La Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) va injecter 50 millions d’euros dans la construction et l’équipement de six centres d’enseignement technique et de formation professionnelle (ETFP) au Togo. Le projet, approuvé lors de la 92ᵉ session du conseil d’administration de l’institution, tenue le 30 juin 2025, sera mis en œuvre par le groupe Planet One.
L’initiative vise à former environ 3480 jeunes par an dans des filières techniques comme l’électricité, la mécanique, le BTP, l’agroalimentaire ou encore les métiers du numérique. L’objectif est de doter la jeunesse togolaise de compétences recherchées sur le marché de l’emploi à la fois local et régional.
Pour les autorités togolaises, il s’agit d’un nouveau pas dans la mise en œuvre de leur feuille de route 2025, qui accorde une place centrale à la formation professionnelle. Alors que de nombreux jeunes peinent à s’insérer durablement sur le marché du travail, ce projet est vu comme un levier clé pour renforcer la compétitivité et réduire le chômage.
La BIDC, bras financier de la CEDEAO, entend, à travers ce financement, soutenir la croissance économique inclusive dans la sous-région. L’investissement au Togo fait partie d’un portefeuille plus large de projets approuvés pour un total de 174 millions d’euros et 125 millions de dollars. Ces projets couvrent plusieurs secteurs jugés prioritaires, dont l’énergie, l’éducation et l’industrie.
Planet One, chargé de la réalisation du projet au Togo, est un acteur privé spécialisé dans les solutions éducatives et la gestion d’infrastructures de formation sur le continent. Le groupe, basé à Dubaï, revendique avoir déjà modernisé 48 centres de formation professionnelle (TVET) au Ghana, malgré les contraintes logistiques liées à la période Covid. Il affirme également avoir lancé la première phase d’un programme similaire au Sénégal, portant sur 15 centres de formation, et indique collaborer avec les gouvernements de Sierra Leone et de Guinée. Par ailleurs, Planet One développe des centres d’excellence en partenariat avec l’Université de Stirling (Émirats arabes unis) et la Scottish Qualification Authority, dans le but d’aligner ses formations sur les standards internationaux.
Le projet togolais prévoit non seulement la construction des centres, mais aussi leur équipement avec du matériel moderne, conforme aux normes internationales.
Au total, selon son site officiel, l’entreprise devrait construire ou moderniser 28 centres de formation professionnelle au Togo — soit 16 centres ultramodernes à créer et 12 existants à réhabiliter. En parallèle, Planet One prévoit le développement de 21 écoles STEM à travers le pays.
Aucune date de démarrage des travaux n’a encore été annoncée, mais les autorités espèrent que les centres seront opérationnels dans les deux prochaines années. Ce projet pourrait devenir une référence dans la région si les résultats attendus sont atteints.
Fiacre E. Kakpo
Au Togo, quarante-deux jeunes issus des filières agro-pastorales de la région des Savanes ont bénéficié d’un appui de la CEDEAO pour la mise en œuvre de leurs projets économiques. Ce soutien s’inscrit dans le cadre du programme intitulé « Renforcement de la résilience et développement socio-économique des ménages vulnérables (y compris les rapatriés) dans les régions nord Togo » leur a été apporté le mardi 1er juillet à Barkoissi, dans la commune Oti 2.
Chaque jeune a reçu une subvention de 500 000 FCFA, financée par le Fonds régional pour la stabilisation et le développement dans les régions fragiles (FRSD) au sein des États membres de la CEDEAO. Ce financement vise à renforcer leurs activités dans les domaines de l’élevage de volailles, de petits ruminants, ainsi que dans la production de riz, notamment à travers la diversification des variétés cultivées.
Les bénéficiaires de cet appui ont suivi, au préalable, un cursus de formation de trois ans à l’Institut de formation en alternance pour le développement (IFAD) de Barkoissi. Selon les initiateurs, les compétences acquises leur permettront de conduire efficacement leurs projets, de façon durable et structurée.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts conjoints des organisations et institutions internationales aux côtés de l’État togolais, en vue d’améliorer les conditions de vie et la sécurité alimentaire des populations dans la région des Savanes, confrontée à des défis sécuritaires liés aux menaces terroristes.
