de subsistance à travers la promotion de chaînes de valeur locales, notamment autour de la production du clarias gariepinus, une espèce de poisson prisée dans la région.
Le lancement de ces projets s’inscrit dans une dynamique de surveillance et de préservation des écosystèmes des îles d’Aného, dans un contexte de vulnérabilité du littoral togolais aux effets du changement climatique.
Esaïe Edoh
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