Esaïe Edoh
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L’Aéroport international Gnassingbé Eyadéma (AIGE) de Lomé vient d’être doté de nouveaux équipements de sécurité. Le lot de matériels, offert par l’ambassade des États-Unis, a été officiellement remis le mardi 1er juillet 2025 à l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC).
Composé de quatre détecteurs de traces d’explosifs, de quatre scanners corporels à technologie d’imagerie avancée, ainsi que de plusieurs accessoires complémentaires, ce matériel est fourni par la Transportation Security Administration (TSA), une agence relevant du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis.
L’appui vise à renforcer les capacités de détection et de prévention des menaces sur la plateforme aéroportuaire. « Cette remise illustre notre engagement commun pour une sécurité partagée et efficace dans le domaine de l’aviation civile », a indiqué Michael DeTar, chargé d’affaires à l’ambassade des États-Unis au Togo.
— U.S. Embassy Togo (@USEmbassyLome) July 2, 2025
Grâce à cet appui technique, l’ANAC entend relever les défis sécuritaires actuels tout en assurant une meilleure protection des passagers et du personnel aérien, ceci en ligne avec l’ambition des autorités togolaises de faire de l’AIGE un hub régional.
Il est à noter que cette remise intervient alors que la plateforme aéroportuaire de Lomé multiplie des initiatives pour renforcer sa sécurité. En effet, le 13 juin dernier, la Société aéroportuaire de Lomé-Tokoin (SALT) avait organisé un nouvel exercice de simulation d’urgence sécuritaire, baptisé “Exo Salle EPULO 2025”. L’opération, inscrite dans le cadre du plan d’urgence de l’aéroport, visait à tester les capacités de réaction, de coordination et de communication des acteurs concernés en cas de situation critique, notamment un crash d’avion.
Esaïe Edoh
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Ecobank met fin à son service de coffres-forts bancaires à compter du 1er août 2025. Une décision qui reflète une tendance globale du secteur, confronté à des contraintes économiques, réglementaires et à l’évolution des usages des clients.
À compter du 1er août 2025, Ecobank Togo n’offrira plus à ses clients la possibilité de louer de coffres-forts dans ses agences. Dans une note transmise à ses clients, la banque panafricaine les invite à retirer leurs effets personnels avant le 31 juillet, faute de quoi ceux-ci seront confiés à un cabinet mandaté.
L’arrêt de ce service, encore marginalement utilisé par une frange de la clientèle aisée et patrimoniale, s’inscrit dans une tendance globale de retrait de ce segment d’activité, considéré comme peu rentable, risqué juridiquement et de moins en moins en phase avec les usages.
Un service jugé coûteux et marginal
Le stockage de biens physiques dans des compartiments sécurisés, autrefois considéré comme un pilier des services bancaires aux particuliers, est progressivement abandonné par les établissements financiers. En cause : une rentabilité très faible du service, combinée à des coûts d’exploitation fixes élevés, qu’il s’agisse des dispositifs de sécurité, de l’entretien des infrastructures ou du personnel mobilisé.
À cela s’ajoutent les risques juridiques et réglementaires, notamment en matière de responsabilité en cas de vol ou de sinistre, mais aussi de conformité dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux (LBC) et le financement du terrorisme (FT). Les coffres-forts bancaires peuvent en effet être utilisés à des fins opaques, ce qui accroît la pression réglementaire sur les banques.
Un retrait amorcé au niveau international
Ecobank rejoint ainsi un mouvement déjà bien entamé dans les marchés développés. Des banques comme JP Morgan Chase, Wells Fargo, HSBC, Barclays ou Capital One ont mis fin à la location de coffres-forts dans certaines agences. En Suisse, bien que les coffres-forts bancaires restent largement répandus – avec près de 350 000 compartiments recensés dans les grandes banques – la tendance est également à la sélectivité et au désengagement progressif, avec une montée en puissance d’acteurs privés spécialisés comme Swiss Gold Safe. En Europe centrale, plusieurs banques ferment progressivement leurs services de stockage sécurisé, préférant orienter leurs clients vers des prestataires externes. En Afrique du Sud, Absa a clos ce service en septembre 2024, tandis que FNB l’avait abandonné dès 2017, après une série d’incidents sécuritaires.
Selon une étude relayée par le Wall Street Journal, près de 20 % des banques américaines ont supprimé ce service au cours des six dernières années.
L’Afrique n’échappe pas à la transition
Le phénomène touche désormais le continent africain. Si certains établissements continuent de proposer des coffres-forts, ils sont de plus en plus concurrencés par des solutions privées, souvent plus technologiques, personnalisées et assurées. Des sociétés comme Knox, en Afrique du Sud, proposent des services haut de gamme, avec accès biométrique et couverture d’assurance sur mesure.
En parallèle, les ventes de coffres domestiques ont explosé dans plusieurs pays, notamment au Maroc, sur fond de crise de confiance et de thésaurisation post-Covid. Le mouvement est aussi favorisé par la digitalisation : les documents sensibles sont de plus en plus conservés dans des coffres numériques sécurisés.
Fiacre E. Kakpo
Au Togo, seulement 38 communes togolaises sur 117 entretiennent à ce jour, des liens de coopération décentralisée avec des partenaires en Afrique ou en Europe, ce qui représente environ le tiers de ces acteurs décentralisés.
C’est l’un des constats mis en lumière à la faveur de l’atelier national de validation de l’état des lieux de la coopération décentralisée, qui s’est ouvert hier mercredi 2 juillet à Témédja, dans la commune d’Amou 3. « 38 communes sur les 117 sont parvenues à tisser des coopérations avec des pays d’Afrique et d’Europe », a ainsi indiqué Ali Essossinam, directeur de la décentralisation et des collectivités locales, à l'ouverture de la rencontre.
Organisée par le ministère chargé de la Décentralisation, avec l’appui du Programme décentralisation et gouvernance locale (ProDeG IV), la rencontre vise à doter les collectivités locales d’un document de référence actualisé sur la coopération internationale au niveau communal.
Les travaux de deux jours, animés par le cabinet Synergie des consultants en management (SCM), réunissent maires, Secrétaires généraux, représentants de l’État et partenaires techniques. Il s’agit d’analyser les données transmises par les communes, d’identifier les pratiques prometteuses et de valider un cadre partagé pour améliorer l’ancrage international des territoires togolais.
Pour le directeur de la décentralisation, ce faible taux de coopération souligne l’urgence d’un accompagnement renforcé et d’une stratégie de partenariat plus ambitieuse.
Le gouverneur des Plateaux, Dadja Maganawè, a pour sa part, souligné que la coopération décentralisée demeurait un vecteur stratégique de développement local, en favorisant le renforcement des capacités, les transferts d’expérience et la réalisation de projets d’impact.
Le Togolais Farouk Mollah Banna devient le nouveau Représentant résident de la Banque mondiale au Tchad, selon une annonce de l’institution de Bretton Woods.
Avec cette nomination, il prend la tête d’un portefeuille de 2,7 milliards $ (plus de 1600 milliards FCFA), couvrant des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, l’éducation, la transformation numérique et la protection sociale.
Le nouveau représentant dans ce pays d’Afrique centrale a occupé des postes dans plusieurs régions du monde (Asie, Moyen-Orient, Caraïbes et Afrique subsaharienne), avec un ancrage récent dans le Sahel central, où il servait comme Coordonnateur du programme Développement durable, basé à Bamako. Ce poste l’avait déjà amené à intervenir au Tchad, qu’il connaît donc bien.
Ingénieur de formation diplômé de l’Université de Lomé, et détenteur d’un diplôme supérieur de l’Université de Caroline du Nord (États-Unis), Farouk Mollah Banna possède une double nationalité (togolaise et américaine) et plus de 23 ans d’expérience professionnelle, dont plus d'une décennie au sein de la Banque mondiale.
Ayi Renaud Dossavi
Ecobank, le groupe bancaire panafricain basé à Lomé, s’allie à Google Cloud pour propulser sa transformation numérique et renforcer l’inclusion financière à l’échelle du continent. L'annonce fait suite à un partenariat officialisé le mercredi 2 juillet 2025, aux termes duquel Ecobank pourra intégrer les technologies avancées de Google Cloud (notamment Apigee pour la gestion d’API et BigQuery pour l’analyse de données). Cela devrait permettre de simplifier les transferts d’argent, d’améliorer l’accès aux paiements et de proposer des services financiers personnalisés à plus de 33 marchés africains.
Pour Ecobank, l’objectif in fine est de mieux soutenir les PME, faciliter l’accès au financement et proposer des outils bancaires intuitifs, accessibles même dans les zones à faible bancarisation.
Le PDG du groupe, Jeremy Awori, y voit « un saut décisif dans le parcours de transformation digitale » d’Ecobank.
Avec cette collaboration, les deux partenaires entendent co-développer des solutions sécurisées, évolutives et adaptées aux réalités africaines, dans un contexte où la demande en services financiers numériques ne cesse de croître.
Cela pourrait marquer un virage technologique majeur, fondé sur l’intelligence artificielle et la collecte intelligente de données, en vue de rapprocher davantage la banque de ses clients, tout en posant les bases d’un écosystème fintech plus intégré.
Ceci étant, des défis subsistent, notamment en matière de cybersécurité, d’infrastructures numériques et de sensibilisation dans les zones rurales.
Pour la deuxième année consécutive, la capitale togolaise accueille les 8 et 9 juillet, les experts africains de la conformité et de la lutte contre le blanchiment de capitaux. Organisée par l’Association togolaise des Compliance Officers (ATCO), la GRCRO réunit non seulement une constellation d’acteurs de la finance, de régulateurs, d’avocats d’affaires, d’auditeurs, mais aussi de représentants de la société civile — soit plus de 500 experts. Objectif : dresser un état des lieux des dispositifs LBC/FT en Afrique et débattre des défis liés à la lutte contre le blanchiment d’argent, au financement du terrorisme, aux évolutions technologiques et à la résilience des systèmes financiers africains, à l’heure où les exigences du GAFI (Groupe d’action financière) se durcissent.
En juin 2025, douze pays du continent figuraient encore sur la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), synonyme de surveillance renforcée pour des lacunes jugées stratégiques dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Parmi eux, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, mais aussi l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, l’Algérie, l’Angola, le Mozambique, la Namibie, le Soudan du Sud ou encore le Cameroun.
Si certains pays, comme le Mali, ont récemment été retirés de cette liste après des réformes significatives, la majorité des juridictions concernées doivent encore corriger des failles systémiques : coordination institutionnelle insuffisante, absence de sanctions financières ciblées, dispositifs de contrôle inachevés, ou encore supervision non effective des secteurs à risque.
Au-delà des pays officiellement listés, d’autres États africains restent exposés à des vulnérabilités structurelles. Les évaluations régulières menées par les organismes régionaux affiliés au GAFI — le GIABA pour l’Afrique de l’Ouest, le GABAC pour l’Afrique centrale, et l’ESAAMLG pour l’Afrique australe — pointent une réalité : sur le continent, la conformité est encore souvent perçue comme un exercice formel, alors qu’elle conditionne désormais l’accès aux financements internationaux et la crédibilité des marchés.
Le GRCRO, au-delà de son rôle de plateforme de dialogue, illustre une volonté de transformation structurelle. « Nous ne pouvons plus nous contenter d’une conformité formelle. La transparence doit devenir un réflexe partagé dans toute la chaîne financière », plaide un cadre d’une banque régionale.
« L’enjeu de la GRCRO n’est pas seulement de pointer les insuffisances, mais de confronter les pratiques, de faire circuler les expériences, et de nourrir une dynamique régionale plus cohérente en matière de conformité », souligne Me Nikada Batchoudi, président de l’ATCO et promoteur de la GRCRO.
Les débats de cette édition 2025 porteront sur les sujets les plus sensibles : inscription sur la liste grise, coopération régionale, signaux d’alerte en matière de blanchiment, mais aussi cartographie des risques et nouvelles technologies. Parmi les intervenants attendus : Edoh Kossi Amenounve (DG de la BRVM), Kimélabalou Aba (HAPLUCIA), ou encore Geert Delrue (Belgique), spécialiste des typologies de blanchiment en zones émergentes. À leurs côtés, interviendront également Marilyn Marchal, consultante internationale en conformité basée à Monaco, Odjouloré Akakpo, responsable d’Interpol Lomé, Christophe Porcell, formateur AML/CFT en France, ou encore Oussama Ghazi, fondateur du cabinet Epitome Advisory au Maroc. Le panel réunira aussi Akodah Ayewouadan, ex-ministre et juriste togolais, Karima Sioud, Compliance Officer à Luxembourg, et Mustapha Bouzizoua, formateur international. La diversité des profils — entre praticiens de terrain, experts institutionnels et acteurs de la régulation — confirme la vocation régionale et opérationnelle de la rencontre, vantent les organisateurs.
Au Togo, quelques mois après l’installation des conseils régionaux, les autorités entament le processus de dotation des régions d’un Plan de Développement Régional (PDR). Le ministère de l’aménagement du territoire et du développement des territoires a lancé, à cet effet le mardi 1er juillet 2025 à Lomé, l’élaboration du guide devant encadrer la conception de ces plans.
Le futur guide devra constituer un cadre formel et harmonisé de planification du développement territorial, en assurant une cohérence entre les politiques régionales et les stratégies nationales. À l’instar des Plans de Développement Communaux (PDC), déjà en œuvre dans plusieurs localités, le PDR intégrera non seulement les enjeux climatiques, mais aussi des thématiques transversales et émergentes telles que le genre, l’inclusion sociale, la cohésion, la citoyenneté, la sécurité et la paix.
Plusieurs étapes sont prévues dans la phase d’élaboration du document. Des ateliers de renforcement des capacités des parties prenantes, des sessions de collecte d’informations, des réunions de travail ainsi que des ateliers d’appropriation du guide sont annoncés dans les semaines à venir.
Le processus est conduit par le ministère de l’aménagement du territoire et du développement des territoires, avec l’appui technique et financier de la FAO. Cet accompagnement s’inscrit dans le cadre du projet « Renforcement des capacités nationales et régionales pour une gestion efficace des risques climatiques au Togo », actuellement mis en œuvre en collaboration avec le ministère de l’environnement et des ressources forestières.
Rappelons que cette initiative s’inscrit dans la dynamique de la décentralisation, amorcée avec la création des conseils régionaux. Dans cette même logique, les autorités régionales préparent également l’élaboration des Schémas Régionaux d’Aménagement du Territoire (SRAT), afin de doter chaque région d’un outil de planification spatiale cohérent et prospectif.
Esaïe Edoh
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Face à la recrudescence des crises humanitaires et climatiques en Afrique de l’Ouest, Lomé accueille cette semaine (du 1er au 3 juillet 2025) le 1er Forum du Réseau Habitat d’Urgence Francophone (RHUF).
La rencontre, à l’initiative de l’École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU), avec l’appui de partenaires comme la Croix-Rouge et le HCR, vise à repenser les modèles d’habitat temporaire dans l’espace francophone.
Ces travaux réunissent notamment des experts, chercheurs, urbanistes et décideurs politiques, avec pour finalité de concevoir des solutions d’habitat d’urgence plus sûres, durables et adaptées aux réalités locales. Ceci, dans un contexte où certaines zones du continent enregistrent jusqu’à 38 % de leur population déplacée en cas de catastrophe ou de conflit.
Pour Dr Malam Boukar Awa Krou, directeur général de l’EAMAU, il s’agit de « sortir d’une logique de solutions temporaires pour construire un cadre durable de réponse », en s’appuyant sur les cultures endogènes et les innovations locales.
Depuis un précédent forum tenu au Kenya, l’Afrique francophone rattrape son retard avec cette première édition, marquée par une forte pression sur les financements, une sous-médiatisation des enjeux et un besoin urgent de structuration du secteur. Les discussions portent ainsi sur les mécanismes de financement, la transition entre urgence et stabilité, et les liens entre monde académique et pratique humanitaire.
À l’ouverture des travaux, Kanka-Malik Natchaba, ministre en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Togo, et incidemment Vice-président du Conseil d’administration de l’EAMAU, a indiqué que ce forum favorisera la consolidation du réseau pour permettre à l’avenir des échanges de bonnes pratiques et d’expériences sur des thématiques essentielles telles que l’habitat humanitaire, le changement climatique, les déplacements des populations, l’expansion urbaine et la croissance démographique.
« Ce forum constituera pour nous une occasion unique de renforcer la collaboration entre les différents acteurs et de développer des solutions innovantes et durables », indique-t-on.